Question d'origine :
Bonjour
En période estivale dans le cadre d'un voyage, quelles sont les différences entre Les Pyrennées et les Alpes en France?
Je vous remercie d'avance pour votre réponse.
TTT
Réponse du Guichet

Bonjour
Pour commencer, un peu de géographie :
La chaîne des Pyrénées s'étend sur près de 450 kilomètres, du golfe de Gascogne au golfe du Lion ; mais c'est de la basse Provence aux chaînons de la région espagnole de Santander que se développe l'édifice pyrénéen, au sens géologique du terme. […]
Les Pyrénées au sens strict englobent des milieux géographiques contrastés. Du point de vue physique, on oppose facilement les Pyrénées méditerranéennes sèches (versant sud drainé par les affluents de l'Èbre ; partie orientale : bassins de l'Aude, de la Têt, du Tech, du Ter) aux Pyrénées atlantiques humides (versant nord drainé par les petites rivières du Guipúzcoa, l'Adour et la Garonne). Du point de vue social, les Pyrénées, longtemps considérées comme une barrière entre la France et l'Espagne, constituent aujourd'hui un espace de collaboration transfrontalière.
Pyrénées / Encyclopédie Universalis
À l'ouest du pic d'Anie, les Pyrénées basques n'excèdent 2 000 m qu'au pic d'Orhy ; les vallées sont profondément creusées et les cols peu élevés (Ibañeta ou Roncevaux, 1 057 m). Du pic d'Anie au Puymorens (Pyrénées centrales), la chaîne est une barrière imposante avec les plus hauts sommets (Aneto, 3 404 m ; Vignemale, 3 298 m) et quelques petits glaciers ; de profondes vallées remontent vers la frontière, où seuls le Somport (1 632 m) et le Puymorens (1 915 m) sont ouverts en permanence. À l'est du Puymorens (Pyrénées orientales ou catalanes), de lourdes surfaces sont dominées par de hauts sommets (Carlitte, Puigmal, Canigou) et perchées au-dessus de hautes plaines (Capcir, Cerdagne) ou de profondes vallées (Conflent, Vallespir). L'armature de la chaîne est constituée par la zone axiale, faite de massifs granitiques et de terrains primaires : massifs isolés en Pays basque, ensemble continu à l'est du pic d'Anie. Au nord, les terrains sédimentaires forment l'essentiel des Pyrénées basques et un étroit liseré en Béarn et en Bigorre ; ils s'épanouissent dans les Prépyrénées de l'Ariège (Plantaurel) et les Corbières. Les formations sédimentaires du versant méridional, plus larges (jusqu'à 70 km), forment de puissantes sierras. Tout au moins dans la partie centrale et surtout sur le versant nord, la glaciation quaternaire a sculpté des cirques et des lacs d'altitude (Néouvielle, Carlitte) et creusé de grandes vallées (Pique, gave de Pau, Ariège). La montagne est précédée de formations élaborées sous un climat semi-aride : plateaux de Lannemezan, de Ger, etc., au nord, grand glacis de l'Aragon au sud.
Pyrénées / Larousse

Vallée de Baretous vue du pic d'Issarbe (photographie nocturne) by Nicolas Guionnet
Au cœur du continent européen, placées en travers des communications entre le monde méditerranéen et les régions basses du Nord et de l'Ouest, les Alpes font figure de montagnes par excellence. Aucun autre massif au monde n'a suscité tant d'intérêt, n'a été l'objet de tant d'amour, au point de devenir une référence incontestée.
Le privilège de la position géographique s'associe à une configuration arquée et à un bâti dont l'aération du relief amoindrit l'impression d'obstacle et d'isolement issus du cloisonnement des différentes unités autant que des fortes altitudes.
