odet: vire-courtet « rocher de la pucelle » et du « siège d
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 14/08/2015 à 14h51
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Question d'origine :
je cherche des informations notamment sur lhistoire du rocher de la pucelle
merci
Réponse du Guichet

Bonjour,
Plusieurs variantes de la légende du rocher de la pucelle de l’Odet existent.
La brochure de l’Office de tourisme de Quimper Cornouaille, propose cette version :
« Le saut de la pucelle
Une jeune fille voulut se jeter dans le fleuve plutôt que de perdre son honneur. Une main surnaturelle, peut-être celle de Sainte-Barbe dont la chapelle est proche, ou bien celle d’un ange, lui fit franchir l’obstacle de l’Odet et elle se retrouva saine et sauve sur la rive opposée. Le galant sauta à l’eau lui aussi ; le bain froid calma ses ardeurs et il retourna à ses occupations.
D’autres disent qu’il fut englouti dans le tourbillon de l’eau. C’est son ombre qui rôderait la nuit. C’est lui l’intersigne des naufrages et des noyades. A son approche, on entend un « floc-floc » et le grincement saccadé de rames invisibles. Yannig fait le passeur pour les âmes des trépassés. Malheur à celles qui n’ont pas de quoi payer : il refuse de les prendre, malgré les gémissements et les supplications.
Vous pouvez voir, dans les Vire-Court un grand rocher marqué de blanc, c’est le Rocher du “saut de la pucelle”, appelé aussi parfois le “saut du galant” ou encore le Rocher du “saut prodigieux” (Roc’h lamm ar gast). »
Jean-Claude Quideau sur son blog le Lesconilquideau propose une version alternative de cette légende :
« En ces temps-là, une jeune paysanne du nom de « Soizic ar Divoulc’h » (Soizic la pucelle) gardait ses vaches de race « pie noire » sur la prairie en haut du moulin de Rossélien.
Un moine « Menec’h » méditait sur le chemin qui descend au moulin quand il aperçut la jeune fille. La paysanne était belle et fraîche. Son sang ne fit qu’un tour et oubliant ses vœux de chasteté, il se précipita sur la fille qui prit ses jambes à son cou et descendit vers la rivière sur l’étroit chemin.
Le moine, malgré sa panse proéminente et sa lourde bure marron, la poursuivit en soufflant.
Croyant pouvoir lui échapper elle tourna brusquement sur la droite après un gros arbre, ouvert de lierre avec de gros hortensias bleus à son pied. Elle s’aperçut très vite que le chemin s’arrêtait sur le rocher surplombant la falaise, la rivière tumultueuse coulant en bas.
Elle n’avait plus de moyen de s’échapper car le gros moine était planté au croisement et il savourait déjà sa victoire, la belle était prise au piège.
Plutôt que de perdre son honneur, Soizic préféra se jeter d’un rocher dans la rivière l’Odet. Ne sachant pas nager, elle disparue emportée par le courant.
Voyant cela, le moine ne s’avouant pas vaincu, se jeta à son tour dans le vide. Le bougre avait sous-estimé ses facultés mais également son embonpoint et la lourdeur de sa bure de laine qui lorsqu’il entra profondément sous l’eau se gonfla comme une éponge lestant encore son corps qui coula à pic.
Il ne réapparu pas en surface, seul le missel ou la bible, qu’il avait mis dans la profonde poche sa bure, flotta au gré du courant de la marée montante vers « Kemper ».
La bible que le moine avait rangée dans sa poche avant de sauter dans l’Odet fut retrouvée en amont de la rivière vers le port de Locmaria. Elle était ouverte au 14ème chapitre de l’évangile selon St Marc verset 38.Cette parole du Christ est devenue une expression de type proverbiale populaire:
« La chair est faible »
[…]
Depuis ce jour certains bretons appellent ce rocher : « Roc’h ar Divoulc’h » (le rocher de la pucelle), tandis que d’autres l’appellent : « Roc’h ar Gast » (le rocher de la garce).
Comme quoi, suivant la personnalité et les convictions du « marvailher » (conteur), la jeune fille était considérée soit comme une vierge ou soit comme une garce… […]
Quelques années plus tard, on vit régulièrement un religieux assis sur le rocher [en face du rocher de la pucelle] toujours en méditation et en prière avec une vieille bible dans la main et un chapelet dans l’autre. La bible était paraissait délavée, comme si elle avait séjourné dans l’eau. Qui est ce religieux ? se demandaient les paysans du cru. Que venait-il faire en ce coin reculé ? Serait-ce l’incarnation du moine galant qui poursuivait la pucelle et qui se noya en cet endroit car jamais son corps ne fut retrouvé ?
Le mystère fut levé, quand un jour, on le vit avec une livrée noire, une barrette (bonnet) voilette sur son crâne tonsuré et un anneau pastoral à l’annulaire.
