ORIGINE DU RIGAUDON
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 10/02/2016 à 10h51
655 vues
Question d'origine :
Bonjour,
Je suis à la recherche de l'origine de la danse le Rigaudon?
Avec mes remerciements
Cordialement
Fabrice
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 11/02/2016 à 10h56
Bonjour,
Comme l’indique l’Encyclopoedia Universalis, l’origine de cette danse est controversée :
Danse d'origine provençale selon certains, inventée par Rigaud, maître à danser parisien (xviie s.), selon d'autres. D'après C. Sachs, l'étymologie (italien rigodone ou rigolone) indiquerait qu'il s'agit d'un « pendant augmentatif ou diminutif de rigoletto ou ronde en cercle ». Le rigaudon (ou rigodon) fut fort en vogue à la fin du xviie siècle. Cette ancienne danse, très vive, à 2/4 ou 2/2, fut fort répandue en Provence et en Languedoc. Le rigaudon fut dansé à la cour de Versailles aux xviie et xviiie siècles, et dans les divertissements des opéras ; il fit partie de la suite instrumentale, sans y avoir de place précise, pas plus que le menuet, la gavotte ou le passe-pied ; mais souvent il figure entre la sarabande et la gigue. Le rigaudon est de coupe ABA, en rondeau, ou avec trois reprises de huit mesures, la troisième (trio) ayant ordinairement un caractère opposé aux deux autres. Ravel écrivit un rigaudon dans Le Tombeau de Couperin.
Source : Pierre-Paul LACAS, « RIGAUDON », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 11 février 2016.
Origine
C'est une danse populaire. Elle semble originaire du sud des Alpes et du Languedoc, mais Pierre Rameau, la situe plutôt du côté de la Provence.
Historique
Elle fait son apparition vers le XVIIème siècle. Jean Jacques Rousseau, dans son Dictionnaire de Musique (1768) note une petite histoire à ce propos : « ouï dire à un Maître à danser que le nom de cette Danse venoit de celui de l'inventeur, lequel s'appeleroit Rigaud ». Mais rien ne vient confirmer cette assertion.
Vers le milieu du XVIIIème siècle, il disparaîtra progressivement et ne fera sa réapparition que vers l'extrême fin du XIXème siècle.
Caractéristiques
C'est une danse de société à deux temps (binaire), comportant parfois une anacrouse. Danse de couple, le rigaudon se danse en cercle d'un pas que Charles Campan [Dictionnaire de la Danse, 1787] décrit comme suit : le pas se fait de manière fort singulière puisqu'il se fait " à la même place sans avancer ni reculer... ce n'est que la jambe qui agite la hanche et la brise tout de suite. Les deux pieds étant à terre, vous pliez et vous relevez en sautant".
Son tempo est rapide. Quantz la qualifie de danse gaie, et d'Alembert décrit le mouvement vif.
Son pas de base est le Pas de Rigaudon. Il entre dans la composition de bon nombre d'autres pas chorégraphiques.
Au théâtre, le rigaudon est réservé aux rôles de matelots ou de personnages champêtres.
Source : La Musique Française au XVIIIème siècle, Mylène Pardoen
Notons par ailleurs que, si elle n’en est pas originaire, cette danse est aussi considérée comme une danse traditionnelle du Dauphiné, où elle fut très populaire :
Si le rigodon n’a pas toujours appartenu aux seuls Dauphinois, il a joui en Dauphiné d’une vogue si ancienne, si entière et si durable qu’il passe désormais, et à bon droit, pour la danse traditionnelle caractéristique de cette province. Pendant la plus grande partie du siècle dernier il a été l’élément essentiel, assez souvent unique, du répertoire des bals. Toutes occasions ont été bonnes pour le danser : l’hiver, les veillées organisées pour le plaisir dans les maisons qui comptaient des jeunes filles ; tout au long de l’année, les bals du dimanche dans les cafés ou les granges ; çà et là ceux du premier janvier, du carnaval, du 14 juillet ; ceux, plus prestigieux, de la vogue […] et des noces. Sans compter les réunions de voisinage et de travail. Pas de circonstance qui lui soit spécialement réservée, mais aucune dont il soit absent.
Source : Jean-Michel Guilcher, « Le domaine du rigodon : une province originale de la danse », Le monde alpin et rhodanien. Grenoble, Centre alpin et rhodanien d'Ethnologie, 1984, n° 1-2 consacré aux Chants et danses de tradition.
Si vous souhaitez approfondir le sujet nous ne saurions trop vous conseiller de lire dans son intégralité le dossier de Jean-Michel Guilchet, qui bien que développant principalement la partie consacrée au Dauphiné s’intéresse aussi aux autres pays du rigodon : Provence ; Languedoc ; Lyonnais, Mâconnais, Bresse ; et Morvan.
