Réponse du département Langues et LittératuresBonjour,
Le mot malaisant est effectivement un terme remis au goût du jour, mais on lui reproche d’être un adjectif formé à partir du participe présent d’un verbe qui n’existe pas :
malaiser.
Pour répondre à votre interrogation, le terme malaisant peut effectivement être considéré comme un mot de la langue française. Ce mot était utilisé au XVIe siècle. Vous en trouverez une définition dans le
Dictionnaire Larousse du moyen-français à la rubrique du mot malaise : n. f. (XVIe s.)
1. Etat de ce qui incommode, difficile :
la malaisance du lieu (Aymot).
2. Inapproprié.
Dans le dictionnaire
Les disparus du Littré de Héloïse Neefs et préfacé par Alain Rey, le mot malaisance dispose d’une entrée : (ma-lê-zan’s’) ;
s. f. Terme vieilli. Défaut d’aisance. –HIST. XVIe s. A cause de la malaisance du lieu, on ne pouvoit ni fouir ne chasser gueres loing, tant la place estoit contraincte, AYMOT,
Rom. 27. –ETYM.
Mal, et aisanceDans le TLFi (Trésor de la Langue Française Informatisée) à l'entrée
Malaise il y a une remarque à propos du mot Malaisance :
"
REM. Malaisance, subst. fém.,vx ou littér.
a) Manque d'aisance matérielle.
Tant de peuples (...) rongés d'impôts, en lutte avec le budget de chaque jour, roulés de révolutions en révolutions, qui augmentent tous les impôts, même celui du sang (...) empoisonnent toutes les plaies de la malaisance, du mécontentement et de l'envie (Goncourt,Journal, 1867, p. 332).b)
Malaisance à + inf. Difficulté (à faire quelque chose).
La malaisance à passer d'ouvrage en ouvrage, puisque l'ouvrage fini nous habite encore et ne laisse au travail de l'autre qu'une place très embrouillée (Cocteau,Diff. d'être, 1947, p. 141)."
Par ailleurs il semblerait que le terme malaisant aurait été remis au goût du jour par les Québécois. Je vous invite à consulter l’article très complet de Ludmila Bovet,
« Malaisant » : intrus ou revenant ? sur le sujet.
Pour aller plus loinDictionnaire de la langue française du seizième siècle / Edmond Huguet