Le prélat lisait la bible au 26ième chapitre de l’Évangile selon St Mathieu, verset 41 du 14ème chapitre de l’Évangile selon St Marc, verset 38… » ce verset disait :
« Ainsi vous n’avez pas eu la force de veiller une heure avec moi. Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation : l’esprit est ardent mais la chair est faible ».
Était-ce une coïncidence ? pourquoi venait-il en ce lieu ? y avait-il un rapport avec le moine disparu ? Que de questions sans réponses, que de mystères entre un moine disparu et cet ecclésiastique inconnu. Qu’était devenue la pucelle ? Personne ne s’en est soucié, on ne l’a jamais revue. Le mystère demeure encore de nos jours, seul le rocher ou elle a sauté dans l’Odet est indiqué, c’est un superbe point de vue sur la rivière, les « vire court » et le château de Kerambleiz. Quant au religieux, lisant sa bible délavée sur le rocher, c’était bien un Évêque.De Kemper, qui sait ?
Depuis ce jour la roche est appelée « Roc’h ar Iskibien » (la roche de l’Évêque)
Une enquête fut nécessaire pour essayer de dénouer cette histoire de moine galant revêtu d’une lourde bure de laine qui aimait trousser les légers jupons et qui disparu à jamais dans l’Odet. L’enquête fut attribuée par le diocèse à un moine natif du Cap Caval dans le pays bigouden. […]»
Le blog Le globe flyer relate les anecdotes narrées lors d’une croisière sur l’Odet dont les légendes de la pucelle et de l’évêque :
« Une jeune fille égarée dans les bois et poursuivie par un satyre s’apprêtait à se jeter dans l’Odet du haut de ce rocher haut d’une vingtaine de mètres. Ne sachant pas nager, elle prit son élan et put traverser la rivière sans encombre tandis que l’Odet engloutissait le poursuivant.
Le vire-court suivant est surnommé la chaise de l’évêque car on prétend que l’évêque venait à cet endroit pour se détendre, accompagné de ses moins à qui il racontait les histoires croustillantes de la noblesse d’alors. »
Toutes ces variantes ont des points communs, nous supposons que la version proposée par l’office du tourisme est la version la plus connue de cette légende.
Pour en savoir plus sur les légendes bretonnes, quelques ouvrages :
- Le légendaire breton. Les lieux, Jean Balcou; photographies de Jean Hervoche.
- Magies de la Bretagne. 1, Anatole Le Braz.
- Magies de la Bretagne. 2, Anatole Le Braz.
- Balades légendaires : Bretagne, textes rassemblés par Eric Rondel.
- Les mythes traditionnels de Bretagne, Yann Brekilien.
Bonne journée.
Plusieurs variantes de la légende du rocher de la pucelle de l’Odet existent.
La brochure de l’Office de tourisme de Quimper Cornouaille, propose cette version :
« Le saut de la pucelle
Une jeune fille voulut se jeter dans le fleuve plutôt que de perdre son honneur. Une main surnaturelle, peut-être celle de Sainte-Barbe dont la chapelle est proche, ou bien celle d’un ange, lui fit franchir l’obstacle de l’Odet et elle se retrouva saine et sauve sur la rive opposée. Le galant sauta à l’eau lui aussi ; le bain froid calma ses ardeurs et il retourna à ses occupations.
D’autres disent qu’il fut englouti dans le tourbillon de l’eau. C’est son ombre qui rôderait la nuit. C’est lui l’intersigne des naufrages et des noyades. A son approche, on entend un « floc-floc » et le grincement saccadé de rames invisibles. Yannig fait le passeur pour les âmes des trépassés. Malheur à celles qui n’ont pas de quoi payer : il refuse de les prendre, malgré les gémissements et les supplications.
Vous pouvez voir, dans les Vire-Court un grand rocher marqué de blanc, c’est le Rocher du “saut de la pucelle”, appelé aussi parfois le “saut du galant” ou encore le Rocher du “saut prodigieux” (Roc’h lamm ar gast). »
Jean-Claude Quideau sur son blog le Lesconilquideau propose une version alternative de cette légende :
« En ces temps-là, une jeune paysanne du nom de « Soizic ar Divoulc’h » (Soizic la pucelle) gardait ses vaches de race « pie noire » sur la prairie en haut du moulin de Rossélien.
Un moine « Menec’h » méditait sur le chemin qui descend au moulin quand il aperçut la jeune fille. La paysanne était belle et fraîche. Son sang ne fit qu’un tour et oubliant ses vœux de chasteté, il se précipita sur la fille qui prit ses jambes à son cou et descendit vers la rivière sur l’étroit chemin.
Le moine, malgré sa panse proéminente et sa lourde bure marron, la poursuivit en soufflant.
Croyant pouvoir lui échapper elle tourna brusquement sur la droite après un gros arbre, ouvert de lierre avec de gros hortensias bleus à son pied. Elle s’aperçut très vite que le chemin s’arrêtait sur le rocher surplombant la falaise, la rivière tumultueuse coulant en bas.
