Célébrations de mariage
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 14/12/2019 à 21h31
872 vues
Question d'origine :
Bonjour le guichet,
Le cinéma a représenté plusieurs fois les risques liés à la célébration de mariages : tension et zizanie entre familles de cultures différentes, répartition des couts, etc.
J'ai l'impression qu'il existe, même dans la classe moyenne, des compétitions et une surenchère dans les mariages, qu'on peut s'endetter pour se marier, se faire aider d'un coach, louer châteaux et décapotables, autant de raisons de créer malaises et tensions dans les familles.
Existe-t-il des études sur le sujet, tant sur l'évolution des pratiques que sur les dégats collatéraux que ça peut créer.
(Je ne demande pas pour moi, c'est pour une copine...).
Bien à vous.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 16/12/2019 à 12h19
Bonjour,
Alors que le nombre de mariages célébrés a tendance à baisser depuis plusieurs années, le budget moyen, lui, a plutôt tendance à augmenter : en France, on consacrerait en moyenne 13 000€ à son mariage, d’après une étude de marché récente. Mais cette moyenne cache de grandes disparités entre deux tendances opposées :
« De moins en moins de mariage mais des budgets toujours plus importants ! C’est le constat dressé par le cabinet Xerfi dans une étude publiée en début d’année et intitulée « Le marché du mariage à l’horizon 2020 ». Même si le nombre de mariages s’est stabilisé en 2017 (228 000 couples se sont dits oui) il n’a eu de cesse de décroître depuis les années 2000 (-25%), mais les dépenses liées à cet événement ont, elles, embrassées une courbe inverse pour atteindre près de 3 milliards d’euros sur cette même période.
Résultat : le budget moyen du mariage est désormais 13 000 euros, l’événement restant épargné par les arbitrages budgétaires des ménages. Élément important à souligner : plus de la moitié de cette somme est absorbée par la location de la salle et le traiteur. Si d’ici 2020, le nombre de mariages devrait à nouveau chuter pour atteindre environ 220 000 unions, le budget moyen devrait, lui, croître de nouveau, « à la faveur d’une amélioration des perspectives économiques et du raffermissement de la confiance des ménages », annoncent les experts de Xerfi.
Wedding Planner : une profession qui peine à décoller en France
Si le marché du mariage semble donc pérenne en France, certaines activités liées à ce grand jour peinent à s’imposer comme les wedding planners. Si quelques centaines d’intervenants ont généré un chiffre d’affaires d’environ 25 millions d’euros en 2017, la profession « pâtit d’une forte proportion de défaillances », explique le cabinet Xerfi avant de préciser : « Une préparation insuffisante, un professionnalisme aléatoire et une trop forte concurrence locale ont pu avoir raison de certaines agences ». Outre le coût de ces prestataires qui ne sont pas à la portée de toutes les bourses, l’essor du « Do It Yourself » pourrait également avoir « pénalisé les weddings planners », spécifie Xerfi.
Le « DIY » et des astuces pour réduire la facture
Voilà un élément pour le moins surprenant : si le budget global d’un mariage n’a de cesse de progresser, de plus en plus de futurs mariés bousculent les codes afin de réduire la facture finale. À l’image du DIY, les couples s’appuient sur de « nombreux sites de conseil » qui « proposent des rubriques d’astuces ». Ils n’hésitent pas également « à faire appel à l’entourage pour prendre en charge la photographie, les coiffures et le maquillage etc. » signale le cabinet Xerfi.
