Quel est l'impact de la lune sur les végétaux ?
SCIENCES ET TECHNIQUES
+ DE 2 ANS
Le 25/08/2020 à 14h04
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Question d'origine :
Merci pour votre réponse concernant les phases de la lune. Pourriez vous nous dire quel rôle à la lune ascendante/descendante et croissante/décroissante sur les végétaux ? Merci Salut
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 26/08/2020 à 12h42
Bonjour,
Dans l'agriculture biodynamique, on considère que la lune montante / descendante a une influence sur la croissance des plantes. Voici ce que nous lisons à ce sujet dans le livre de Maria Thun, Mon année au jardin bio-dynamique :
"Lune montante et descendante
La situation de la Lune dans sa trajectoire montante ou descendante a une influence décisive sur la croissance des plantes. Attention : ne pas confondre avec la lune croissante et décroissante, qui est un autre phénomène.
Dans les 27 jours environ au cours desquels la lune fait une fois le tour de la Terre, elle monte de son point le plus bas (dans la région du Sagittaire) à son point le plus élevé (dans la région des Gémeaux) pour redescendre ensuite à son point le plus bas. En lune descendante, la terre inspire; toutes les forces descendent dans la racine des plantes. C'est pourquoi, durant cette période, on repique, on plante les bulbes et on récolte les légumes-racine.
En Lune montante, la terre expire ; les forces se concentrent sur la croissance aérienne. A ce moment-là, on devrait par exemple couper les greffons et récolter les fruits de garde.
Les semis peuvent être réalisés aussi bien en Lune montante qu'en Lune descendante, en évitant simplement les configurations défavorables occasionnées par la position de la Lune ou des planètes."
Néanmoins, d’un point de vue scientifique, on ne peut pas dire que le cycle lunaire joue un rôle significatif vis-à-vis de la croissance des végétaux. Malheureusement nous n’avons pas eu la possibilité de consulter l’ouvrage de Jérôme Bellayer : Sous l'emprise de la lune : le regard de la science, actuellement emprunté. Mais voici les informations que nous trouvons par ailleurs :
«La lune ne fait pas monter la sève
Notre satellite pourrait-il avoir une influence gravitationnelle, alors? Certes, la Lune en exerce une, évidente, sur les océans -qui se manifeste par les marées-, mais c'est parce que ceux-ci sont de taille gigantesque. A l'échelle d'une plante ou d'un arbre, cette force gravitationnelle est totalement négligeable. La Lune ne peut donc en aucun cas faire "monter la sève", contrairement à ce que l'on peut lire dans certains manuels de biodynamie, et en particulier en viticulture.
Pourrait-il tout de même exister une influence indirecte ? Après tout, les marées rythment la vie en bord de mer et jouent un rôle, entre autres, sur la température de l'atmosphère. On pourrait donc envisager que la Lune impose son cycle à l'évolution des végétaux terrestres. Sauf que la plupart des études qui ont cherché une trace de cet effet n'ont pas réussi à en trouver!
Un rôle finalement infime
Quant aux autres études, Noëlle Dorion et son collègue Jacques Mouchotte les ont épluchées afin d'établir le rapport officiel de la Société nationale d'horticulture de France en 2012. Leur verdict est sans appel : les travaux censés prouver cet effet ne sont pas statistiquement fiables. "Si la Lune a une influence sur la performance agronomique, elle est infinitésimale, conclut le rapport. Le rôle que jouent la qualité des sols, l'alimentation hydrique, la température, l'ensoleillement, le contrôle des ravageurs est immensément plus important que celui du cycle lunaire." Inutile, donc, de demander à la Lune de vous aider à jardiner... elle restera sourde comme un pot. »
Source : Lune rousse, cycles lunaires... la Lune influence-t-elle la croissance des plantes ? science-et-vie.com
«Il s'agit de traditions élaborées au fil des siècles et des millénaires, explique Alain Delavie. Elles ont été reprises par des auteurs plus ou moins célèbres comme Maria Thun qui ont établi ces correspondances, appliquées depuis par un grand nombre de jardiniers pour qui ça marche», même si les mécanismes sous-jacents n'ont pas été pour l'heure clairement établis.
Bien sûr la lune n'est pas selon, notre confrère, le seul critère de réussite dans un jardin. «Il faut d'abord tenir compte de la météo et pratiquer un jardinage bio. En outre les calendriers de jardinage que nous éditons tiennent évidemment compte des saisons: on ne va pas recommander de semer des tomates en février sous prétexte que cela tombe dans un ‘jour fruit'».
