Question d'origine :
Bonjour, l'uniforme des officiers de la Marine Nationale comporte des guêtres. Cet accessoire vestimentaire perdure . Quelle est son origine? a quel évènement historique se rattache t il?
Merci pour votre réponse.
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 05/10/2016 à 12h59
Bonjour,
Aujourd’hui les guêtres semblent avoir délaissé les mollets et chevilles de nos marins sur cette « galerie de portraits », cependant leur usage est conservé pour des circonstances particulières et relève de la tenue d’apparat.
Elles figurent dans le Bulletin des arméesles instructions du 27 février 1986 relatives au cérémonial dans la marine.
Si cette pièce de l’uniforme a aujourd’hui une fonction purement décorative, cela n’a pas toujours été le cas. Leshouseaux ou guêtres font partie de l’habillement des paysans depuis des temps immémoriaux, et dans de nombreuses contrées. Fixés sur le sabot ou la chaussure par un système de crochets ou de lacets, ces accessoires de peau ou de toile avaient pour fonction de protéger la jambe des ronces et d’empêcher l’infiltration de l’eau et de la boue.
Vous pouvez vous reporter à la définition et à l’étymologie de ces termes dans le dictionnaire en ligne duCNTRL :
- HOUSEAUX : HIST. DU COST. [Gén. au plur.] Jambières protectrices, généralement de cuir ou de toile, dont le bas s'adapte sur la chaussure. Synon. guêtres. Houseaux d'étoffe; houseaux lacés, boutonnés; mettre, retirer ses houseaux. Dans un coin, à terre, une paire de houseaux encore couverts de boue sèche (Flaub., MmeBovary, t. 1, 1857, p. 35). Bruant (...) est apparu en chemise de soie, sang de bœuf; au dos, un veston de velours; aux jambes, des houseaux de cuir verni (Goncourt, Journal,1892, p. 210).Le capitaine ne sortait pas de sa chambre (...). Il restait là, bretelles lâches, assis contre sa table. Il ne mettait plus ni houseaux, ni souliers (Giono, Gd troupeau,1931, p. 173).
− Loc. Laisser ses houseaux quelque part. Mourir quelque part (cf. Ac.).
Prononc. et Orth. : [uzo] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1694. Vx : houzeau (Boiste 1834), housseau (Besch. 1845). Étymol. et Hist. Ca 1170 huesel « botte, guêtre » (G. de St-Pair, Mont-Saint-Michel, éd. P. Redlich, 516). Dér. de l'a. fr. hose/huese « botte, guêtre » ([fin xies. Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, 1929, no584]; ca 1100 Roland, éd. J. Bédier, 641), lequel vient du germ. hosa, de même sens (cf. la forme latinisée husas dans les Gloses de Reichenau, éd. H.-W. Klein et A. Labhardt, t. 1, 1038 et l'all. Hose « culotte, pantalon »); suff. dimin. -eau*. Fréq. abs. littér. : 21.
- GUETRE : Enveloppe de cuir ou d'étoffe qui recouvre le haut de la chaussure et le bas ou l'ensemble de la jambe. Synon. houseau.Boutonner, chausser, mettre ses guêtres. L'étrier était pris entre ma guêtre et mon soulier (About, Grèce,1854, p. 144) :
... on peut observer, de l'Espagne à l'Iran, l'existence d'une pièce de vêtement, la guêtre de feutre ou de cuir, rendue indispensable par les taillis et broussailles... Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum.,1921, p. 129.
[P. allus. hist. : formule employée par le maréchal Lebœuf à la déclaration de guerre en 1870] Nous sommes archiprêts : il ne manque pas un bouton de guêtre.
− Loc. verb., au fig.
♦ Traîner ses guêtres. Flâner oisivement, errer misérablement. Le gringalet à chevelure ébouriffée m'a l'air d'avoir traîné ses guêtres aux Cours de la Sorbonne (Balzac, Début vie,1842, p. 352).
