Question d'origine :
Question générique pourtant sur les grands navigateurs de l'âge d'or de la voile (Colomb, Magellan…)
Si le temps était bon, continuaient-ils à faire route de nuit? Ou bien s'arrêtaient-ils à cause de la visibilité? Et dans ce cas, comment ancrer un navire au beau milieu de l'océan? Merci!
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 04/09/2019 à 14h21
Bonjour,
Dans Méditerranée : une histoire à partager les chercheurs étudient la découverte de la Méditerranée par époque et signalent, au chapitre portant sur l’Antiquité, qu’ «Au début, l’on naviguait de cap en cap et surtout de jour ; Pour ce cabotage, on utilisait, en plus des navires marchands, de petites embarcations dont le tonnage variait en fonction de leurs charges. Pour la navigation de long cours, on se guidait la nuit grâce à l’observation des astres (…) La navigation commerciale se faisait durant le printemps et l’été, mais les navires de guerre, qui devaient rendre sûres les côtes et combattre les pirates ou un peuple ennemi, naviguaient en toute saison … ».
Barbara Auger signale note dans l’étude La représentation des bateaux en Europe entre le VIIIè et le XIIIè siècle que, «Suivant les circonstances, les marins scandinaves devaient soit s'arrêter la nuit pour camper, soit dormir à bord du bateau en course. Chose qu’ils devaient faire notamment lors de navigations non costales ».
Il existait ainsi différents types de navigation : la navigation côtière et la navigation en Haute-Mer. Elena Fasano-Guarini dans l’article Au XVIe siècle : comment naviguent les galères (Annales. Economies, sociétés, civilisations. 16ᵉ année, N. 2, 1961. pp. 279-296) s’intéresse plus particulièrement au système de navigation côtière avec une quasi absence de navigation nocturne et rappelle diverses mésaventures dont celle "de la barque de « pedota » de B. Ramberti, ballotée pendant un mois par les ventres entre Venise et Raguse (…) remarquons toutefois que les voyages par mer étudiés par nous sont assez proches des moyennes ou des normes indiquées par P. Sardella F. Grassetto pour aller à Corfou met 25 jours en s’arrêtant cinq jours à Zara et deux à Lissa (…) ce qui réduit la durée effective du voyage à 18 jours. L. Bernardo arrive à Raguse en 12 jours (…) L. Donà revient de Candie à Venise en 25 jours (…) La durée totale du voyage jusqu’à Constantinople dépasse largement, il est vrai, la moyenne déterminée par P. Sardella : 37 jours de navigation jusqu’au Borou … »
Par ailleurs l’auteure travaille sur la durée des journées de navigation et distingue les heures de navigation effective et les heures de repos, les longs arrêts nocturnes et les moins longs arrêts diurnes
Nous vous laissons prendre connaissance de l’article, consultable sur internet, dans son intégralité.
Pour revenir plus spécifiquement,Christophe Colomb et aux traversées en Haute-mer, nous savons que « Le coup de chance – ou le trait de génie – de Colomb aura été de prendre le départ des Canaries, à la latitude exacte où il sera poussé en droiture vers l'ouest par l'alizé. Après seulement trente-cinq jours de navigation , il aborde, peut-être à Guanahani, qu'il baptise « San Salvador », le 12 octobre 1492 ».
Source : Universalis.fr
Dans Histoire de l’Atlantique : de l’antiquité à nos jours, Paul Butel écrit qu’à des navires et des hommes ainsi bien préparés la traversée de l’Atlantique ne posait pas de problème majeur. La permanence des Alizés (…) permettait une navigation relativement rapide des canaries aux îles d’Amérique (…)Au temps de la traversée du Golfo, entre les Canaries et les Antilles, relativement court et ne dépassant pas le plus souvent une trentaine de jours , il fallait ajouter celui de la navigation dans la Méditerranée américaine, espace plus difficile (…) Mais l’arrivée à Nombre de Dios n’était pas cependant sans poser aussi des problèmes (…) les convois mettaient en moyenne quelque soixante-quinze jours (escales comprises) pour atteindre Nombre de Dios ».
La poursuite de la lecture de cet ouvrage vous permettra de découvrir toute la description de l’expédition de Christophe Colomb.
Enfin pour rebondir sur votre dernière question, il est tout simplement « techniquement » impossible d’ancrer un bateau en pleine mer … cela ne serait d’ailleurs certainement pas venu à l’idée des marins qui redoutaient d’être sur mer.
Pour conclure, l’article La traversée de l’Atlantique aux XVIIe et XVIIIe siècles revient sur une traversée de deux mois jusqu’au Canada et mentionne que « Bien que moins périlleuse qu’au XVIe siècle, la traversée était toujours une rude épreuve que marins et passagers n’entreprenaient pas sans crainte. Essentiellement terrienne depuis un millénaire, la civilisation européenne associait la mer aux pires images de détresse et de peur. À l'époque, plusieurs proverbes et dictons circulaient en Europe et conseillaient de ne pas se risquer sur la mer : « Louez la mer, mais tenez-vous sur le rivage » disaient les Latins. « Mieux vaut être sur la lande avec un vieux chariot que sur mer dans un navire neuf » affirmaient les Hollandais. « Si tu veux apprendre à prier, va sur la mer », déclarait le personnage de Cervantès Sancho Pança. De plus, la traversée de l’Atlantique Nord en direction du Canada avait la réputation d’être extrêmement difficile … »
Dans Méditerranée : une histoire à partager les chercheurs étudient la découverte de la Méditerranée par époque et signalent, au chapitre portant sur l’Antiquité, qu’ «
Barbara Auger signale note dans l’étude La représentation des bateaux en Europe entre le VIIIè et le XIIIè siècle que, «
Il existait ainsi différents types de navigation : la navigation côtière et la navigation en Haute-Mer. Elena Fasano-Guarini dans l’article Au XVIe siècle : comment naviguent les galères (Annales. Economies, sociétés, civilisations. 16ᵉ année, N. 2, 1961. pp. 279-296) s’intéresse plus particulièrement au système de navigation côtière avec une quasi absence de navigation nocturne et rappelle diverses mésaventures dont celle "de la barque de « pedota » de B. Ramberti, ballotée pendant un mois par les ventres entre Venise et Raguse (…) remarquons toutefois que les voyages par mer étudiés par nous sont assez proches des moyennes ou des normes indiquées par P. Sardella F. Grassetto pour aller à Corfou met 25 jours en s’arrêtant cinq jours à Zara et deux à Lissa (…) ce qui réduit la durée effective du voyage à 18 jours. L. Bernardo arrive à Raguse en 12 jours (…) L. Donà revient de Candie à Venise en 25 jours (…) La durée totale du voyage jusqu’à Constantinople dépasse largement, il est vrai, la moyenne déterminée par P. Sardella : 37 jours de navigation jusqu’au Borou … »
Par ailleurs l’auteure travaille sur la durée des journées de navigation et distingue les heures de navigation effective et les heures de repos, les longs arrêts nocturnes et les moins longs arrêts diurnes
Nous vous laissons prendre connaissance de l’article, consultable sur internet, dans son intégralité.
Pour revenir plus spécifiquement,
Source : Universalis.fr
Dans Histoire de l’Atlantique : de l’antiquité à nos jours, Paul Butel écrit qu’à des navires et des hommes ainsi bien préparés la traversée de l’Atlantique ne posait pas de problème majeur. La permanence des Alizés (…) permettait une navigation relativement rapide des canaries aux îles d’Amérique (…)
La poursuite de la lecture de cet ouvrage vous permettra de découvrir toute la description de l’expédition de Christophe Colomb.
Enfin pour rebondir sur votre dernière question, il est tout simplement « techniquement » impossible d’ancrer un bateau en pleine mer … cela ne serait d’ailleurs certainement pas venu à l’idée des marins qui redoutaient d’être sur mer.
Pour conclure, l’article La traversée de l’Atlantique aux XVIIe et XVIIIe siècles revient sur une traversée de deux mois jusqu’au Canada et mentionne que « Bien que moins périlleuse qu’au XVIe siècle, la traversée était toujours une rude épreuve que marins et passagers n’entreprenaient pas sans crainte. Essentiellement terrienne depuis un millénaire, la civilisation européenne associait la mer aux pires images de détresse et de peur. À l'époque, plusieurs proverbes et dictons circulaient en Europe et conseillaient de ne pas se risquer sur la mer : « Louez la mer, mais tenez-vous sur le rivage » disaient les Latins. « Mieux vaut être sur la lande avec un vieux chariot que sur mer dans un navire neuf » affirmaient les Hollandais. « Si tu veux apprendre à prier, va sur la mer », déclarait le personnage de Cervantès Sancho Pança. De plus, la traversée de l’Atlantique Nord en direction du Canada avait la réputation d’être extrêmement difficile … »
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