Pas de témoin
Noëlle Dorion estime difficile de réaliser des expérimentations valables sur les phases de la Lune car il n'y a pas de témoin possible: lors d'un semis en phase racine, par exemple, on ne peut pas avoir au même moment un jour «non racine» pour comparer les deux. Les travaux de la biodynamiste Maria Thun évoqués par Alain Delavie se heurtent, selon elle, à cette difficulté. Autre problème: «Seuls les résultats positifs sont évoqués» déplore-t-elle en faisant remarqué que ces travaux n'ont jamais été publiés dans des revues scientifiques et soumis à expertise par d'autres scientifiques.
Troisième remarque de sa part: «Les agriculteurs, horticulteurs et maraîchers professionnels, y compris bio, parviennent à produire et à nourrir la population correctement en semant, plantant, repiquant sans tenir compte le moins du monde des phases de la lune».
Mouvements de sève
Un argument qu'Alain Delavie ne conteste pas: «il n'y a aucune obligation» à tenir compte du cycle lunaire. Heureusement, est-on tenté de dire tant il est difficile de jongler avec la météo et les week-ends, surtout quand on travaille! «Il s'agit d'une indication pour le jardinier, qui reste maître du calendrier de ses travaux, poursuit-il. Si nous publions tous les ans un calendrier lunaire, c'est parce que nos lecteurs nous le demandent. Nous essayons de répondre à cette demande au mieux depuis la fin des années 70.»
Noëlle Dorion en convient: «l'almanach de Rustica fonctionne très bien, indépendamment de la Lune, car il est remarquablement bien fait!». Du coup, il «oblige les jardiniers à être plus attentifs à ce qu'ils font». Pour le plus grand bien, au final, de leurs plantes et de leur jardin. En revanche, la biologiste désavoue les pseudos tentatives d'explication du «phénomène lunaire» qui «induisent les gens en erreur» en leur laissant croire à tort que l'on connaît les mécanismes d'action. C'est le cas, selon elle, lorsqu'il est écrit de manière «catégorique» que «les phases montantes ou descendantes de la Lune correspondrait à des mouvements de sève différents, alors qu'aucune expérimentation n'a jamais rien mis de tel en évidence». »
Source : La Lune a-t-elle une réelle influence sur les plantes ? lefigaro.fr
Pour en savoir plus vous pouvez consulter directement le dossier réalisé par Noëlle Dorion et Jacques Mouchotte en ligne : Jardiner avec la lune : mythe ou réalité ?
Sur les phases de croissance / décroissance, ils expliquent notamment qu’elles « ont souvent été associées au principe maternel et fécond, à la mort et à la résurrection. Ainsi, au 16ème siècle, dans la Maison Rustique la lune est évoquée comme : « la mère nourrisse, la régente et gouvernante de toutes les humidités qui sont aux corps terrestres ». Il n’est donc pas étonnant que dans les temps les plus anciens, les hommes aient admis, observé ou cru observer son influence sur les êtres vivants. De nombreuses traditions se sont ainsi développées et transmises jusqu’à nous.
