Question d'origine :
Bonjour cher GDS,
Sur les bouteilles de vin apparaît souvent la mention "Contient des sulfites"
Que sont exactement les sulfites ?
Bien cordialement
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 10/11/2016 à 09h27
Bonjour
Les sulfites sont les « sels inorganiques de l’acide sulfureux H2SO3 » (Sources : Sulfites / Cismef et Sulfite / Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales). Il s’agit donc de soufre, qui, dans le cadre du vin, est utilisé comme conservateur :
« Les sulfites, alias CO2, anhydride sulfureux, conservateur E220 etc., servent à conserver le vin comme antioxydant, à l’aseptiser comme antiseptique, à le stabiliser et à stopper sa fermentation.
Les vins en contiennent naturellement et les viticulteurs en rajoutent (ou pas) des doses à discrétion mais jusqu’à une certaine limite imposée par le règlement européen (n°606/2009 du 10 juillet 2009) ou le cahier de charge de la vinification bio voire des vins dits naturels. Vous lirez que les vins blancs et rosés sont ceux qui en contiennent le plus et donc sont les plus sujets à maux de tête ou allergies.
Ces doses ajoutées varient selon la couleur du vin, et sont sensées ne pas dépasser (ce n’est pas indiqué sur l’étiquette – lire ci-après) :
- 160 mg/litre pour les vins rouges soit 32 mg pour un verre (100 à 120 pour les vins bios autres que Demeter et Nature et Progrès qui eux sont plafonnés à 70 mg/litre et les vins dits « naturels », limités à 30 mg/litre),
- 210 mg/litre pour les vins blancs et rosés soit 42 mg pour un verre (150 à 170 mg pour les vins bios autres que Demeter et Nature et progrès dont la limite est 90 mg/litre et les blancs « naturels » plafonnés à 40 mg/litre),
- 210 mg/litre pour les vins mousseux, champagnes compris (100 à 120 mg pour les vins bios autres que Demeter et Nature et progrès dont la limite est 60 mg/litre, vins « naturels » de 30 à 40 mg/litre).
Pour la bière c’est maximum 20 mg/litre sauf pour les bières non filtrées qui subissent une seconde fermentation dans les fûts pour lesquelles le maximum autorisé est 50 mg/litre. »
Les sulfites dans le vin et la bière / Daniel Roucous (in L’Humanité)
« En effet, le soufre, car c'est de lui qu'il s'agit, est utilisé dans le vin depuis plus d'un millénaire. Les celtes ont été les premiers à l'employer quand le vin a commencé à être mis en tonneau.
Mais pourquoi ajoute-t-on du soufre dans le vin ?
L'ennemi naturel du vin est l'oxygène. Le vin, à son contact, s'altère car certaines bactéries, avides d'oxygène, vont le transformer en vinaigre. Chacun peut faire l'expérience : laisser un peu de vin, pendant une semaine ou deux, dans un récipient largement ouvert pour qu'il soit bien au contact avec l'air et observer l'évolution. Si c'est un vin blanc, sa couleur va devenir orangée, si c'est un vin rouge, elle va devenir brune. Les deux vont se troubler et leur goût va devenir désagréable. Pour empêcher le vin d'évoluer de cette manière il faut donc le protéger de l'oxygène et y ajouter du soufre (on n'a pas, pour l'instant, trouvé d'autre moyen aussi efficace), mais en faible quantité (une dose située entre 10 et 30 milligrammes/litre selon le type de vin est suffisante).
Le soufre est un produit naturel. Par ailleurs, c'est un oligoélément utile au bon fonctionnement de notre organisme. Nos besoins sont généralement couverts par certaines substances de notre alimentation comme les acides aminés soufrés qui se trouvent dans les protéines des viandes, des poissons , des fruits de mer et du jaune d’œuf. On trouve du soufre non protéique dans les alliacés (ail, oignon, échalote, ciboulette et poireau), dans les crucifères (famille des choux) et dans les fruits oléagineux (noix, amande, noisette). Le soufre se trouve également sous forme de sulfates dans certaines eaux minérales. Consommé dans le vin, le soufre n'est donc pas dangereux pour la santé (certaines personnes peuvent néanmoins présenter des réactions allergiques ou une intolérance aux sulfites). »
Doit-on se méfier de la mention « Contient des sulfites » ? / Charles Lichtlé (in Le Tire Bouchon)
Toutefois, ces ajouts de sulfites ne sont pas sans danger et peuvent provoquer une réaction d’intolérance :
« Les sulfites sont des conservateurs à base de soufre que l’on retrouve un peu partout dans notre alimentation. Pour la plupart des personnes, il n'y a aucun risque à consommer des sulfites. Mais chez les intolérants, leur ingestion provoque des symptômes pénibles (éternuements, nez qui coule, grosse fatigue, irritabilité…) qui impactent parfois fortement la vie quotidienne. Pour confirmer le diagnostic d'intolérance aux sulfites, les patients effectuent plusieurs tests en milieu hospitalier.
