Question d'origine :
Bonjour,
Sur la place Benoit Crépu dans le 5eme, on peu voir sur une façade l'inscription "croix de malthe"" avec une croix pathée en dessous.
A quoi correspond cette inscription? Cette demeure appartenait elle aux templiers? la presence des templiers est elle avérée à lyon?
cordialement,
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 14/06/2016 à 13h44
Bonjour,
L'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem de Malte a bien possédé une commanderie à Lyon, construite en 1315 sur les bords de la Saône juste à côté de Saint-Georges - que l'Ordre pris d'ailleurs en charge. Apparemment, leur présence à Lyon remonterait cependant à une date bien antérieure, puisqu'ils furent chargés de la police de la ville par Innocent IV au cours du premier concile de Lyon en 1245. La commanderie perdurera jusqu'à la Révolution.
C'était un vaste bâtiment ouvrant sur la rivière, avec quelques fenêtres en façade, et flanqué de deux solides tours cylindriques dominant un jardin. A deux pas s’élevait une église que les Hospitaliers prirent en charge. Elle remplaçait l'antique sanctuaire que les Sarrasins avaient détruit en 732 et que Leydrade releva et plaça sous la protection de Saint Georges en 802. (Histoire des églises de Lyon, Villeurbanne, Vaulx-en-Velin, Bron, Vénissieux, Saint-Fons de L. Jacquemin, 1985)
On peut supposer que c'est bien à cette commanderie que fait référence la Croix de Malte de la place Benoît Crépu.
Dans sa notice sur l'église Saint-Georges, Histoire des Eglises et Chapelles de Lyon (J-B Martin, 1909) revient longuement sur cet épisode de son passé :
Avant de commencer la notice de la commanderie Saint-Georges de Lyon, il importe de rappeler en quelques lignes l’histoire de l’
(...)
Villiers de l’Isle-Adam passa quelques années a Viterbe, puis obtint de Charles-Quint l’île de Malte où il installa ses chevaliers, d’où leur nom de Malte. Le 26 octobre 1530, Soliman II vint les assiéger. Le grand maître Jean de La Valette-Parisot fit des prodiges de valeur. Le successeur de La Valette fut del Monte, qui concourut à la fameuse victoire de Lépante. L’ordre des chevaliers de Malte vécut en France jusqu’en 1760, il disparut en 1798, quand Bonaparte fit la conquête de l’île de Malte.
Les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem ou de Malte avaient des établissements dans tous les pays d’Europe. On ne sait pas l’endroit précis où
Quelques mots d’abord sur le quartier qui porte ce nom : « En 547, le roi Childebert ayant rapporté d’Espagne des reliques de sainte Eulalie, il les donna à Sacerdos, évêque de Lyon. Trois ans après, celui-ci fit construire, sur la rive droite de la Saône, et au pied du coteau de Saint-Just, un monastère de religieuses et une petite église qu’il dédia à sainte Eulalie; il y déposa les reliques de l’illustre martyre. En 732, ce couvent fut ruiné par les Sarrazins. Leidrade, archevêque de Lyon, releva l’église qu’il plaça, en 802, sous le patronage de saint Georges. C’est dans ce monastère à moitié détruit et près de cette église reconstruite que vinrent habiter les chevaliers de Malte. On transforma complètement cet établissement inoommocle. Plus tard, en 1492, Humbert de Beauvoir fit restaurer l’église Saint-Georges et construire l’hôtel de la Commanderie sur la porte de laquelle on plaça l’inscription gothique suivante : « C’est l’entrée de la maison de M. saint Jean-Baptiste et du bon chevalier M. saint Georges, laquelle maison a été faite et accomplie par messire Humbert de Beauvoir, chevalier de l’ordre du dit saint Jean-Baptiste de Jérusalem et commandeur de céans. Faict le premier jour d’octobre 1498. »
L’église petite et basse n’avait rien de remarquable, si ce n’est une chapelle appartenant a la famille de Lange, et qui contenait les tombeaux de Nicolas Ier et de Nicolas II de Lange et de leurs épouses d’Amanzé, de-Bellièvre, enfin de Louise Grollier. L’ancien cimetière de la paroisse Saint-Georges joignait l’église au nord jusqu’à la naissance du chœur le mur qui l’entourait, après avoir longé les maisons au nord de la place, contournait pour venir se relier a l’angle de la façade de l’église. En 1822, on voyait encore en face de la maison actuelle de la cure, un morceau de ce mur qui joignait l’église, ainsi qu’une porte d’entrée du cimetière. La place Saint-Georges a été établie, au commencement du XIX° siècle, sur l’emplacement de ce cimetière.
Tout d’abord la commanderie ne fut pas très importante, elle relevait de la « langue » c’est-à-dire du pays d’Auvergne; elle devint ensuite grand bailliage.
Pendant la Révolution, la Commanderie devint propriété nationale; elle fut vendue en 1807. L’église rendue au culte en 1803, est redevenue paroissiale. En 1806, M. Gourdiat, curé de Saint-Georges, acheta les boiseries qui ornaient la salle capitulaire de l’abbaye de l’Ile-Barbe. L’ancienne église, sans caractère architectural, est aujourd’hui remplacée par une véritable basilique gothique, œuvre de l’architecte P. Bossan qui l’appelait son péché de jeunesse, lorsqu’il se prit à renoncer au gothique pour pratiquer le style palermitano-byzantin employé à Ars et a Fourvière. Le nom de M. Franchet, qui fut dans beaucoup d’autres constructions l'interprète ou le continuateur de la pensée de ce maître, doit lui être encore ici associé. (...)
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