Devenue monnaie courant dans la vie de tous les jours, la consommation collaborative s’immisce aussi peu à peu dans le mariage « don, location, échange de services entre particuliers, etc. » tout y passe sans oublier le désir d’organiser un mariage hors-saison pour bénéficier de tarifs préférentiels. Plus fou, le mariage participatif semble se faire une vraie place dans le cœur des couples qui n’hésitent plus à faire contribuer les invités au financement des festivités, sacrifiant alors la traditionnelle liste de mariage. »
Source : Le marché du mariage en plein essor, guide-reception-mariage.fr
Dans ce secteur très concurrentiel, les acteurs du marché ont bien compris que les acheteurs sont prêts à payer cher : ils n’hésitent pas à gonfler les prix et à jouer sur l’opacité pour rendre plus difficiles les comparatifs et décourager la recherche d’information :
« Les coûts de recherche de l’information sont une autre cause du prix élevé des noces car ils limitent la possibilité de faire jouer la concurrence entre les fournisseurs [voir l'appendice en fin d'article]. En effet, les tarifs des différentes prestations ne sont pas d’emblée affichés et sont difficilement comparables d’un fournisseur à l’autre. Pas facile, par exemple, de juger quel traiteur propose le prix le plus bas à qualité égale car les menus sont différents. Bisque de homard ou bouchée à la reine en entrée?
Idem pour choisir l’animateur musical le moins cher car leur talent, leur sono et leurs horaires ne sont pas les mêmes. Les futurs mariés se lassent vite dans cette quête. D’autant qu’il ne s’agit pas seulement de trouver un lieu, un traiteur et un DJ pour la fête. Il faut aussi choisir les faire-part, les fleurs, le photographe, les habits de cérémonie, les petits cadeaux aux invités, etc. »
Source : Le mariage: à événement unique, coût exceptionnel, slate.fr
A eux seuls, le traiteur et la location de la salle engloutiraient la moitié du budget…
Malheureusement, dépenser plus pour son mariage n’est pas la garantie d’un mariage heureux. Ce serait plutôt l’inverse, puisqu’il y aurait corrélation entre le budget consacré au mariage et les chances de divorcer :
«Mariage hors de prix, divorce garanti ?
Mises bout à bout, les prestations pour un mariage s’élèvent en moyenne à 12.000 euros en France, le double au Japon et le triple aux États-Unis. Avec bien sûr à chaque fois une très grande dispersion dans la moitié haute de la fourchette. Par exemple, de l’autre côté de l’Atlantique, près d’une noce sur deux est à moins de 10.000 de dollars et une sur cent à plus de 100.000 dollars.
Et vous qui vous mariez cet été ou le prochain, quel est votre budget? Je n’ai pas de conseil à vous donner, même si une étude publiée dans Economic Inquiry conduirait à penser que le taux de divorce augmente avec les dépenses.
Soyons précis: pour un effectif de 3.000 personnes mariées ou divorcées résidant aux États-Unis et ayant accepté de répondre à un questionnaire sur internet moyennant la rétribution de quelques dollars, l’article montre que les hommes qui ont dépensé entre 2.000 et 4.000 dollars pour la bague de fiançailles ont 1,3 fois plus de chances de divorcer que ceux qui ont offert une bague entre 500 et 2.000 dollars. Quant aux femmes, celles qui ont célébré un mariage à plus de 20.000 dollars ont 3,5 fois plus de chances de divorcer que celles dont le mariage a coûté entre 5.000 et 10.000 dollars.
Attention, ne décidez pas de réduire votre budget pour réduire votre exposition au risque de divorce! En premier lieu, les résultats peu robustes de cette étude ne sont pas généralisables. En second lieu, rappelez-vous qu’un lien de corrélation n’est pas un lien de causalité. Les auteurs de l’étude ont pris en compte de nombreux autres facteurs comme le revenu, l’âge, la région de résidence, l’écart de niveau d’éducation entre les conjoints, etc., mais il peut y avoir des variables cachées derrière certains montants du budget.
Enfin, même si les résultats étaient robustes et la causalité établie, vous réduiriez plus fortement votre risque d’exposition au divorce par d’autres décisions comme partir en lune de miel ou patienter plus longtemps avant de demander la main de votre ami-e. »
Source : Le mariage: à événement unique, coût exceptionnel, slate.fr
Pour aller plus loin :
- Le marché du mariage : chiffres clés, état des lieux, economie-magazine.com
- « Le cout relationnel de la « robe blanche » », Maillochon, Florence, Réseaux, vol. no 115, no. 5, 2002, pp. 51-90.