Problème, les sulfites sont présents un peu partout : dans le vin, surtout les vins blancs et le champagne, mais aussi dans de nombreux autres produits comme les abricots secs ou la moutarde, deux produits très chargés en sulfites. Sur les emballages, on peut les repérer : ce sont les substances allant du E220 au E228. Pour savoir s'ils sont intolérants aux sulfites, les patients doivent les avaler presque purs. Ils sont simplement mélangés avec du jus de citron pour favoriser leur assimilation. Du citron frais car en bouteille, il contient déjà bien souvent des sulfites. […]
Nez qui coule, éternuements, mais aussi parfois migraine, urticaire, conjonctivite ou asthme… Les symptômes de l'intolérance aux sulfites peuvent faire penser à une allergie. La grande différence, c'est que dans le cas de l'intolérance, la substance ne provoque pas de réaction du système immunitaire. "Les sulfites, chez les intolérants, modifient la chimie de certaines cytokines, de certaines enzymes. Ca modifie le fonctionnement des enzymes et cela crée des réactions allergiques, des réactions pseudo-allergiques plus précisément parce qu'il n'y a justement pas d'intervention du système immunitaire", explique le Dr Vial-Dupuy. »
Alimentation : et si vous étiez intolerants aux sulfites ? / Allodocteurs
« Dans un rapport récent, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) indique que 3% des adultes dépassent la dose journalière admissible de sulfites, et ce « principalement en raison de la consommation de vin », lequel représente environ 70% de nos apports en sulfites à lui seul. La dose journalière admissible établie par l’OMS étant de 0,7 mg par kg de poids par jour : soit environ 50 mg par jour pour un individu de 70 kg. […]
Les sulfites, un « risque toxicologique »
Avec ou sans surdosage, le dioxyde de soufre peut déclencher des manifestations d’intolérance (maux de tête, nez qui coule, démangeaisons…). Le professeur Jean-François Nicolas, allergologue au CHU de Lyon, précise dans Santé Magazine :
« Ce n’est pas une vraie allergie, mais une réaction d’hypersensibilité. Elle peut être grave chez certains asthmatiques. » […]
Vers des vins plus naturels
Pour profiter des bienfaits du vin (effets vasodilatateurs et antioxydants, attribués au resvératrol) tout en s’épargnant ses éventuels méfaits (liés aux sulfites, mais aussi aux métaux lourds et autres résidus de pesticides), certains consommateurs ont fait le choix se tourner vers des vins plus naturels.
Des vins non seulement issus de raisins bio, mais également vinifés sans recourir aux nombreux additifs chimiques que la réglementation – y compris celle des vins bio – autorise. Et comprenant, notamment, une quantité très faible, voire nulle, de sulfites ajoutés. »
A cause du vin, un million de Français en surdose de sulfites / Antonin Iommi-Amunategui (in Rue89)
Bonne journée
Les sulfites sont les « sels inorganiques de l’acide sulfureux H2SO3 » (Sources : Sulfites / Cismef et Sulfite / Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales). Il s’agit donc de soufre, qui, dans le cadre du vin, est utilisé comme conservateur :
« Les sulfites, alias CO2, anhydride sulfureux, conservateur E220 etc., servent à conserver le vin comme antioxydant, à l’aseptiser comme antiseptique, à le stabiliser et à stopper sa fermentation.
Les vins en contiennent naturellement et les viticulteurs en rajoutent (ou pas) des doses à discrétion mais jusqu’à une certaine limite imposée par le règlement européen (n°606/2009 du 10 juillet 2009) ou le cahier de charge de la vinification bio voire des vins dits naturels. Vous lirez que les vins blancs et rosés sont ceux qui en contiennent le plus et donc sont les plus sujets à maux de tête ou allergies.
Ces doses ajoutées varient selon la couleur du vin, et sont sensées ne pas dépasser (ce n’est pas indiqué sur l’étiquette – lire ci-après) :
- 160 mg/litre pour les vins rouges soit 32 mg pour un verre (100 à 120 pour les vins bios autres que Demeter et Nature et Progrès qui eux sont plafonnés à 70 mg/litre et les vins dits « naturels », limités à 30 mg/litre),
- 210 mg/litre pour les vins blancs et rosés soit 42 mg pour un verre (150 à 170 mg pour les vins bios autres que Demeter et Nature et progrès dont la limite est 90 mg/litre et les blancs « naturels » plafonnés à 40 mg/litre),
- 210 mg/litre pour les vins mousseux, champagnes compris (100 à 120 mg pour les vins bios autres que Demeter et Nature et progrès dont la limite est 60 mg/litre, vins « naturels » de 30 à 40 mg/litre).
Pour la bière c’est maximum 20 mg/litre sauf pour les bières non filtrées qui subissent une seconde fermentation dans les fûts pour lesquelles le maximum autorisé est 50 mg/litre. »
Les sulfites dans le vin et la bière / Daniel Roucous (in L’Humanité)
« En effet, le soufre, car c'est de lui qu'il s'agit, est utilisé dans le vin depuis plus d'un millénaire. Les celtes ont été les premiers à l'employer quand le vin a commencé à être mis en tonneau.
