Question d'origine :
Bonjour. En Allemagne, on emploie le terme de "mère corbeau" : que signifie cette expression précisément ? Qu' a donc de particulier le comportement du corbeau par rapport aux autres oiseaux ? Encore 1000 fois merci pour vos lumières particulièrement précieuses.
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 08/02/2016 à 13h55
Bonjour,
Comme le rappelle Maie Allard dans l’article Le droit d’être une mère au travail, Le terme de mère corbeau, Rabenmutter en allemand, est encore utilisé, en Allemagne, pour parler des mères qui font le choix de travailler » (…) Ces mères sont jugées indignes, parce qu’elles poussent trop tôt leurs oisillons hors du nid.
Diverses études montrent en effet qu’en Allemagne, beaucoup de femmes ont encore peur d’être stigmatisées comme de « mauvaises mères » si elles retournent travailler après leur accouchement. Selon l’étude, 63 % des Allemands de l’Ouest et 36 % des Allemands de l’Est jugent qu’un enfant en bas âge souffre du fait que sa mère travaille. Nombreuses sont les diplômées qui privilégient alors leur carrière.
Fossé Est-Ouest
Sur le territoire de l’ancienne RDA, le spectre de la Rabenmutter (« mère corbeau ») est nettement moins présent qu’à l’Ouest. En effet, le travail des femmes est plus habituel et les infrastructures de garde plus développées. Par contre, les facteurs économiques jouent un rôle plus important qu’à l’Ouest sur la taille de la famille.
De manière générale, le désir d’enfant semble plutôt moins ancré qu’ailleurs. Chez les 18-50 ans sans enfant, moins d’un sondé sur deux (45 %) pense ainsi qu’il serait plus heureux s’il avait un enfant dans les trois années à venir. De plus, l’Allemagne est le pays où les femmes sans enfant sont les plus nombreuses. La presse allemande rêve d’une situation à la française où les enfants font partie de la vie et arrivent quand ils arrivent. En Allemagne, les couples envisagent la fondation d’une famille comme une étape à part entière, repoussant longtemps l’échéance tant que les conditions ne semblent pas optimales, commente-t-elle.
Source : connexion-franaise.com ; voir aussi une publication postée sur le blog de La croix
Comment alors expliquer cette expression ?
Dans une de nos précédentes réponse portant sur les corbeaux, nous montrions comment la perception du corbeau avait évolué et notions notamment que la symbolique bénédictine n'a pas fait une belle place au corbeau. C'est pour elle la figure du démon en raison de la couleur noire de son plumage, de son goût pour la chair corrompue, de son empressement quand il rencontre un cadavre à lui crever les yeux pour lui dévorer la cervelle. De même, ajoute-t-elle le démon jette l'âme dans l'aveuglement, trouble l'intelligence et jouit de la corruption dont il est la cause.
Source : Dictionnaire du symbolisme animal : bestiaire fabuleux
Cette même idée est expliquée dans l’oiseau et sa symbolique , à savoir qu’en Occident, cet oiseau est le plus souvent considéré comme un dévoreur de récoltes, de jeunes poussins et un amateur de charognes. (…) Dans la plupart des commentaires chrétiens, du fait de sa couleur, le corbeau symbolise le pécheur.
Voir aussi l'ouvrage Les corbeaux.
C’est dans cette droite ligne qu’en Allemagne, le terme est utilisé de manière négative dès le XIVe siècle pour désigner les mauvaises mères ( voir la notice publiée sur wikipedia.
Aujourd’hui encore, le corbeau véhicule une image négative. Dans l’ouvrage Le Corbeau, Erik Sablé relate que certains ornithologues affirment que lorsque les petits sont âgés d’environ un mois, la mère corbeau freux les appelle, alors qu’elle se tient à distance du nid, perchée sur une branche. Elle leur donnera leur nourriture seulement s’ils sont suffisamment téméraires pour arriver jusqu’à elle, histoire de leur apprendre l’autonomie …
A l’âge de cinq semaines, les petits corbeaux peuvent voler jusqu’aux champs où leurs parents vont chercher les graines et les petites pousses qu’ils aiment tant. Dans un premier temps, les parents continueront à les nourrir, puis ils deviendront complètement autonomes.