- La passion du mariage / Florence Maillochon
« Essai sur l'évolution du rite du mariage, à l'origine de l'élaboration de nouvelles normes matrimoniales et d'un renforcement des inégalités de classe et de genre. Cette étape de la vie se place désormais comme une mise en scène parfaite d'une relation déjà établie, avec des jalons bien précises à respecter, des préparatifs de plus en plus exigeants, etc. »
Bonne journée.
Alors que le nombre de mariages célébrés a tendance à baisser depuis plusieurs années, le budget moyen, lui, a plutôt tendance à augmenter : en France, on consacrerait en moyenne 13 000€ à son mariage, d’après une étude de marché récente. Mais cette moyenne cache de grandes disparités entre deux tendances opposées :
« De moins en moins de mariage mais des budgets toujours plus importants ! C’est le constat dressé par le cabinet Xerfi dans une étude publiée en début d’année et intitulée « Le marché du mariage à l’horizon 2020 ». Même si le nombre de mariages s’est stabilisé en 2017 (228 000 couples se sont dits oui) il n’a eu de cesse de décroître depuis les années 2000 (-25%), mais les dépenses liées à cet événement ont, elles, embrassées une courbe inverse pour atteindre près de 3 milliards d’euros sur cette même période.
Résultat : le budget moyen du mariage est désormais 13 000 euros, l’événement restant épargné par les arbitrages budgétaires des ménages. Élément important à souligner : plus de la moitié de cette somme est absorbée par la location de la salle et le traiteur. Si d’ici 2020, le nombre de mariages devrait à nouveau chuter pour atteindre environ 220 000 unions, le budget moyen devrait, lui, croître de nouveau, « à la faveur d’une amélioration des perspectives économiques et du raffermissement de la confiance des ménages », annoncent les experts de Xerfi.
Si le marché du mariage semble donc pérenne en France, certaines activités liées à ce grand jour peinent à s’imposer comme les wedding planners. Si quelques centaines d’intervenants ont généré un chiffre d’affaires d’environ 25 millions d’euros en 2017, la profession « pâtit d’une forte proportion de défaillances », explique le cabinet Xerfi avant de préciser : « Une préparation insuffisante, un professionnalisme aléatoire et une trop forte concurrence locale ont pu avoir raison de certaines agences ». Outre le coût de ces prestataires qui ne sont pas à la portée de toutes les bourses, l’essor du « Do It Yourself » pourrait également avoir « pénalisé les weddings planners », spécifie Xerfi.
Voilà un élément pour le moins surprenant : si le budget global d’un mariage n’a de cesse de progresser, de plus en plus de futurs mariés bousculent les codes afin de réduire la facture finale. À l’image du DIY, les couples s’appuient sur de « nombreux sites de conseil » qui « proposent des rubriques d’astuces ». Ils n’hésitent pas également « à faire appel à l’entourage pour prendre en charge la photographie, les coiffures et le maquillage etc. » signale le cabinet Xerfi.
Devenue monnaie courant dans la vie de tous les jours, la consommation collaborative s’immisce aussi peu à peu dans le mariage « don, location, échange de services entre particuliers, etc. » tout y passe sans oublier le désir d’organiser un mariage hors-saison pour bénéficier de tarifs préférentiels. Plus fou, le mariage participatif semble se faire une vraie place dans le cœur des couples qui n’hésitent plus à faire contribuer les invités au financement des festivités, sacrifiant alors la traditionnelle liste de mariage. »
Source : Le marché du mariage en plein essor, guide-reception-mariage.fr
Dans ce secteur très concurrentiel, les acteurs du marché ont bien compris que les acheteurs sont prêts à payer cher : ils n’hésitent pas à gonfler les prix et à jouer sur l’opacité pour rendre plus difficiles les comparatifs et décourager la recherche d’information :
« Les coûts de recherche de l’information sont une autre cause du prix élevé des noces car ils limitent la possibilité de faire jouer la concurrence entre les fournisseurs [voir l'appendice en fin d'article]. En effet, les tarifs des différentes prestations ne sont pas d’emblée affichés et sont difficilement comparables d’un fournisseur à l’autre. Pas facile, par exemple, de juger quel traiteur propose le prix le plus bas à qualité égale car les menus sont différents. Bisque de homard ou bouchée à la reine en entrée?