L'ennemi naturel du vin est l'oxygène. Le vin, à son contact, s'altère car certaines bactéries, avides d'oxygène, vont le transformer en vinaigre. Chacun peut faire l'expérience : laisser un peu de vin, pendant une semaine ou deux, dans un récipient largement ouvert pour qu'il soit bien au contact avec l'air et observer l'évolution. Si c'est un vin blanc, sa couleur va devenir orangée, si c'est un vin rouge, elle va devenir brune. Les deux vont se troubler et leur goût va devenir désagréable. Pour empêcher le vin d'évoluer de cette manière il faut donc le protéger de l'oxygène et y ajouter du soufre (on n'a pas, pour l'instant, trouvé d'autre moyen aussi efficace), mais en faible quantité (une dose située entre 10 et 30 milligrammes/litre selon le type de vin est suffisante).
Le soufre est un produit naturel. Par ailleurs, c'est un oligoélément utile au bon fonctionnement de notre organisme. Nos besoins sont généralement couverts par certaines substances de notre alimentation comme les acides aminés soufrés qui se trouvent dans les protéines des viandes, des poissons , des fruits de mer et du jaune d’œuf. On trouve du soufre non protéique dans les alliacés (ail, oignon, échalote, ciboulette et poireau), dans les crucifères (famille des choux) et dans les fruits oléagineux (noix, amande, noisette). Le soufre se trouve également sous forme de sulfates dans certaines eaux minérales. Consommé dans le vin, le soufre n'est donc pas dangereux pour la santé (certaines personnes peuvent néanmoins présenter des réactions allergiques ou une intolérance aux sulfites). »
Doit-on se méfier de la mention « Contient des sulfites » ? / Charles Lichtlé (in Le Tire Bouchon)
Toutefois, ces ajouts de sulfites ne sont pas sans danger et peuvent provoquer une réaction d’intolérance :
« Les sulfites sont des conservateurs à base de soufre que l’on retrouve un peu partout dans notre alimentation. Pour la plupart des personnes, il n'y a aucun risque à consommer des sulfites. Mais chez les intolérants, leur ingestion provoque des symptômes pénibles (éternuements, nez qui coule, grosse fatigue, irritabilité…) qui impactent parfois fortement la vie quotidienne. Pour confirmer le diagnostic d'intolérance aux sulfites, les patients effectuent plusieurs tests en milieu hospitalier.
Problème, les sulfites sont présents un peu partout : dans le vin, surtout les vins blancs et le champagne, mais aussi dans de nombreux autres produits comme les abricots secs ou la moutarde, deux produits très chargés en sulfites. Sur les emballages, on peut les repérer : ce sont les substances allant du E220 au E228. Pour savoir s'ils sont intolérants aux sulfites, les patients doivent les avaler presque purs. Ils sont simplement mélangés avec du jus de citron pour favoriser leur assimilation. Du citron frais car en bouteille, il contient déjà bien souvent des sulfites. […]
Nez qui coule, éternuements, mais aussi parfois migraine, urticaire, conjonctivite ou asthme… Les symptômes de l'intolérance aux sulfites peuvent faire penser à une allergie. La grande différence, c'est que dans le cas de l'intolérance, la substance ne provoque pas de réaction du système immunitaire. "Les sulfites, chez les intolérants, modifient la chimie de certaines cytokines, de certaines enzymes. Ca modifie le fonctionnement des enzymes et cela crée des réactions allergiques, des réactions pseudo-allergiques plus précisément parce qu'il n'y a justement pas d'intervention du système immunitaire", explique le Dr Vial-Dupuy. »
Alimentation : et si vous étiez intolerants aux sulfites ? / Allodocteurs
« Dans un rapport récent, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) indique que 3% des adultes dépassent la dose journalière admissible de sulfites, et ce « principalement en raison de la consommation de vin », lequel représente environ 70% de nos apports en sulfites à lui seul. La dose journalière admissible établie par l’OMS étant de 0,7 mg par kg de poids par jour : soit environ 50 mg par jour pour un individu de 70 kg. […]
Avec ou sans surdosage, le dioxyde de soufre peut déclencher des manifestations d’intolérance (maux de tête, nez qui coule, démangeaisons…). Le professeur Jean-François Nicolas, allergologue au CHU de Lyon, précise dans Santé Magazine :
« Ce n’est pas une vraie allergie, mais une réaction d’hypersensibilité. Elle peut être grave chez certains asthmatiques. » […]
Pour profiter des bienfaits du vin (effets vasodilatateurs et antioxydants, attribués au resvératrol) tout en s’épargnant ses éventuels méfaits (liés aux sulfites, mais aussi aux métaux lourds et autres résidus de pesticides), certains consommateurs ont fait le choix se tourner vers des vins plus naturels.
Des vins non seulement issus de raisins bio, mais également vinifés sans recourir aux nombreux additifs chimiques que la réglementation – y compris celle des vins bio – autorise. Et comprenant, notamment, une quantité très faible, voire nulle, de sulfites ajoutés. »
A cause du vin, un million de Français en surdose de sulfites / Antonin Iommi-Amunategui (in Rue89)
Bonne journée
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