♦ Vx ou vieilli. (Y) laisser ses guêtres. (Y) mourir. Tirer ses guêtres. S'en aller. (Dict. xixeet xxes.).
REM.
Guêtron, Subst. masc.Guêtre courte. Volpatte avec ses guêtrons, sa couverture sur les épaules... (Barbusse, Feu,1916, p. 253).
Prononc. et Orth. : [gεtʀ ̥]. Att. ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a)1426 guestes plur. (J. de Courci, Le chemin de Vaillance, De l'ymage de Traveil ds Romania t. 27, p. 587); b) 1432 guietres (Le Journal d'un bourgeois de Paris sous Charles VI, éd. A. Tuetey, 282). Prob. de l'a. b. frq. *wrist « cou-de-pied », d'où sans doute « vêtement couvrant cette partie du corps », que l'on peut restituer d'apr. le m. h. all.rist « cou-de-pied », le m. néerl. gewreste « id. », all. Rist « id. ». Le traitement phonét. w- > gu- parle en faveur de cette étymol., bien que le mot guêtre soit attesté relativement tard; on peut penser qu'il est resté confiné pendant assez longtemps dans la langue rurale. Fréq. abs. littér. : 244. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 239, b) 579; xxes. : a) 367, b) 302. Bbg. Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 201, 377; t. 3 1972 [1930], p. 109, 115, 135, 326. - Vising (J.). Deux étymol. fr. Göteborg, 1910.
Vous trouverezen pièce jointe une illustration et une définition de guêtres tirées du Dictionnaire du costume de Maurice Leloir édité une première fois en 1951.
L’article Guêtre de La Grande encyclopédie Tome 19 édition de 1885 page 536 donne quelques indications sur l’origine et l’usage militaire de cet accessoire.
Les guêtres font partie de l’uniforme des membres du Conseil de guerre, comme le précise cetteOrdonnance du Roi, concernant la Marine, du 25 Mars 1765 .
En 1787,l’Encyclopédie Méthodique. Marine, tome 3 détaille l’équipement du soldat et mentionne guêtres blanches et guêtres noires.
Le trousseau des soldats et ouvriers de la marine est notifié pièce par pièce dans ce Journal militaire datant de 1808 .
Elles sont aussi mentionnées dans cetteHistoire des institutions militaires des français, suivie d'un aperçu sur la marine militaire Volume 2 datée de 1834.
Dans les différents documents consultés le port des guêtres n’est pas signalé comme résultant d’un évènement militaire particulier, mais bien comme s’inscrivant dans une tradition vestimentaire rurale et populaire.
Bonne lecture !
Aujourd’hui les guêtres semblent avoir délaissé les mollets et chevilles de nos marins sur cette « galerie de portraits », cependant leur usage est conservé pour des circonstances particulières et relève de la tenue d’apparat.
Elles figurent dans le Bulletin des armées
Si cette pièce de l’uniforme a aujourd’hui une fonction purement décorative, cela n’a pas toujours été le cas. Les
Vous pouvez vous reporter à la définition et à l’étymologie de ces termes dans le dictionnaire en ligne du
- HOUSEAUX : HIST. DU COST. [Gén. au plur.] Jambières protectrices, généralement de cuir ou de toile, dont le bas s'adapte sur la chaussure. Synon. guêtres. Houseaux d'étoffe; houseaux lacés, boutonnés; mettre, retirer ses houseaux. Dans un coin, à terre, une paire de houseaux encore couverts de boue sèche (Flaub., MmeBovary, t. 1, 1857, p. 35). Bruant (...) est apparu en chemise de soie, sang de bœuf; au dos, un veston de velours; aux jambes, des houseaux de cuir verni (Goncourt, Journal,1892, p. 210).Le capitaine ne sortait pas de sa chambre (...). Il restait là, bretelles lâches, assis contre sa table. Il ne mettait plus ni houseaux, ni souliers (Giono, Gd troupeau,1931, p. 173).
