Question d'origine :
Bonjour cher guichet du savoir.
Pourriez-vous m'expliquer le mode de fonctionnement de l'aoutat. Est-ce qu'il reste sur ou sous la peau après sa première piqure? Ou bien est-ce que, après son premier méfait, il va voir ailleurs...
Enfin, comment se débarrasser de ces nuisibles, très nuisibles...
Merci pour votre aide
Réponse du Guichet

Bonjour
Les aoûtats sont des acariens, particulièrement actifs, dans nos régions, en été. Ce sont les larves qui provoquent boutons et démangeaisons !
Qui sont les aoûtats et comment s’en débarrasser … sans pesticides
Faisons le point.
Les aoûtats ne sont pas des insectes mais des arachnides (8 pattes) du groupe des acariens. Leur nom scientifique est Trombicula autumnalis et leur nom commun vient de ce qu’ils sont particulièrement présents au mois d’août.
L’adulte est inoffensif, ce sont les larves qui viennent sur nous, uniquement...
Les adultes mesurent 2 mm et sont blanc jaunâtre. Au printemps, les femelles pondent quelque 400 œufs dans le sol. Au bout d’un mois d’incubation, les jeunes larves sortent à la recherche d’un hôte, parfois humain. Elles piquent les vertébrés pour se nourrir de la lymphe et des tissus qui se trouvent sous leur (notre) peau. A cet effet, les larves utilisent une sorte de trompe pour injecter de la salive qui destinée à dissoudre les tissus qui seront ensuite aspirés. C’est cette salive qui provoque les démangeaisons. À ce stade, les aoûtats sont rouges et sont aussi appelés « rougets ». Les larves se nourrissent ainsi durant 2 à 3 jours . Leurs hôtes principaux sont les lapins, les hérissons, les taupes, les rongeurs, oiseaux, etc.
Repues, les larves se laissent tomber au sol et s’enfouissent dans la terre où elles se transformeront en pré-nymphe (immobile), en nymphe (mobile) puis en adulte. Nymphes et adultes sont aveugles. Ce sont des prédateurs d’œufs d’insectes et de divers invertébrés. Les adultes hivernent.
Les gazons ombragés et humides, près de l’eau, sont les endroits les plus infestés par les aoûtats, en particulier de juillet à septembre.
Les morsures des larves peuvent entraîner les symptômes suivants :
- envenimations locales ou générales (petite papule boursouflée, rougeâtre de 2 à 3 mm de diamètre, entourée d’une auréole plus claire de 1 mm) au bout de quelques heures ;
- démangeaisons très vives au bout de 20 à 30 heures, lorsque les larves se décrochent, et qui peuvent persister pendant 7 jours.
Protection contre les piqûres
Porter des vêtements imperméables, bien fermés, particulièrement au niveau des jambes afin de réduire l’accès à la peau. N’oubliez pas la couverture pour le pique-nique dominical…
Utiliser des produits répulsifs et/ou curatifs :
- le souffre en poudre, mélangé à part égale avec du talc et répandu sur les vêtements et sous-vêtements, assure une très bonne protection ;
- divers produits vendus en pharmacie pour guérir les piqûres d’aoûtats ont également une efficacité préventive.
Apaiser les démangeaisons
Outre les produits précités, les lotions alcoolisées (alcool camphré) ou acidulées ainsi que les solutions à base d’huiles végétales ou minérales ont une action apaisante. Attention : elles provoquent parfois des rougeurs chez certaines personnes.
Dès l’apparition des premiers symptômes, il est conseillé de prendre un bain bien chaud en se savonnant au savon de Marseille (peu irritant). Après ce bain, qui a pour but de détruire les aoûtats, appliquer un des produits apaisants au niveau des zones irritées. Il est généralement nécessaire de renouveler ces applications plusieurs fois par jour et pendant plusieurs jours. En effet, même après la mort des aoûtats, les démangeaisons persistent et ne diminuent que progressivement.
Lutte chimique sur les gazons
Pendant les périodes et dans les endroits à risques, des pulvérisations avec des produits acaricides peuvent être appliquées, en prenant les précautions suivantes :
- ne traiter que les portions de pelouse situées dans les zones ombragées et humides et ne pas s’allonger sur les parties traitées pendant les 10 jours qui suivent le traitement ;
- ne traiter que par temps non pluvieux, après avoir tondu très ras les parties de pelouse infestées ;
- commencer le traitement dès les premiers symptômes ou un peu avant si les dates d’apparitions sont connues ;
- n’utiliser que des acaricides ayant une faible toxicité, une faible rémanence et qui respectent, autant que possible, les autres animaux.
Quoi qu’il en soit, garder à l’esprit que tout traitement chimique est en général est préjudiciable aux autres petites bêtes et, surtout, à d’autres acariens qui sont des prédateurs efficaces dans les jardins. Le mieux est de laisser plus de place aux prédateurs naturels (insectes, acariens, etc.) en laissant un peu vivre le jardin pour qu’ils y trouvent des abris (tas de bois morts, herbes folles, friches, nichoirs à insectes, etc.). Ils permettront aussi d’accueillir d’autres hôtes vertébrés pour les aoûtats.
