La Fontaine
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 17/07/2016 à 02h58
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Question d'origine :
Bonjour, La Fontaine a utiliser cette expression:
"Une morale nue apporte de l'ennuie, le conte fait passer le précepte avec lui"
Pourriez vous m'expliquer en détaille ce qu'il dit et pourquoi il le dit ?
Merci beaucoup 

Réponse du Guichet

Bonjour,
Les Fables de La Fontaine, comme les fables traditionnelles, se composent de deux parties, le récit et la moralité. Cette architecture double répond au double impératif de la fable : amuser et instruire. Sans l’histoire qui l’illustre, la morale seule n’intéresserait pas le lecteur… et la fable n’atteindrait pas son but, qui est d’édifier le lecteur et le « porter à la vertu » (source : Code De La Raison, Ou Principes De Morale: Pour servir à l'Instruction publique, Henri S. Ansquer de Ponçol, 1778).
Le doublet traditionnel récit-moralité
La fable traditionnelle se compose de deux parties, le récit et la moralité. Voici ce qu’en dit La Fontaine dans sa Préface :
« L’apologue est composé de deux parties, dont on peut appeler l’une le corps, l’autre l’âme. Le corps est la fable, l’âme la moralité. »
L’important est de voir que La Fontaine reprend à son compte la bipartition traditionnelle du genre, une partie narrative qui raconte une histoire particulière, une anecdote spécifique, et une partie narrative qui raconte une histoire particulière, une anecdote spécifique, et une partie plus abstraite ou générale qui tire la moralité du récit. L’image du couple « corps » et « âme » est empruntée à un genre très répandu au temps de La Fontaine, le genre de l’emblème : l’emblème est constitué d’une icône représentant une scène picturale, image qui est son « corps », et d’un texte très court, en forme de devise, son « âme », chargé de décrypter le sens de cette image, ou du moins d’en orienter le déchiffrement. La fable peut être comparée à l’emblème dans la mesure où la partie narrative est l’illustration particulière d’un point général de morale. En ce sens, la fable est, comme l’emblème, un genre allégorique, qui exige un déchiffrement, un décryptage : le récit ne vaut pas en soi, il est là pour signifier quelque chose de plus général dont la portée le dépasse.
Pourquoi cette architecture double ? L’utilité d’une telle bipartition est explicitée par le double impératif d’amuser et d’instruire :
« Une morale nue apporte de l’ennui :
Le conte fait passer le précepte avec lui.
En ces sortes de feinte il faut instruire et plaire,
Et conter pour conter me semble peu d’affaire. »
Le partage des rôles est clair : le récit amuse, capte l’attention du lecteur, le captive même, et la moralité qui s’en dégage est là pour lui apporter une instruction, d’une façon plus agréable que s’il lisait un traité de morale sec et abstrait.
Source : Jean de La Fontaine, "Fables, livres VII à XII, Frédérique Leichter
Bonne journée.
Les Fables de La Fontaine, comme les fables traditionnelles, se composent de deux parties, le récit et la moralité. Cette architecture double répond au double impératif de la fable : amuser et instruire. Sans l’histoire qui l’illustre, la morale seule n’intéresserait pas le lecteur… et la fable n’atteindrait pas son but, qui est d’édifier le lecteur et le « porter à la vertu » (source : Code De La Raison, Ou Principes De Morale: Pour servir à l'Instruction publique, Henri S. Ansquer de Ponçol, 1778).
La fable traditionnelle se compose de deux parties, le récit et la moralité. Voici ce qu’en dit La Fontaine dans sa Préface :
« L’apologue est composé de deux parties, dont on peut appeler l’une le corps, l’autre l’âme. Le corps est la fable, l’âme la moralité. »
L’important est de voir que La Fontaine reprend à son compte la bipartition traditionnelle du genre, une partie narrative qui raconte une histoire particulière, une anecdote spécifique, et une partie narrative qui raconte une histoire particulière, une anecdote spécifique, et une partie plus abstraite ou générale qui tire la moralité du récit. L’image du couple « corps » et « âme » est empruntée à un genre très répandu au temps de La Fontaine, le genre de l’emblème : l’emblème est constitué d’une icône représentant une scène picturale, image qui est son « corps », et d’un texte très court, en forme de devise, son « âme », chargé de décrypter le sens de cette image, ou du moins d’en orienter le déchiffrement. La fable peut être comparée à l’emblème dans la mesure où la partie narrative est l’illustration particulière d’un point général de morale. En ce sens, la fable est, comme l’emblème, un genre allégorique, qui exige un déchiffrement, un décryptage : le récit ne vaut pas en soi, il est là pour signifier quelque chose de plus général dont la portée le dépasse.
Pourquoi cette architecture double ? L’utilité d’une telle bipartition est explicitée par le double impératif d’amuser et d’instruire :
« Une morale nue apporte de l’ennui :
Le conte fait passer le précepte avec lui.
En ces sortes de feinte il faut instruire et plaire,
Et conter pour conter me semble peu d’affaire. »
Le partage des rôles est clair : le récit amuse, capte l’attention du lecteur, le captive même, et la moralité qui s’en dégage est là pour lui apporter une instruction, d’une façon plus agréable que s’il lisait un traité de morale sec et abstrait.
Source : Jean de La Fontaine, "Fables, livres VII à XII, Frédérique Leichter
Bonne journée.
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