Traversées et occupées par l'homme de manière ininterrompue depuis les temps préhistoriques, les Alpes se singularisent au niveau de notre planète par l'intensité et le perfectionnement de l'organisation de leur espace. Montagnes jeunes aux dénivellations considérables, les plus peuplées à l'échelle mondiale, elles ont vécu au cours du xxe siècle des mutations essentielles qui, du recul de l'agriculture au tourisme conquérant, constituent à l'aube du troisième millénaire un futur prometteur. Partagées entre sept nations à la superficie, à la population, à l'histoire et à la culture très variées, ouvertes sur l'Europe dont elles représentent un espace central, les Alpes demeurent une terre de particularismes et amalgament une infinité de « pays » remarquablement individualisés les uns par rapport aux autres tout en étant intimement soudés par l'incomparable dénominateur commun de la nature montagnarde, astreignante, contraignante, irritante parfois, mais en définitive jamais invincible. […]
Trois composantes peuvent être dégagées pour mieux appréhender cette montagne hors du commun :
– Les Grandes Alpes cristallines sont le domaine des hautes altitudes, des sommets élancés et vigoureux aux noms universellement prestigieux : mont Blanc, mont Rose.
– Développées dans l'enveloppe sédimentaire à forte dominante calcaire, les Préalpes occupent une position géographique externe. L'épaisseur et la compacité des calcaires sont à l'origine des célèbres parois verticales qui se dressent au-dessus de la nappe vert foncé des forêts de conifères et se mirent dans les lacs aux teintes quasi surnaturelles.
– Les roches tertiaires, détritiques ou à dominante schisteuse, constituent les Alpes internes. Élevées, en Vanoise notamment, ces montagnes ne sauraient posséder la vigueur et la majesté de leurs homologues cristallines ou calcaires.
Une originalité incontestable réside dans la présence des grands sillons longitudinaux. Les Alpes françaises sont fières de leur Sillon alpin, qualifié à juste titre par Raoul Blanchard de « chemin de ronde », mais les autres pays ne sauraient être en reste.
Alpes / Encyclopédie Universalis
Alps, view by aeroplane. Bündner Alps and Alps of Ticino looking southeast to southsoutheast by Warburg
La première différence entre ces deux chaînes montagneuses est géologique :
Les Pyrénées
Par leur âge, les Pyrénées se rattachent au système alpin, mais elles diffèrent des Alpes mêmes. Les sommets sont moins hauts et les cols plus élevés, d'où un aspect massif en rapport avec l'importance des roches cristallines et la faiblesse relative de l'érosion glaciaire (altitudes et latitude plus basses que dans les Alpes).
Pyrénées / Larousse
Sur plus de 900 kilomètres, on observe en effet ici, schématiquement allongé d'ouest en est, un même faisceau montagneux qui associe des terrains mésozoïques et cénozoïques à des formations anciennes. Ces dernières étaient déjà agencées, au moins depuis l'orogenèse varisque (hercynienne), en un substrat plissé à caractère de croûte continentale. Ce substrat affleure en un certain nombre de massifs « anciens » pyrénéens ; il constitue, de part et d'autre des Pyrénées, le tréfonds de bassins sédimentaires (Aquitaine, Èbre) qui relèvent des cratons européen et ibérique. Vers l'est, le devenir de l'édifice pyrénéen qui est partiellement repris dans le système plissé alpin est difficile à suivre sous les eaux de la Méditerranée nord-occidentale. Vers l'ouest, cet édifice se prolonge dans l'étroit plateau continental nord-espagnol ; il y est sectionné de façon abrupte et presque en ligne droite, sur sa marge nord, par les profondeurs océaniques du golfe de Gascogne.
Les Pyrénées au sens strict englobent des milieux géographiques contrastés. Du point de vue physique, on oppose facilement les Pyrénées méditerranéennes sèches (versant sud drainé par les affluents de l'Èbre ; partie orientale : bassins de l'Aude, de la Têt, du Tech, du Ter) aux Pyrénées atlantiques humides (versant nord drainé par les petites rivières du Guipúzcoa, l'Adour et la Garonne). Du point de vue social, les Pyrénées, longtemps considérées comme une barrière entre la France et l'Espagne, constituent aujourd'hui un espace de collaboration transfrontalière.
Pyrénées / Encyclopédie Universalis
Les Alpes
Les formations géologiques sont constituées par des séries sédimentaires marines d'âge mésozoïque et cénozoïque (cycle alpin) et par leur substratum continental (massifs cristallins externes et internes) ou océanique (massifs ophiolitiques).
