Question d'origine :
Bonjour Les femmes voilées subissent-elles, dans les pays non-musulmans, moins d'agressions sexuelles dans l'espace public et moins de harcèlenents de rue que les femmes non-voilées ?
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 23/10/2019 à 10h11
Bonjour,
Sur le viol, les stéréotypes persistent, la tenue vestimentaire en est un, voile ou non.
Le site victime de viol rapporte ainsi que le « Vendredi 23 février 2018, Franceinfo révèle les résultats d'une étude réalisée par l'institut Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès sur les violences sexuelles.
«L'étude permet de battre en brèche quelques idées reçues sur les agressions sexuelles. Ainsi,une écrasante majorité de femmes victimes de viol – entre 78% et 88%, compte tenu de la marge d'erreur du sondage – affirment qu'elles connaissaient leur agresseur . Dans la plupart des situations, il s'agit du conjoint ou d'un membre de la famille . Dans 36% à 48% des cas, le viol a d'ailleurs lieu au domicile de la victime .
Cette même enquête revient aussi sur le fait que « le dépôt de plainte après un viol reste très minoritaire. Selon l'étude menée par l'Ifop, seules 11 à 19% des victimes déclarent l'avoir fait. Par ailleurs, une nette majorité n'en a parlé à aucun proche (56 à 68%), ni n'a vu de médecin ou de spécialiste (64 à 74%) »
Le dépôt de plainte est aussi moindre dans les classes populaires.
Pour revenir et citer directement l'enquête comandée par la Fondation Jean Jaurès, il ressort que :
«dans les représentations collectives, le viol renvoie souvent à une agression sexuelle commise par un inconnu souvent dans un lieu public (parking, rue, etc.). Or, comme on le voit au travers des résultats de cette enquête, ce type d’agression ne correspond qu’à une minorité des faits survenus . Beaucoup des viols sont commis par des personnes connaissant la victime (famille, entourage, conjoint) et souvent au domicile . Cet aspect du problème est moins couvert médiatiquement et moins associé dans les représentations collectives à la notion de viol. On range ainsi certains de ces actes dans le registre des violences conjugales ou de l’inceste par exemple.
(…)
Dans un cas sur deux, les femmes victimes de ce type d’agression sexuelle l’ont été au cours de leur enfance (17 %) ou de leur adolescence (34 %) contre 49 % quand elles étaient adultes.
(..)
Les femmes déclarant avoir été violées durant leur enfance l’ont été pour 54 % par un membre de la famille, pour 15 % par un membre de l’entourage et pour 13 % par une personne du voisinage. L’agresseur appartient très majoritairement dans ce cas à l’environnement de proximité (familial ou autre),les viols par un inconnu ne représentant que 15 % des cas de viols sur mineurs .
L’implication des proches s’observe également lors de viols defemmes adultes . 49 % des femmes ayant subi un viol à l’âge adulte incriminent ainsi leur conjoint, 17 % un membre de l’entourage, 6 % un membre de la famille contre 17 % qui mentionnent un inconnu .
Les membres de l’entourage (familial ou amical) ou les conjoints constituent donc l’écrasante majorité des agresseurs sexuels. Les agresseurs inconnus des victimes (17 % des cas), les personnes ayant autorité sur elles (4 %) ou les collègues de travail (2 %) sont également des profils qui se rencontrent mais ils sont statistiquement nettement moins nombreux
De la même façon, c’est le domicile qui ressort, et de loin, comme le lieu où sont commis le plus fréquemment ces agressions sexuelles (42 %) loin devant la rue ou un lieu public (12 %), les transports en commun (3 %) ou le lieu de travail (2 % »)
Toutes les études dont Les violences au sein du couple : contexte et conséquences s’accordent :
« Dans 79 % des cas l’auteur des violences est le partenaire régulier de la victime . Pour un cinquième des victimes, l’ex-conjoint est l’auteur. La rupture entre la victime et l’auteur ne met pas toujours un terme aux violences : 47 % de ces victimes ayant appelé le « 3919 » se sont séparées plus d’un an avant l’appel ».
