Question d'origine :
Bonsoir,
Je me demandais où en étaient les recherches sur l'éventuel révolver retrouvé dernièrement à Auvers-Sur-OIse qui aurait pu être celui avec lequel Vincent Van Gogh se serait suicidé.
Y aurait-il un lien où l'on pourrait suivre l'évolution de ces recherches ?
Je vous remercie.
Bien cordialement.
Réponse du Guichet

Bonjour,
A ce jour, les experts n'avancent pas la même version des faits : la controverse qui n'en finit pas réunit Yves Schuliar, de l'Institut de recherches criminelles de la gendarmerie, installé aujourd'hui à Pontoise, et Vincent Di Maio, célèbre aux Etats-Unis.
Pour Yves Schuliar, médecin chef à l’institut de recherches criminelles de la gendarmerie, la blessure de Van Gogh résulte d’un tir à bout portant. Il exclut l’action d’un tiers. [...]
Pour Yves Schuliar, « le halo violacé est appelé collerette érosive, ce qui correspond à une distorsion de la peau provoquée par le passage du projectile. La région brunâtre, interprétée comme étant une zone de tatouage et/ou d'estompage, représente la poudre qui accompagne le projectile sur une courte distance et qui se dépose autour de l'orifice ».
Pour lui, « le coup a été tiré à bout portant, à environ 2 à 3 cm du thorax, après que Vincent a ouvert et écarté ses vêtements devant le canon ». L'expert se penche également sur la trajectoire de la balle en plomb, et sur l'infection très importante des intestins qui emportera l'artiste.
Ces conclusions apparaissent conforter la thèse du suicide, tout comme la découverte de l'arme qui pourrait être celle utilisée par Vincent : un revolver de calibre 7 mm, avec système Lefaucheux, à broche, très courant. Un paysan l'a retrouvée en labourant un champ en 1959, à l'endroit supposé du suicide du peintre, avant de la ranger dans un tiroir et de l'oublier. Son détenteur actuel souhaite garder l'anonymat, mais il a permis à Alain Rohan d'y avoir accès. La gâchette a été retrouvée en position d'action alors qu'elle peut se replier pour éviter qu'un coup ne parte. C'est le seul dispositif de sécurité. Ce qui laisse supposer que l'arme a pu être utilisée puis abandonnée.
source : « Le coup a été tiré à bout portant » - Le Parisien - 14/04/2015
Vincent Di Maio, médecin légiste américain : « Il n'a pas pu s'infliger cette blessure »
Célèbre aux Etats-Unis, spécialiste des blessures par arme à feux, Vincent Di Maio a notamment été légiste en chef de San Antonio, Texas, jusqu'en 2006, date de sa retraite. Avant d'être nommé en 2011 à la Forensic Science Commission par le gouverneur du Texas, Rick Perry. Fort de ses quarante ans d'expérience, il a été appelé par les auteurs américains Smith et Naifeh pour se pencher sur la mort de Vincent Van Gogh.
Et il contredit les conclusions de l'expert français dans les colonnes du magazine Vanity Fair en février dernier.
Selon lui, le halo violacé autour de l'orifice créé par la balle « n'a rien à voir avec la proximité de l'arme » : « C'est un saignement sous-cutané des vaisseaux sanguin sectionnés par la balle, qu'on observe souvent sur les sujets d'un certain âge », écrit l'expert. Le cercle marron est pour lui « un anneau d'abrasion que l'on retrouve sur toutes les blessures entrantes. Cela indique uniquement la pénétration du projectile ».Dans tous les cas, poursuit le légiste, « on aurait trouvé de la poudre brûlée sur la paume de la main qui tenait l'arme [...] En brûlant, la poudre noire transforme 56 % de sa masse en résidu solide. Les blessures à bout portant avec de la poudre noire sont extrêmement sales. » Rien de tout cela n'est effectivement relevé par le Dr Gachet. « Il y aurait eu de la suie, des marques de poudre, et de la peau brûlée autour du point d'entrée. Tout cela aurait été grossièrement visible. Or rien n'est précisé. Ce qui prouve que le canon se trouvait à plus de 30 cm de sa cible, voire plutôt à 60 cm », estime-t-il. « D'après moi, et selon toute vraisemblance médicale, Van Gogh n'a pas pu s'infliger cette blessure. En d'autres termes, il ne s'est pas tiré dessus. »
L'expert évoque aussi le geste compliqué que Van Gogh aurait effectué pour se donner la mort : « Il serait extrêmement difficile de se tirer une balle à cet endroit de la main gauche. Le plus simple serait de poser ses doigts à l'arrière de la crosse et d'utiliser le pouce pour tirer. On pourrait aussi saisir l'arme de la main droite pour l'immobiliser. Tenir le revolver de la main droite serait encore plus absurde... »
source : Auvers : bataille d'experts autour de la mort de Van Gogh / Frédéric Naizot - Le Parisien.fr - Val d'Oise, lundi 13 avril 2015
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Bonne journée.