Au mésozoïque, une marge passive européenne de type atlantique supporte des dépôts de plateau continental correspondant aux épaisses séries externes de la zone dauphinoise ou helvétique (massifs subalpins); des dépôts de pente peu épais correspondent à la zone briançonnaise ; le fonds océanique lui-même constitue le substratum des schistes lustrés de la zone piémontaise.
La convergence amorcée dès le crétacé inférieur (au niveau des Alpes orientales) entre la plaque Europe et la plaque Afrique par subduction de fonds océaniques sous l'Afrique crée des conditions de métamorphisme de haute pression et conduit à la formation de nappes de charriage (nappes des schistes lustrés, nappes ophiolitiques) vers l'avant-pays européen. La collision, au crétacé supérieur, entre les marges continentales d'Europe et d'Afrique provoque des cisaillements dans l'arrière-pays (chevauchement du socle austro-alpin).
Cette tectogenèse précoce, qui affecte surtout les zones internes, est soulignée dans les zones externes par une sédimentation détritique du type flysch pouvant contenir des éléments volcaniques de nature andésitique. L'édifice structural réalisé dans les zones internes est soumis à un métamorphisme de haute température, bien développé dans les Alpes centrales et orientales. Les zones externes se structurent progressivement à partir de l'oligocène, avec formation de plis et de nappes déversés ou charriés vers l'avant-pays.
L'épaississement crustal résultant de cet orogène explique la genèse des reliefs par le jeu d'une tectonique en distension : surrection des massifs cristallins externes (massif du Mont-Blanc) et effondrements (plaine du Pô). L'érosion de ces reliefs conduit au dépôt d'épaisses séries détritiques de type molasse.
Alpes / Larousse
On trouve une seconde différence au niveau économique :
L'originalité alpestre est en second lieu d'ordre humain et économique : les Alpes sont la région montagneuse la plus peuplée du monde et surtout la plus développée économiquement. Même si les passages transversaux ont été empruntés très tôt, et pendant des millénaires, ce fut le règne de l'autarcie, si bien matérialisé par la constitution de ces cellules intramontagnardes vivant presque totalement repliées sur elles-mêmes : paysans colonisateurs des hautes vallées, en particulier dans les Grisons, les Walser apportent l'illustration la plus achevée de l'économie autarcique ancestrale. L'élevage bovin s'ajoute à un fort sentiment individualiste pour expliquer une incroyable atomisation de l'habitat (plus de 50 écarts à Obersaxen, 45 à Gressoney). Deux révolutions affectent la chaîne en moins d'un siècle à partir de 1860 : celle de la houille blanche, de l'industrie et des transports modernes et celle du tourisme, le tout s'accompagnant d'une urbanisation galopante, au terme de laquelle les grandes villes sont présentes jusqu'au cœur de la montagne.
Alpes / Encyclopédie Universalis
N’oublions pas non plus le niveau politique :
Particularités encore dans le domaine du partage politique : sur sept pays alpins, quatre le sont à part entière ou dans une proportion très élevée (Liechtenstein, Autriche, Suisse et Slovénie). Deux autres (Italie et France) possèdent une grande majorité de leur territoire hors des Alpes, mais accordent à la montagne une importance considérable. Très peu alpine géographiquement (1,6 p. 100 de la superficie), l'Allemagne, enfin, l'est infiniment plus à titre sentimental. On en a la preuve par le rôle qu'ont pu jouer les montagnes bavaroises à diverses époques. Mais ce partage n'est rien par rapport à l'innombrable quantité de régions et de « pays », entités spatiales si clairement distinctes les unes des autres que chacune représente un monde en soi.
Alpes / Encyclopédie Universalis
Sur 450 kilomètres de longueur entre Atlantique et Méditerranée, les Pyrénées ont souvent été présentées comme l'archétype de la montagne barrière, compacte et homogène. Barrant l'isthme sur toute sa largeur, elles reléguaient la péninsule Ibérique en périphérie de l'Europe. Or cette vision doit être révisée, tant les Pyrénées apparaissent diverses et tant elles fonctionnent aujourd'hui comme un trait d'union vital entre la France et l' Espagne.
