Avoir une peur bleue
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 21/05/2014 à 07h17
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Question d'origine :
Bonjour,
d'où vient l'expression "avoir une peur bleue" ?
A-t-elle un lien avec... le pastel ?
Merci.
Réponse du Guichet

Bonjour,
A notre connaissance la couleur bleue dans l’expression « peur bleue » n’a pas de lien particulier avec le pastel… Mais avec le teint, la couleur du visage sous l’effet d’une surprise ou d’une émotion intense, violente.
Il semble que le premier emploi connu de cette expression vienne de l’Assommoir d’Emile Zola :
Peur bleue « peur très vive, intense » (1877, Zola). La couleur a des sources linguistiques : être bleu, en rester bleu ; mais vert aurait mieux convenu.
[…]il discutait chaque fricot, au point de vue de la santé, faisant remporter la viande lorsqu’elle lui semblait trop salée ou trop poivrée. C’était encore pis pour les courants d’air, il en avait une peur bleue, il engueulait tout l’établissement, si une porte restait entr’ouverte.
En être, en rester bleu « stupéfait » (milieu XIXe s.). A rapprocher de l’emploi argotique ancien de bleu « invraisemblable, surprenant » (c’est bleu !).
Source : Dictionnaire d’expressions et locutions, Alain Rey, Sophie Chantreau.
Le dictionnaire des mots et expressions de couleur du XXe siècle : Le Bleu, d’Annie Mollard-Desfour, apporte certaines précisions sur l’association de certaines émotions violentes à la couleur bleue :
Sous l’effet d’une cause psychologique, d’une vive émotion, de la surprise, en parlant du visage, du teint (fam).
[…]
[Sous l’effet d’une émotion, d’un sentiment vif, en particulier de colère ou de peur ; bleu connote un état émotionnel négatif, se traduisant par une altération de la circulation sanguine] D’un ton livide tirant sur le bleu (-> blafard, blanc, blême, livide, pâle).
*à noter que le 1er sens de livide est « de couleur plombée, bleuâtre ou verdâtre, tirant sur le noir » (TLF). Du latin classique lividus : « bleuâtre, noirâtre ». […]
• Bleu de + substantif (indiquant la cause de cet aspect). Être bleu de colère, de peur. […]
* [par métonymie, en parlant d’une émotion, d’un sentiment] Qui est très vif, intense (au point de rendre le teint livide).[…]
- en particulier sous l’effet de la surprise.
• Devenir / être / rester bleu (de qqc.), locution verbale familière, figurée.
Etre extrêmement étonné, surpris, stupéfait (par quelque chose) ; être ébahi, estomaqué, figé, glacé, interloqué, médusé, sidéré.
Synonyme : avoir les jambes, le souffle coupé ; être saisi de stupeur. […]
Par extension, par métonymie [en parlant d’une chose] figuré, vieilli, familier : très excessif, difficile à croire, invraisemblable, surprenant ou mensonger. « Je la trouve bleue. » (1907). « C’est bleu ! » (1954). « Elle est bleue celle-là ! Il y a de quoi vous décontenancer. » (Lar. 20e).
*Lorsque bleu qualifie le teint, sous l’effet d’une vive émotion, la frontière entre sens concret et sens figuré est très floue. La plupart des emplois de bleu – couleur du teint/émotion – connotent une intensité de l’émotion et non une teinte réelle du visage, mais ces emplois ont toutefois une origine concrète.
A notre connaissance la couleur bleue dans l’expression « peur bleue » n’a pas de lien particulier avec le pastel… Mais avec le teint, la couleur du visage sous l’effet d’une surprise ou d’une émotion intense, violente.
Il semble que le premier emploi connu de cette expression vienne de l’Assommoir d’Emile Zola :
[…]il discutait chaque fricot, au point de vue de la santé, faisant remporter la viande lorsqu’elle lui semblait trop salée ou trop poivrée. C’était encore pis pour les courants d’air, il en avait une peur bleue, il engueulait tout l’établissement, si une porte restait entr’ouverte.
Source : Dictionnaire d’expressions et locutions, Alain Rey, Sophie Chantreau.
Le dictionnaire des mots et expressions de couleur du XXe siècle : Le Bleu, d’Annie Mollard-Desfour, apporte certaines précisions sur l’association de certaines émotions violentes à la couleur bleue :
Sous l’effet d’une cause psychologique, d’une vive émotion, de la surprise, en parlant du visage, du teint (fam).
[…]
[Sous l’effet d’une émotion, d’un sentiment vif, en particulier de colère ou de peur ; bleu connote un état émotionnel négatif, se traduisant par une altération de la circulation sanguine] D’un ton livide tirant sur le bleu (-> blafard, blanc, blême, livide, pâle).
*à noter que le 1er sens de livide est « de couleur plombée, bleuâtre ou verdâtre, tirant sur le noir » (TLF). Du latin classique lividus : « bleuâtre, noirâtre ». […]
• Bleu de + substantif (indiquant la cause de cet aspect). Être bleu de colère, de peur. […]
* [par métonymie, en parlant d’une émotion, d’un sentiment] Qui est très vif, intense (au point de rendre le teint livide).[…]
- en particulier sous l’effet de la surprise.
• Devenir / être / rester bleu (de qqc.), locution verbale familière, figurée.
Etre extrêmement étonné, surpris, stupéfait (par quelque chose) ; être ébahi, estomaqué, figé, glacé, interloqué, médusé, sidéré.
Synonyme : avoir les jambes, le souffle coupé ; être saisi de stupeur. […]
Par extension, par métonymie [en parlant d’une chose] figuré, vieilli, familier : très excessif, difficile à croire, invraisemblable, surprenant ou mensonger. « Je la trouve bleue. » (1907). « C’est bleu ! » (1954). « Elle est bleue celle-là ! Il y a de quoi vous décontenancer. » (Lar. 20e).
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