L’universalité des traditions, touchant au jardinage ou à la foresterie, fascine et peut laisser penser qu’elle porte une part de vérité. En Europe, on trouve ces préceptes dans les écrits des agronomes latins repris en France dans la Maison Rustique. Ainsi on peut y lire les recommandations suivantes. Pendant le croissant, il faut faire les plantations, il faut couper le bois de chauffage et tailler les vignes faibles. Pendant le décours, il faut tailler les arbres fruitiers, couper le bois d’œuvre et tailler les vignes vigoureuses. Quant aux herbes médicinales, il faut les semer à la nouvelle lune et les couper dans le croissant. Finalement, on constate que toutes les opérations qui s’accompagnent d’un besoin de croissance, de vigueur, de flux de sève sont associées à la lune croissante alors que celles qui cherchent l’effet inverse se font en lune décroissante, comme si la croissance de la lune voulait dire vigueur des plantes et inversement. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que ces traditions présentent une certaine universalité. »
Citons également leur conclusion :
« Pour conclure ce chapitre, on notera qu’il y a finalement un très petit nombre de résultats statistiquement valables. Ils ont tous été obtenus ou recalculés par les mêmes auteurs à partir d’expérimentations sur le modèle racine (carotte, pomme de terre, radis). Autrement dit, si ces effets lunaires sont réels, ils sont bien difficiles à mettre en évidence, et ne concernent que deux des catégories de Thun : les racines et dans une moindre mesure les fruits. Rien de fiable n’a été publié sur les groupes « fleurs » et « feuilles ». La conclusion à la question initiale ne peut pas être aussi catégorique que celles de la Quintinye et de Duhamel de Monceau. Cependant, si cet effet existe, il est tellement faible qu’il peut aisément être masqué voire annulé par l’utilisation de pratiques agronomiques adaptées et de variétés améliorées. Il n’est donc, comme l’a déjà conclu Beeson, d’aucune utilité en horticulture. Il existe sur les sites Internet proposés des auteurs qui défendent ce point de vue. Par ailleurs, il est frappant de constater que les écrits qui mentionnent des effets positifs ne proposent aucune explication ni hypothèse cohérente. Une piste de réflexion a néanmoins été proposée par Schad qui rappelle que tout organisme vivant est soumis à des rythmes chronobiologiques qui sont le plus souvent exo-endogène, c’est-à-dire induits et remis à jour par des facteurs de l’environnement mais aussi capables d’un fonctionnement autonome (horloge interne) en l’absence de l’effet inducteur. D’après Schad, ces rythmes sont le résultat d’un long processus d’évolution et leur périodicité peut varier en fonction des caractéristiques génétiques de l’individu. Reste à savoir s’il existe réellement dans les plantes des rythmes à périodicité lunaire (et/ou zodiacale). Schad n’en propose qu’un exemple sur campanule. Dans deux revues récentes sur les aspects de chronobiologie, il est mentionné l’existence de rythmes endogènes journaliers (circadien, marqué par l’alternance jour/nuit) ou saisonniers (photopériode) tant chez les plantes que chez les animaux ou les insectes. Sur les plantes, ces rythmes affectent l’ensemble du cycle de développement (germination, floraison, etc.). Cependant, aucun ne fait référence à une périodicité de type lunaire. Autrement dit, si ces effets lunaires existent, ils sont non seulement faibles et inutilisables mais pour le moment, inexpliqués. »
Si ce sujet vous intéresse et que vous souhaitez approfondir la piste de la biodynamie, vous trouverez, en plus de la bibliographie présentée dans le dossier cité ci-dessus, plusieurs ouvrages disponibles à la BmL consacrés aux effets de la lune sur les plantes.
Bonne journée.
Dans l'agriculture biodynamique, on considère que la lune montante / descendante a une influence sur la croissance des plantes. Voici ce que nous lisons à ce sujet dans le livre de Maria Thun, Mon année au jardin bio-dynamique :
"Lune montante et descendante
La situation de la Lune dans sa trajectoire montante ou descendante a une influence décisive sur la croissance des plantes. Attention : ne pas confondre avec la lune croissante et décroissante, qui est un autre phénomène.
Dans les 27 jours environ au cours desquels la lune fait une fois le tour de la Terre, elle monte de son point le plus bas (dans la région du Sagittaire) à son point le plus élevé (dans la région des Gémeaux) pour redescendre ensuite à son point le plus bas. En lune descendante, la terre inspire; toutes les forces descendent dans la racine des plantes. C'est pourquoi, durant cette période, on repique, on plante les bulbes et on récolte les légumes-racine.
En Lune montante, la terre expire ; les forces se concentrent sur la croissance aérienne. A ce moment-là, on devrait par exemple couper les greffons et récolter les fruits de garde.
Les semis peuvent être réalisés aussi bien en Lune montante qu'en Lune descendante, en évitant simplement les configurations défavorables occasionnées par la position de la Lune ou des planètes."
Néanmoins, d’un point de vue scientifique, on ne peut pas dire que le cycle lunaire joue un rôle significatif vis-à-vis de la croissance des végétaux. Malheureusement nous n’avons pas eu la possibilité de consulter l’ouvrage de Jérôme Bellayer : Sous l'emprise de la lune : le regard de la science, actuellement emprunté. Mais voici les informations que nous trouvons par ailleurs :
«
Notre satellite pourrait-il avoir une influence gravitationnelle, alors? Certes, la Lune en exerce une, évidente, sur les océans -qui se manifeste par les marées-, mais c'est parce que ceux-ci sont de taille gigantesque. A l'échelle d'une plante ou d'un arbre, cette force gravitationnelle est totalement négligeable. La Lune ne peut donc en aucun cas faire "monter la sève", contrairement à ce que l'on peut lire dans certains manuels de biodynamie, et en particulier en viticulture.