Pyrénées / Encyclopédie Universalis
Bonne journée
Pour commencer, un peu de géographie :
La chaîne des Pyrénées s'étend sur près de 450 kilomètres, du golfe de Gascogne au golfe du Lion ; mais c'est de la basse Provence aux chaînons de la région espagnole de Santander que se développe l'édifice pyrénéen, au sens géologique du terme. […]
Les Pyrénées au sens strict englobent des milieux géographiques contrastés. Du point de vue physique, on oppose facilement les Pyrénées méditerranéennes sèches (versant sud drainé par les affluents de l'Èbre ; partie orientale : bassins de l'Aude, de la Têt, du Tech, du Ter) aux Pyrénées atlantiques humides (versant nord drainé par les petites rivières du Guipúzcoa, l'Adour et la Garonne). Du point de vue social, les Pyrénées, longtemps considérées comme une barrière entre la France et l'Espagne, constituent aujourd'hui un espace de collaboration transfrontalière.
Pyrénées / Encyclopédie Universalis
À l'ouest du pic d'Anie, les Pyrénées basques n'excèdent 2 000 m qu'au pic d'Orhy ; les vallées sont profondément creusées et les cols peu élevés (Ibañeta ou Roncevaux, 1 057 m). Du pic d'Anie au Puymorens (Pyrénées centrales), la chaîne est une barrière imposante avec les plus hauts sommets (Aneto, 3 404 m ; Vignemale, 3 298 m) et quelques petits glaciers ; de profondes vallées remontent vers la frontière, où seuls le Somport (1 632 m) et le Puymorens (1 915 m) sont ouverts en permanence. À l'est du Puymorens (Pyrénées orientales ou catalanes), de lourdes surfaces sont dominées par de hauts sommets (Carlitte, Puigmal, Canigou) et perchées au-dessus de hautes plaines (Capcir, Cerdagne) ou de profondes vallées (Conflent, Vallespir). L'armature de la chaîne est constituée par la zone axiale, faite de massifs granitiques et de terrains primaires : massifs isolés en Pays basque, ensemble continu à l'est du pic d'Anie. Au nord, les terrains sédimentaires forment l'essentiel des Pyrénées basques et un étroit liseré en Béarn et en Bigorre ; ils s'épanouissent dans les Prépyrénées de l'Ariège (Plantaurel) et les Corbières. Les formations sédimentaires du versant méridional, plus larges (jusqu'à 70 km), forment de puissantes sierras. Tout au moins dans la partie centrale et surtout sur le versant nord, la glaciation quaternaire a sculpté des cirques et des lacs d'altitude (Néouvielle, Carlitte) et creusé de grandes vallées (Pique, gave de Pau, Ariège). La montagne est précédée de formations élaborées sous un climat semi-aride : plateaux de Lannemezan, de Ger, etc., au nord, grand glacis de l'Aragon au sud.
Pyrénées / Larousse

Vallée de Baretous vue du pic d'Issarbe (photographie nocturne) by Nicolas Guionnet
Au cœur du continent européen, placées en travers des communications entre le monde méditerranéen et les régions basses du Nord et de l'Ouest, les Alpes font figure de montagnes par excellence. Aucun autre massif au monde n'a suscité tant d'intérêt, n'a été l'objet de tant d'amour, au point de devenir une référence incontestée.
Le privilège de la position géographique s'associe à une configuration arquée et à un bâti dont l'aération du relief amoindrit l'impression d'obstacle et d'isolement issus du cloisonnement des différentes unités autant que des fortes altitudes.
