Question d'origine :
Bonjour, J'ai lu que le poète Philippe Jaccottet s'était beaucoup inspiré de la Drôme provençale pour ses écrits. Est-ce que l'un de ses recueils de poèmes est plus particulièrement consacré à ce thème ? Merci d'avance !
Réponse du Guichet
bml_litt
- Département : Langues et Littératures
Le 29/03/2021 à 08h57
Bonjour,
LaDrôme provençale a en effet beaucoup inspiré ce grand poète contemporain récompensé par de nombreux prix dont le Goncourt de la poésie en 2003.
Né le 30 juin 1925 à Moudon dans le canton suisse de Vaud et décédé le 24 février 2021 àGrignan dans la Drôme, Philippe Jaccottet , auteur, poète, traducteur et critique littéraire, a passé l'essentiel de sa vie dans ce village provençal connu pour son château où la marquise de Sévigné mourut.
Suisse de langue française, il s’installe à Paris en 1946 alors qu’il a tout juste 21 ans et fréquente déjà les cercles littéraires en particulier celui de la NRF avec Francis Ponge et Jean Tardieu. Cependant, avec sa femme, l’aquarelliste Anne-Marie Haesler, ils décident de quitter l’agitation intellectuelle de la capitale en 1953 et arrivent dans la Drôme un peu par hasard, leur souhait étant de vivre en Provence.
Très vite,Philippe Jaccottet est touché par la grâce de la nature et les caractères de ce pays lui procurent une intensité d’émotion inattendue qui l’amène à écrire sur cette région en fixant son regard sur les choses simples de son quotidien.
« J'ai fait connaissance avec la nature, j'ai appris le nom des arbres pour comprendre la nature profonde d'un paysage : les genévriers, les pins, les cyprès, les roseaux sont devenus mes compagnons. »
Des instantanés de joies jaillissent lors de ses longues promenades quotidiennes et cette Drôme dont il tombe amoureux lui permet de maintenir une sérénité intérieure.Philippe Jaccottet est sensible aux lumières, au rythme des saisons, aux fleurs, aux fruits, aux arbres, etc. « Ce don, inattendu, d'un arbre éclairé par le soleil bas de fin de l'automne ; comme quand une bougie est allumée dans une chambre qui s'assombrit », célèbre-t-il dans Ce peu de bruits. Ce marcheur invétéré nous conduit ainsi à être plus attentifs au monde qui nous entoure, persuadé que la concentration sur la nature enrichit le sentiment de notre présence au monde.
Entré dans la prestigieuse collection de "La Pléiade" en 2014, c’est un peu sa terre d’élection qui entre avec lui au Panthéon de la littérature. Une de ses proses tirée de La promenade sous les arbres s'intitule à juste titre "L'habitant de Grignan" mais vous trouverez des images de la Drôme provençale dans la majeure partie de ses écrits car le poète revient inlassablement sur la nature qui l’entoure et aime à s’attarder sur ses aspects particuliers. L’installation à Grignan lui a apporté la révélation bouleversante du paysage.
Pour aller plus loin, nous vous invitons donc à lire la publication de ses oeuvres dans la bibliothèque de la Pléiade (Gallimard) où vous retrouverez parmi une sélection de ses recueils de poésie les ouvrages cités ci-dessus ainsi que ses carnets carPhilippe Jaccottet prenait sans cesse des notes depuis le début de sa quête de poète dans les années 1950 et jusqu’à aujourd’hui. Il souhaitait dire le plus justement possible, la profondeur du monde qui s’impose en interrogeant les lieux qu’il arpentait et en nous livrant la forte émotion qu’ils suscitaient en lui.
Enfin, nous vous conseillons la lecture de cet ouvrage sur l’importance du paysage dans l’œuvre de ce poète : Grignan, le paysage chez Philippe Jaccottet comme cahier de verdure [Livre] : lieu d'une habitation poétique du monde et de la langue / Valentine Meydit-Giannoni.
Bonne lecture !
La
Né le 30 juin 1925 à Moudon dans le canton suisse de Vaud et décédé le 24 février 2021 à
Suisse de langue française, il s’installe à Paris en 1946 alors qu’il a tout juste 21 ans et fréquente déjà les cercles littéraires en particulier celui de la NRF avec Francis Ponge et Jean Tardieu. Cependant, avec sa femme, l’aquarelliste Anne-Marie Haesler, ils décident de quitter l’agitation intellectuelle de la capitale en 1953 et arrivent dans la Drôme un peu par hasard, leur souhait étant de vivre en Provence.
Très vite,
« J'ai fait connaissance avec la nature, j'ai appris le nom des arbres pour comprendre la nature profonde d'un paysage : les genévriers, les pins, les cyprès, les roseaux sont devenus mes compagnons. »
Des instantanés de joies jaillissent lors de ses longues promenades quotidiennes et cette Drôme dont il tombe amoureux lui permet de maintenir une sérénité intérieure.
Entré dans la prestigieuse collection de "La Pléiade" en 2014, c’est un peu sa terre d’élection qui entre avec lui au Panthéon de la littérature. Une de ses proses tirée de La promenade sous les arbres s'intitule à juste titre "L'habitant de Grignan" mais vous trouverez des images de la Drôme provençale dans la majeure partie de ses écrits car le poète revient inlassablement sur la nature qui l’entoure et aime à s’attarder sur ses aspects particuliers. L’installation à Grignan lui a apporté la révélation bouleversante du paysage.
Pour aller plus loin, nous vous invitons donc à lire la publication de ses oeuvres dans la bibliothèque de la Pléiade (Gallimard) où vous retrouverez parmi une sélection de ses recueils de poésie les ouvrages cités ci-dessus ainsi que ses carnets car
Enfin, nous vous conseillons la lecture de cet ouvrage sur l’importance du paysage dans l’œuvre de ce poète : Grignan, le paysage chez Philippe Jaccottet comme cahier de verdure [Livre] : lieu d'une habitation poétique du monde et de la langue / Valentine Meydit-Giannoni.
Bonne lecture !
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