Question d'origine :
Bonjour GDS.
Pourriez-vous m'indiquer à quelle date(s) précises l'église Saint-Benoît-détourné, située rue Saint-jacques à Paris près de la Sorbonne fut "retournée" par François Ier. Par ailleurs une question subsiste : comment peut-on se tromper d'orientation lors d'une telle construction ?
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 20/07/2017 à 14h47
Bonjour,
De nombreux sites comme histoire-de-paris ou d’ouvrages anciens tels Histoire de Paris depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, les Annales de l'Académie Royale d'Archéologie de Belgique , Tableau historique et pittoresque de Paris, depuis les Gaulois jusqu'a nos jours ou Dictionnaire historique de la ville de Paris et de ses environs n’apportent que des informations générales à savoir que l’église a été « retournée » sous François 1er sans fournir de date précise.
Nous désespérions de pouvoir vous apporter une réponse jusqu’à la lecture des études suivantes :
« Tout a été dit sur les trois qualificatifs donnés successivement à l’église Saint Benoît : « le bestourné, ou mal tourné » d’abord parce que le maître autel était autrefois placé vers l’occident, contrairement aux règles de l’orientation chrétienne
Cette disposition subsista jusqu’à l’an 1517, époque où l’on profita de la reconstruction de la nef et du portail, pour reporter l’autel à l’orient . Saint benoît fut dit alors « le bien tourné » et « le bistourné », ou tourné deux fois.
A la reconstruction partielle de 1517 s’en ajouta une seconde en 1679 : l’architecte Beausir rebâtit alors le chœur, ainsi que le clocher».
Source : topographie historique du vieux Paris
Dans le Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, Félix Lazare reprend cette information :
« Au XIVe siècle, cette inconvenance disparut. On transporta du côté de l’Orient l’autel placé à l’occident de l’église ; ce changement lui fit donner le nom de bien tournée. Ecclesai Sancti Benedicti bene versi.On résolut de rétablir cette église vers 1517 … »
De même que Histoire physique, civile et morale de Paris ou le Guide du Paris médiéval par Laure Beaumont-Maillet – (1997)
Concernant son orientation nous reprenions dans notre réponse église les explications fournies par Jean Paul le Monde sur la mauvaise orientation des églises :
« La question posée concerne donc, en fait, les églises construites entre le IVe et le XIIIe siècle. Certaines d’entre elles ont, il est vrai, une abside dirigée vers l’Ouest. Leur construction échapperait donc au mode de fondation proposé. Il est important d’étudier chacun de ces cas pour savoir si, réellement, le principe est pris en défaut ou si des circonstances particulières expliquent le phénomène.
Les églises carolingiennes, tout d’abord. Elles furent conçues avec deux absides : une abside secondaire faisant face à l’abside orientale principale. La symbolique de fondation semble dans leur cas parfaitement respectée mais, pour quelques unes et pour un motif qui reste encore à comprendre, le rôle religieux principal fut accordé à l’abside occidentale provoquant, de fait, une inversion de la direction de l’axe. Il est est ainsi de l’église Sainte-Marie d’Arles-sur-Tech.
Hormis ce cas particulier, en règle générale, les églises orientées vers l’Ouest sont des églises “retournées“. Elles ne sont donc plus réellement romanes…
L’église de l’ancien prieuré de Chissey (beaux chapiteaux), près de Chapaize en Saône-et-Loire, en est un bon exemple. Lorsqu’il s’est agi d’agrandir l’édifice, au XVe ou XVIe siècle, la petite église clunisienne a été profondément modifiée. D’origine, elle était normalement orientée mais l’abside venait quasiment buter contre un mur rocheux de plusieurs mètres. À l’Ouest, l’espace était plus dégagé. Pour agrandir l’église, les constructeurs n’eurent aucun scrupule, ils préférèrent renverser la direction de l’axe de l’édifice plutôt que de chercher à creuser la roche. Les symboles n’avaient plus cours...»
De nombreux sites comme histoire-de-paris ou d’ouvrages anciens tels Histoire de Paris depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, les Annales de l'Académie Royale d'Archéologie de Belgique , Tableau historique et pittoresque de Paris, depuis les Gaulois jusqu'a nos jours ou Dictionnaire historique de la ville de Paris et de ses environs n’apportent que des informations générales à savoir que l’église a été « retournée » sous François 1er sans fournir de date précise.
Nous désespérions de pouvoir vous apporter une réponse jusqu’à la lecture des études suivantes :
« Tout a été dit sur les trois qualificatifs donnés successivement à l’église Saint Benoît : « le bestourné, ou mal tourné » d’abord parce que le maître autel était autrefois placé vers l’occident, contrairement aux règles de l’orientation chrétienne
A la reconstruction partielle de 1517 s’en ajouta une seconde en 1679 : l’architecte Beausir rebâtit alors le chœur, ainsi que le clocher».
Source : topographie historique du vieux Paris
Dans le Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, Félix Lazare reprend cette information :
« Au XIVe siècle, cette inconvenance disparut. On transporta du côté de l’Orient l’autel placé à l’occident de l’église ; ce changement lui fit donner le nom de bien tournée. Ecclesai Sancti Benedicti bene versi.
De même que Histoire physique, civile et morale de Paris ou le Guide du Paris médiéval par Laure Beaumont-Maillet – (1997)
Concernant son orientation nous reprenions dans notre réponse église les explications fournies par Jean Paul le Monde sur la mauvaise orientation des églises :
« La question posée concerne donc, en fait, les églises construites entre le IVe et le XIIIe siècle. Certaines d’entre elles ont, il est vrai, une abside dirigée vers l’Ouest. Leur construction échapperait donc au mode de fondation proposé. Il est important d’étudier chacun de ces cas pour savoir si, réellement, le principe est pris en défaut ou si des circonstances particulières expliquent le phénomène.
Les églises carolingiennes, tout d’abord. Elles furent conçues avec deux absides : une abside secondaire faisant face à l’abside orientale principale. La symbolique de fondation semble dans leur cas parfaitement respectée mais, pour quelques unes et pour un motif qui reste encore à comprendre, le rôle religieux principal fut accordé à l’abside occidentale provoquant, de fait, une inversion de la direction de l’axe. Il est est ainsi de l’église Sainte-Marie d’Arles-sur-Tech.
Hormis ce cas particulier, en règle générale, les églises orientées vers l’Ouest sont des églises “retournées“. Elles ne sont donc plus réellement romanes…
L’église de l’ancien prieuré de Chissey (beaux chapiteaux), près de Chapaize en Saône-et-Loire, en est un bon exemple. Lorsqu’il s’est agi d’agrandir l’édifice, au XVe ou XVIe siècle, la petite église clunisienne a été profondément modifiée. D’origine, elle était normalement orientée mais l’abside venait quasiment buter contre un mur rocheux de plusieurs mètres. À l’Ouest, l’espace était plus dégagé. Pour agrandir l’église, les constructeurs n’eurent aucun scrupule, ils préférèrent renverser la direction de l’axe de l’édifice plutôt que de chercher à creuser la roche. Les symboles n’avaient plus cours...»
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