Question d'origine :
Bonjour,
Je ne suis pas sûre de bien comprendre la signification de cette citation : "peu importe qu'un chat soit noir ou blanc, s'il attrape la souris, c'est un bon chat". Si je ne me trompe pas, on pourrait la traduire par : peu importe le parti politique adopté, tant qu'il est efficace ?
Réponse du Guichet

Bonjour,
La citation « Peu importe qu'un chat soit noir ou blanc, s'il attrape la souris, c'est un bon chat » est en effet attribué à Deng Xiaoping.
Deng Xiaoping, né en 1904 dans la province du Sichuan, deviendra l’un des cadres du Parti Communiste Chinois (PCC) et le successeur de Mao en 1977.
C’est à la fin des années 20 que Deng Xiaoping adhère au PCC. Soutenu par Mao Zedong, qui a apprécié son appui lors de l'affaire Gao Gang en 1950, il franchit tous les échelons de l'appareil du parti et de l'État (il est nommé vice-Premier ministre et ministre des Finances en 1952) et devient secrétaire général du parti en 1954. Il sera à ce titre responsable, sans jamais en exprimer de véritables regrets, de la « campagne antidroitier » dirigée contre les intellectuels critiques en 1957. […]
Après la mort de Mao Zedong et l'élimination de la bande des Quatre (1976), Deng Xiaoping revient à nouveau au pouvoir en 1977 et retrouve ses anciennes fonctions. Il se propose de mettre en pratique le programme des quatre modernisations (agriculture, industrie, sciences et techniques, et armée) exposé par Zhou Enlai dès 1975, qu'il avait lui-même aidé à préparer
Deng Xiaoping (1904-1997) / Valérie Niquet
La citation « Peu importe qu'un chat soit noir ou blanc, s'il attrape la souris, c'est un bon chat » marque en fait le pragmatisme de Deng Xiaoping vis-à-vis de l’économie de son pays. Il ouvre en effet la Chine aux capitaux étrangers, prenant le contre-courant de Mao Zedong :
Une fois rétabli dans ses fonctions de vice-président du Parti et de vice-premier ministre, il ne perd pas de temps. […] Deng Xiaoping n’hésite pas à recourir à une thérapie de choc afin de convaincre les dirigeants de la nécessité d’entreprendre de grands changements pour sauver le régime : la politique d’ouverture est destinée d’abord à faire prendre conscience au pays, en même temps qu’aux cadres, du retard dramatique pris par la Chine dans le domaine de l’économie.
La mort de Deng Xiaoping : un modernisateur pragmatique et cassant / Jean-Philippe Béja
La « modernisation socialiste » devient la ligne du PCC. Elle a pour but principal « l’amélioration du niveau de vie du peuple » par « l’augmentation considérable des forces productives ». Celle-ci n’est possible que par « la réforme du système économique » et « l’ouverture » sur le monde capitaliste.
Le dernier dragon : Deng Xiaoping, un siècle de l’histoire de la Chine / Patrick Sabatier
Toutefois, la Chine restant communiste, on assiste à la naissance de l’économie socialiste de marché !
La chine adopte le système d’économie socialiste de marché. […] Dans cette vision des choses, il est possible d’adopter des techniques capitalistes (utilisation du marché, loi de la valeur, etc.) sans embrasser les théories capitalistes (exploitation de l’homme par l’homme). En théorie, l’économie socialiste de marché est donc une étape transitoire permettant de réaliser le socialisme, avant d’aboutir au communisme (nécessitant un état d’abondance permettant la répartition suivant le principe : à chacun ses besoins). En pratique, il se manisfeste par un démantèlement des mécanismes de l’économie planifiée et leur remplacement par par des mécanismes de marché qui sont amenés à équilibrer l’offre et la demande dans trois domaines fondamentaux : les biens et les services (prix), le travail (salaires) et les capitaux (rémunération du capital). Cependant, l’économie n’est pas laissée aux seules forces du marché et le côté socialiste de l’économie se manifeste par trois caractéristiques importantes :
- le poids important des entreprises d’Etat […] qui a pour vocation de garder les plus stratégiques dans le giron de l’Etat
- la fixation par l’Etat de certains prix stratégiques (notamment l’énergie) […]
- la subordination de certaines décisions d’investissement (selon la taille, le secteur, la nationalité de l’entreprise…) à l’approbation de l’Etat.
Les 100 mots de la Chine / André Chieng et Jean-Paul Betbèze
Pour Deng, "peu importe qu'un chat soit blanc ou gris pourvu qu'il attrape la souris". "Il est glorieux de s'enrichir" : tel est le slogan officiel de sa politique pragmatique. La réforme implique donc la réhabilitation de la notion de profit, une disparition progressive de la planification de l'économie et une volonté affichée de moderniser le pays. Elle concerne surtout, de 1978 à 1984, l'agriculture. […]
Deng Xiaoping lance la réforme dite de la "porte ouverte", qui ouvre la Chine vers l'extérieur. Les investissements étrangers sont désormais souhaités et leur accueil est concentré vers un ensemble de zones ouvertes au commerce extérieur.
La construction de l’économie socialiste de marché / Sophie Kuno
La citation de Deng Xiaoping signifie donc que peu importe les moyens, c’est le but qui est essentiel !
« Peu importe qu’un chat soit blanc ou noir, s’il attrape la souris, c’est un bon chat ». Cette célèbre phrase de Deng Xiaoping résume assez bien sa politique : mélanger communisme et libéralisme, en gardant en tête un seul objectif, celui de développer et de moderniser la société chinoise.
