Question d'origine :
bonjour
je cherche à retrouver les nom et references d'un dessin de van gogh figurant à l'exposition Van Gogh / Artaud. Le suicidé de la société qu'a donnée le musée d'orsay en 2014 et qui montrait de mémoire un dépôt ou stockage sur un terrain vague près d'une voie de chemin de fer : pouvez vous m'aider svp ?
merci
Réponse du Guichet

Nous avons recherché les références de votre dessin dans le catalogue de l’exposition que vous citez :
Van Gogh-Artaud : le suicidé de la société : exposition, Paris, Musée d'Orsay, 11 mars - 6 juillet 2014 / catalogue sous la direction d'Isabelle Cahn; textes de Natacha Allet, Nienke Bakker, Paul Denis [et al.].
A la page 173, nous avons trouvé la reproduction en couleur, pleine page, du dessin qui correspond à votre souvenir, sous le titre
Crayon, roseau et encre brune sur papier velin, 24,2 x 32 cm
Amsterdam, Van Gogh Museum (Fondation Vincent van Gogh
Cat. 61
Ce dessin a donc été réalisé au cours du séjour de l’artiste à Arles, de février 1888 à mai 1889.
En ce qui concerne la liste des œuvres exposées, l’auteur se réfère à deux catalogues raisonnés :
« Pour les œuvres de Vincent van Gogh, il est fait référence aux ouvrages de J.-B. de La Faille,The Works of Vincent van Gogh. His Paintings and Drawings, Amsterdam, 1970 (F), et Jan Hulsker, The New Complete Van Gogh, Paintings, Drawings, Sketches. Édition revue et augmentée du catalogue raisonné des œuvres de Vincent van Gogh, Amsterdam et Philadelphie, 1996 (JH). »
Le dessin en question se trouve sous la référence
Concernant l’emploi du roseau dans la technique du dessin, on peut noter, à la page 170, le commentaire suivant relatif à une œuvre de la même période :
« À Arles, Van Gogh travaillait souvent à la plume de roseau qui permet de tracer, à l'instar des dessinateurs japonais qu'il admirait, des lignes avec souplesse et rapidité : « Le japonais dessine vite, très vite, comme un éclair », écrit-il à son frère en juin 1888.
Lui-même réussit peu à peu à traduire ainsi ses impressions de plus en plus rapidement. Il recourait à des plumes de différentes épaisseurs qu'il taillait dans les roseaux qui poussaient à Arles le long de canaux.
Le magnifique dessin Quai avec hommes déchargeant du sable date de l'été 1888 ; riche en détails, il est sans conteste l'un des sommets de son œuvre sur papier de la période provençale. Van Gogh a couvert la feuille de motifs complexes de lignes fermes ou fines, conférant de façon magistrale à l’ensemble profondeur, rythme et contrastes grâce à une multitude d'éléments graphiques tout en parvenant à une belle unité. Au moyen de la plume, il parvient à créer une grande richesse de « couleurs » et de nuances. »
Dans l’ouvrage Van Gogh à l'œuvre, p. 156, l’utilisation du roseau est également remarquée :
« … En Arles, il a redécouvert la plume de roseau, qui permet de tirer des traits souples, mais fermes. Le roseau pousse près des canaux des environs de la ville, où il le récolte lui-même, avant de le tailler. À Etten, Van Gogh a également utilisé la plume de roseau pour une courte période, probablement sous l'influence de Cassagne, qui la décrit dans son Guide pratique pour les différents genres de dessin comme la meilleure plume à dessiner tout en vantant la qualité du roseau du Midi (ill. 207), mais il ne s'est pas suffisamment exercé pour obtenir des résultats satisfaisants. En Arles, il va combler cette lacune. Il a déjà démontré dans le passé son talent pour le dessin à l'encre et à la plume et le roseau s'avère un excellent moyen pour affirmer son propre style. Mais n'ayant plus réalisé de travaux ambitieux à la plume depuis les paysages de Nuenen au printemps 1884 (voir ill. 90), il ressent le besoin d'exercer à nouveau sa main. Cette fois encore, il commence par une esquisse au crayon, qu'il élabore ensuite à l'encre et à la plume ordinaire, avant d'utiliser le roseau pour souligner certains éléments. Van Gogh a aussi des raisons plus prosaïques de reporter son intérêt sur le dessin. Il est à court d'argent et a des problèmes de santé.