Elle n’avait plus de moyen de s’échapper car le gros moine était planté au croisement et il savourait déjà sa victoire, la belle était prise au piège.
Plutôt que de perdre son honneur, Soizic préféra se jeter d’un rocher dans la rivière l’Odet. Ne sachant pas nager, elle disparue emportée par le courant.
Voyant cela, le moine ne s’avouant pas vaincu, se jeta à son tour dans le vide. Le bougre avait sous-estimé ses facultés mais également son embonpoint et la lourdeur de sa bure de laine qui lorsqu’il entra profondément sous l’eau se gonfla comme une éponge lestant encore son corps qui coula à pic.
Il ne réapparu pas en surface, seul le missel ou la bible, qu’il avait mis dans la profonde poche sa bure, flotta au gré du courant de la marée montante vers « Kemper ».
La bible que le moine avait rangée dans sa poche avant de sauter dans l’Odet fut retrouvée en amont de la rivière vers le port de Locmaria. Elle était ouverte au 14ème chapitre de l’évangile selon St Marc verset 38.Cette parole du Christ est devenue une expression de type proverbiale populaire:
« La chair est faible »
[…]
Depuis ce jour certains bretons appellent ce rocher : « Roc’h ar Divoulc’h » (le rocher de la pucelle), tandis que d’autres l’appellent : « Roc’h ar Gast » (le rocher de la garce).
Comme quoi, suivant la personnalité et les convictions du « marvailher » (conteur), la jeune fille était considérée soit comme une vierge ou soit comme une garce… […]
Quelques années plus tard, on vit régulièrement un religieux assis sur le rocher [en face du rocher de la pucelle] toujours en méditation et en prière avec une vieille bible dans la main et un chapelet dans l’autre. La bible était paraissait délavée, comme si elle avait séjourné dans l’eau. Qui est ce religieux ? se demandaient les paysans du cru. Que venait-il faire en ce coin reculé ? Serait-ce l’incarnation du moine galant qui poursuivait la pucelle et qui se noya en cet endroit car jamais son corps ne fut retrouvé ?
Le mystère fut levé, quand un jour, on le vit avec une livrée noire, une barrette (bonnet) voilette sur son crâne tonsuré et un anneau pastoral à l’annulaire.
Le prélat lisait la bible au 26ième chapitre de l’Évangile selon St Mathieu, verset 41 du 14ème chapitre de l’Évangile selon St Marc, verset 38… » ce verset disait :
« Ainsi vous n’avez pas eu la force de veiller une heure avec moi. Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation : l’esprit est ardent mais la chair est faible ».
Était-ce une coïncidence ? pourquoi venait-il en ce lieu ? y avait-il un rapport avec le moine disparu ? Que de questions sans réponses, que de mystères entre un moine disparu et cet ecclésiastique inconnu. Qu’était devenue la pucelle ? Personne ne s’en est soucié, on ne l’a jamais revue. Le mystère demeure encore de nos jours, seul le rocher ou elle a sauté dans l’Odet est indiqué, c’est un superbe point de vue sur la rivière, les « vire court » et le château de Kerambleiz. Quant au religieux, lisant sa bible délavée sur le rocher, c’était bien un Évêque.De Kemper, qui sait ?
Depuis ce jour la roche est appelée « Roc’h ar Iskibien » (la roche de l’Évêque)
Une enquête fut nécessaire pour essayer de dénouer cette histoire de moine galant revêtu d’une lourde bure de laine qui aimait trousser les légers jupons et qui disparu à jamais dans l’Odet. L’enquête fut attribuée par le diocèse à un moine natif du Cap Caval dans le pays bigouden. […]»
Le blog Le globe flyer relate les anecdotes narrées lors d’une croisière sur l’Odet dont les légendes de la pucelle et de l’évêque :
« Une jeune fille égarée dans les bois et poursuivie par un satyre s’apprêtait à se jeter dans l’Odet du haut de ce rocher haut d’une vingtaine de mètres. Ne sachant pas nager, elle prit son élan et put traverser la rivière sans encombre tandis que l’Odet engloutissait le poursuivant.
Le vire-court suivant est surnommé la chaise de l’évêque car on prétend que l’évêque venait à cet endroit pour se détendre, accompagné de ses moins à qui il racontait les histoires croustillantes de la noblesse d’alors. »
Toutes ces variantes ont des points communs, nous supposons que la version proposée par l’office du tourisme est la version la plus connue de cette légende.
Pour en savoir plus sur les légendes bretonnes, quelques ouvrages :
- Le légendaire breton. Les lieux, Jean Balcou; photographies de Jean Hervoche.
- Magies de la Bretagne. 1, Anatole Le Braz.
- Magies de la Bretagne. 2, Anatole Le Braz.
- Balades légendaires : Bretagne, textes rassemblés par Eric Rondel.
- Les mythes traditionnels de Bretagne, Yann Brekilien.
Bonne journée.
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