Pourrait-il tout de même exister une influence indirecte ? Après tout, les marées rythment la vie en bord de mer et jouent un rôle, entre autres, sur la température de l'atmosphère. On pourrait donc envisager que la Lune impose son cycle à l'évolution des végétaux terrestres. Sauf que la plupart des études qui ont cherché une trace de cet effet n'ont pas réussi à en trouver!
Quant aux autres études, Noëlle Dorion et son collègue Jacques Mouchotte les ont épluchées afin d'établir le rapport officiel de la Société nationale d'horticulture de France en 2012. Leur verdict est sans appel : les travaux censés prouver cet effet ne sont pas statistiquement fiables. "Si la Lune a une influence sur la performance agronomique, elle est infinitésimale, conclut le rapport. Le rôle que jouent la qualité des sols, l'alimentation hydrique, la température, l'ensoleillement, le contrôle des ravageurs est immensément plus important que celui du cycle lunaire." Inutile, donc, de demander à la Lune de vous aider à jardiner... elle restera sourde comme un pot. »
Source : Lune rousse, cycles lunaires... la Lune influence-t-elle la croissance des plantes ? science-et-vie.com
«Il s'agit de traditions élaborées au fil des siècles et des millénaires, explique Alain Delavie. Elles ont été reprises par des auteurs plus ou moins célèbres comme Maria Thun qui ont établi ces correspondances, appliquées depuis par un grand nombre de jardiniers pour qui ça marche», même si les mécanismes sous-jacents n'ont pas été pour l'heure clairement établis.
Bien sûr la lune n'est pas selon, notre confrère, le seul critère de réussite dans un jardin. «Il faut d'abord tenir compte de la météo et pratiquer un jardinage bio. En outre les calendriers de jardinage que nous éditons tiennent évidemment compte des saisons: on ne va pas recommander de semer des tomates en février sous prétexte que cela tombe dans un ‘jour fruit'».
Noëlle Dorion estime difficile de réaliser des expérimentations valables sur les phases de la Lune car il n'y a pas de témoin possible: lors d'un semis en phase racine, par exemple, on ne peut pas avoir au même moment un jour «non racine» pour comparer les deux. Les travaux de la biodynamiste Maria Thun évoqués par Alain Delavie se heurtent, selon elle, à cette difficulté. Autre problème: «Seuls les résultats positifs sont évoqués» déplore-t-elle en faisant remarqué que ces travaux n'ont jamais été publiés dans des revues scientifiques et soumis à expertise par d'autres scientifiques.
Troisième remarque de sa part: «Les agriculteurs, horticulteurs et maraîchers professionnels, y compris bio, parviennent à produire et à nourrir la population correctement en semant, plantant, repiquant sans tenir compte le moins du monde des phases de la lune».
Un argument qu'Alain Delavie ne conteste pas: «il n'y a aucune obligation» à tenir compte du cycle lunaire. Heureusement, est-on tenté de dire tant il est difficile de jongler avec la météo et les week-ends, surtout quand on travaille! «Il s'agit d'une indication pour le jardinier, qui reste maître du calendrier de ses travaux, poursuit-il. Si nous publions tous les ans un calendrier lunaire, c'est parce que nos lecteurs nous le demandent. Nous essayons de répondre à cette demande au mieux depuis la fin des années 70.»
Noëlle Dorion en convient: «l'almanach de Rustica fonctionne très bien, indépendamment de la Lune, car il est remarquablement bien fait!». Du coup, il «oblige les jardiniers à être plus attentifs à ce qu'ils font». Pour le plus grand bien, au final, de leurs plantes et de leur jardin. En revanche, la biologiste désavoue les pseudos tentatives d'explication du «phénomène lunaire» qui «induisent les gens en erreur» en leur laissant croire à tort que l'on connaît les mécanismes d'action. C'est le cas, selon elle, lorsqu'il est écrit de manière «catégorique» que «les phases montantes ou descendantes de la Lune correspondrait à des mouvements de sève différents, alors qu'aucune expérimentation n'a jamais rien mis de tel en évidence». »
Source : La Lune a-t-elle une réelle influence sur les plantes ? lefigaro.fr
Pour en savoir plus vous pouvez consulter directement le dossier réalisé par Noëlle Dorion et Jacques Mouchotte en ligne : Jardiner avec la lune : mythe ou réalité ?
