Question d'origine :
Bonjour, Quelle est origine de l’appellation " cheval" dans une Une de journal ? Merci
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 22/01/2021 à 15h30
Bonjour,
Commençons par préciser que nous sommes en télétravail, et n’avons pas accès aux documents de la bibliothèque. Pour vous répondre nous devons nous contenter des ressources disponibles en ligne.
Curieusement le dictionnaire de l’Académie française ou encore le Cnrtl ne font pas état de cet emploi spécialisé du mot « cheval », qui dans la composition d’une Une de journal désigne un article présenté dans la partie droite du pied de page (ou rez-de-chaussée) et qui sera développé dans les pages intérieures du journal.
L’ouvrage Panorama de la presse parisienne : histoire et actualité, genres et langages dirigé par Ernst Ulrich Grosse et Ernst Seibold semble fournir des explications sur l’origine de ce terme. Malheureusement nous ne pouvons en consulter que des bribes via Google livres (p.22 à 24) :
« On dit :mettre un article à cheval . A y regarder de près, tous les articles de la Une du Figaro et du Monde sont mis à cheval, à l’exception des commentaires et du « billet ». On a donc l'impression que les articles commencent sur la Une et qu'un renvoi dit au lecteur à quelle page il trouvera la suite . Le lecteur doit faire un saut à l'intérieur pour poursuivre la lecture de l'article. Voilà pourquoi on a baptisé ce début d'article "cheval" . Mais soulignons que cette métaphore n'était valable que dans les années trente. […]
Et l’on y « sautait » pour continuer sa lecture. Aujourd’hui, on offre, au lieu d’un début d’article, un véritable résumé du contenu de cet article (ou du contenu d’un ensemble d’articles) situé, par exemple, aux « pages 4 à 15 ».Le nom de « cheval » est resté, mais en réalité, il s’agit d’un phénomène nouveau qui n’a pas encore obtenu un terme adéquat dans le langage des journalistes français. C’est une espèce de « chapeau ». (C’est le terme qui correspond au « lead » de la presse américaine et anglaise. Le lead est une brève introduction à un texte du genre " hard news ", une introduction - souvent imprimée en caractères gras - qui oriente le lecteur sur les aspects les plus importants d ' un événement : Qui, Quoi, Quand, Où et éventuellement Pourquoi ? »
Il semble donc que le terme « cheval » vienne de l’idée de mettre un article « à cheval » sur deux pages, comme décrit dans cet extrait de Demi-crimes d’Henry de Pène :
« […] il prit une plume et relut […] sa rubrique : Sport qui, exceptionnellement en raison de l'importance de l'événement, au lieu d'occuper sa place ordinaire à la troisième page du journal, ou même à la quatrième, devait commencer en première page et se continuer à la première colonne de la deuxième, faisant ainsi ce que, dans l’argot du métier, […] on appelle l’article à cheval. »
Bonne journée.
Commençons par préciser que nous sommes en télétravail, et n’avons pas accès aux documents de la bibliothèque. Pour vous répondre nous devons nous contenter des ressources disponibles en ligne.
Curieusement le dictionnaire de l’Académie française ou encore le Cnrtl ne font pas état de cet emploi spécialisé du mot « cheval », qui dans la composition d’une Une de journal désigne un article présenté dans la partie droite du pied de page (ou rez-de-chaussée) et qui sera développé dans les pages intérieures du journal.
L’ouvrage Panorama de la presse parisienne : histoire et actualité, genres et langages dirigé par Ernst Ulrich Grosse et Ernst Seibold semble fournir des explications sur l’origine de ce terme. Malheureusement nous ne pouvons en consulter que des bribes via Google livres (p.22 à 24) :
« On dit :
Et l’on y « sautait » pour continuer sa lecture. Aujourd’hui, on offre, au lieu d’un début d’article, un véritable résumé du contenu de cet article (ou du contenu d’un ensemble d’articles) situé, par exemple, aux « pages 4 à 15 ».
Il semble donc que le terme « cheval » vienne de l’idée de mettre un article « à cheval » sur deux pages, comme décrit dans cet extrait de Demi-crimes d’Henry de Pène :
« […] il prit une plume et relut […] sa rubrique : Sport qui, exceptionnellement en raison de l'importance de l'événement, au lieu d'occuper sa place ordinaire à la troisième page du journal, ou même à la quatrième, devait commencer en première page et se continuer à la première colonne de la deuxième, faisant ainsi ce que, dans l’argot du métier, […] on appelle l’article à cheval. »
Bonne journée.
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