Pourquoi les Crétoises de l'antiquité avaient les seins nus?
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 04/11/2014 à 23h08
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Question d'origine :
Dans les livres d'Histoire, on voit les crétoises habillées normalement à part la poitrine entièrement nues. Pourquoi ?
Réponse du Guichet

Bonjour
Le costume féminin crétois – ou plutôt minoen – dévoile effectivement largement la poitrine. Toutefois, il semblerait que ce vêtement soit plutôt un costume d’apparat, les femmes ne portaient peut être pas cette parure tous les jours !
A la sobriété du costume masculin répond la recherche, voire la complication du vêtement féminin d’apparat. L’élégance crétoise ignore les drapés, les voiles aux molles retombées, si chers au monde gréco-romain. Elle a déjà un cachet tout moderne. Elle combine essentiellement deux pièces, susceptibles d’additions et de raccourcis, une jupe longue et clochée et un corsage, réunis par une forte ceinture.
La jupe semble avoir subi la même évolution que la jupe fr ançaise, du Second Empire à la Belle Epoque : très évasée et sans doute soutenue par une crinoline au Minoen moyen, elle perd de son ampleur pour former une sorte de fourreau au Minoen récent. Elément caractéristique de la jupe minoenne, le volant ou le falbala, hérité d’une longue tradition mésopotamienne, est resté en vogue à toutes les époques. […]
Le corsage des prêtresses minoennes, très largement décolleté, est lacé sous la poitrine et laisse les seins entièrement découverts. Pourvu de manches courtes, collantes ou bien bouffantes, il se termine dans le cou en pointe ou en col Médicis, ou bien s’orne dans le dos d’un gros nœud d’étoffe comme celui de la « Parisienne ». Souvent un collier de pendentifs met en valeur l’éclat de la peau. Des résilles apparaissent sur plusieurs peintures.
Il est naturel que, soit par pudeur, soit pour cacher des ans l’irréparable outrage, la plupart des Crétoises aient porté sous leur corsage, beaucoup moins décolleté que celui des prêtresses, un chemisier transparent. La finesse de la taille et la hauteur de la poitrine de femmes représentées sans ceinture permettent de penser que certaines robes droites étaient busquées ou renforcées au niveau des côtes par une légère armature. Le poids et la richesse de ce costume empêchaient les grandes dames des gravures, qui n’étaient pas nécessairement des déesses, de le porter tous les jours. Il devait être fort long de le lacer, de l’épingler, de le boutonner au moyen de petites pierres coniques.
(Source : La Crète au temps de Minos : 1500 avant J.-C. / Paul Faure)
Cette manière de se vêtir aurait des considérations religieuses :
Le vêtement féminin a évolué dans une série de modes successives, encore plus diverses et plus osées qu’aux époques prépalatiale et paléopalatiale. On essayait moins d’exhiber le corps – il était de règle que la partie supérieure sorte du corsage comme une fleur tandis que la partie inférieure dessinait une cloche ou une crinoline – que de bien ajuster le tissu pour montrer les courbes essentielles du corps aussi bien dans le corsage que dans la jupe qui se plissait, se partageait, était décorée de volants, toutes choses qui prouvent une imagination fertile. Le tissu n’est pas replié, comme à l’époque classique grecque, mais cousu, toujours avec charme et mouvement, pour habiller séparément chacune des parties du corps. La broderie ne souligne pas les limites comme c’est le cas à l’époque grecque, mais s’étale sur les surfaces. La tendance à mettre en relief les courbes de la poitrine et des hanches (qui a atteint son summum en réunissant à allier la nudité et le nu voilé) ne devait pas avoir pour principal but ou pour seul motif de séduire les hommes ; elle était, en grande partie, née de conceptions religieuses sur la fécondité humaine.
(Source : La civilisation égéenne : le Bronze récent et la civilisation mycénienne Nikolaos Platon)
Bonne journée
Le costume féminin crétois – ou plutôt minoen – dévoile effectivement largement la poitrine. Toutefois, il semblerait que ce vêtement soit plutôt un costume d’apparat, les femmes ne portaient peut être pas cette parure tous les jours !
A la sobriété du costume masculin répond la recherche, voire la complication du vêtement féminin d’apparat. L’élégance crétoise ignore les drapés, les voiles aux molles retombées, si chers au monde gréco-romain. Elle a déjà un cachet tout moderne. Elle combine essentiellement deux pièces, susceptibles d’additions et de raccourcis, une jupe longue et clochée et un corsage, réunis par une forte ceinture.
La jupe semble avoir subi la même évolution que la jupe fr ançaise, du Second Empire à la Belle Epoque : très évasée et sans doute soutenue par une crinoline au Minoen moyen, elle perd de son ampleur pour former une sorte de fourreau au Minoen récent. Elément caractéristique de la jupe minoenne, le volant ou le falbala, hérité d’une longue tradition mésopotamienne, est resté en vogue à toutes les époques. […]
Le corsage des prêtresses minoennes, très largement décolleté, est lacé sous la poitrine et laisse les seins entièrement découverts. Pourvu de manches courtes, collantes ou bien bouffantes, il se termine dans le cou en pointe ou en col Médicis, ou bien s’orne dans le dos d’un gros nœud d’étoffe comme celui de la « Parisienne ». Souvent un collier de pendentifs met en valeur l’éclat de la peau. Des résilles apparaissent sur plusieurs peintures.
Il est naturel que, soit par pudeur, soit pour cacher des ans l’irréparable outrage, la plupart des Crétoises aient porté sous leur corsage, beaucoup moins décolleté que celui des prêtresses, un chemisier transparent. La finesse de la taille et la hauteur de la poitrine de femmes représentées sans ceinture permettent de penser que certaines robes droites étaient busquées ou renforcées au niveau des côtes par une légère armature. Le poids et la richesse de ce costume empêchaient les grandes dames des gravures, qui n’étaient pas nécessairement des déesses, de le porter tous les jours. Il devait être fort long de le lacer, de l’épingler, de le boutonner au moyen de petites pierres coniques.
(Source : La Crète au temps de Minos : 1500 avant J.-C. / Paul Faure)
Cette manière de se vêtir aurait des considérations religieuses :
Le vêtement féminin a évolué dans une série de modes successives, encore plus diverses et plus osées qu’aux époques prépalatiale et paléopalatiale. On essayait moins d’exhiber le corps – il était de règle que la partie supérieure sorte du corsage comme une fleur tandis que la partie inférieure dessinait une cloche ou une crinoline – que de bien ajuster le tissu pour montrer les courbes essentielles du corps aussi bien dans le corsage que dans la jupe qui se plissait, se partageait, était décorée de volants, toutes choses qui prouvent une imagination fertile. Le tissu n’est pas replié, comme à l’époque classique grecque, mais cousu, toujours avec charme et mouvement, pour habiller séparément chacune des parties du corps. La broderie ne souligne pas les limites comme c’est le cas à l’époque grecque, mais s’étale sur les surfaces. La tendance à mettre en relief les courbes de la poitrine et des hanches (qui a atteint son summum en réunissant à allier la nudité et le nu voilé) ne devait pas avoir pour principal but ou pour seul motif de séduire les hommes ; elle était, en grande partie, née de conceptions religieuses sur la fécondité humaine.
(Source : La civilisation égéenne : le Bronze récent et la civilisation mycénienne Nikolaos Platon)
Bonne journée
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