Cadre de la Joconde

Réponse du département Arts & loisirs

La Joconde peinte par Leonard de Vinci est une des œuvres les plus étudiées. Aucune œuvre n’a été soumise à tant d’investigation scientifique, et historique. Mais au delà de son sourire énigmatique, la peinture conserve encore sa part de mystère. Et contrairement à ce que pourrait laisser penser sa notoriété, très peu de documents d’archives illustrant l’histoire matérielle de l’œuvre existent. Seules des allusions sur son état de conservation, glanées au fil de la littérature permettent d’échafauder des hypothèses. Son vol retentissant en 1911, et son retour triomphal deux ans plus tard ont fourni l’occasion de rédiger de nombreux rapports.
Ce que l’on sait. La Joconde a été peinte vers 1504 (ou 1508, ou 1510) sur une planche de peuplier, (matériau largement utilisé à l’époque en Italie), mais un bois très sensible à l’humidité et au changement de température. Pourtant Léonard préconisait d’autres essences de bois et connaissait la fragilité de ce support. C’est peut-être pour cela qu’il inséra l’œuvre dans un cadre rainuré qui maintenait (trop) fermement la planche. En effet au fil du temps, les fractures d’âge sont toutes orientées dans le même sens et qu’une fente de 12 cm se fit dans le coin supérieur gauche.
Ce que l’on sait d’autre. En 1625, l’érudit romain Cassiano dal Pozzo rapporte avoir vu le chef d’œuvre de Vinci ceint d’un « cadre en noyer sculpté ». Un siècle plus tard, un dessin de Louis-Jacques Durameau montre le même tableau à Versailles avec un cadre du XVIIIe siècle. Transportée à Paris dans les salles du Musée Napoléon, Mona Lisa reçoit un nouvel habit sous la forme d’un cadre doré empire qu’une certaine Veuve Delporte, doreur sur bois, facture pour la somme de 9 francs. En 1906, le panneau reçoit la parure qu’on lui connaît de nos jours : succédant à un cadre Louis Philippe à godrons, un cadre Renaissance, offert par la comtesse de Béarn, lui est attribué après avoir été « adapté ». Elle fut décadrée a nouveau en 1938 afin d’être transporté a Chambord, afin de la protéger de l’approche d’une guerre imminente.
Ainsi hormis l’encadreur du XIXème siècle aucun encadreur de l’œuvre n’est connu.

Ouvrages consultés :
- Au coeur de la Joconde
- Histoires de Joconde
- Mona Lisa : l'enigme