Question d'origine :
Auriez-vous vous des informations sur la construction de l'actuel Pont Morand, celui qui fait passer le métro dans son tablier : contexte de l'époque, technique, contrainte géologique, article de presse, etc... Merci.
Réponse du Guichet

L’ancien pont a été démoli en 1974 dans le cadre des travaux du métro, et le nouveau pont inauguré en 1976.
« Le pont se trouve sur le tracé de la première ligne de métro que l’on va construire dans l’agglomération puisqu’il supporte la ligne 7 qui sert de guide pour ce grand début. La traversée du fleuve aurait pu se faire par un passage sous-fluvial mais les instances parisiennes imposent la mise en place d’un pont. On fait donc d’une pierre deux coups : on démolira le pont Morand et on le reconstruira de manière à lui faire assurer deux fonctions : route et rail. La ligne de métro passe donc dans un caisson aveugle sous la chaussée du pont routier : c’est cela qui a donné à ce pont son aspect massif assez disgracieux surtout face au panorama offert par les pentes de la Croix-Rousse. Construit en béton précontraint, l’ouvrage a 187 m pour une arche centrale de 89 m et deux latérales de 49 chacune. Il apparaît aujourd’hui comme relativement peu large puisqu’il n’a que 15,5 m de large avec une chaussée de 11,5 m et deux trottoirs de 2 m, mais il faut savoir que dans le projet complet il n’y avait là que la moitié du pont. L’autre partie aurait dû être construite à peu près dans la même physionomie plus à l’aval et à côté. Ce ne fut jamais fait sans doute heureusement. Du côté rive droite, le raccordement avec la place Louis-Pradel actuelle et le quai a posé d’épineux problèmes dans un secteur très sensible sur le plan de la protection architecturale et on n’a mis en place qu’une mini-trémie qui ne résout que bien partiellement les problèmes de circulation. »
***Source :
Vous trouverez dans le tome 1 des dossiers de presse consacrés à la construction du métro lyonnais, des traces des deux polémiques suscitées par ce projet : l’aspect inesthétique de ce nouveau pont, le coût de ce choix :
- La controverse fait rage entre la direction départementale de l’équipement, dont le directeur est M. Funel, et les Lyonnais. Celui-ci estime que « le pont sera très beau. Il n’aura pas cette allure d’accent circonflexe que l’on reproche tant au pont Maréchal Juin, car les places Tolozan et Lyautey donnent l’espace nécessaire à un pont de hauteur constante… ». Les Lyonnais calculent qu’il faudra ajouter à un pont traditionnel, une hauteur de métro, soit 4,10 m et que le pont sera « un monstre de béton dont l’échine atteint allègrement le premier étage des immeubles voisins… ». (Métropole, n°40, février 1974). Les Lyonnais n’avaient pas tort et se sont réjouit comme M. Pelletier de l’abandon du second pont.
- Un débat est lancé dans la presse sur le coût du projet : est-ce que l’économie réalisée par l’abandon d’un métro en tunnel sous le fleuve compense celui des aménagements ? Plus globalement, la polémique porte sur la qualité du projet : métro de luxe ou métro au rabais ? (Le pont Morand, la place Tolozan, le coût des travaux du métro évoqués hier soir au Palais de la Foire. In le Progrès du 19 décembre 1974)
- Dans ce même tome 1, vous trouverez un dossier intitulé « Le métro de Lyon » paru dans le n°81 de
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