Question d'origine :
Bonjour ,
Les auteurs latins parlent de "Gaule transalpine " ..Qu' entendaient-ils par cette dénomination ?
-- La Narbonnaise ?
-- La Gaule (moins la Narbonnaise ) non encore conquise par Jules césar ?
-- La gaule toute entière ( La Narbonnaise + Les 3 Gaules ) ?
Merci
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 13/02/2015 à 12h40
Bonjour,
Voici ce qu'indique le Dictionnaire de géographie historique de la Gaule et de la France de J. Moreau :
Gaule Transalpine ou Ultérieure — lat. Gallia transalpina, Gallia ulterior —
1) Appellation rom. de la Gaule (dans ses frontières naturelles), située au delà des Alpes par rapport à Rome, et opp. à la Gaule Cisalpine ou Citérieure (lat. Gallia cisalpina ou citerior), région de l'Italie du N située en deçà des Alpes et peuplée aussi de Gaulois (d'où l'expression : Galliae duae, les deux Gaules).
2) Sens restreint à la Province rom. de Gaule (lat. Provincia*, Provincia ulterior, Gallia transalpina, Gallia ulterior, ou simplement Gallia, par opp. aux Très Galliae), distinguée de la Gaule indépendante puis, sous le nom de Narbonnaise*, des Trois Gaules* au début de l'Empire rom.
3) Après la suppression de la prov. rom. de Cisalpine, réunie à l'Italie, la Gaule Ultérieure ou Nouvelle (lat. Gallia ulterior ou ultima ou altéra ou nova) désigna l'anc. Gaule indépendante ou Gaule chevelue conquise par César, par opp. à la Gaule Citérieure ou Ancienne (lat. Gallia citerior ou vêtus), désignant la Province* ou Narbonnaise* déjà romanisée depuis près d'un siècle.
En complément, un extrait du Dictionnaire historique de la Gaule : des origines à Clovis : d'après des originaux et des textes du XIXe siècle et contemporains / Jean-Pierre Picot ; établi avec la collab. de Ségolène Picot :
La Gaule transalpine est le nom donné à la Gaule située au-delà des Alpes ; elle fut conquise par César en 51 av. J.-C.
Formation de la Province dans la Gaule transalpine (125 av. J.-C.)
« En l’année 133, Rome était maîtresse de l’Italie et de l’Espagne, mail il lui manquait une route allant de l’une à l’autre péninsule ; elle n’avait pas un pouce de terre entre les Pyrénées et les Alpes. Marseille (Massillia) lui fournit l’occasion d’y gagner une province.
« La ville phocéenne prospérait, grâce à un gouvernement habile et fort, et elle couvrait de ses comptoirs toute la côte, depuis le Var jusqu’à l’Ebre. Les peuples du voisinage, inquiets d’une ville qu’ils avaient vu naître, se jetèrent sur les terres de Massaliotes. Ceux-ci, ennemis, à cause de leur marine, des Carthaginois et des Etrusques, avaient soigneusement cultivé l’amitié de Rome. Menacés, ils l’appelèrent, en 154, à leur secours.
« Une première fois les légions vainquirent pour eux. Mais en 125 les Romains, de nouveau accourus aux cris de détresse de Marseille, gardèrent ce qu’ils avaient conquis. Ils en formèrent une province à laquelle le consul Sextius donna une capitale, en fondant, en 122, Aquae Sextia (Aix-en-Provence).
« Les Eduens, entre la Saône et la Loire, demandèrent aussitôt à entrer dans l’alliance de Rome. Les Allobroges (Savoie et Dauphiné), plus rapprochés de la nouvelle province, vinrent au contraire l’attaquer : 200000 barbares restèrent, en 121, sur le champ de bataille. L’année suivante, les Romains franchirent à leur tour l’Isère, mais le roi des Arvernes, Bituitos, les rappela soudain en jetant derrière eux 200 000 Gaulois. Quand le roi barbare, monté sur son char d’argent et entouré de sa meute de chiens de combat, vit le petit nombre des légionnaires : « il n’y en a pas là, dit-il, pour un repas de mes chiens ». Mais la discipline, la tactique et surtout les éléphants, vainquirent cette multitude. Quelque temps après, Bituitos, attiré à une conférence, fut enlevé, chargé de chaînes, et conduit à Rome.
