Question d'origine :
qu'a fait Lafayette à Lyon pour avoir un nom qui porte son nom ?
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Réponse du Guichet

Nous avons à Lyon un pont Lafayette, un cours Lafayette et même dans le 4e arrondissement, nous avions une rue Lafayette, attestée en 1831, devenue rue de Dijon en 1878 et rue Eugène-Pons depuis 1945.
Le pont Lafayette a été ouvert en 1828 mais la réception définitive a eu lieu le 11 novembre 1829. Ce pont devait porter le nom de pont du Concert, et prit le nom de Charles X à partir de 1824. Cependant, la Révolution de 1830 chasse Charles X et quelques temps, le pont reprend le nom de pont du Concert. Le 14 janvier 1831, Louis Philippe prend une ordonnance royale qui lui accorde le nom de Lafayette. Jean-Pelletier y voit un geste de Louis-Philippe.
[Le Marquis de Lafayette] joua un rôle effacé pendant l’Empire, mais revint dans la vie politique dans l’opposition libérale durant la Restauration. Surtout il eut un rôle essentiel dans l’opération qui permit en juillet 1830 de faire dériver la Révolution vers l’installation sur le trône vacant de Louis-Philippe. Il était plus facile au nouveau roi de couvrir d’honneur le vieux général que de lui confier un rôle politique qu’il n’aurait d’ailleurs peut-être pas été à même d’assurer. Au nombre de ceux-ci, on peut compter l’attribution de son vivant d’un des ponts de la seconde ville du Royaume. Lafayette survécut peu à cet honneur puisqu’il mourut en 1834.
Selon Maurice Vanario, c’est en souvenir de son passage triomphal à Lyon en 1829 que le pont Charles X a reçu le nom du marquis de Lafayette.
Dans la biographie que Gonzague Saint Bris consacre à Lafayette, p. 345 et suivantes, on trouve trace de ce voyage. Sous la Restauration, Lafayette récupère en juin 1827 le siège de député de Meaux. Lafayette est alors, selon les propos de Gonzague Saint Bris, « l’âme de l’opposition libérale ». Il défend en particulier le thèse de l’instruction nationale obligatoire et tente de faire abolir la loi électorale, car il est partisan du suffrage universel et demande qu’au moins tous les contribuables qui payent leurs impôts, ou leurs représentants, participent au vote. Au moment du changement de gouvernement, Lafayette est en tournée en Rhône-Alpes où il tente de galvaniser les énergies du camp libéral, à Grenoble, à Voiron, à Bourgoin, à Vienne et à Lyon où ses discours sur la liberté reçoivent un accueil triomphal. Le ton de Lafayette est parfois menaçant, comme à Lyon où il se dit rassuré par « cette fermeté calme et dédaigneuse d’un grand peuple qui connaît ses droits, sent sa force et sera fidèle à ses devoirs ». Il soupçonne alors le pouvoir royal de vouloir prendre des mesures illégales et le dit haut et fort…
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