Traversées et occupées par l'homme de manière ininterrompue depuis les temps préhistoriques, les Alpes se singularisent au niveau de notre planète par l'intensité et le perfectionnement de l'organisation de leur espace. Montagnes jeunes aux dénivellations considérables, les plus peuplées à l'échelle mondiale, elles ont vécu au cours du xxe siècle des mutations essentielles qui, du recul de l'agriculture au tourisme conquérant, constituent à l'aube du troisième millénaire un futur prometteur. Partagées entre sept nations à la superficie, à la population, à l'histoire et à la culture très variées, ouvertes sur l'Europe dont elles représentent un espace central, les Alpes demeurent une terre de particularismes et amalgament une infinité de « pays » remarquablement individualisés les uns par rapport aux autres tout en étant intimement soudés par l'incomparable dénominateur commun de la nature montagnarde, astreignante, contraignante, irritante parfois, mais en définitive jamais invincible. […]
Trois composantes peuvent être dégagées pour mieux appréhender cette montagne hors du commun :
– Les Grandes Alpes cristallines sont le domaine des hautes altitudes, des sommets élancés et vigoureux aux noms universellement prestigieux : mont Blanc, mont Rose.
– Développées dans l'enveloppe sédimentaire à forte dominante calcaire, les Préalpes occupent une position géographique externe. L'épaisseur et la compacité des calcaires sont à l'origine des célèbres parois verticales qui se dressent au-dessus de la nappe vert foncé des forêts de conifères et se mirent dans les lacs aux teintes quasi surnaturelles.
– Les roches tertiaires, détritiques ou à dominante schisteuse, constituent les Alpes internes. Élevées, en Vanoise notamment, ces montagnes ne sauraient posséder la vigueur et la majesté de leurs homologues cristallines ou calcaires.
Une originalité incontestable réside dans la présence des grands sillons longitudinaux. Les Alpes françaises sont fières de leur Sillon alpin, qualifié à juste titre par Raoul Blanchard de « chemin de ronde », mais les autres pays ne sauraient être en reste.
Alpes / Encyclopédie Universalis
Alps, view by aeroplane. Bündner Alps and Alps of Ticino looking southeast to southsoutheast by Warburg
La première différence entre ces deux chaînes montagneuses est géologique :
Par leur âge, les Pyrénées se rattachent au système alpin, mais elles diffèrent des Alpes mêmes. Les sommets sont moins hauts et les cols plus élevés, d'où un aspect massif en rapport avec l'importance des roches cristallines et la faiblesse relative de l'érosion glaciaire (altitudes et latitude plus basses que dans les Alpes).
Pyrénées / Larousse
Sur plus de 900 kilomètres, on observe en effet ici, schématiquement allongé d'ouest en est, un même faisceau montagneux qui associe des terrains mésozoïques et cénozoïques à des formations anciennes. Ces dernières étaient déjà agencées, au moins depuis l'orogenèse varisque (hercynienne), en un substrat plissé à caractère de croûte continentale. Ce substrat affleure en un certain nombre de massifs « anciens » pyrénéens ; il constitue, de part et d'autre des Pyrénées, le tréfonds de bassins sédimentaires (Aquitaine, Èbre) qui relèvent des cratons européen et ibérique. Vers l'est, le devenir de l'édifice pyrénéen qui est partiellement repris dans le système plissé alpin est difficile à suivre sous les eaux de la Méditerranée nord-occidentale. Vers l'ouest, cet édifice se prolonge dans l'étroit plateau continental nord-espagnol ; il y est sectionné de façon abrupte et presque en ligne droite, sur sa marge nord, par les profondeurs océaniques du golfe de Gascogne.
Les Pyrénées au sens strict englobent des milieux géographiques contrastés. Du point de vue physique, on oppose facilement les Pyrénées méditerranéennes sèches (versant sud drainé par les affluents de l'Èbre ; partie orientale : bassins de l'Aude, de la Têt, du Tech, du Ter) aux Pyrénées atlantiques humides (versant nord drainé par les petites rivières du Guipúzcoa, l'Adour et la Garonne). Du point de vue social, les Pyrénées, longtemps considérées comme une barrière entre la France et l'Espagne, constituent aujourd'hui un espace de collaboration transfrontalière.
Pyrénées / Encyclopédie Universalis
Les formations géologiques sont constituées par des séries sédimentaires marines d'âge mésozoïque et cénozoïque (cycle alpin) et par leur substratum continental (massifs cristallins externes et internes) ou océanique (massifs ophiolitiques).