Sur les phases de croissance / décroissance, ils expliquent notamment qu’elles « ont souvent été associées au principe maternel et fécond, à la mort et à la résurrection. Ainsi, au 16ème siècle, dans la Maison Rustique la lune est évoquée comme : « la mère nourrisse, la régente et gouvernante de toutes les humidités qui sont aux corps terrestres ». Il n’est donc pas étonnant que dans les temps les plus anciens, les hommes aient admis, observé ou cru observer son influence sur les êtres vivants. De nombreuses traditions se sont ainsi développées et transmises jusqu’à nous.
L’universalité des traditions, touchant au jardinage ou à la foresterie, fascine et peut laisser penser qu’elle porte une part de vérité. En Europe, on trouve ces préceptes dans les écrits des agronomes latins repris en France dans la Maison Rustique. Ainsi on peut y lire les recommandations suivantes. Pendant le croissant, il faut faire les plantations, il faut couper le bois de chauffage et tailler les vignes faibles. Pendant le décours, il faut tailler les arbres fruitiers, couper le bois d’œuvre et tailler les vignes vigoureuses. Quant aux herbes médicinales, il faut les semer à la nouvelle lune et les couper dans le croissant. Finalement, on constate que toutes les opérations qui s’accompagnent d’un besoin de croissance, de vigueur, de flux de sève sont associées à la lune croissante alors que celles qui cherchent l’effet inverse se font en lune décroissante, comme si la croissance de la lune voulait dire vigueur des plantes et inversement. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que ces traditions présentent une certaine universalité. »
Citons également leur conclusion :
« Pour conclure ce chapitre, on notera qu’il y a finalement un très petit nombre de résultats statistiquement valables. Ils ont tous été obtenus ou recalculés par les mêmes auteurs à partir d’expérimentations sur le modèle racine (carotte, pomme de terre, radis). Autrement dit, si ces effets lunaires sont réels, ils sont bien difficiles à mettre en évidence, et ne concernent que deux des catégories de Thun : les racines et dans une moindre mesure les fruits. Rien de fiable n’a été publié sur les groupes « fleurs » et « feuilles ». La conclusion à la question initiale ne peut pas être aussi catégorique que celles de la Quintinye et de Duhamel de Monceau. Cependant, si cet effet existe, il est tellement faible qu’il peut aisément être masqué voire annulé par l’utilisation de pratiques agronomiques adaptées et de variétés améliorées. Il n’est donc, comme l’a déjà conclu Beeson, d’aucune utilité en horticulture. Il existe sur les sites Internet proposés des auteurs qui défendent ce point de vue. Par ailleurs, il est frappant de constater que les écrits qui mentionnent des effets positifs ne proposent aucune explication ni hypothèse cohérente. Une piste de réflexion a néanmoins été proposée par Schad qui rappelle que tout organisme vivant est soumis à des rythmes chronobiologiques qui sont le plus souvent exo-endogène, c’est-à-dire induits et remis à jour par des facteurs de l’environnement mais aussi capables d’un fonctionnement autonome (horloge interne) en l’absence de l’effet inducteur. D’après Schad, ces rythmes sont le résultat d’un long processus d’évolution et leur périodicité peut varier en fonction des caractéristiques génétiques de l’individu. Reste à savoir s’il existe réellement dans les plantes des rythmes à périodicité lunaire (et/ou zodiacale). Schad n’en propose qu’un exemple sur campanule. Dans deux revues récentes sur les aspects de chronobiologie, il est mentionné l’existence de rythmes endogènes journaliers (circadien, marqué par l’alternance jour/nuit) ou saisonniers (photopériode) tant chez les plantes que chez les animaux ou les insectes. Sur les plantes, ces rythmes affectent l’ensemble du cycle de développement (germination, floraison, etc.). Cependant, aucun ne fait référence à une périodicité de type lunaire. Autrement dit, si ces effets lunaires existent, ils sont non seulement faibles et inutilisables mais pour le moment, inexpliqués. »
Si ce sujet vous intéresse et que vous souhaitez approfondir la piste de la biodynamie, vous trouverez, en plus de la bibliographie présentée dans le dossier cité ci-dessus, plusieurs ouvrages disponibles à la BmL consacrés aux effets de la lune sur les plantes.
Bonne journée.
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