Les chenilles
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 13/11/2015 à 10h36
435 vues
Question d'origine :
Bonjour, j'aimerais savoir si toutes les chenilles deviennent des papillons? Les chenilles processionnaires par exemple, deviennent-elles des papillons?
Merci d'avance!
Réponse du Guichet

Bonjour,
Comme l’indique notamment sa page Wikipedia, la processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa) se transforme bien en papillon :
Description
L'insecte adulte est un papillon de 35 à 40 mm d'envergure, aux antennes pectinées. Les ailes antérieures sont grises, avec deux bandes foncées parallèles chez le mâle, les postérieures blanches marquées d'une tache sombre à l'extrémité postérieure.
La larve est une chenille de quelques millimètres (stade L1) à 40 mm de long (stade 4 ou 5), brun noirâtre avec des taches rougeâtres sur le dessus et les flancs. Sa face ventrale est jaune. Le corps est fortement velu et couvert de poils urticants et allergisants. Les prédateurs à ce stade sont principalement quelques oiseaux insectivores, insensibles aux poils urticants. Les chenilles marchent en procession de manière curieusement saccadée.
Biologie
Les papillons, qui éclosent durant l'été, entre juin et septembre selon le climat, pondent leurs œufs déposés en rangées parallèles par paquets de 150 à 220 sur les rameaux ou les aiguilles de diverses espèces de pin mais aussi sur les sapins et cèdres en second choix. L'éclosion a lieu cinq à six semaines après la ponte.
Elle donne naissance à des chenilles qui muent cinq fois à des dates variant selon la latitude, l'altitude et la température. Plus on monte vers le nord et en altitude, plus la larve se développe lentement, en abrégeant la diapause nymphale.
En hiver, les chenilles tissent un nid soyeux dans lequel elles passeront la journée pour profiter des rayons du soleil. Elles en sortent la nuit pour s'alimenter, se déplaçant en « procession ». La cohésion de la file en déplacement est assurée par le contact tactile de soie à soie.
Au printemps, la colonie, conduite généralement par une femelle, quitte le nid, toujours en procession pour gagner au sol un endroit bien ensoleillé et s'enfouir dans un trou où chacune des chenilles va tisser son cocon pour démarrer son processus de transformation en chrysalide.
Au bout de plusieurs mois, voire plusieurs années, les chrysalides sont transformées en papillon qui sortent de terre. Le cycle peut alors reprendre par accouplement de la femelle et du mâle. Ce dernier meurt un ou deux jours après, alors que la femelle s'envole vers une branche pour pondre jusqu'à 220 œufs avant de mourir aussi. Les petites chenilles émergent 30 à 45 jours après la ponte.
On trouve plusieurs photos de Thaumetopoea pityocampa adultes sur le site papillon-poitou-charentes.org.
La chenille est la larve des papillons : à toutes les espèces de chenilles correspond une forme adulte (imago) : celles qui survivent jusque-là deviennent donc des papillons… ce qui, selon les espèces (voire, au sein d’une même espèce, selon les individus), peut prendre quelques semaines à plusieurs années !
Le cycle biologique
Le cycle des Lépidoptères comprend quatre étapes bien distinctes : l’œuf, la chenille, la nymphe (ou chrysalide) et l’imago. Chacun de ces états correspond à des activités ou à des fonctions particulières. Dans l’œuf, l’embryon se développe pour donner une petite chenille ; au moment de la naissance, celle-ci découpe une partie du chorion afin de pouvoir sortir. Ne se préoccupant guère que de manger, la chenille permet la croissance de l’individu ; on distingue habituellement quatre à six stades larvaires, séparés par des mues successives. Peu mobile, voire immobile, la chrysalide ne se nourrit pas ; il s’agit d’un état où s’opèrent d’importants remaniements internes, et ce en raison de l’apparition progressive des organes du papillon. Ce dernier – l’imago – représente le stade où s’effectuent la reproduction et la dispersion de l’espèce.
[…]La durée de chaque phase du cycle varie en fonction de l’espèce considérée, voire des conditions climatiques dans lesquelles celle-ci évolue. Un papillon n’ayant qu’une génération en Europe septentrionale en a fréquemment deux, trois ou plus, en Europe méridionale. Généralement, les œufs éclosent au bout d’une à quatre semaines ; parfois cependant, ils doivent hiverner, les chenilles attendant le printemps pour naître (c’est à cette saison qu’elles peuvent trouver une grande quantité de feuilles tendres). De même, certaines chenilles se développent en quelques semaines, tandis que d’autres ont leur croissance interrompue par une période d’hibernation. D’autres encore mettent au moins deux ans pour parvenir à leur taille maximale : c’est notamment le cas de celles qui consomment du bois ou des matières pauvres en éléments nutritifs. Parfois même, après avoir tissé son cocon, la chenille y reste immobile, attendant plusieurs semaines – voire plusieurs mois – avant de se nymphoser. La durée du stade nymphal se révèle encore plus variable, allant de quelques jours à plusieurs années. Les chrysalides issues d’une même ponte peuvent quelquefois se répartir en deux catégories, les unes s’ouvrant rapidement, les autres ne donnant des imagos qu’après avoir passé la mauvaise saison ; dans certains cas, la période d’émergence s’étale sur plusieurs mois. La plupart des imagos ne vivent que quelques semaines, mais il en est qui hivernent pour se reproduire au printemps. Ainsi, chez une espèce telle que le Citron (Gonepteryx rhamni), la longueur de la vie imaginale atteint jusqu’à dix mois. Cette importante variabilité du cycle des papillons leur a permis de s’adapter aux conditions climatiques les plus diverses.
Source : Guide des chenilles d'Europe : les chenilles de plus de 500 espèces de papillons sur 165 plantes hôtes, D.J. Carter, B. Hargreaves; traduction-adaptation Joël Minet
Il ne faut pas confondre toutefois les chenilles (qui se transforment en papillons) avec les fausses-chenilles, qui à l’état adulte deviennent des insectes s’apparentant aux guêpes.
Enfin, notons que certains papillons… ne ressemblent pas à des papillons :
Quels papillons ressemblent le moins à des papillons ?
En vol, les papillons tendent un peu tous à se ressembler, même si certaines petites espèces diurnes de couleur foncée peuvent évoquer des mouches et si […] les sésies ont le vol très vif et saccadé des guêpes.
Au repos, cependant, la ressemblance est parfois loin de s’imposer. Certains papillons comme les Eilema (Arctiidae), au corps plat sur lequel les ailes sont étroitement plaquées, évoquent irrésistiblement des blattes lorsqu’ils courent sur le sol. Certains ptérophores (Pterophoridae), aux longues pattes et aux ailes plumeuses resserrées évoquent étonnamment au repos des tipules (diptères). Avec un corps pratiquement perpendiculaire à un tronc, les Batrachedridae évoquent immanquablement des épines.
De nombreuses espèces de pyrales tropicales ont une position de repos « acrobatique », avec les pattes déployées et très plumeuses et l’abdomen et les ailes redressés de façon bizarre : il est difficile de savoir à quoi au juste elles ressemblent, mais sûrement pas à un papillon !
Mais c’est chez les femelles de psychides (Psychidae) que l’on atteint le summum de l’étrangeté chez les papillons. Celles-ci sont en effet dépourvues d’ailes et de pattes. Elles sont réduites à l’état d’asticot dodu et restent dans le fourreau natal en attendant qu’un mâle vienne s’accoupler pour y pondre. Certaines sont même parthénogénétiques et se dispensent d’accouplement pour se reproduire…
Source : Où les papillons passent-ils l’hiver : 100 clés pour comprendre les papillons, Patrice Leraut

pterophorus pentadactyla : cinq "doigts" de chaque côté qui font penser à des plumes !
source : naturalis-historia.de
Bonne journée.
Comme l’indique notamment sa page Wikipedia, la processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa) se transforme bien en papillon :
L'insecte adulte est un papillon de 35 à 40 mm d'envergure, aux antennes pectinées. Les ailes antérieures sont grises, avec deux bandes foncées parallèles chez le mâle, les postérieures blanches marquées d'une tache sombre à l'extrémité postérieure.
La larve est une chenille de quelques millimètres (stade L1) à 40 mm de long (stade 4 ou 5), brun noirâtre avec des taches rougeâtres sur le dessus et les flancs. Sa face ventrale est jaune. Le corps est fortement velu et couvert de poils urticants et allergisants. Les prédateurs à ce stade sont principalement quelques oiseaux insectivores, insensibles aux poils urticants. Les chenilles marchent en procession de manière curieusement saccadée.
Les papillons, qui éclosent durant l'été, entre juin et septembre selon le climat, pondent leurs œufs déposés en rangées parallèles par paquets de 150 à 220 sur les rameaux ou les aiguilles de diverses espèces de pin mais aussi sur les sapins et cèdres en second choix. L'éclosion a lieu cinq à six semaines après la ponte.
Elle donne naissance à des chenilles qui muent cinq fois à des dates variant selon la latitude, l'altitude et la température. Plus on monte vers le nord et en altitude, plus la larve se développe lentement, en abrégeant la diapause nymphale.
En hiver, les chenilles tissent un nid soyeux dans lequel elles passeront la journée pour profiter des rayons du soleil. Elles en sortent la nuit pour s'alimenter, se déplaçant en « procession ». La cohésion de la file en déplacement est assurée par le contact tactile de soie à soie.
Au printemps, la colonie, conduite généralement par une femelle, quitte le nid, toujours en procession pour gagner au sol un endroit bien ensoleillé et s'enfouir dans un trou où chacune des chenilles va tisser son cocon pour démarrer son processus de transformation en chrysalide.
Au bout de plusieurs mois, voire plusieurs années, les chrysalides sont transformées en papillon qui sortent de terre. Le cycle peut alors reprendre par accouplement de la femelle et du mâle. Ce dernier meurt un ou deux jours après, alors que la femelle s'envole vers une branche pour pondre jusqu'à 220 œufs avant de mourir aussi. Les petites chenilles émergent 30 à 45 jours après la ponte.
On trouve plusieurs photos de Thaumetopoea pityocampa adultes sur le site papillon-poitou-charentes.org.
La chenille est la larve des papillons : à toutes les espèces de chenilles correspond une forme adulte (imago) : celles qui survivent jusque-là deviennent donc des papillons… ce qui, selon les espèces (voire, au sein d’une même espèce, selon les individus), peut prendre quelques semaines à plusieurs années !
Le cycle biologique
Le cycle des Lépidoptères comprend quatre étapes bien distinctes : l’œuf, la chenille, la nymphe (ou chrysalide) et l’imago. Chacun de ces états correspond à des activités ou à des fonctions particulières. Dans l’œuf, l’embryon se développe pour donner une petite chenille ; au moment de la naissance, celle-ci découpe une partie du chorion afin de pouvoir sortir. Ne se préoccupant guère que de manger, la chenille permet la croissance de l’individu ; on distingue habituellement quatre à six stades larvaires, séparés par des mues successives. Peu mobile, voire immobile, la chrysalide ne se nourrit pas ; il s’agit d’un état où s’opèrent d’importants remaniements internes, et ce en raison de l’apparition progressive des organes du papillon. Ce dernier – l’imago – représente le stade où s’effectuent la reproduction et la dispersion de l’espèce.
[…]La durée de chaque phase du cycle varie en fonction de l’espèce considérée, voire des conditions climatiques dans lesquelles celle-ci évolue. Un papillon n’ayant qu’une génération en Europe septentrionale en a fréquemment deux, trois ou plus, en Europe méridionale. Généralement, les œufs éclosent au bout d’une à quatre semaines ; parfois cependant, ils doivent hiverner, les chenilles attendant le printemps pour naître (c’est à cette saison qu’elles peuvent trouver une grande quantité de feuilles tendres). De même, certaines chenilles se développent en quelques semaines, tandis que d’autres ont leur croissance interrompue par une période d’hibernation. D’autres encore mettent au moins deux ans pour parvenir à leur taille maximale : c’est notamment le cas de celles qui consomment du bois ou des matières pauvres en éléments nutritifs. Parfois même, après avoir tissé son cocon, la chenille y reste immobile, attendant plusieurs semaines – voire plusieurs mois – avant de se nymphoser. La durée du stade nymphal se révèle encore plus variable, allant de quelques jours à plusieurs années. Les chrysalides issues d’une même ponte peuvent quelquefois se répartir en deux catégories, les unes s’ouvrant rapidement, les autres ne donnant des imagos qu’après avoir passé la mauvaise saison ; dans certains cas, la période d’émergence s’étale sur plusieurs mois. La plupart des imagos ne vivent que quelques semaines, mais il en est qui hivernent pour se reproduire au printemps. Ainsi, chez une espèce telle que le Citron (Gonepteryx rhamni), la longueur de la vie imaginale atteint jusqu’à dix mois. Cette importante variabilité du cycle des papillons leur a permis de s’adapter aux conditions climatiques les plus diverses.
Source : Guide des chenilles d'Europe : les chenilles de plus de 500 espèces de papillons sur 165 plantes hôtes, D.J. Carter, B. Hargreaves; traduction-adaptation Joël Minet
Il ne faut pas confondre toutefois les chenilles (qui se transforment en papillons) avec les fausses-chenilles, qui à l’état adulte deviennent des insectes s’apparentant aux guêpes.
Enfin, notons que certains papillons… ne ressemblent pas à des papillons :
Quels papillons ressemblent le moins à des papillons ?
En vol, les papillons tendent un peu tous à se ressembler, même si certaines petites espèces diurnes de couleur foncée peuvent évoquer des mouches et si […] les sésies ont le vol très vif et saccadé des guêpes.
Au repos, cependant, la ressemblance est parfois loin de s’imposer. Certains papillons comme les Eilema (Arctiidae), au corps plat sur lequel les ailes sont étroitement plaquées, évoquent irrésistiblement des blattes lorsqu’ils courent sur le sol. Certains ptérophores (Pterophoridae), aux longues pattes et aux ailes plumeuses resserrées évoquent étonnamment au repos des tipules (diptères). Avec un corps pratiquement perpendiculaire à un tronc, les Batrachedridae évoquent immanquablement des épines.
De nombreuses espèces de pyrales tropicales ont une position de repos « acrobatique », avec les pattes déployées et très plumeuses et l’abdomen et les ailes redressés de façon bizarre : il est difficile de savoir à quoi au juste elles ressemblent, mais sûrement pas à un papillon !
Mais c’est chez les femelles de psychides (Psychidae) que l’on atteint le summum de l’étrangeté chez les papillons. Celles-ci sont en effet dépourvues d’ailes et de pattes. Elles sont réduites à l’état d’asticot dodu et restent dans le fourreau natal en attendant qu’un mâle vienne s’accoupler pour y pondre. Certaines sont même parthénogénétiques et se dispensent d’accouplement pour se reproduire…
Source : Où les papillons passent-ils l’hiver : 100 clés pour comprendre les papillons, Patrice Leraut
pterophorus pentadactyla : cinq "doigts" de chaque côté qui font penser à des plumes !
source : naturalis-historia.de
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