Incident du pont du Rhône en 1711
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 02/03/2015 à 18h03
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Question d'origine :
Bonsoir,
à la suite de l'incident du pont du Rhône qui a fait plusieurs victimes au 18e, le sergent Belair a été condamné à la roue. J'ai pu lire que "son corps a été porté aux Plâtres de la Guillotière pour servir d'exemple aux méchants".
Or, dans l'ouvrage "Guide de Lyon des faits divers" (Catherine Simon-Lénack et Robert Daranc), il est écrit que c'est "devant la boucherie [de l'Hôpital], à l'enseigne de la Sepe, que fut exposé un quartier du sergent Belair, exécuté et découpé...".
Disposez-vous d'informations précises quant à ce qui est arrivé à cet homme exactement ?
Merci
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 05/03/2015 à 17h20
Cet évènement est relaté dans de nombreux ouvrages de manière plus ou moins détaillée.
Vous trouverez en ligne dans la Revue du Lyonnais deux articles s’y rapportant :
- Mémorable accident arrivé sur le pont de la Guillotière, le 11 novembre 1711 (extrait des Actes consulaires), M. Godemard, Revue du Lyonnais, série 1 - n°6 ( 1837 ), p. 145 - 157
Ce récit nous indique qu’« il fut exécuté vif sur la place des Terreaux, et son corps fut porté sur la roue et exposé au-delà du pont du Rhône, sur le bord du fleuve ».
- Relation du grand malheur arrivé à la porte du Rhône, à Lyon, le 11 octobre 1711, Revue du Lyonnais, série 1 - n°1 ( 1835 ), p. 235–239 :
« Monsieur Cholier fit des informations, le nommé Belair, sergent de la porte du Rhône, fut arrêté et mis aux prisons de Roanne (…) et par sentance ledit Belair fut condamné à être rompu vif, et amandé au roi de la somme de 500 l. et de 200 l. pour faire prier Dieu pour le repos des âmes de ceux qui sont morts. Ce malheureux fut exécuté le mercredi 21 octobre (…) son corps a été porté au plâtre de la Guillotière pour servir d’exemple aux méchans, à Lyon, proche de la boucherie de l’hôpital, du côté du Rhône, à l’enseigne de la Sêpe. »
Une version plus détaillée de ce récit est présenté dans Histoires tragiques de notre temps par François Rosset en 1742.
Nous vous invitons à consulter également l’ouvrage suivant :
Une page de l'histoire de Lyon : le tumulte du pont du Rhône : le procès de Bellair : la donation de Mme de Servient, Marie-Georges Antoine Thevard (1899)
Ce sont les archives municipales qui conservent les actes et délibérations consulaires. Voici un extrait des délibérations consulaires de 1711 que l’on peut lire sur le site web des archives :
« L'exécution se fit sur la place des Terreaux, et Bel-Air subit sa peine avec un rare courage, en protestant jusqu'à la fin de son innocence ; son corps, attaché à la roue, fut exposé en cet état sur la rive gauche du Rhône »
La boucherie de l’Hôtel-Dieu à laquelle il est fait référence correspond certainement à celle qui fait l’objet d’une reconstitution en 3D sur le site Lyon en 1700 : Boucherie de l’Hôtel-Dieu
Le « Plâtre » de la Guillotière auquel il est fait référence est un terrain situé face à l’Hôtel-Dieu du côté du faubourg de la Guillotière, aux alentours du pont du Rhône. En 1711, les rives n’avaient pas encore été endiguées. Vous en trouverez une description ici : Mémoire pour le sieur Combalot, défendeur ; contre l'administration des domaines, demanderesse (ca 1831).
Si la lecture de ces documents ne suffisait pas à satisfaire votre curiosité, vous pouvez vous rendre aux Archives municipales de Lyon, afin de consulter les documents primaires.
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