Au mésozoïque, une marge passive européenne de type atlantique supporte des dépôts de plateau continental correspondant aux épaisses séries externes de la zone dauphinoise ou helvétique (massifs subalpins); des dépôts de pente peu épais correspondent à la zone briançonnaise ; le fonds océanique lui-même constitue le substratum des schistes lustrés de la zone piémontaise.
La convergence amorcée dès le crétacé inférieur (au niveau des Alpes orientales) entre la plaque Europe et la plaque Afrique par subduction de fonds océaniques sous l'Afrique crée des conditions de métamorphisme de haute pression et conduit à la formation de nappes de charriage (nappes des schistes lustrés, nappes ophiolitiques) vers l'avant-pays européen. La collision, au crétacé supérieur, entre les marges continentales d'Europe et d'Afrique provoque des cisaillements dans l'arrière-pays (chevauchement du socle austro-alpin).
Cette tectogenèse précoce, qui affecte surtout les zones internes, est soulignée dans les zones externes par une sédimentation détritique du type flysch pouvant contenir des éléments volcaniques de nature andésitique. L'édifice structural réalisé dans les zones internes est soumis à un métamorphisme de haute température, bien développé dans les Alpes centrales et orientales. Les zones externes se structurent progressivement à partir de l'oligocène, avec formation de plis et de nappes déversés ou charriés vers l'avant-pays.
L'épaississement crustal résultant de cet orogène explique la genèse des reliefs par le jeu d'une tectonique en distension : surrection des massifs cristallins externes (massif du Mont-Blanc) et effondrements (plaine du Pô). L'érosion de ces reliefs conduit au dépôt d'épaisses séries détritiques de type molasse.
Alpes / Larousse
On trouve une seconde différence au niveau économique :
L'originalité alpestre est en second lieu d'ordre humain et économique : les Alpes sont la région montagneuse la plus peuplée du monde et surtout la plus développée économiquement. Même si les passages transversaux ont été empruntés très tôt, et pendant des millénaires, ce fut le règne de l'autarcie, si bien matérialisé par la constitution de ces cellules intramontagnardes vivant presque totalement repliées sur elles-mêmes : paysans colonisateurs des hautes vallées, en particulier dans les Grisons, les Walser apportent l'illustration la plus achevée de l'économie autarcique ancestrale. L'élevage bovin s'ajoute à un fort sentiment individualiste pour expliquer une incroyable atomisation de l'habitat (plus de 50 écarts à Obersaxen, 45 à Gressoney). Deux révolutions affectent la chaîne en moins d'un siècle à partir de 1860 : celle de la houille blanche, de l'industrie et des transports modernes et celle du tourisme, le tout s'accompagnant d'une urbanisation galopante, au terme de laquelle les grandes villes sont présentes jusqu'au cœur de la montagne.
Alpes / Encyclopédie Universalis
N’oublions pas non plus le niveau politique :
Particularités encore dans le domaine du partage politique : sur sept pays alpins, quatre le sont à part entière ou dans une proportion très élevée (Liechtenstein, Autriche, Suisse et Slovénie). Deux autres (Italie et France) possèdent une grande majorité de leur territoire hors des Alpes, mais accordent à la montagne une importance considérable. Très peu alpine géographiquement (1,6 p. 100 de la superficie), l'Allemagne, enfin, l'est infiniment plus à titre sentimental. On en a la preuve par le rôle qu'ont pu jouer les montagnes bavaroises à diverses époques. Mais ce partage n'est rien par rapport à l'innombrable quantité de régions et de « pays », entités spatiales si clairement distinctes les unes des autres que chacune représente un monde en soi.
Alpes / Encyclopédie Universalis
Sur 450 kilomètres de longueur entre Atlantique et Méditerranée, les Pyrénées ont souvent été présentées comme l'archétype de la montagne barrière, compacte et homogène. Barrant l'isthme sur toute sa largeur, elles reléguaient la péninsule Ibérique en périphérie de l'Europe. Or cette vision doit être révisée, tant les Pyrénées apparaissent diverses et tant elles fonctionnent aujourd'hui comme un trait d'union vital entre la France et l' Espagne.
Pyrénées / Encyclopédie Universalis
Bonne journée
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