Néanmoins, les scientifiques semblent généralement s’accorder pour dire que les parents prennent grand soin des oisillons et ne peuvent en aucun cas être assimilés à des parents dénaturés, comme le suggère l'expression allemande.
Source : fr.ch ; voir aussi n-tv.de.
Comme le rappelle Maie Allard dans l’article Le droit d’être une mère au travail, Le terme de mère corbeau, Rabenmutter en allemand, est encore utilisé, en Allemagne, pour parler des mères qui font le choix de travailler » (…) Ces mères sont jugées indignes, parce qu’elles poussent trop tôt leurs oisillons hors du nid.
Diverses études montrent en effet qu’en Allemagne, beaucoup de femmes ont encore peur d’être stigmatisées comme de « mauvaises mères » si elles retournent travailler après leur accouchement. Selon l’étude, 63 % des Allemands de l’Ouest et 36 % des Allemands de l’Est jugent qu’un enfant en bas âge souffre du fait que sa mère travaille. Nombreuses sont les diplômées qui privilégient alors leur carrière.
Fossé Est-Ouest
Sur le territoire de l’ancienne RDA, le spectre de la Rabenmutter (« mère corbeau ») est nettement moins présent qu’à l’Ouest. En effet, le travail des femmes est plus habituel et les infrastructures de garde plus développées. Par contre, les facteurs économiques jouent un rôle plus important qu’à l’Ouest sur la taille de la famille.
De manière générale, le désir d’enfant semble plutôt moins ancré qu’ailleurs. Chez les 18-50 ans sans enfant, moins d’un sondé sur deux (45 %) pense ainsi qu’il serait plus heureux s’il avait un enfant dans les trois années à venir. De plus, l’Allemagne est le pays où les femmes sans enfant sont les plus nombreuses. La presse allemande rêve d’une situation à la française où les enfants font partie de la vie et arrivent quand ils arrivent. En Allemagne, les couples envisagent la fondation d’une famille comme une étape à part entière, repoussant longtemps l’échéance tant que les conditions ne semblent pas optimales, commente-t-elle.
Source : connexion-franaise.com ; voir aussi une publication postée sur le blog de La croix
Comment alors expliquer cette expression ?
Dans une de nos précédentes réponse portant sur les corbeaux, nous montrions comment la perception du corbeau avait évolué et notions notamment que la symbolique bénédictine n'a pas fait une belle place au corbeau. C'est pour elle la figure du démon en raison de la couleur noire de son plumage, de son goût pour la chair corrompue, de son empressement quand il rencontre un cadavre à lui crever les yeux pour lui dévorer la cervelle. De même, ajoute-t-elle le démon jette l'âme dans l'aveuglement, trouble l'intelligence et jouit de la corruption dont il est la cause.
Source : Dictionnaire du symbolisme animal : bestiaire fabuleux
Cette même idée est expliquée dans l’oiseau et sa symbolique , à savoir qu’en Occident, cet oiseau est le plus souvent considéré comme un dévoreur de récoltes, de jeunes poussins et un amateur de charognes. (…) Dans la plupart des commentaires chrétiens, du fait de sa couleur, le corbeau symbolise le pécheur.
Voir aussi l'ouvrage Les corbeaux.
C’est dans cette droite ligne qu’en Allemagne, le terme est utilisé de manière négative dès le XIVe siècle pour désigner les mauvaises mères ( voir la notice publiée sur wikipedia.
Aujourd’hui encore, le corbeau véhicule une image négative. Dans l’ouvrage Le Corbeau, Erik Sablé relate que certains ornithologues affirment que lorsque les petits sont âgés d’environ un mois, la mère corbeau freux les appelle, alors qu’elle se tient à distance du nid, perchée sur une branche. Elle leur donnera leur nourriture seulement s’ils sont suffisamment téméraires pour arriver jusqu’à elle, histoire de leur apprendre l’autonomie …
A l’âge de cinq semaines, les petits corbeaux peuvent voler jusqu’aux champs où leurs parents vont chercher les graines et les petites pousses qu’ils aiment tant. Dans un premier temps, les parents continueront à les nourrir, puis ils deviendront complètement autonomes.
Néanmoins, les scientifiques semblent généralement s’accorder pour dire que les parents prennent grand soin des oisillons et ne peuvent en aucun cas être assimilés à des parents dénaturés, comme le suggère l'expression allemande.
Source : fr.ch ; voir aussi n-tv.de.
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