Idem pour choisir l’animateur musical le moins cher car leur talent, leur sono et leurs horaires ne sont pas les mêmes. Les futurs mariés se lassent vite dans cette quête. D’autant qu’il ne s’agit pas seulement de trouver un lieu, un traiteur et un DJ pour la fête. Il faut aussi choisir les faire-part, les fleurs, le photographe, les habits de cérémonie, les petits cadeaux aux invités, etc. »
Source : Le mariage: à événement unique, coût exceptionnel, slate.fr
A eux seuls, le traiteur et la location de la salle engloutiraient la moitié du budget…
Malheureusement, dépenser plus pour son mariage n’est pas la garantie d’un mariage heureux. Ce serait plutôt l’inverse, puisqu’il y aurait corrélation entre le budget consacré au mariage et les chances de divorcer :
«
Mises bout à bout, les prestations pour un mariage s’élèvent en moyenne à 12.000 euros en France, le double au Japon et le triple aux États-Unis. Avec bien sûr à chaque fois une très grande dispersion dans la moitié haute de la fourchette. Par exemple, de l’autre côté de l’Atlantique, près d’une noce sur deux est à moins de 10.000 de dollars et une sur cent à plus de 100.000 dollars.
Et vous qui vous mariez cet été ou le prochain, quel est votre budget? Je n’ai pas de conseil à vous donner, même si une étude publiée dans Economic Inquiry conduirait à penser que le taux de divorce augmente avec les dépenses.
Soyons précis: pour un effectif de 3.000 personnes mariées ou divorcées résidant aux États-Unis et ayant accepté de répondre à un questionnaire sur internet moyennant la rétribution de quelques dollars, l’article montre que les hommes qui ont dépensé entre 2.000 et 4.000 dollars pour la bague de fiançailles ont 1,3 fois plus de chances de divorcer que ceux qui ont offert une bague entre 500 et 2.000 dollars. Quant aux femmes, celles qui ont célébré un mariage à plus de 20.000 dollars ont 3,5 fois plus de chances de divorcer que celles dont le mariage a coûté entre 5.000 et 10.000 dollars.
Attention, ne décidez pas de réduire votre budget pour réduire votre exposition au risque de divorce! En premier lieu, les résultats peu robustes de cette étude ne sont pas généralisables. En second lieu, rappelez-vous qu’un lien de corrélation n’est pas un lien de causalité. Les auteurs de l’étude ont pris en compte de nombreux autres facteurs comme le revenu, l’âge, la région de résidence, l’écart de niveau d’éducation entre les conjoints, etc., mais il peut y avoir des variables cachées derrière certains montants du budget.
Enfin, même si les résultats étaient robustes et la causalité établie, vous réduiriez plus fortement votre risque d’exposition au divorce par d’autres décisions comme partir en lune de miel ou patienter plus longtemps avant de demander la main de votre ami-e. »
Source : Le mariage: à événement unique, coût exceptionnel, slate.fr
- Le marché du mariage : chiffres clés, état des lieux, economie-magazine.com
- « Le cout relationnel de la « robe blanche » », Maillochon, Florence, Réseaux, vol. no 115, no. 5, 2002, pp. 51-90.
- La passion du mariage / Florence Maillochon
« Essai sur l'évolution du rite du mariage, à l'origine de l'élaboration de nouvelles normes matrimoniales et d'un renforcement des inégalités de classe et de genre. Cette étape de la vie se place désormais comme une mise en scène parfaite d'une relation déjà établie, avec des jalons bien précises à respecter, des préparatifs de plus en plus exigeants, etc. »
Bonne journée.
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