Question d'origine :
Bonsoir.
Mon cardiologue prétend que j'ai des coups de pompe, lorsque je lui dit être souvent fatigué.
Et pourtant, quoi de plus salutaire à une chambre à air à plat, que d'être regonflée avec une pompe. J'ai recherché l'origine de cette expression sur internet, mais n'est pas trouvé une explication vraiment satisfaisante.
Pouvez-vous me trouver son origine qui n'est peut-être pas dans le cyclisme, mais dans l'aviation.
Remerciements habituels.
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 16/11/2015 à 14h36
Bonjour,
L'origine de cette expression semble en effet bien incertaine. Certains auteurs s'accordent à penser qu'elle serait liée aux débuts de l'aviation.
Voici ce qu'explique Claude Duneton dans La puce à l'oreille : anthologie des expressions populaires avec leur origine :
Avoir un coup de pompe
Le coup de pompe fut l'une des expressions vedettes du XXe siècle ; c'est un coup de fatigue qui vous prend sans prévenir, comme si le corps se vidait tout à coup de ses forces, et brise toute activité. C'est souvent au cours d'un effort, ou après une longue veille, et parfois sans raison apparente.
Cette locution si banale, et dont l'apparition est bien circonscrite, à deux ou trois ans près, autour de l'année 1920, pose un problème d'interprétation étonnant quant à son origine.
d'une part, elle s'inscrit dans le chap malencontreux des anciens "coups de trique, coups de buis, coups de bambou", puis "coups de barre", qui traduisent tous l'éreintement subi par l'image d'un coup sur la tête qui vous "assomme" momentanément ; d'autre part les divers emplois antérieurs du mot "pompe", de la chaussure aux travaux harassants, sont si variés qu'ils donnent le tournis aux meilleurs commentateurs...
Gaston Esnault a relevé un "coupe de pompe" dans le milieu cycliste, en 1922, au sens de "fatigue subite au cours d'un effort musculaire". Les circonstances de cette -jusqu'ici -- première attestation ont fait immédiatement tourner le regard vers la pompe à vélo. Or, un "coup de pompe" à une chambre à air produit exactement l'effet inverse de la fatigue : "elle regonfle", elle requinque au contraire une roue à plat. [...]
Cependant, le hasard de mes recherches m'a fait tomber sur un document que je puis opposer au témoignage de Gaston Esnault, et qui permet d'envisager la solution sous un jour différent. Il s'agit d'un article paru la même année, 1922, et qui atteste que le "coup de pompe" s'employait alors d'une manière assez courante chez les aviateurs, dans un sens toute à fait accordé au brutal coup de fatigue. Ce récit intitulé "Paris en huit jours" est de Charles Torquer ; il fut publié dans le n°16 des "Oeuvres libres", en 1922, pages 243-244.
[L'auteur vient de subir un voyage éprouvant dans un petit avion de l'époque, durant lequel la plupart des passagers ont été malades à cause des secousses dues aux trous d'air]. [alors que le pilote descend de son poste et déclare] :
- Tu parles qu'on a pris un de ces coups de pompe !
"C'est ainsi, paraît-il, qu'on nomme les chutes brusques et vertigineuses de l'aéronef dans les trous d'air produits par les différences de température - et conséquemment de densité - entre les couches successives de l'atmosphère. Cela fait sur les passagers inexperts un effeet analogue à celui d'une mer agitée."
L'image de l'appel d'air se conjugue ici à celle du piston d'une pompe qui monte et descend pour évoquer les brusques mouvements de l'avion ; sauf erreur , toujours possible en la matière, il me semble que c'est la véritable explication de l'expression mystère, laquelle aura été adoptée comme un seul homme par les adeptes de la "petite reine".
le coup de pompe est ainsi passé rapidement dans la langue au cours des années 20, oubliant son origine aéronautique, pour désigner cette défaillance particulière qui atteint en particulier celui qui manque de sommeil.
Dans Les 1.001 expressions préférées des Français Georges Planelles explique :
Ce serait par allusion à l'état des passagers très fatigués par les turbulences subies et par le fait que ces colonnes d'air ascendant, qui "aspirent" vers le haut les aéronefs qui s'y trouvent, sont vues comme provoquées par le piston d'une pompe, que serait née l'expression qui aurait été ensuite reprise par les adptes de la peite reine où la pompe a sa raison d'être.
Cela dit, en l'absence de certitude quant à la précédente explication, on peut aussi y voir tout simplement celui qui est extrêmement fatigué car toute son énergie aurait été comme "pompée" de son corps, toute comme on pompe l'eau d'une cave inondée, par exemple .
