Question d'origine :
Bonjour,
Quels étaient le nom des rues du vieux lyon avant 1500?
L’hôtel Gadegne s'appelait il l’hôtel Pierrevive, du nom des propriétaires precedants? Sur quelle rue donnait il?
tarzouille
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 08/03/2016 à 10h46
Bonjour,
Ce sont surtout les archives municipales de la ville qui conservent l’histoire urbanistique de la ville de Lyon : les plans de la ville et les fonds d’archives des services de la voierie (urbanisme, hygiène, police municipale, les communications, travaux publics), qui font remonter la connaissance de Lyon au 13ème siècle.
Pour rappel, « Le Vieux Lyon se peuple et se développe à partir de l’effondrement de l’Empire et la population essentiellement marchande s’installe au bord de la Saône sur la vieille voie celtique où se trouvent les sources, c'est-à-dire l’axe des rues arrières (Saint-Georges, Tramassac, du Bœuf, Gadagne, juiverie, Saint-Jean). La construction du groupe épiscopal au IVe siècle donne un essor à cette partie de la ville. Avec le développement des foires franches à partir de 1462, le Vieux Lyon se peuple de marchands et banquiers venus notamment d’Italie et d’Allemagne.
Les XVe et XVIe siècles voient la construction de nombreuses résidences malgré la modestie des tènements et des parcellaires souvent réduits. Habitat médiéval urbain caractéristique, dit en lanière, présentant sur 1 façade étroite et constitué de bâtiments à deux corps, parallèles à la rue, séparé par une cour ou une tour-escaliers et d’accéder aux différents niveaux par des galeries à arcades ouvertes. »
Source : Le Vieux-Lyon : un patrimoine vivant / Gérald Gambier
Ainsi, le Vieux Lyon s’est construit sur les premières voiries de la ville entre Saône et pente de Fourvière, pour la plupart enfouies mais qui ont très largement guidé les tracés actuels du vieux Lyon. Plusieurs rues nous donnent encore une assez bonne idée, malgré des élargissements commencés dès le XVIe de la physionomie des rues de l’époque. Ce sont les
Le 1er plan vraiment complet qui permet d’identifier les rues et les ponts est celui de 1560 dit plan scénographique.
Nous avons de nombreux ouvrages à la bibliothèque sur l’histoire des rues de Lyon. Nous avons retenu celui de Jean Pelletier, Lyon pas à pas : son histoire à travers ses rues qui nous rappelle ici l’histoire du nom des plus anciennes rues du Vieux Lyon :
p. 20 : Rue du Bœuf : Cette rue, un des tracés les plus anciens du Vieux-Lyon suit le pied de la colline de Fourvière. Elle portait le nom de la rue Tramassac qui la prolonge aujourd’hui vers le sud jusqu’en 1586, date à laquelle elle prend son nom actuel, tiré de l’enseigne du bœuf placée à l’angle de la rue.
p. 34 : Rue Gadagne : rue a la physionomie tourmentée . Etroite vers le Nord , elle est alors bordée à l’ouest par l’hôtel de Gadagne des n°12 à 14.
p.42 : Rue Juiverie : cette rue qui réunit St Jean à St Paul est une des plus anciennes de Lyon et porte son nom depuis le début du Moyen-Age. Son nom est du à la présence du XIIIe au XIVe d’habitants, boutiquiers, changeurs juifs. Elle gardera le nom ‘rue de la juiverie » jusqu’au XVIIIe.
p. 58 : Rue Saint-Georges : cet axe se situant au pied de la colline de Fourvière est très certainement sur un cheminement très ancien. Ce nom très ancien dérive de l’église St Georges située à l’emplacement actuel depuis le début du Moyen-Age.
p. 59 : Rue Saint Jean : est elle aussi un des tracés les plus anciens du Vieux-Lyon qui a conservé très largement sa physionomie primitive avec son tracé légèrement sinueux apparemment sans nécessité topographique.
Elle porta plusieurs noms : rue du Palais puis Grande Rue au Moyen Age et au moins juqu’au XVIIe. Elle demeure l’axe principal du quartier. Elle conserve un grand nombre de maisons Renaissance ou de la fin du Moyen Age.
p. 63 : Rue Tramassac : ce nom a été donné successivement à plusieurs sections de la voie qui suit le pied de la colline de Fourvière à St jean. Jusqu’au XVIIe le nom de Tramassal puis Tramassac est donné à la rue du Bœuf avant de migrer à son emplacement actuel plus au sud.
p. 63 : Petite rue Tramassac : probablement une des plus anciennes. C’est une ruelle caractéristique de l’aspect ancien des rues de Saint-Jean.
Comme rappelé dans l’ouvrage Le musée historique – Le musée de la Marionnette, cette vieille demeure, le plus grand édifice Renaissance de Lyon, fut construite sur un tènement qu’Amédée de Pierrevive, italien piémontais, avait acquis en 1492 et qui donna son nom à la place jusqu’en 1614. L’hôtel fut remanié entre 1511 et 1527 par ses deux fils ; en 1545, son petit-fils Antoine de Pierrevive vend la maison aux fils de Thomas II Gadagne, marchand et banquier florentin. Ces deux puissants personnages de la Renaissance, Guillaume Ier et Thomas III Gadagne, habitèrent l’hôtel et y donnèrent des fêtes somptueuses. On ne s’étonnera pas que l’hôtel porte leur nom ! (Lire l’histoire des Gadagne : La saga lyonnaise des Gadagne)
A partir du XVIIe siècle, le bâtiment appartient à différents propriétaires et finit par être divisé en d’innombrables logis.
En 1902, la Ville de Lyon l’achète pour y abriter son Musée Historique. Il est inauguré le 2 juillet 1921 par le maire de Lyon Edouard Herriot.
Depuis 1950, il abrite également le Musée de la Marionnette qui devient musée international de la marionnette.
p. 77 : "Au cœur du Vieux Lyon, le Musée Gadagne se développe sur 2 parcelles trapézoïdales et irrégulières, celle du n°14 rue Gadagne, d’environ 60m de long sur 20m de large, et celle du n°10-12 rue Gadagne, de 55 m de long sur 15 m de large. Il est constitué de 3 corps principaux de bâtiments qui s’articulent autour de 2 cours intérieures et qui longent au Sud la montée du Garillan".
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