Pendant ses premiers mois en Arles, il se plaint en effet régulièrement dans ses lettres d'apathie, de maux d'estomac, de mal de dents et de fièvre. Le dessin est à la fois meilleur marché et physiquement moins exigeant que la peinture. Tout au long de son séjour en Arles, les problèmes de santé et/ou le manque d'argent le feront privilégier le dessin par rapport à la peinture. »
Le dessin est également présent dans trois autres ouvrages que nous possédons :
Van Gogh, dessins / Evert Van Uitert
Une reproduction pleine page en noir et blanc.
« 76. Route avec poteau télégraphique et une grue, été 1888, Arles.
Mine de plomb, plume et encre de Chine, 24 x 32 cm (F 1495). »
Vincent Van Gogh : les dessins au roseau / par Fritz Erpel
Une reproduction figure à la fin de l’ouvrage, dans le catalogue répertoriant 124 dessins des années 1881 à 1890, en petit format et en noir et blanc.
« 51. Paysage aux poteaux télégraphiques. Été 1888.
Crayon, plume, roseau taillé. 24 x 31,5 cm.
Signé dans l’angle inférieur gauche : Vincent.
Rijksmuseum Vincent van Gogh, Amsterdam
F 1495. JH 1555 »
Dans l’introduction, l’auteur suit pas à pas la démarche de l’artiste qui s’adonne au dessin à cette période.
Vincent van Gogh
Dans le tome 2, consacré aux dessins, l’œuvre est citée à deux reprises :
p. 220 : « Du début mai à la mi-juillet, Van Gogh abandonna le recours au petit format et entreprit, à l'intention de Bernard, Russell et Théo, un ensemble de dessins d'après des tableaux. Peu de temps après, il utilisa le même format pour trois dessins d'après nature (F 1466,
p. 235-236 : « … Le dessin occupe une place cruciale dans l'évolution complexe du style graphique de Van Gogh en juillet ; il s'inscrit dans la semaine qui suit l'exécution des cinq grands « substituts de tableaux » que sont les dessins de Montmajour et entre celle des dessins destinés à Bernard et Russell. Il présente toute la gamme de signes graphiques subtils et richement décoratifs des dessins de Montmajour et illustre la progression technique en trois étapes, codifiée dans ces derniers. Mais il y a ici une addition notable : le ciel est semé de pointillés. Des ciels ainsi semés de points finiront par envahir tous les dessins destinés à Russell; mais le dessin du jardin fleuri, crée, en matière de pointillés généreux, le précédent dont pourront se réclamer tous les autres.
Ces pointillés ont tout d'abord une simple fonction abstraite : ils expriment le besoin impératif qu'a l'artiste de couvrir la totalité de la feuille, comme si sa plume avait horreur du vide. On peut d'autre part leur assigner une fonction descriptive : ne simuleraient- ils pas l'intense chaleur du plein été de Provence ? On a cherché l'origine de ces pointillés hors du champ des impulsions spontanées de Van Gogh, dans les pointillés mécaniques des images illustrées de l'époque, dans les estampes japonaises et dans les dessins et tableaux pointillistes, tous éléments bien connus de Van Gogh. Mais, la théorie de la génération spontanée semble encore la plus convaincante. Van Gogh en fait une utilisation bien spécifique; les pointillés n'apparaissent que dans les ciels provençaux de juillet-août : dans les répliques de tableaux destinées à Russell et Théo, dans trois grands dessins de jardins, dans deux « petits » paysages (F 1477 et
Le site Internet The Vincent van Gogh Gallery de David Brooks propose un catalogue raisonné en ligne des œuvres de Van Gogh. Il mentionne l’existence de 864 peintures, 1039 dessins, 150 aquarelles.
Le dessin y est visible sous le titre Road with Telegraph Pole and Crane.

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