C'est quoi "l'école mystique de Lyon" ?
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 01/02/2016 à 17h17
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Question d'origine :
J'ai lu un peu sur Wikipédia mais c'est très lacunaire. J'ai besoin de plus d'éléments pour connaître la chose. Merci.
Réponse du Guichet

Bonjour,
Lyon, durant les dernières décennies du XVIIIe siècle, connait une profonde ouverture à de nombreuses formes de spiritualités sous l'influence d'illuministes tels de Saint-Martin ou Willermoz. Propagées dans les loges maçonniques, ces idées se diffusent largement dans les élites de la ville. Cela crée au début du XIXe siècle un courant original du catholicisme à Lyon, connu sous le nom d'École mystique de Lyon. Cette école se caractérise par une recherche d'unité entre les sciences expérimentales, les sciences de l'esprit humain et un catholicisme authentique. Les propagateurs les plus connus de cette pensée sont André-Marie Ampère et Pierre-Simon Ballanche. Cette école s'épanouit à Lyon dans la plupart des institutions culturelles (dont le Musée des Beaux-Arts) ; elle se perpétue entre autres grâce au professeur de philosophie du Collège royal, l'abbé Noirot, et se diffuse à l'aide de La Revue du Lyonnais, fondée par deux de ses disciples, Léon Boitel et François-Zénon Collombet. Source : Lyon du Premier au Second Empire sur Wikipédia
Cette présentation sur Wikipédia nous semble assez claire sur ce mouvement spirituel qui s’est développé à Lyon au XIXe. Elle peut être complétée par celle que l’on trouve également sur le site du Musée diocésain de Lyon concernant l’influence de cette école mystique dans l’art religieux à Lyon : A Lyon des scientifiques (Louis Ampère, Claude Julien Bredin), des philosophes (Pierre Simon Ballanche, Antoine Blanc Saint Bonnet), des écrivains (Victor de Laprade), des artistes (Paul Chenavard), des chefs d’entreprise (Jean Baptiste Willermoz), ont des démarches semblables, parallèles ou croisées, qui amènent certains observateurs à parler d’Ecole mystique de Lyon pour qualifier la quête spirituelle de cette époque dans la région lyonnaise. Des poètes et écrivains, prophètes et prédicateurs, forment ce que l’on appelle “l’école mystique de Lyon” : Ballanche, Ozanam, Laprade et Blanc de Saint-Bonnet contribuent à baigner la ville dans un spiritualisme qui influence Louis Janmot ou Paul Chenavard. Hippolyte Flandrin à l’église de Saint-Germain-des-Prés à Paris, Jean-Baptiste Frénet à la basilique de Saint-Martin d’Ainay à Lyon, Claudius Lavergne à la chapelle de Châtillon d’Azergues, Paul Borel à la chapelle du collège Saint-Thomas d’Aquin d’Oullins participent eux aussi de ce renouveau religieux. Le Bien et le Mal de Victor Orsel présenté au Salon de 1833, La Pietà d’Hippolyte Flandrin exécutée vers 1842, comptent parmi les œuvres les plus emblématiques de cet art religieux. Véritable tableau expérimental, Le Bien et le Mal exprime les convictions morales et religieuses d’Orsel qui, peu à peu, se sont précisées au contact des Nazaréens. Il est convaincu que sa foi et son attitude d’artiste doivent désormais s’exprimer par la peinture murale. La Pietà de Flandrin, peinte à l’occasion de la mort d’Auguste, frère de l’artiste, s’impose par sa dramaturgie formelle. Elle renvoie elle aussi à l’art de la fresque qui caractérise l’art lyonnais dans la première moitié du 19e siècle. (2007, Le Temps de la peinture. Pour un renouveau spirituel). Dans le domaine artistique cette « reconstruction religieuse » semble particulièrement marquée dans le diocèse de Lyon par deux influences : celle de Lamennais et celle des Nazaréens.
Enfin, ce courant spirituel a été abordé dans un point d’actu rédigé par la Bibliothèque, consacré aux mystères de Lyon dont nous vous conseillons la lecture : Lyon, capitale de l’étrange. Vous trouverez notamment deux références bibliographiques disponibles à la bibliothèque :
- L’école mystique de Lyon / par Joseph Buche
- L’école mystique de Lyon et la Chronique sociale / par Joseph Folliet
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