Une question sur les insectes ? / Office pour les insectes et leur environnement
Chez l'homme, au contact du sol, la larve remonte le long du corps (géotropisme négatif) jusqu'au premier obstacle vestimentaire. Elle creuse dans la peau une cavité en dissolvant les tissus dont elle se nourrit (elle est cytophage et lymphophage). Elle reste enchâssée dans l'histosiphon ainsi formé pendant quelques jours puis se laisse tomber sur le sol où elle se transforme en nymphe.
Atlas de parasitologie médicale / Faculté de pharmacie Nancy Université
Ainsi, les larves d’aoûtats restent quelques jours « dans » la peau de son « hôte » avant de se laisser tomber à terre pour devenir une nymphe puis un adulte.
De plus, il semble difficile de se débarrasser des acariens pour de bon :
Le thrombicula, plus connu sous le nom d’aoûtat, de « rouget » ou de « vendangeron », plante ses crochets dans nos chairs et y déverse un liquide acide destiné à dissoudre les tissus pour les sucer. […]
Peut-on débarrasser son environnement des acariens ? La réponse tend vers la négative. Les allergènes ne sont détruits que s’ils sont exposés durant trente minutes à une température de 100°C. Irréalisable pour un particulier.
Le moyen le plus efficace pour éliminer les acariens reste le nettoyage de la literie en machine à laver. Celui-ci reste toutefois dans bien des cas incomplets. Des études et des expérimentations ont été menées qui démontrent que les draps de lit et les vêtements lavés à 60°C dans l’eau seule, dans l’eau avec lessive, dans l’eau avec eau de Javel, dans l’eau avec eau de Javel et détergent, ne débarrassent dans le meilleur des cas que de 84% des acariens vivants. Autrement dit, un drap abritant, comme c’est courant, 100 000 acariens, en conserve plus ou moins 17 000 après son passage en machine. Plus grave, un transfert d’acariens vivants se produit durant le lavage du linge infesté au linge non infesté.
Une lutte perdue d’avance
[…] Aux Etats-Unis, le dégoût des acariens s’est transformé ces dernières années en véritable psychose. Glen Needham, professeur au Centre international de l’acarologie de l’Ohio, véritable Mecque de l’étude des acariens, a créé une brigade d’intervention un peu spéciale : sur simple appel téléphonique, il se déplace au domicile des personnes inquiètes de la présence d’acariens dans leur maison et sur elles-mêmes. L’élimination de ces indésirables est aléatoire et en tout cas partielle. Aussi, lorsqu’il comprend qu’il ne peut lutter contre la phobie de ses patients, il leur conseille la seule solution radicale, emménager à plus de 1500 mètres s’altitude, hauteur à partir de laquelle ces envahisseurs ne survivent pas.
Les envahisseurs invisibles : les ennemis intimes de l’homme / Martin Monestier et Thierry Berrod
Bonne journée
Les aoûtats sont des acariens, particulièrement actifs, dans nos régions, en été. Ce sont les larves qui provoquent boutons et démangeaisons !
Faisons le point.
Les aoûtats ne sont pas des insectes mais des arachnides (8 pattes) du groupe des acariens. Leur nom scientifique est Trombicula autumnalis et leur nom commun vient de ce qu’ils sont particulièrement présents au mois d’août.
L’adulte est inoffensif, ce sont les larves qui viennent sur nous, uniquement...
Les adultes mesurent 2 mm et sont blanc jaunâtre. Au printemps, les femelles pondent quelque 400 œufs dans le sol. Au bout d’un mois d’incubation, les jeunes larves sortent à la recherche d’un hôte, parfois humain. Elles piquent les vertébrés pour se nourrir de la lymphe et des tissus qui se trouvent sous leur (notre) peau. A cet effet, les larves utilisent une sorte de trompe pour injecter de la salive qui destinée à dissoudre les tissus qui seront ensuite aspirés. C’est cette salive qui provoque les démangeaisons. À ce stade, les aoûtats sont rouges et sont aussi appelés « rougets ».
Repues, les larves se laissent tomber au sol et s’enfouissent dans la terre où elles se transformeront en pré-nymphe (immobile), en nymphe (mobile) puis en adulte. Nymphes et adultes sont aveugles. Ce sont des prédateurs d’œufs d’insectes et de divers invertébrés. Les adultes hivernent.
Les gazons ombragés et humides, près de l’eau, sont les endroits les plus infestés par les aoûtats, en particulier de juillet à septembre.
Les morsures des larves peuvent entraîner les symptômes suivants :
- envenimations locales ou générales (petite papule boursouflée, rougeâtre de 2 à 3 mm de diamètre, entourée d’une auréole plus claire de 1 mm) au bout de quelques heures ;
- démangeaisons très vives au bout de 20 à 30 heures, lorsque les larves se décrochent, et qui peuvent persister pendant 7 jours.
