Question d'origine :
Bonjour,
Est-il possible d'observer des aurores boréales au Japon (hors conditions météorologiques exceptionnelles) ?
Merci d'avance
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 15/04/2015 à 11h33
Bonjour,
Nous vous invitons tout d'abord à relire réponse du Guichet du Savoir au sujet des aurores boréales, qui vous permettra de comprendre ce phénomène.
Précisons aussi que le terme d'aurores boréales est utilisé pour désigner les aurores polaires observées dans l'hémisphère Nord, tandis que celles de l'hémisphère Sud portent le nom d'aurores australes.
Dans son ouvrage sur Les aurores boréales et australes, Christophe Pérez nous explique que « les aurores sont observables approximativement tout le long du cercle polaire » arctique (p. 24), à une latitude de 66°33'44'', comme illustré sur la carte ci-dessous :
Source : Pérez Christophe, Les aurores boréales et australes, Les éditions de l’escargot savant, 2013, p.24.
Ainsi, les endroits privilégiés pour observer une aurore boréale « se trouvent en Islande, au sud du Groenland, dans le grand Nord Canadien, au nord de l’Alaska, au nord de la Sibérie, et enfin au nord de la Laponie » (p.28). Cependant, il faut noter que si la zone d'évolution du phénomène auroral, appelé l'ovale auroral, est d’environ 2000 kilomètres, elle peut tout de même s’élargir jusqu’à 4000 kilomètres. Ainsi, « nous remarquons que le pourcentage de chance de voir des aurores aux basses latitudes n’est pas nul. Il est donc possible d’en apercevoir en France par exemple. Il suffit que l’ovale auroral s’agrandisse suffisamment » (p. 29). (En France, la dernière aurore boréale a pu être observée dans le nord, en mars 2015.
De manière plus précise, voici comment s'explique cette possibilité, exceptionnelle, d'apercevoir une aurore en dehors de la proximité des cercles polaires :
« Aux latitudes moyennes, comme celles de la France, les aurores sont un phénomène rare, observable uniquement en période d'activité aurorale exceptionnelle, coïncidant le plus souvent avec un maximum d'activité solaire particulièrement marqué. La zone aurorale descend alors à plus basse latitude mais, surtout, le dépôt d'énergie dans l'atmosphère neutre est tel que le chauffage et l'expansion qui en résultent entraînent une augmentation considérable de la densité à haute altitude : les émissions, encore très fortes à plusieurs centaines de kilomètres, voire à 1 000 kilomètres d'altitude, peuvent alors être intensifiées par l'éclairement direct du Soleil et devenir visibles jusque dans les régions tropicales : ce fut le cas de l'aurore du 4 février 1872, visible à Bombay (100° N), d'aurores en septembre 1957 et février 1958, vues depuis Mexico (300° N).
Quelques jours après les orages magnétiques, apparaît parfois dans les régions de moyenne latitude une émission rouge très stable : c'est l'arc rouge de haute altitude (vers 600 km), dont l'intensité est, cependant, le plus souvent subvisuelle.» (Source : Jean-Jacques BERTHELIER, « AURORE POLAIRE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 14 avril 2015.)
S'il ne semble donc pas totalement impossible d'observer une aurore boréale au Japon, situé entre les latitudes 24°N et 45°N, nous n'en avons toutefois trouvé que quelques mentions. Dernièrement, les japonais ont pu contempler une telle manifestation dans la nuit du 18 mars 2015, depuis l'observatoire Kita Subaru situé à Nayoro sur l'île d'Hokkaido. La précédente occurrence remonte à l'année 2004, près de la ville de Shimokawa.
Sources utiles :
Ciels, Guilhem Lesaffre
Aurores, mirages, éclipses... Comprendre les phénomènes optiques de la nature, David Knight Lynch
Les aurores boréales et australes, Christophe Pérez
Aurores boréales et australes, Michel Fehrenbach, Gilles Dawidowicz, Rémy Marion
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