En 2015, l’association Mémoire Traumatique et Victimologie commande une enquête Ipsos sur les représentations des Français sur le viol et les violences sexuelles.
Il en ressort que dans l'esprit de certains, le comportement et la tenue vestimentaire de la victime peuvent avoir une part de responsabilité dans l'agression : « 40 % confient qu'une attitude provocante en public atténue le viol ou responsabilise en partie la victime » ou « 27 % affirment qu'une tenue sexy dans la rue (jupe ou décolleté) peut justifier le crime »
L'idée selon laquelle les gens pensent qu'une victime se fait violer le plus souvent dans un endroits neutres et par un inconnu semble perdurer malgré les études réalisées sur le sujet. En 2015, le gouvernement s'est penché sur la question et a révélé qu'en France, et dans 90% des cas, le violeur est connu de la victime .
En 2018 cette même enquête sur les français et les représentations sur le viol et les violences sexuelles est menée par l’institut Ipsos :
« Les Français sont à peine moins nombreux à penser : qu’une femme peut prendre du plaisir à être forcée (18% vs 21% en 2015) ou que beaucoup de femmes quand elles disent non pour une relation sexuelle pensent oui (17% vs 19% en 2015)
Mais un peu plus nombreux à estimer que si la victime a eu une attitude provocante en public cela atténue la responsabilité du violeur (42% vs 40% en 2015) et à penser qu’à l’origine d’un viol, il y a souvent un malentendu (32% vs 29% en 2015)
Malgré toutes les campagnes d’information, les enquêtes, les publications, les émissions et les documentaires les Français continuent adhérer au mythe des viols qui seraient avant tout le fait d’inconnus dans l’espace public pour 51% d’entre elles et eux, et seuls 25% pensent que les viols sont commis en famille, le vrai viol reste celui commis par un inconnu avec violence dans l’espace public sur des femmes adultes, sans prise de risque puisque si on prend toute ses précautions on ne risquerait pas d’être violé.e.s) alors que 90% des viols sont le fait de proches. Et les Français ne sont que 22% à savoir que les viols sont commis majoritairement sur des mineurs et 53% à savoir que d’autres personnes vulnérables comme les personnes handicapées ou autistes ont plus de risque de subir des viols (les mineurs sont les principales victimes de viols, les femmes handicapées ont quatre fois plus de risque, les filles handicapées mentales ont 6 fois plus de risque et les femmes autiste sont 88% à avoir subi des violences sexuelles).
Pour 42% des Français (vs 40% en 2015) cela atténue la responsabilité du violeur si la victime a eu une attitude provocante en public, pour 31% (vs 27% en 2015) une victime est en partie responsable si elle a eu des relations sexuelles avec le violeur,
(…)
Malgré toutes les campagnes d’information, les enquêtes, les publications, les émissions et les documentaires les Français continuent d’adhérer au mythe des viols qui seraient avant tout le fait d’inconnus dans l’espace public, sur des femmes adultes, dans des contextes de prise de risque (si on prend toute ses précautions on ne risquerait pas d’être violé.e.s) alors que les viols sont massivement le fait de proches pour 90% d’entre eux, qu’ils sont commis majoritairement sur des mineurs et d’autres personnes vulnérables comme les personnes handicapées marginalisées ou discriminées ».
Donc en bref, et sans vouloir paraître trop insistante, « trois femmes sur quatre ayant été victimes de viol ou de tentative de viol les ont subis au sein de la sphère intrafamiliale ».
Aussi, de nombreuses actions tentent de déconstruire l’idée selon laquelle la tenue a suscité viol et de souligner que face à un violeur le vêtement n’a pas d’importance.
Le site mrmondialisation.org revient sur une mobilisation sur ce sujet :
« Parce qu’il s’agit d’uneidée reçue qui a décidément la vie dure , le Centre de prévention et de sensibilisation aux violences sexuelles de l’Université du Kansas a organisé une exposition inédite présentant les vêtements portés par des victimes de viol . Dans le but de susciter une prise de conscience afin que la responsabilité d’un crime cesse d’être rejetée sur la victime à l’aide de quelques odieuses pirouettes sémantiques.
C’est une question que se sont vues poser nombre de victimes de viol et que d’autres entendront encore, hélas : « Tu portais quoi comme vêtement ? ». Car dans l’inconscient collectif d’encore trop de personnes, hommes comme femmes, si une personne est abusée sexuellement c’est qu’il existerait une justification à la conduite de l’agresseur… Une excuse d’une incroyable violence qui contribue à déresponsabiliser le violeur et au contraire à culpabiliser la victime, ce qui l’incitera parfois à ne pas porter plainte.
Parmi les reproches adressés aux victimes de violences sexuelles, celui qui revient le plus souvent concerne les vêtements portés par la victime lorsqu’elle a été agressée. Tenue qui aurait été « trop sexy » ou « trop aguicheuse » selon des critères purement subjectifs donc, car ils ne seront pas les mêmes selon les époques et les pays. Cette question déplacée revient trop souvent dans la bouche de proches, des soignants, de policiers ou même de juges. C’est pour tordre le coup à cette idée fausse qu’une exposition intitulée « What were you wearing ? » (« Comment étais-tu habillée ? ») a été créée, en se basant sur des témoignages d’étudiantes et pour laquelle sont exposées des reproductions fidèles des tenues portées par les victimes et le récit de leur agression ».
Voilà ce sont toutes ces raisons qui font que les études ne vous indiqueront pas le nombre de femmes voilées violées …. La tenue n’étant en rien l’élément déclencheur du passage à l’acte !!
Sur le viol, les stéréotypes persistent, la tenue vestimentaire en est un, voile ou non.
Le site victime de viol rapporte ainsi que le « Vendredi 23 février 2018, Franceinfo révèle les résultats d'une étude réalisée par l'institut Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès sur les violences sexuelles.
«L'étude permet de battre en brèche quelques idées reçues sur les agressions sexuelles. Ainsi,
Cette même enquête revient aussi sur le fait que « le dépôt de plainte après un viol reste très minoritaire. Selon l'étude menée par l'Ifop, seules 11 à 19% des victimes déclarent l'avoir fait. Par ailleurs, une nette majorité n'en a parlé à aucun proche (56 à 68%), ni n'a vu de médecin ou de spécialiste (64 à 74%) »
Le dépôt de plainte est aussi moindre dans les classes populaires.
Pour revenir et citer directement l'enquête comandée par la Fondation Jean Jaurès, il ressort que :
«
(…)
Dans un cas sur deux, les femmes victimes de ce type d’agression sexuelle l’ont été au cours de leur enfance (17 %) ou de leur adolescence (34 %) contre 49 % quand elles étaient adultes.
(..)
Les femmes déclarant avoir été violées durant leur enfance l’ont été pour 54 % par un membre de la famille, pour 15 % par un membre de l’entourage et pour 13 % par une personne du voisinage. L’agresseur appartient très majoritairement dans ce cas à l’environnement de proximité (familial ou autre),
L’implication des proches s’observe également lors de viols de
Les membres de l’entourage (familial ou amical) ou les conjoints constituent donc l’écrasante majorité des agresseurs sexuels. Les agresseurs inconnus des victimes (17 % des cas), les personnes ayant autorité sur elles (4 %) ou les collègues de travail (2 %) sont également des profils qui se rencontrent mais ils sont statistiquement nettement moins nombreux
De la même façon, c’est le domicile qui ressort, et de loin, comme le lieu où sont commis le plus fréquemment ces agressions sexuelles (42 %) loin devant la rue ou un lieu public (12 %), les transports en commun (3 %) ou le lieu de travail (2 % »)
Toutes les études dont Les violences au sein du couple : contexte et conséquences s’accordent :
«
En 2015, l’association Mémoire Traumatique et Victimologie commande une enquête Ipsos sur les représentations des Français sur le viol et les violences sexuelles.
