Question d'origine :
Bonjour, Mon fils de 11 va bientôt avoir un portable. Auriez vous des conseils d'utilisations pour nous afin que cela ne devienne pas un enfer? Merci par avance.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 01/07/2021 à 14h47
Bonjour,
Votre enfant de 11 ans va bientôt avoir son premier téléphone portable, et vous vous demandez quelle règles d’utilisation mettre en place pour que l’expérience se déroule sereinement.
D’après le psychiatre Serge Tisseron, à son âge votre enfant « n’est pas encore en mesure de contrôler son usage personnel. La capacité d'autorégulation ne s'installe qu'après dans l'évolution du cerveau, autour d'une vingtaine d'années. C’est pourquoi il est essentiel de fixer des règles au sein du cercle familial. Elles vont protéger l’enfant de l'excès et l’inciter à développer, grâce à son entourage, des capacités d‘autorégulation. Il faut, comme pour la nourriture, apprendre à créer des rituels de bonnes conduites autour des écrans, socialiser leur utilisation. Si les parents ne le font pas, le risque est celui d'une consommation excessive, qui empiètera sur son sommeil, mais aussi sa vie sociale, à travers des difficultés d'attention dans les conversations quotidiennes, et scolaire, avec notamment des problèmes pour se concentrer. »
Il propose quelques règles de base :
« Ne jamais utiliser le téléphone pendant les repas ou dans la chambre et instaurer un couvre-feu : plus de portable après 22 heures. Les écrans compliquent l'endormissement et perturbent le rythme de sommeil. On peut aussi définir des tranches horaires pour l'utilisation : deux, trois ou quatre heures par jour. Aux parents de choisir, mais deux heures me paraissent raisonnables. Il sera évidemment possible de «renégocier le contrat» avec l'ado, en fonction des résultats scolaires, par exemple. En revanche, l'absence de téléphone durant les repas et dans la chambre n'est pas négociable. De manière générale, le contrôle horaire doit être maintenu en fonction du comportement de l'ado : certains s'auto-régulent rapidement, d'autres n'y parviennent pas. Enfin, il est essentiel que les parents montrent l'exemple en suivant les mêmes règles. »
Source : Premier portable de l'enfant : les règles à respecter et les erreurs à éviter, madame.lefigaro.fr
Un autre article insiste sur l’importance pour les parents de donner l’exemple en se fixant les mêmes règles :
« À la maison, il reste à établir un cadre et à donner l’exemple, pour rester crédible. Comment dire sérieusement à un ado de 14 ans, qu’il doit désactiver les données mobiles de son iPhone après 22 heures s’il nous voit pendus à la messagerie instantanée dès le réveil ? Selon Philippe Duverger(1), pédopsychiatre « la tyrannie du téléphone portable à la maison est un motif de consultation fréquent. J’ai vu des parents venir se plaindre de l’addiction de leur ado au portable mais qui se lèvent en plein entretien pour répondre à un appel. Il faut être logique et donner au minimum l’exemple ». La vérité sort de la bouche des enfants, d’ailleurs : « mon père, depuis qu’il a découvert le jeu Rise Up, il a la tête ailleurs ». Notre rapport au portable confine souvent au TOC, on le tripote pour être sûre qu’il est bien là, on consulte notre boîte mails toutes les cinq minutes. Vies perso et pro sont souvent mêlées, d’où cette fébrilité, pour ne pas dire anxiété. Mais on peut, pour décrocher, adopter ces règles simples : ne pas consulter son mobile à table, retirer les notifications, cesser de rafraîchir les pages des réseaux sociaux, baisser les sonneries, laisser son mobile au salon et surtout l’éteindre le soir. On y gagne le plaisir d’être dans le présent et avec ceux qui nous entourent. Le reste peut bien attendre. »
Source : Portable : quelles règles faut-il fixer en famille ?
On trouve un exemple de contrat dont vous pourrez éventuellement vous inspirer : À mon adolescent: un contrat d'utilisation pour ton iPhone, avec amour.
Le site supersparents.fr, quant à lui, met aussi l’accent sur le choix du modèle de téléphone et du forfait.
