Approche par compétences
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 09/07/2020 à 22h31
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Question d'origine :
Bonjour chèr guichet, je voudrais savoir quelle est l'origine de l'approche par compétences dans l'enseignement des langues étrangères au secondaire et si c'est une variante de l'approche comminicative? Merci
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 10/07/2020 à 13h41
Bonjour,
D’après ce que nous lisons dans ce document d’Arouna Diabate : Didactique des langues et approche par compétences, il semble que l’approche communicative soit à considérer comme faisant partie de l’approche par compétence :
« Les approches didactiques en matières d’enseignement-apprentissage des langues dans une logique de compétences qui ont retenu notre attention sont l’approche communicative, l’approche actionnelle et l’approche dite communic’actionnelle.
Compétence de communication et approche communicative
Pour BOYER et al (1990,36), la didactique moderne des langues étrangères se réclame quasi unanimement de ce qu’il est convenu d’appeler approche communicative et cela parce « qu’à des objectifs et des contenus essentiellement linguistiques, sont venus se substituer des objectifs et des contenus de communication : il ne s’agit plus d’enseigner le français, mais d’enseigner à communiquer en français ». Alors, qu’est-ce qu’une compétence de communication ?
Notion de compétence de communication
Historiquement, la notion de compétence de communication est issue selon BOYER et al (1990) de la sociolinguistique américaine et plus particulièrement des travaux de Dell H. HYMES. D’ailleurs, voici comment celui qui est considéré comme le père de ce concept en situe les origines épistémologiques : « La notion de compétence de communication trouve son origine dans la convergence de deux courants distincts : la grammaire générative transformationnelle et l’ethnographie de la communication ; le point commun étant une prise en considération des capacités des utilisateurs d’une langue » (HYMES, 1991,120-Postface de 1982-). Cet auteur s’explique longuement en définissant la compétence de communication comme étant « le fait qu’un enfant normal acquiert une connaissance des phrases, non seulement comme grammaticales, mais aussi comme étant ou non appropriées. Il acquiert une compétence qui lui indique quand parler, quand ne pas parler, et aussi de quoi parler, avec qui, à quel moment, où, de quelle manière. Bref, un enfant devient à même de réaliser un répertoire d’actes de parole, de prendre part à des événements de parole et d’évaluer la façon dont d’autres accomplissent ces actions. Cette compétence, de plus, est indissociable de certaines attitudes, valeurs et motivations touchant à la langue, à ses traits et à ses usages et est tout aussi indissociable de la compétence et des attitudes relatives à l’interrelation entre la langue et les autres codes de conduite en communication » (HYMES, 1991,74).
Pour BOYER et ses collaborateurs (1990, 53), cette compétence de communication « est bien le noyau de la didactique actuelle du FLE ». Ils ajoutent que la notion de compétence de communication « est la clé de voûte de l’approche communicative en didactique du FLE, dans laquelle certains voient une IIIème génération » (BOYER et al 1990,51)
Sybille BOLTON (1987, 27) rappelle la prépondérance de la compétence de communication en didactique des langues : « On admet aujourd’hui que l’objectif suprême de l’enseignement est de rendre l’apprenant capable de communiquer en langue étrangère. » Quant à Denise LUSSIER (1992), elle évoque la nécessité de développer une compétence de communication. Favoriser l’interaction des individus est sans doute aujourd’hui le but premier selon elle, de l’enseignement des langues. Il s’agit par conséquent de tendre vers le développement d’une compétence plus globalisante et plus complexe reconnue sous l’appellation de compétence de communication.
BOYER et ses collaborateurs (1990) considèrent que la fortune de la compétence de communication en didactique du FLE repose en fait sur des définitions quelque peu aménagées par rapport aux hypothèses de départ. De nombreux didacticiens des langues ont donné leurs définitions de la compétence de communication. Tous (Coste-1978-, Abbou-1980-, Di Pietro-1980-, Palmer, Groot et Prosper-1981-, Moirand-1982-, Adam-1987-, Boyer et Adam-1987-, Boyer-1989-, Bachman-1990-, Canal et Swain-1979, 1980,1991-) subdivisent la compétence de communication en composantes. Pour des raisons pratiques nous ne retiendrons que les quatre composantes sur lesquelles repose une compétence de communication selon MOIRAND (1982.) »
Vous trouverez un éclairage sur l’historique de l’approche par compétences en éducation en France dans le 1er degré, second degré, formation professionnelle et enseignement supérieur dans le mémoire de Drissa Traoré : L’approche par compétences en France et au Mali : compétences transversales et interdisciplinarité dans l’enseignement secondaire.