Lire aussi :
- Le Dico du parler sport / Baptiste Blanchet,Jean-Damien Lesay
- Du coq à l'âne: l'étymo-jolie 2 : origines surprenantes des expressions de tous les jours / Bernard C. Galey
- Allumer la chaudière: Le Dico savoureux des expressions du cyclisme / Jean-Damien Lesay
Bonne journée.
L'origine de cette expression semble en effet bien incertaine. Certains auteurs s'accordent à penser qu'elle serait liée aux débuts de l'aviation.
Voici ce qu'explique Claude Duneton dans La puce à l'oreille : anthologie des expressions populaires avec leur origine :
Le coup de pompe fut l'une des expressions vedettes du XXe siècle ; c'est un coup de fatigue qui vous prend sans prévenir, comme si le corps se vidait tout à coup de ses forces, et brise toute activité. C'est souvent au cours d'un effort, ou après une longue veille, et parfois sans raison apparente.
Cette locution si banale, et dont l'apparition est bien circonscrite, à deux ou trois ans près, autour de l'année 1920, pose un problème d'interprétation étonnant quant à son origine.
d'une part, elle s'inscrit dans le chap malencontreux des anciens "coups de trique, coups de buis, coups de bambou", puis "coups de barre", qui traduisent tous l'éreintement subi par l'image d'un coup sur la tête qui vous "assomme" momentanément ; d'autre part les divers emplois antérieurs du mot "pompe", de la chaussure aux travaux harassants, sont si variés qu'ils donnent le tournis aux meilleurs commentateurs...
Gaston Esnault a relevé un "coupe de pompe" dans le milieu cycliste, en 1922, au sens de "fatigue subite au cours d'un effort musculaire". Les circonstances de cette -jusqu'ici -- première attestation ont fait immédiatement tourner le regard vers la pompe à vélo. Or, un "coup de pompe" à une chambre à air produit exactement l'effet inverse de la fatigue : "elle regonfle", elle requinque au contraire une roue à plat. [...]
Cependant, le hasard de mes recherches m'a fait tomber sur un document que je puis opposer au témoignage de Gaston Esnault, et qui permet d'envisager la solution sous un jour différent. Il s'agit d'un article paru la même année, 1922, et qui atteste que le "coup de pompe" s'employait alors d'une manière assez courante chez les aviateurs, dans un sens toute à fait accordé au brutal coup de fatigue. Ce récit intitulé "Paris en huit jours" est de Charles Torquer ; il fut publié dans le n°16 des "Oeuvres libres", en 1922, pages 243-244.
[L'auteur vient de subir un voyage éprouvant dans un petit avion de l'époque, durant lequel la plupart des passagers ont été malades à cause des secousses dues aux trous d'air]. [alors que le pilote descend de son poste et déclare] :
- Tu parles qu'on a pris un de ces coups de pompe !
"C'est ainsi, paraît-il, qu'on nomme les chutes brusques et vertigineuses de l'aéronef dans les trous d'air produits par les différences de température - et conséquemment de densité - entre les couches successives de l'atmosphère. Cela fait sur les passagers inexperts un effeet analogue à celui d'une mer agitée."
L'image de l'appel d'air se conjugue ici à celle du piston d'une pompe qui monte et descend pour évoquer les brusques mouvements de l'avion ; sauf erreur , toujours possible en la matière, il me semble que c'est la véritable explication de l'expression mystère, laquelle aura été adoptée comme un seul homme par les adeptes de la "petite reine".
le coup de pompe est ainsi passé rapidement dans la langue au cours des années 20, oubliant son origine aéronautique, pour désigner cette défaillance particulière qui atteint en particulier celui qui manque de sommeil.
Dans Les 1.001 expressions préférées des Français Georges Planelles explique :
Ce serait par allusion à l'état des passagers très fatigués par les turbulences subies et par le fait que ces colonnes d'air ascendant, qui "aspirent" vers le haut les aéronefs qui s'y trouvent, sont vues comme provoquées par le piston d'une pompe, que serait née l'expression qui aurait été ensuite reprise par les adptes de la peite reine où la pompe a sa raison d'être.
Lire aussi :
- Le Dico du parler sport / Baptiste Blanchet,Jean-Damien Lesay
- Du coq à l'âne: l'étymo-jolie 2 : origines surprenantes des expressions de tous les jours / Bernard C. Galey
- Allumer la chaudière: Le Dico savoureux des expressions du cyclisme / Jean-Damien Lesay
Bonne journée.
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