« On réunit à la province tout le pays que le Rhône enveloppe, depuis le lac Léman jusqu’à son embouchure. Les consuls des années suivantes passèrent le Rhône et étendirent la province jusqu’aux Pyrénées. La colonie de Narbo Martius (Narbonne) dut veiller sur les nouveaux sujets » (V. Duruy, Hisoitre romaine).
Pour aller plus loin, une bibliographie proposée par la Bibliothèque nationale de France.
Voici ce qu'indique le Dictionnaire de géographie historique de la Gaule et de la France de J. Moreau :
1) Appellation rom. de la Gaule (dans ses frontières naturelles), située au delà des Alpes par rapport à Rome, et opp. à la Gaule Cisalpine ou Citérieure (lat. Gallia cisalpina ou citerior), région de l'Italie du N située en deçà des Alpes et peuplée aussi de Gaulois (d'où l'expression : Galliae duae, les deux Gaules).
2) Sens restreint à la Province rom. de Gaule (lat. Provincia*, Provincia ulterior, Gallia transalpina, Gallia ulterior, ou simplement Gallia, par opp. aux Très Galliae), distinguée de la Gaule indépendante puis, sous le nom de Narbonnaise*, des Trois Gaules* au début de l'Empire rom.
3) Après la suppression de la prov. rom. de Cisalpine, réunie à l'Italie, la Gaule Ultérieure ou Nouvelle (lat. Gallia ulterior ou ultima ou altéra ou nova) désigna l'anc. Gaule indépendante ou Gaule chevelue conquise par César, par opp. à la Gaule Citérieure ou Ancienne (lat. Gallia citerior ou vêtus), désignant la Province* ou Narbonnaise* déjà romanisée depuis près d'un siècle.
En complément, un extrait du Dictionnaire historique de la Gaule : des origines à Clovis : d'après des originaux et des textes du XIXe siècle et contemporains / Jean-Pierre Picot ; établi avec la collab. de Ségolène Picot :
La Gaule transalpine est le nom donné à la Gaule située au-delà des Alpes ; elle fut conquise par César en 51 av. J.-C.
« En l’année 133, Rome était maîtresse de l’Italie et de l’Espagne, mail il lui manquait une route allant de l’une à l’autre péninsule ; elle n’avait pas un pouce de terre entre les Pyrénées et les Alpes. Marseille (Massillia) lui fournit l’occasion d’y gagner une province.
« La ville phocéenne prospérait, grâce à un gouvernement habile et fort, et elle couvrait de ses comptoirs toute la côte, depuis le Var jusqu’à l’Ebre. Les peuples du voisinage, inquiets d’une ville qu’ils avaient vu naître, se jetèrent sur les terres de Massaliotes. Ceux-ci, ennemis, à cause de leur marine, des Carthaginois et des Etrusques, avaient soigneusement cultivé l’amitié de Rome. Menacés, ils l’appelèrent, en 154, à leur secours.
« Une première fois les légions vainquirent pour eux. Mais en 125 les Romains, de nouveau accourus aux cris de détresse de Marseille, gardèrent ce qu’ils avaient conquis. Ils en formèrent une province à laquelle le consul Sextius donna une capitale, en fondant, en 122, Aquae Sextia (Aix-en-Provence).
« Les Eduens, entre la Saône et la Loire, demandèrent aussitôt à entrer dans l’alliance de Rome. Les Allobroges (Savoie et Dauphiné), plus rapprochés de la nouvelle province, vinrent au contraire l’attaquer : 200000 barbares restèrent, en 121, sur le champ de bataille. L’année suivante, les Romains franchirent à leur tour l’Isère, mais le roi des Arvernes, Bituitos, les rappela soudain en jetant derrière eux 200 000 Gaulois. Quand le roi barbare, monté sur son char d’argent et entouré de sa meute de chiens de combat, vit le petit nombre des légionnaires : « il n’y en a pas là, dit-il, pour un repas de mes chiens ». Mais la discipline, la tactique et surtout les éléphants, vainquirent cette multitude. Quelque temps après, Bituitos, attiré à une conférence, fut enlevé, chargé de chaînes, et conduit à Rome.
« On réunit à la province tout le pays que le Rhône enveloppe, depuis le lac Léman jusqu’à son embouchure. Les consuls des années suivantes passèrent le Rhône et étendirent la province jusqu’aux Pyrénées. La colonie de Narbo Martius (Narbonne) dut veiller sur les nouveaux sujets » (V. Duruy, Hisoitre romaine).
Pour aller plus loin, une bibliographie proposée par la Bibliothèque nationale de France.
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