Quelques autres lectures qui vous intéresseront peut-être :
- L’Approche par compétences (APC) en formation des maîtres: Analyse documentaire et critique, François Guillemette and Clermont Gauthier
- Introduction du dossier. Les approches dites « par compétences » comme réformes pédagogiques « voyageuses », Kathryn Anderson-Levitt, Stéphane Bonnéry and Sarah Fichtner
Bonne journée.
D’après ce que nous lisons dans ce document d’Arouna Diabate : Didactique des langues et approche par compétences, il semble que l’approche communicative soit à considérer comme faisant partie de l’approche par compétence :
« Les approches didactiques en matières d’enseignement-apprentissage des langues dans une logique de compétences qui ont retenu notre attention sont l’approche communicative, l’approche actionnelle et l’approche dite communic’actionnelle.
Compétence de communication et approche communicative
Pour BOYER et al (1990,36), la didactique moderne des langues étrangères se réclame quasi unanimement de ce qu’il est convenu d’appeler approche communicative et cela parce « qu’à des objectifs et des contenus essentiellement linguistiques, sont venus se substituer des objectifs et des contenus de communication : il ne s’agit plus d’enseigner le français, mais d’enseigner à communiquer en français ». Alors, qu’est-ce qu’une compétence de communication ?
Notion de compétence de communication
Historiquement, la notion de compétence de communication est issue selon BOYER et al (1990) de la sociolinguistique américaine et plus particulièrement des travaux de Dell H. HYMES. D’ailleurs, voici comment celui qui est considéré comme le père de ce concept en situe les origines épistémologiques : « La notion de compétence de communication trouve son origine dans la convergence de deux courants distincts : la grammaire générative transformationnelle et l’ethnographie de la communication ; le point commun étant une prise en considération des capacités des utilisateurs d’une langue » (HYMES, 1991,120-Postface de 1982-). Cet auteur s’explique longuement en définissant la compétence de communication comme étant « le fait qu’un enfant normal acquiert une connaissance des phrases, non seulement comme grammaticales, mais aussi comme étant ou non appropriées. Il acquiert une compétence qui lui indique quand parler, quand ne pas parler, et aussi de quoi parler, avec qui, à quel moment, où, de quelle manière. Bref, un enfant devient à même de réaliser un répertoire d’actes de parole, de prendre part à des événements de parole et d’évaluer la façon dont d’autres accomplissent ces actions. Cette compétence, de plus, est indissociable de certaines attitudes, valeurs et motivations touchant à la langue, à ses traits et à ses usages et est tout aussi indissociable de la compétence et des attitudes relatives à l’interrelation entre la langue et les autres codes de conduite en communication » (HYMES, 1991,74).
Pour BOYER et ses collaborateurs (1990, 53), cette compétence de communication « est bien le noyau de la didactique actuelle du FLE ». Ils ajoutent que la notion de compétence de communication « est la clé de voûte de l’approche communicative en didactique du FLE, dans laquelle certains voient une IIIème génération » (BOYER et al 1990,51)
Sybille BOLTON (1987, 27) rappelle la prépondérance de la compétence de communication en didactique des langues : « On admet aujourd’hui que l’objectif suprême de l’enseignement est de rendre l’apprenant capable de communiquer en langue étrangère. » Quant à Denise LUSSIER (1992), elle évoque la nécessité de développer une compétence de communication. Favoriser l’interaction des individus est sans doute aujourd’hui le but premier selon elle, de l’enseignement des langues. Il s’agit par conséquent de tendre vers le développement d’une compétence plus globalisante et plus complexe reconnue sous l’appellation de compétence de communication.
BOYER et ses collaborateurs (1990) considèrent que la fortune de la compétence de communication en didactique du FLE repose en fait sur des définitions quelque peu aménagées par rapport aux hypothèses de départ. De nombreux didacticiens des langues ont donné leurs définitions de la compétence de communication. Tous (Coste-1978-, Abbou-1980-, Di Pietro-1980-, Palmer, Groot et Prosper-1981-, Moirand-1982-, Adam-1987-, Boyer et Adam-1987-, Boyer-1989-, Bachman-1990-, Canal et Swain-1979, 1980,1991-) subdivisent la compétence de communication en composantes. Pour des raisons pratiques nous ne retiendrons que les quatre composantes sur lesquelles repose une compétence de communication selon MOIRAND (1982.) »
Vous trouverez un éclairage sur l’historique de l’approche par compétences en éducation en France dans le 1er degré, second degré, formation professionnelle et enseignement supérieur dans le mémoire de Drissa Traoré : L’approche par compétences en France et au Mali : compétences transversales et interdisciplinarité dans l’enseignement secondaire.
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Bonne journée.
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