Protection contre les piqûres
Porter des vêtements imperméables, bien fermés, particulièrement au niveau des jambes afin de réduire l’accès à la peau. N’oubliez pas la couverture pour le pique-nique dominical…
Utiliser des produits répulsifs et/ou curatifs :
- le souffre en poudre, mélangé à part égale avec du talc et répandu sur les vêtements et sous-vêtements, assure une très bonne protection ;
- divers produits vendus en pharmacie pour guérir les piqûres d’aoûtats ont également une efficacité préventive.
Apaiser les démangeaisons
Outre les produits précités, les lotions alcoolisées (alcool camphré) ou acidulées ainsi que les solutions à base d’huiles végétales ou minérales ont une action apaisante. Attention : elles provoquent parfois des rougeurs chez certaines personnes.
Dès l’apparition des premiers symptômes, il est conseillé de prendre un bain bien chaud en se savonnant au savon de Marseille (peu irritant). Après ce bain, qui a pour but de détruire les aoûtats, appliquer un des produits apaisants au niveau des zones irritées. Il est généralement nécessaire de renouveler ces applications plusieurs fois par jour et pendant plusieurs jours. En effet, même après la mort des aoûtats, les démangeaisons persistent et ne diminuent que progressivement.
Lutte chimique sur les gazons
Pendant les périodes et dans les endroits à risques, des pulvérisations avec des produits acaricides peuvent être appliquées, en prenant les précautions suivantes :
- ne traiter que les portions de pelouse situées dans les zones ombragées et humides et ne pas s’allonger sur les parties traitées pendant les 10 jours qui suivent le traitement ;
- ne traiter que par temps non pluvieux, après avoir tondu très ras les parties de pelouse infestées ;
- commencer le traitement dès les premiers symptômes ou un peu avant si les dates d’apparitions sont connues ;
- n’utiliser que des acaricides ayant une faible toxicité, une faible rémanence et qui respectent, autant que possible, les autres animaux.
Quoi qu’il en soit, garder à l’esprit que tout traitement chimique est en général est préjudiciable aux autres petites bêtes et, surtout, à d’autres acariens qui sont des prédateurs efficaces dans les jardins. Le mieux est de laisser plus de place aux prédateurs naturels (insectes, acariens, etc.) en laissant un peu vivre le jardin pour qu’ils y trouvent des abris (tas de bois morts, herbes folles, friches, nichoirs à insectes, etc.). Ils permettront aussi d’accueillir d’autres hôtes vertébrés pour les aoûtats.
Une question sur les insectes ? / Office pour les insectes et leur environnement
Chez l'homme, au contact du sol, la larve remonte le long du corps (géotropisme négatif) jusqu'au premier obstacle vestimentaire. Elle creuse dans la peau une cavité en dissolvant les tissus dont elle se nourrit (elle est cytophage et lymphophage). Elle reste enchâssée dans l'histosiphon ainsi formé pendant quelques jours puis se laisse tomber sur le sol où elle se transforme en nymphe.
Atlas de parasitologie médicale / Faculté de pharmacie Nancy Université
Ainsi, les larves d’aoûtats restent quelques jours « dans » la peau de son « hôte » avant de se laisser tomber à terre pour devenir une nymphe puis un adulte.
De plus, il semble difficile de se débarrasser des acariens pour de bon :
Le thrombicula, plus connu sous le nom d’aoûtat, de « rouget » ou de « vendangeron », plante ses crochets dans nos chairs et y déverse un liquide acide destiné à dissoudre les tissus pour les sucer. […]
Peut-on débarrasser son environnement des acariens ? La réponse tend vers la négative. Les allergènes ne sont détruits que s’ils sont exposés durant trente minutes à une température de 100°C. Irréalisable pour un particulier.
Le moyen le plus efficace pour éliminer les acariens reste le nettoyage de la literie en machine à laver. Celui-ci reste toutefois dans bien des cas incomplets. Des études et des expérimentations ont été menées qui démontrent que les draps de lit et les vêtements lavés à 60°C dans l’eau seule, dans l’eau avec lessive, dans l’eau avec eau de Javel, dans l’eau avec eau de Javel et détergent, ne débarrassent dans le meilleur des cas que de 84% des acariens vivants. Autrement dit, un drap abritant, comme c’est courant, 100 000 acariens, en conserve plus ou moins 17 000 après son passage en machine. Plus grave, un transfert d’acariens vivants se produit durant le lavage du linge infesté au linge non infesté.
[…] Aux Etats-Unis, le dégoût des acariens s’est transformé ces dernières années en véritable psychose. Glen Needham, professeur au Centre international de l’acarologie de l’Ohio, véritable Mecque de l’étude des acariens, a créé une brigade d’intervention un peu spéciale : sur simple appel téléphonique, il se déplace au domicile des personnes inquiètes de la présence d’acariens dans leur maison et sur elles-mêmes. L’élimination de ces indésirables est aléatoire et en tout cas partielle. Aussi, lorsqu’il comprend qu’il ne peut lutter contre la phobie de ses patients, il leur conseille la seule solution radicale, emménager à plus de 1500 mètres s’altitude, hauteur à partir de laquelle ces envahisseurs ne survivent pas.
Les envahisseurs invisibles : les ennemis intimes de l’homme / Martin Monestier et Thierry Berrod
Bonne journée
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