Et si votre enfant a du mal à suivre les règles que vous lui avez fixées, et reste constamment le nez collé à son écran ? Le pédopsychiatre Philippe Duverger conseille de négocier plutôt que d'interdire, et de proposer des alternatives intéressantes :
«Leur proposer une alternative intéressante
L’ado a le nez sur l’écran, il est collé aux séries en streaming, se prend pour le maître du monde sur Fortnite, doit récupérer 250 flammes avec son amoureuse sur Snapchat… Entre 11 et 14 ans, 68 % des filles et 60 % des garçons sont connectés à des réseaux sociaux, et entre 15 et 18 ans, on passe à 92 % des filles et 90 % des garçons(2). Mais à part leur dire « tu dépasses les bornes », « lâche les écrans », qu’est-ce que l’on propose à nos enfants ? À quoi ressemblent les échanges le soir à table sinon à des questions laconiques au sujet des notes, du dernier contrôle de maths ? Pour Philippe Duverger « il vaut mieux faire des écrans et des jeux vidéo, des alliés, des supports de discussion entre parents et enfants. C’est l’occasion de parler avec eux de sujets qui les intéresse vraiment et cela peut rebondir sur des sujets de société, de philo… ». Les vidéos de sauvetage d’animaux maltraités qu’ils se passent en boucle ont le mérite de poser la question de la condition animale, d’en rappeler le statut juridique. Une conversation de fond à avoir avec eux, histoire de renouer le dialogue. Sortir ensemble de temps en temps du virtuel, c’est quand même souhaitable, à condition d’avoir quelque chose de sympa à proposer. Il ne s’agit pas d’aller trimballer ses enfants visiter des basiliques du xive siècle, mais de chercher ce qui peut leur plaire. Et lorsque l’on n’est pas avec ses enfants, s’ils sont en voyage de leur côté ou simplement en sortie, profitons des fonctionnalités intéressantes de l’outil numérique, des applications pour tisser une complicité sur les messageries instantanées. Créer un groupe famille sur WhatsApp, pour se donner des nouvelles, partager des photos, passer des appels vidéo. Selon l’étude Bouygues Telecom, 55 % des parents interrogés utilisent WhatsApp ou Messenger au sein de la famille et 65 % des enfants aiment partager des contenus avec leurs parents. C’est dire si ce type de messagerie fait l’unanimité.
Négocier plutôt qu’interdire
Grande est la tentation de couper le Wi-Fi le soir, d’installer des applis telles que Flipd ou SelfControl — qui verrouille l’accès au téléphone durant un temps donné — ou de carrément confisquer le smartphone. Cela ressemble au « c’est comme ça et pas autrement » de l’éducation à l’ancienne, le parent ordonnait, l’enfant obéissait sans forcément comprendre. « Le numérique est réellement un enjeu d’autorité » explique Michaël Stora, psychologue, psychanalyste(3). Autrefois, c’était la télé. Supprimer les écrans ? À moins de vivre comme un ermite, difficile de s’en passer en 2018. C’est en plus un outil favorisant l’autonomie. « Le portable est un espace de construction identitaire important pour les ados qui ont besoin d’exister en dehors de leurs parents » reprend-il. Le lui confisquer, c’est le couper de son petit monde, lui retirer de l’autonomie quand on ne cesse de l’encourager à prendre des initiatives. Sans oublier que le portable, la tablette sont de formidables relais avec la vie du collège, du lycée : les logiciels et applis tels qu’École Directe, Kartable, Nomad Education et autres, sont indispensables et d’une aide souvent appréciable. Mieux vaut toujours négocier, impliquer l’ado dans les décisions qui le concernent plutôt que de les lui imposer, ou lui présenter sèchement l’addition « Pas de Wi-Fi après 22 heures ». L’impliquer en sollicitant son avis, c’est ça aussi, l’amener vers l’autonomie. Pour 70 % des enfants interrogés (Bouygues Telecom) poser ces règles à la maison est une bonne chose : pas de téléphone à table, ni dans la chambre la nuit pour préserver le sommeil, pas de coup de fil après une certaine heure. Beaucoup plus raisonnables qu’on ne le pense… »
Source : Portable : quelles règles faut-il fixer en famille ?
Si vous préférez garder un œil sur les activités de votre enfant, sachez qu’il existe des outils de contrôle parental comme par exemple Google Family Link, qui vous permet de surveiller ses activités, de bloquer ou approuver des applications, et d’avoir accès à des recommandations d’applications adaptées à son âge.