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la Chine : guide visuel à destination des esprits curieux et presses / Grégoire Basdevant
Bonne journée
La citation « Peu importe qu'un chat soit noir ou blanc, s'il attrape la souris, c'est un bon chat » est en effet attribué à Deng Xiaoping.
Deng Xiaoping, né en 1904 dans la province du Sichuan, deviendra l’un des cadres du Parti Communiste Chinois (PCC) et le successeur de Mao en 1977.
C’est à la fin des années 20 que Deng Xiaoping adhère au PCC. Soutenu par Mao Zedong, qui a apprécié son appui lors de l'affaire Gao Gang en 1950, il franchit tous les échelons de l'appareil du parti et de l'État (il est nommé vice-Premier ministre et ministre des Finances en 1952) et devient secrétaire général du parti en 1954. Il sera à ce titre responsable, sans jamais en exprimer de véritables regrets, de la « campagne antidroitier » dirigée contre les intellectuels critiques en 1957. […]
Après la mort de Mao Zedong et l'élimination de la bande des Quatre (1976), Deng Xiaoping revient à nouveau au pouvoir en 1977 et retrouve ses anciennes fonctions. Il se propose de mettre en pratique le programme des quatre modernisations (agriculture, industrie, sciences et techniques, et armée) exposé par Zhou Enlai dès 1975, qu'il avait lui-même aidé à préparer
Deng Xiaoping (1904-1997) / Valérie Niquet
La citation « Peu importe qu'un chat soit noir ou blanc, s'il attrape la souris, c'est un bon chat » marque en fait le pragmatisme de Deng Xiaoping vis-à-vis de l’économie de son pays. Il ouvre en effet la Chine aux capitaux étrangers, prenant le contre-courant de Mao Zedong :
Une fois rétabli dans ses fonctions de vice-président du Parti et de vice-premier ministre, il ne perd pas de temps. […] Deng Xiaoping n’hésite pas à recourir à une thérapie de choc afin de convaincre les dirigeants de la nécessité d’entreprendre de grands changements pour sauver le régime : la politique d’ouverture est destinée d’abord à faire prendre conscience au pays, en même temps qu’aux cadres, du retard dramatique pris par la Chine dans le domaine de l’économie.
La mort de Deng Xiaoping : un modernisateur pragmatique et cassant / Jean-Philippe Béja
La « modernisation socialiste » devient la ligne du PCC. Elle a pour but principal « l’amélioration du niveau de vie du peuple » par « l’augmentation considérable des forces productives ». Celle-ci n’est possible que par « la réforme du système économique » et « l’ouverture » sur le monde capitaliste.
Le dernier dragon : Deng Xiaoping, un siècle de l’histoire de la Chine / Patrick Sabatier
Toutefois, la Chine restant communiste, on assiste à la naissance de
La chine adopte le système d’économie socialiste de marché. […] Dans cette vision des choses, il est possible d’adopter des techniques capitalistes (utilisation du marché, loi de la valeur, etc.) sans embrasser les théories capitalistes (exploitation de l’homme par l’homme). En théorie, l’économie socialiste de marché est donc une étape transitoire permettant de réaliser le socialisme, avant d’aboutir au communisme (nécessitant un état d’abondance permettant la répartition suivant le principe : à chacun ses besoins). En pratique, il se manisfeste par un démantèlement des mécanismes de l’économie planifiée et leur remplacement par par des mécanismes de marché qui sont amenés à équilibrer l’offre et la demande dans trois domaines fondamentaux : les biens et les services (prix), le travail (salaires) et les capitaux (rémunération du capital). Cependant, l’économie n’est pas laissée aux seules forces du marché et le côté socialiste de l’économie se manifeste par trois caractéristiques importantes :
- le poids important des entreprises d’Etat […] qui a pour vocation de garder les plus stratégiques dans le giron de l’Etat
- la fixation par l’Etat de certains prix stratégiques (notamment l’énergie) […]
- la subordination de certaines décisions d’investissement (selon la taille, le secteur, la nationalité de l’entreprise…) à l’approbation de l’Etat.
Les 100 mots de la Chine / André Chieng et Jean-Paul Betbèze
Pour Deng, "peu importe qu'un chat soit blanc ou gris pourvu qu'il attrape la souris". "Il est glorieux de s'enrichir" : tel est le slogan officiel de sa politique pragmatique. La réforme implique donc la réhabilitation de la notion de profit, une disparition progressive de la planification de l'économie et une volonté affichée de moderniser le pays. Elle concerne surtout, de 1978 à 1984, l'agriculture. […]
Deng Xiaoping lance la réforme dite de la "porte ouverte", qui ouvre la Chine vers l'extérieur. Les investissements étrangers sont désormais souhaités et leur accueil est concentré vers un ensemble de zones ouvertes au commerce extérieur.
La construction de l’économie socialiste de marché / Sophie Kuno
La citation de Deng Xiaoping signifie donc que peu importe les moyens, c’est le but qui est essentiel !
« Peu importe qu’un chat soit blanc ou noir, s’il attrape la souris, c’est un bon chat ». Cette célèbre phrase de Deng Xiaoping résume assez bien sa politique : mélanger communisme et libéralisme, en gardant en tête un seul objectif, celui de développer et de moderniser la société chinoise.
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la Chine : guide visuel à destination des esprits curieux et presses / Grégoire Basdevant
Bonne journée
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