Bonne journée.
Comme l’indique l’Encyclopoedia Universalis, l’origine de cette danse est controversée :
Danse d'origine provençale selon certains, inventée par Rigaud, maître à danser parisien (xviie s.), selon d'autres. D'après C. Sachs, l'étymologie (italien rigodone ou rigolone) indiquerait qu'il s'agit d'un « pendant augmentatif ou diminutif de rigoletto ou ronde en cercle ». Le rigaudon (ou rigodon) fut fort en vogue à la fin du xviie siècle. Cette ancienne danse, très vive, à 2/4 ou 2/2, fut fort répandue en Provence et en Languedoc. Le rigaudon fut dansé à la cour de Versailles aux xviie et xviiie siècles, et dans les divertissements des opéras ; il fit partie de la suite instrumentale, sans y avoir de place précise, pas plus que le menuet, la gavotte ou le passe-pied ; mais souvent il figure entre la sarabande et la gigue. Le rigaudon est de coupe ABA, en rondeau, ou avec trois reprises de huit mesures, la troisième (trio) ayant ordinairement un caractère opposé aux deux autres. Ravel écrivit un rigaudon dans Le Tombeau de Couperin.
Source : Pierre-Paul LACAS, « RIGAUDON », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 11 février 2016.
C'est une danse populaire. Elle semble originaire du sud des Alpes et du Languedoc, mais Pierre Rameau, la situe plutôt du côté de la Provence.
Elle fait son apparition vers le XVIIème siècle. Jean Jacques Rousseau, dans son Dictionnaire de Musique (1768) note une petite histoire à ce propos : « ouï dire à un Maître à danser que le nom de cette Danse venoit de celui de l'inventeur, lequel s'appeleroit Rigaud ». Mais rien ne vient confirmer cette assertion.
Vers le milieu du XVIIIème siècle, il disparaîtra progressivement et ne fera sa réapparition que vers l'extrême fin du XIXème siècle.
C'est une danse de société à deux temps (binaire), comportant parfois une anacrouse. Danse de couple, le rigaudon se danse en cercle d'un pas que Charles Campan [Dictionnaire de la Danse, 1787] décrit comme suit : le pas se fait de manière fort singulière puisqu'il se fait " à la même place sans avancer ni reculer... ce n'est que la jambe qui agite la hanche et la brise tout de suite. Les deux pieds étant à terre, vous pliez et vous relevez en sautant".
Son tempo est rapide. Quantz la qualifie de danse gaie, et d'Alembert décrit le mouvement vif.
Son pas de base est le Pas de Rigaudon. Il entre dans la composition de bon nombre d'autres pas chorégraphiques.
Au théâtre, le rigaudon est réservé aux rôles de matelots ou de personnages champêtres.
Source : La Musique Française au XVIIIème siècle, Mylène Pardoen
Notons par ailleurs que, si elle n’en est pas originaire, cette danse est aussi considérée comme une danse traditionnelle du Dauphiné, où elle fut très populaire :
Si le rigodon n’a pas toujours appartenu aux seuls Dauphinois, il a joui en Dauphiné d’une vogue si ancienne, si entière et si durable qu’il passe désormais, et à bon droit, pour la danse traditionnelle caractéristique de cette province. Pendant la plus grande partie du siècle dernier il a été l’élément essentiel, assez souvent unique, du répertoire des bals. Toutes occasions ont été bonnes pour le danser : l’hiver, les veillées organisées pour le plaisir dans les maisons qui comptaient des jeunes filles ; tout au long de l’année, les bals du dimanche dans les cafés ou les granges ; çà et là ceux du premier janvier, du carnaval, du 14 juillet ; ceux, plus prestigieux, de la vogue […] et des noces. Sans compter les réunions de voisinage et de travail. Pas de circonstance qui lui soit spécialement réservée, mais aucune dont il soit absent.
Source : Jean-Michel Guilcher, « Le domaine du rigodon : une province originale de la danse », Le monde alpin et rhodanien. Grenoble, Centre alpin et rhodanien d'Ethnologie, 1984, n° 1-2 consacré aux Chants et danses de tradition.
Si vous souhaitez approfondir le sujet nous ne saurions trop vous conseiller de lire dans son intégralité le dossier de Jean-Michel Guilchet, qui bien que développant principalement la partie consacrée au Dauphiné s’intéresse aussi aux autres pays du rigodon : Provence ; Languedoc ; Lyonnais, Mâconnais, Bresse ; et Morvan.
Bonne journée.
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter