Question d'origine :
Bonjour
quel et la période ou les juifs d Israël ont étaient déporté et vers quel autre pays ?
et quel habitant sont resté en israel de l époque ?
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 30/05/2018 à 16h40
Bonjour,
Vous ne précisez pas l’époque à laquelle vous faites référence quand vous écrivez « en israël de l’époque ».
Si par « Juifs d’Israël » vous entendez Juifs israéliens, c’est-à-dire citoyens de l’Etat d’Israël créé en 1948, il est clair qu’ils n’ont été victimes d’aucune déportation.
Concernant les peuples de l’ « Israël antique » qui nous sont connus principalement par le texte biblique, mais aussi par l’épigraphie et les fouilles archéologiques récentes, vous pourrez lire avec profit cette page deWikipedia : Israël est en effet « un Royaume qui s'est développé dans la moitié nord de la Palestine entre le Xe siècle et le VIIIe siècle, autour de sa capitale Samarie, avant d'être vaincu et conquis par l'Assyrie ».
Sous les empires assyriens et babyloniens de nombreuses déportations eurent lieu. »
L’articleDiaspora de l’Encyclopaedia universalis, consultable en ligne, depuis chez eux pour nos abonnés et pour tous dans les locaux de la bibliothèque, vous apportera les connaissances nécessaires aux différents débats concernant les populations qui se sont succédé en Palestine :
« Avant l'ère chrétienne, le peuple juif avait connu deux déportations : celle de 722 marquait la fin du royaume d'Israël ; celle de 586 a eu pour conséquence la destruction du premier Temple de Jérusalem. Toutes deux n'ont pas manqué d'enraciner dans la mentalité populaire l'esprit messianique du grand retour, favorisant en quelque sorte le sentiment que l'exil est l'épreuve par laquelle il faut passer pour toucher un jour à la Terre promise.
Après la conquête d'Alexandre le Grand, la Judée fait désormais partie du monde hellénistique. Les Juifs commencent à se répandre dans les régions soumises aux Ptolémées et aux Séleucides, dont ils sont les sujets. Aux communautés établies depuis longtemps en Égypte et en Babylonie s'ajoutent alors celles de Syrie, d'Asie Mineure, des îles grecques.
Au IIe siècle avant l'ère chrétienne, les Hasmonéens nouent des relations diplomatiques avec Rome et y fondent des communautés juives, dont le nombre ira grandissant dans l'Empire, qu'elles soient fixes ou sporadiques. Aussi Strabon peut-il écrire, vers le Ier siècle : « On ne trouverait pas facilement un endroit sur la terre habitée qui n'ait donné asile à ce peuple, et dont il ne soit maître. » Et, dans une lettre à Caligula, Agrippa II déclare : « Jérusalem est la métropole non seulement du pays de Judée mais de beaucoup d'autres, en raison des colonies qu'elle a envoyées, selon les occasions, dans les pays voisins, en Égypte, en Phénicie, en beaucoup de parties de l'Asie, jusqu'en Bithynie [...], également en Europe, en Thessalie, en Béotie, en Macédoine. »
Josy Eisenberg, auteur d'Une histoire du peuple juif, voit un rapport évident entre cette première diaspora et la scène rapportée dans les Actes des Apôtres, où les disciples du Christ parlent, comme par miracle, les langues qui leur permettent de se faire entendre des « Parthes, Mèdes, Élamites, habitants de Mésopotamie, de Judée, de Cappadoce, d'Égypte, juifs et prosélytes, Crétois, Arabes... » réunis à Jérusalem pour la Pentecôte. Il s'agit de pèlerins juifs venus des pays où ils se sont implantés. Constituant en effet de 7 à 10 p. 100 de la population de l'Empire, soit quelque 6 millions, la diaspora est numériquement plus importante que les habitants de la Judée. »
Parmi les causes d'une aussi étonnante dispersion, il faut compter les guerres. Les premières avaient transplanté en Égypte et en Asie Mineure des groupes de colons ; le conflit de 66-73 jeta sur les marchés d'esclaves des milliers de juifs qui, par rachat ou émancipation, formeront de nouvelles communautés. La forte natalité (ne pas avoir d'enfants, c'est diminuer l'image de Dieu) et les difficultés économiques favorisèrent à leur tour une émigration où se mêlait aussi un souci de prosélytisme, encouragé par l'attrait que le monothéisme exerçait sur les masses et sur l'aristocratie. »
Vous trouverez une très bonne présentation de l’histoire de la Palestine et de ses populations de nouveau sur le site del’Encyclopaedia Universalis .
