Question d'origine :
bonjour,
est-il vrai qu'après 1942, le commandement militaire allemand, installé à Lyon disposait d'un Bureau "Préhistoire et Archéologie" équivalent du Kunstschutz (Paris) ?
Quels archéologues allemands y travaillaient ?
Quelles ont été leurs missions ?
Merci par avance pour votre aide
Réponse du Guichet

Bonjour,
D’après Laurent Olivier dans son livreNos ancêtres les Germains: les archéologues français et allemands au service du nazisme , « l’exploitation de l’archéologie française » pendant l’occupation « relève des missions du Commandement militaire en France [installé à Paris dès 1940, à l’hôtel Majestic]. Elle y est rattachée à l’administration du Kunstschutz, qui a la charge de la « protection » du patrimoine culturel en France occupée. Au sein de cette instance, le bureau « Préhistoire et Archéologie » a pour fonction de mettre à la disposition de la recherche allemande les sites et les collections archéologiques présents sur le territoire français. »
A cet égard, Lyon faisait partie des annexes en province, notamment quand le commandement militaire allemand à Lyon est chargé, à partir de mars 1941, de transmettre au bureau parisien toute « découverte fortuite » pour suivi.Mais le commandement militaire local travaillait pour le Kunstschutz parisien, il n’en était pas l’équivalent .
Lyon n’a pas représenté un enjeu archéologique majeur pour l’occupant – le but idéologique étant surtout de trouver des traces d’occupation germanique ou d’aryanité partout où ils regardaient, les archéologues Allemands se sont concentrés sur des régions plus marquées par les Grandes Invasions (Bourgogne, Nord), lorsqu’ils ne spéculaient pas sur une origine « germanique » de la Bretagne celtique.
Si 1940-1945 a tout de même été pour Lyon une intense période de fouilles archéologiques, ce ne fut pas du fait de l’occupant, mais du régime de Vichy, désireux, lui, de documenter le lustre de son passé gallo-romain, pour des raisons tout aussi idéologiques – c’est en 1941 que commença la mise au jour du théâtre de Fourvière, et c’est la même année que fut promulguée la première loi encadrant les fouilles archéologiques… que vous pourrez consulter sur persee.fr.
Bonne journée.
D’après Laurent Olivier dans son livre
A cet égard, Lyon faisait partie des annexes en province, notamment quand le commandement militaire allemand à Lyon est chargé, à partir de mars 1941, de transmettre au bureau parisien toute « découverte fortuite » pour suivi.
Lyon n’a pas représenté un enjeu archéologique majeur pour l’occupant – le but idéologique étant surtout de trouver des traces d’occupation germanique ou d’aryanité partout où ils regardaient, les archéologues Allemands se sont concentrés sur des régions plus marquées par les Grandes Invasions (Bourgogne, Nord), lorsqu’ils ne spéculaient pas sur une origine « germanique » de la Bretagne celtique.
Si 1940-1945 a tout de même été pour Lyon une intense période de fouilles archéologiques, ce ne fut pas du fait de l’occupant, mais du régime de Vichy, désireux, lui, de documenter le lustre de son passé gallo-romain, pour des raisons tout aussi idéologiques – c’est en 1941 que commença la mise au jour du théâtre de Fourvière, et c’est la même année que fut promulguée la première loi encadrant les fouilles archéologiques… que vous pourrez consulter sur persee.fr.
Bonne journée.
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