L'idée selon laquelle les gens pensent qu'une victime se fait violer le plus souvent dans un endroits neutres et par un inconnu semble perdurer malgré les études réalisées sur le sujet. En 2015, le gouvernement s'est penché sur la question et a révélé qu'en France, et dans
En 2018 cette même enquête sur les français et les représentations sur le viol et les violences sexuelles est menée par l’institut Ipsos :
« Les Français sont à peine moins nombreux à penser : qu’une femme peut prendre du plaisir à être forcée (18% vs 21% en 2015) ou que beaucoup de femmes quand elles disent non pour une relation sexuelle pensent oui (17% vs 19% en 2015)
Mais un peu plus nombreux à estimer que si la victime a eu une attitude provocante en public cela atténue la responsabilité du violeur (42% vs 40% en 2015) et à penser qu’à l’origine d’un viol, il y a souvent un malentendu (32% vs 29% en 2015)
Pour 42% des Français (vs 40% en 2015) cela atténue la responsabilité du violeur si la victime a eu une attitude provocante en public, pour 31% (vs 27% en 2015) une victime est en partie responsable si elle a eu des relations sexuelles avec le violeur,
(…)
Malgré toutes les campagnes d’information, les enquêtes, les publications, les émissions et les documentaires les Français continuent d’adhérer au mythe des viols qui seraient avant tout le fait d’inconnus dans l’espace public, sur des femmes adultes, dans des contextes de prise de risque (si on prend toute ses précautions on ne risquerait pas d’être violé.e.s) alors que les viols sont massivement le fait de proches pour 90% d’entre eux, qu’ils sont commis majoritairement sur des mineurs et d’autres personnes vulnérables comme les personnes handicapées marginalisées ou discriminées ».
Donc en bref, et sans vouloir paraître trop insistante, « trois femmes sur quatre ayant été victimes de viol ou de tentative de viol les ont subis au sein de la sphère intrafamiliale ».
Aussi, de nombreuses actions tentent de déconstruire l’idée selon laquelle la tenue a suscité viol et de souligner que face à un violeur le vêtement n’a pas d’importance.
Le site mrmondialisation.org revient sur une mobilisation sur ce sujet :
« Parce qu’il s’agit d’une
C’est une question que se sont vues poser nombre de victimes de viol et que d’autres entendront encore, hélas : « Tu portais quoi comme vêtement ? ». Car dans l’inconscient collectif d’encore trop de personnes, hommes comme femmes, si une personne est abusée sexuellement c’est qu’il existerait une justification à la conduite de l’agresseur… Une excuse d’une incroyable violence qui contribue à déresponsabiliser le violeur et au contraire à culpabiliser la victime, ce qui l’incitera parfois à ne pas porter plainte.
Parmi les reproches adressés aux victimes de violences sexuelles, celui qui revient le plus souvent concerne les vêtements portés par la victime lorsqu’elle a été agressée. Tenue qui aurait été « trop sexy » ou « trop aguicheuse » selon des critères purement subjectifs donc, car ils ne seront pas les mêmes selon les époques et les pays. Cette question déplacée revient trop souvent dans la bouche de proches, des soignants, de policiers ou même de juges. C’est pour tordre le coup à cette idée fausse qu’une exposition intitulée « What were you wearing ? » (« Comment étais-tu habillée ? ») a été créée, en se basant sur des témoignages d’étudiantes et pour laquelle sont exposées des reproductions fidèles des tenues portées par les victimes et le récit de leur agression ».
Voilà ce sont toutes ces raisons qui font que les études ne vous indiqueront pas le nombre de femmes voilées violées …. La tenue n’étant en rien l’élément déclencheur du passage à l’acte !!
DANS NOS COLLECTIONS :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter