Question d'origine :
Bonjour
Y a t il un ou des auteurs qui ont pris la suite en bibliophilie
de Georges Vicaire pour "manuel de l'amateur de livres du 19e
siècle ? Des livres pas forcemment illustrés
Je vous remercie pour une réponse.
Réponse du Guichet
bml_anc
- Département : Fonds Ancien
Le 27/09/2019 à 07h35
Le Manuel de l'amateur de livres du XIXe siècle (1801-1893), paru entre 1893 et 1910, plus connu des bibliophiles sous la dénomination familière de "Vicaire", du nom de son auteur Georges Vicaire (1853-1921), proposait au moment de sa parution "un instrument de recherche inégalé pour le collectionneur et l'historien du livre non seulement romantique, mais de l'ensemble du siècle qui fut le sien, puisqu'il fixait le terme de son recensement au 31 décembre 1893", selon la notice accordée au bibliographe par Yann Sordet dans le Dictionnaire encyclopédique du livre, t. 3, p. 973.
Maurice Tourneux, auteur de la préface de cette somme, dans laquelle il rend hommage à son auteur, prévoit quant à lui que le "Manuel sera pour les écrivains du XIXe siècle ce que le livre de M. Henri Beraldi est pour les graveurs de la même période : le vade mecum indispensable à tous ceux qui, à un point de vue quelconque, voudront se rendre compte de l'effort continu de dix générations successives dans des voies et sous des influences prodigieusement diverses."
Il n'est point aisé, après un tel monument, d'inscrire ses pas dans ceux du maître. C'est la gageure qu'ont cependant tenté de relever certains bibliographes au cours de la première moitié du XXe siècle.
Léopold Carteret, libraire-expert et éditeur d'art, publie ainsi entre 1924 et 1927 Le Trésor du bibliophile romantique et moderne (1801-1875), augmenté en 1946 d'une suite consacrée aux livres illustrés modernes de 1875 à 1945.
Conscient de la limite de son entreprise et reconnaissant sa dette envers son prédecesseur, Carteret explique l'objet de son travail dans son avant-propos : "Notre dessein, en composant cet ouvrage, n'a été ni de recommencer le Manuel de Vicaire, ni de refaire la bibliographie de Brivois [Bibliographie des ouvrages illustrés du XIXe siècle], précieuses sources où nous avons d'ailleurs largement puisé, mais nous avons tenté, grâce aux exemplaires variés qui nous ont passé par les mains depuis trente-cinq ans, de compléter un certain nombre de notices, de signaler les exemplaires exceptionnels avec les prix de ventes actuels en les comparant avec ceux du passé et, surtout, dans l'énorme quantité d'ouvrages qu'ils décrivent, de faire un choix à l'usage des amateurs. [...] On ne trouvera dans ce Trésor qu'un choix des livres du XIXe siècle, l'élite de ceux qui, soit par leur contenu, soit par leur qualité littéraire, leur illustration ou leur rareté, méritent vraiment de prendre place dans la collection du bibliophile. Les livres décrits dans notre ouvrage sont ceux que la tradition et le goût des amateurs ont pour ainsi dire consacrés et dont la valeur littéraire ou artistique justifie amplement un effort pécuniaire."
Un autre bibliographe, Frédéric-Charles Lonchamp, a également proposé en 1927 un Manuel du bibliophile français (1470-1920) dont la période étudiée dépassait de loin celle de Vicaire et Carteret, puisqu'elle englobait l'ensemble de la production de livres depuis l'invention de l'imprimerie !
Une telle entreprise, réunie en seulement deux volumes là où le "Vicaire" en comptait huit, ne peut être qu'anthologique par nature. Lonchamp s'en ouvre dans son "avant-propos en guise d'avertissement" : "Mais, en choisissant, j'ai accompli un acte arbitraire. C'est vrai, et maint lecteur trouvera, dans mon répertoire, des ouvrages qu'il ne s'attendait pas, cela est possible, à y voir figurer. En recueillant dans ce guide certains livres de moindre valeur artistique ou d'un intérêt historique sujet à discussion, je n'ai fait que tomber dans l'erreur de l'abeille, industrieuse et trop affairée, qui, parmi des milliers de plantes qu'elle a pris soin de visiter, a recueilli, ça et là, au hasard, quelques grains de pollen, médiocres par la qualité, mais qui n'en auront pas moins contribué à lui procurer un miel abondant et délectable."
Cependant, devant la production exponentielle de livres imprimés au XIXe et a fortiori au XXe siècle, l'époque n'était déjà plus à la bibliographie universelle mais davantage aux ouvrages thématiques ou monographiques s'attardant sur un domaine ou un auteur ou des imprimeurs, comme en témoignent à titre d'exemples les travaux de Frédéric Lachèvre sur les recueils de poésie ou encore ceux d'Édouard Rahir sur la production des Elzevier.
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