− Loc. Laisser ses houseaux quelque part. Mourir quelque part (cf. Ac.).
Prononc. et Orth. : [uzo] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1694. Vx : houzeau (Boiste 1834), housseau (Besch. 1845). Étymol. et Hist. Ca 1170 huesel « botte, guêtre » (G. de St-Pair, Mont-Saint-Michel, éd. P. Redlich, 516). Dér. de l'a. fr. hose/huese « botte, guêtre » ([fin xies. Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, 1929, no584]; ca 1100 Roland, éd. J. Bédier, 641), lequel vient du germ. hosa, de même sens (cf. la forme latinisée husas dans les Gloses de Reichenau, éd. H.-W. Klein et A. Labhardt, t. 1, 1038 et l'all. Hose « culotte, pantalon »); suff. dimin. -eau*. Fréq. abs. littér. : 21.
- GUETRE : Enveloppe de cuir ou d'étoffe qui recouvre le haut de la chaussure et le bas ou l'ensemble de la jambe. Synon. houseau.Boutonner, chausser, mettre ses guêtres. L'étrier était pris entre ma guêtre et mon soulier (About, Grèce,1854, p. 144) :
... on peut observer, de l'Espagne à l'Iran, l'existence d'une pièce de vêtement, la guêtre de feutre ou de cuir, rendue indispensable par les taillis et broussailles... Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum.,1921, p. 129.
[P. allus. hist. : formule employée par le maréchal Lebœuf à la déclaration de guerre en 1870] Nous sommes archiprêts : il ne manque pas un bouton de guêtre.
− Loc. verb., au fig.
♦ Traîner ses guêtres. Flâner oisivement, errer misérablement. Le gringalet à chevelure ébouriffée m'a l'air d'avoir traîné ses guêtres aux Cours de la Sorbonne (Balzac, Début vie,1842, p. 352).
♦ Vx ou vieilli. (Y) laisser ses guêtres. (Y) mourir. Tirer ses guêtres. S'en aller. (Dict. xixeet xxes.).
REM.
Guêtron, Subst. masc.Guêtre courte. Volpatte avec ses guêtrons, sa couverture sur les épaules... (Barbusse, Feu,1916, p. 253).
Prononc. et Orth. : [gεtʀ ̥]. Att. ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a)1426 guestes plur. (J. de Courci, Le chemin de Vaillance, De l'ymage de Traveil ds Romania t. 27, p. 587); b) 1432 guietres (Le Journal d'un bourgeois de Paris sous Charles VI, éd. A. Tuetey, 282). Prob. de l'a. b. frq. *wrist « cou-de-pied », d'où sans doute « vêtement couvrant cette partie du corps », que l'on peut restituer d'apr. le m. h. all.rist « cou-de-pied », le m. néerl. gewreste « id. », all. Rist « id. ». Le traitement phonét. w- > gu- parle en faveur de cette étymol., bien que le mot guêtre soit attesté relativement tard; on peut penser qu'il est resté confiné pendant assez longtemps dans la langue rurale. Fréq. abs. littér. : 244. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 239, b) 579; xxes. : a) 367, b) 302. Bbg. Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 201, 377; t. 3 1972 [1930], p. 109, 115, 135, 326. - Vising (J.). Deux étymol. fr. Göteborg, 1910.
Vous trouverez
L’article Guêtre de
Les guêtres font partie de l’uniforme des membres du Conseil de guerre, comme le précise cette
En 1787,
Le trousseau des soldats et ouvriers de la marine est notifié pièce par pièce dans ce
Elles sont aussi mentionnées dans cette
Dans les différents documents consultés le port des guêtres n’est pas signalé comme résultant d’un évènement militaire particulier, mais bien comme s’inscrivant dans une tradition vestimentaire rurale et populaire.
Bonne lecture !
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