Pour l’historienShlomo Sand cependant, les notions d’exil, de déportation et de diaspora consécutives à la destruction du second Temple de Jérusalem ne seraient qu’une construction mythique nécessaire à l’édification d’une identité juive en diaspora, l’essentiel de ces communautés « dispersées » provenant en réalité du prosélytisme et des conversions, tandis que les descendants des habitants de la Judée Antique ne seraient autres que les Palestiniens d’aujourd’hui, certains convertis au christianisme au IVe siècle, les autres islamisés plus tard.
Lire cet article de présentation de sa thèse dansle Monde diplomatique d’août 2008 .
Ainsi s’expliquerait en partie que la population juive en Palestine atteignait tout juste les 5 % à la fin de l’Empire ottoman (1517 à 1917) et à peine 10% sous le mandat britannique (jusqu’en 1948).
Bonne lecture !
Vous ne précisez pas l’époque à laquelle vous faites référence quand vous écrivez « en israël de l’époque ».
Si par « Juifs d’Israël » vous entendez Juifs israéliens, c’est-à-dire citoyens de l’Etat d’Israël créé en 1948, il est clair qu’ils n’ont été victimes d’aucune déportation.
Concernant les peuples de l’ « Israël antique » qui nous sont connus principalement par le texte biblique, mais aussi par l’épigraphie et les fouilles archéologiques récentes, vous pourrez lire avec profit cette page de
Sous les empires assyriens et babyloniens de nombreuses déportations eurent lieu. »
L’article
« Avant l'ère chrétienne, le peuple juif avait connu deux déportations : celle de 722 marquait la fin du royaume d'Israël ; celle de 586 a eu pour conséquence la destruction du premier Temple de Jérusalem. Toutes deux n'ont pas manqué d'enraciner dans la mentalité populaire l'esprit messianique du grand retour, favorisant en quelque sorte le sentiment que l'exil est l'épreuve par laquelle il faut passer pour toucher un jour à la Terre promise.
Après la conquête d'Alexandre le Grand, la Judée fait désormais partie du monde hellénistique. Les Juifs commencent à se répandre dans les régions soumises aux Ptolémées et aux Séleucides, dont ils sont les sujets. Aux communautés établies depuis longtemps en Égypte et en Babylonie s'ajoutent alors celles de Syrie, d'Asie Mineure, des îles grecques.
Au IIe siècle avant l'ère chrétienne, les Hasmonéens nouent des relations diplomatiques avec Rome et y fondent des communautés juives, dont le nombre ira grandissant dans l'Empire, qu'elles soient fixes ou sporadiques. Aussi Strabon peut-il écrire, vers le Ier siècle : « On ne trouverait pas facilement un endroit sur la terre habitée qui n'ait donné asile à ce peuple, et dont il ne soit maître. » Et, dans une lettre à Caligula, Agrippa II déclare : « Jérusalem est la métropole non seulement du pays de Judée mais de beaucoup d'autres, en raison des colonies qu'elle a envoyées, selon les occasions, dans les pays voisins, en Égypte, en Phénicie, en beaucoup de parties de l'Asie, jusqu'en Bithynie [...], également en Europe, en Thessalie, en Béotie, en Macédoine. »
Josy Eisenberg, auteur d'Une histoire du peuple juif, voit un rapport évident entre cette première diaspora et la scène rapportée dans les Actes des Apôtres, où les disciples du Christ parlent, comme par miracle, les langues qui leur permettent de se faire entendre des « Parthes, Mèdes, Élamites, habitants de Mésopotamie, de Judée, de Cappadoce, d'Égypte, juifs et prosélytes, Crétois, Arabes... » réunis à Jérusalem pour la Pentecôte. Il s'agit de pèlerins juifs venus des pays où ils se sont implantés. Constituant en effet de 7 à 10 p. 100 de la population de l'Empire, soit quelque 6 millions, la diaspora est numériquement plus importante que les habitants de la Judée. »
Parmi les causes d'une aussi étonnante dispersion, il faut compter les guerres. Les premières avaient transplanté en Égypte et en Asie Mineure des groupes de colons ; le conflit de 66-73 jeta sur les marchés d'esclaves des milliers de juifs qui, par rachat ou émancipation, formeront de nouvelles communautés. La forte natalité (ne pas avoir d'enfants, c'est diminuer l'image de Dieu) et les difficultés économiques favorisèrent à leur tour une émigration où se mêlait aussi un souci de prosélytisme, encouragé par l'attrait que le monothéisme exerçait sur les masses et sur l'aristocratie. »
Vous trouverez une très bonne présentation de l’histoire de la Palestine et de ses populations de nouveau sur le site de
Pour l’historien
Lire cet article de présentation de sa thèse dans
Ainsi s’expliquerait en partie que la population juive en Palestine atteignait tout juste les 5 % à la fin de l’Empire ottoman (1517 à 1917) et à peine 10% sous le mandat britannique (jusqu’en 1948).
Bonne lecture !
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