A ce jour, les experts n'avancent pas la même version des faits : la controverse qui n'en finit pas réunit Yves Schuliar, de l'Institut de recherches criminelles de la gendarmerie, installé aujourd'hui à Pontoise, et Vincent Di Maio, célèbre aux Etats-Unis.
Pour Yves Schuliar, médecin chef à l’institut de recherches criminelles de la gendarmerie, la blessure de Van Gogh résulte d’un tir à bout portant. Il exclut l’action d’un tiers. [...]
Pour Yves Schuliar, « le halo violacé est appelé collerette érosive, ce qui correspond à une distorsion de la peau provoquée par le passage du projectile. La région brunâtre, interprétée comme étant une zone de tatouage et/ou d'estompage, représente la poudre qui accompagne le projectile sur une courte distance et qui se dépose autour de l'orifice ».
Pour lui, « le coup a été tiré à bout portant, à environ 2 à 3 cm du thorax, après que Vincent a ouvert et écarté ses vêtements devant le canon ». L'expert se penche également sur la trajectoire de la balle en plomb, et sur l'infection très importante des intestins qui emportera l'artiste.
Ces conclusions apparaissent conforter la thèse du suicide, tout comme la découverte de l'arme qui pourrait être celle utilisée par Vincent : un revolver de calibre 7 mm, avec système Lefaucheux, à broche, très courant. Un paysan l'a retrouvée en labourant un champ en 1959, à l'endroit supposé du suicide du peintre, avant de la ranger dans un tiroir et de l'oublier. Son détenteur actuel souhaite garder l'anonymat, mais il a permis à Alain Rohan d'y avoir accès. La gâchette a été retrouvée en position d'action alors qu'elle peut se replier pour éviter qu'un coup ne parte. C'est le seul dispositif de sécurité. Ce qui laisse supposer que l'arme a pu être utilisée puis abandonnée.
source : « Le coup a été tiré à bout portant » - Le Parisien - 14/04/2015
Vincent Di Maio, médecin légiste américain : « Il n'a pas pu s'infliger cette blessure »
Célèbre aux Etats-Unis, spécialiste des blessures par arme à feux, Vincent Di Maio a notamment été légiste en chef de San Antonio, Texas, jusqu'en 2006, date de sa retraite. Avant d'être nommé en 2011 à la Forensic Science Commission par le gouverneur du Texas, Rick Perry. Fort de ses quarante ans d'expérience, il a été appelé par les auteurs américains Smith et Naifeh pour se pencher sur la mort de Vincent Van Gogh.
Et il contredit les conclusions de l'expert français dans les colonnes du magazine Vanity Fair en février dernier.
Selon lui, le halo violacé autour de l'orifice créé par la balle « n'a rien à voir avec la proximité de l'arme » : « C'est un saignement sous-cutané des vaisseaux sanguin sectionnés par la balle, qu'on observe souvent sur les sujets d'un certain âge », écrit l'expert. Le cercle marron est pour lui « un anneau d'abrasion que l'on retrouve sur toutes les blessures entrantes. Cela indique uniquement la pénétration du projectile ».Dans tous les cas, poursuit le légiste, « on aurait trouvé de la poudre brûlée sur la paume de la main qui tenait l'arme [...] En brûlant, la poudre noire transforme 56 % de sa masse en résidu solide. Les blessures à bout portant avec de la poudre noire sont extrêmement sales. » Rien de tout cela n'est effectivement relevé par le Dr Gachet. « Il y aurait eu de la suie, des marques de poudre, et de la peau brûlée autour du point d'entrée. Tout cela aurait été grossièrement visible. Or rien n'est précisé. Ce qui prouve que le canon se trouvait à plus de 30 cm de sa cible, voire plutôt à 60 cm », estime-t-il. « D'après moi, et selon toute vraisemblance médicale, Van Gogh n'a pas pu s'infliger cette blessure. En d'autres termes, il ne s'est pas tiré dessus. »
L'expert évoque aussi le geste compliqué que Van Gogh aurait effectué pour se donner la mort : « Il serait extrêmement difficile de se tirer une balle à cet endroit de la main gauche. Le plus simple serait de poser ses doigts à l'arrière de la crosse et d'utiliser le pouce pour tirer. On pourrait aussi saisir l'arme de la main droite pour l'immobiliser. Tenir le revolver de la main droite serait encore plus absurde... »
source : Auvers : bataille d'experts autour de la mort de Van Gogh / Frédéric Naizot - Le Parisien.fr - Val d'Oise, lundi 13 avril 2015
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