Réponse du département Civilisation
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La première œuvre ressortissant au genre littéraire de l’ «épopée » qui, en Allemagne, ait été couchée sur le parchemin entre la fin du XIIe et le début du XIIIe siècle est la Chanson des Nibelungen, consignée par écrit entre 1190 et 1204. (…) C’est le premier texte à nous faire connaître sur le continent la légende des Nibelungen, qui bénéficiait alors d’une large diffusion dans les pays scandinaves. » (p. 9)
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La Chanson des Nibelungen est le premier témoin en langue allemande de la légende des Nibelungen (fin du XIIe siècle). (…)
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Cependant, la légende des Nibelungen a dû être connue plus tôt, sans doute sous la forme de chants épiques transmis oralement. Eginhart, le conseiller de Charlemagne, fait mention d’un recueil d’anciens chants germaniques, dont il ne reste en Allemagne qu’un seul exemple : le Hildebrandslied (le Chant de Hildebrand), qui date de la deuxième moitié du VIIIe siècle mais qui n’a été transcrit qu’entre 810 et 815, et est écrit en vers longs, allitérés. C’est le plus ancien témoin conservé de la matière en Germanie.» (p. 14)
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Ces chants épiques, circulant dans la plaine du nord de l’Allemagne, dans l’espace allant de la Baltique jusqu’au monts Hercyniens, et centrés sur un moment particulièrement dramatique de l’histoire connue oralement, deviennent des ballades, qui appartiennent au genre épico-dramatique, avant de donner naissance à des épopées (…)»
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En effet, il est assez vraisemblable que celles-ci sont nées entre 1150 et 1180, l’une sur la légende des Nibelungen (c’est la [i]Chanson primitive des Nibelungen, le Ur-Nibelungenlied), l’autre sur la légende de Dietrich (l’épopée de Kudrun est plus récente), mais ces textes ne nous sont pas parvenus. »(p. 15)
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Les textes scandinaves, c’est-à-dire les Eddas et la Volsungasaga, qui figurent parmi la Tétralogie de Richard Wagner, ainsi que la Thidrekssaga, jouent un grand rôle dans l’étude de la Chanson des Nibelungen. Ces textes sont issus pour l’essentiel de sources continentales : ce sont les chanteurs ambulants et les relations commerciales avec les pays scandinaves qui font connaître ces motifs légendaires aux habitants de la péninsule scandinave. » (p. 16)
Voilà, très brièvement résumée, la présentation de
La Chanson des Nibelungen due à Danielle Buschinger, dans l’édition de ce texte aux éditions Gallimard, collection
L’aube des peuples.
Cette collection présente les textes fondamentaux du folklore mondial (Eddas, Kalevala, Gilgamesh…) accompagnés d’appareils critiques (introductions, notes, bibliographies) très conséquents.
Nous vous recommandons également l’ouvrage qui rassemble les différents textes de référence de Georges Dumézil sur la question des
Mythes et dieux de la Scandinavie ancienne
Enfin, les livres de
Régis Boyer complèteront ce panorama des mythes fondateurs nordiques et germains.