Quelques autres ressources qui peuvent vous intéresser :
- Ados et portable : mode d’emploi pour un bon usage, bayard-jeunesse.com
- Les adolescents, leur téléphone et Internet / Céline Metton-Gayon
Bonne journée.
Votre enfant de 11 ans va bientôt avoir son premier téléphone portable, et vous vous demandez quelle règles d’utilisation mettre en place pour que l’expérience se déroule sereinement.
D’après le psychiatre Serge Tisseron, à son âge votre enfant « n’est pas encore en mesure de contrôler son usage personnel. La capacité d'autorégulation ne s'installe qu'après dans l'évolution du cerveau, autour d'une vingtaine d'années. C’est pourquoi il est essentiel de fixer des règles au sein du cercle familial. Elles vont protéger l’enfant de l'excès et l’inciter à développer, grâce à son entourage, des capacités d‘autorégulation. Il faut, comme pour la nourriture, apprendre à créer des rituels de bonnes conduites autour des écrans, socialiser leur utilisation. Si les parents ne le font pas, le risque est celui d'une consommation excessive, qui empiètera sur son sommeil, mais aussi sa vie sociale, à travers des difficultés d'attention dans les conversations quotidiennes, et scolaire, avec notamment des problèmes pour se concentrer. »
Il propose quelques règles de base :
« Ne jamais utiliser le téléphone pendant les repas ou dans la chambre et instaurer un couvre-feu : plus de portable après 22 heures. Les écrans compliquent l'endormissement et perturbent le rythme de sommeil. On peut aussi définir des tranches horaires pour l'utilisation : deux, trois ou quatre heures par jour. Aux parents de choisir, mais deux heures me paraissent raisonnables. Il sera évidemment possible de «renégocier le contrat» avec l'ado, en fonction des résultats scolaires, par exemple. En revanche, l'absence de téléphone durant les repas et dans la chambre n'est pas négociable. De manière générale, le contrôle horaire doit être maintenu en fonction du comportement de l'ado : certains s'auto-régulent rapidement, d'autres n'y parviennent pas. Enfin, il est essentiel que les parents montrent l'exemple en suivant les mêmes règles. »
Source : Premier portable de l'enfant : les règles à respecter et les erreurs à éviter, madame.lefigaro.fr
Un autre article insiste sur l’importance pour les parents de donner l’exemple en se fixant les mêmes règles :
« À la maison, il reste à établir un cadre et à donner l’exemple, pour rester crédible. Comment dire sérieusement à un ado de 14 ans, qu’il doit désactiver les données mobiles de son iPhone après 22 heures s’il nous voit pendus à la messagerie instantanée dès le réveil ? Selon Philippe Duverger(1), pédopsychiatre « la tyrannie du téléphone portable à la maison est un motif de consultation fréquent. J’ai vu des parents venir se plaindre de l’addiction de leur ado au portable mais qui se lèvent en plein entretien pour répondre à un appel. Il faut être logique et donner au minimum l’exemple ». La vérité sort de la bouche des enfants, d’ailleurs : « mon père, depuis qu’il a découvert le jeu Rise Up, il a la tête ailleurs ». Notre rapport au portable confine souvent au TOC, on le tripote pour être sûre qu’il est bien là, on consulte notre boîte mails toutes les cinq minutes. Vies perso et pro sont souvent mêlées, d’où cette fébrilité, pour ne pas dire anxiété. Mais on peut, pour décrocher, adopter ces règles simples : ne pas consulter son mobile à table, retirer les notifications, cesser de rafraîchir les pages des réseaux sociaux, baisser les sonneries, laisser son mobile au salon et surtout l’éteindre le soir. On y gagne le plaisir d’être dans le présent et avec ceux qui nous entourent. Le reste peut bien attendre. »
Source : Portable : quelles règles faut-il fixer en famille ?
On trouve un exemple de contrat dont vous pourrez éventuellement vous inspirer : À mon adolescent: un contrat d'utilisation pour ton iPhone, avec amour.
Le site supersparents.fr, quant à lui, met aussi l’accent sur le choix du modèle de téléphone et du forfait.
Et si votre enfant a du mal à suivre les règles que vous lui avez fixées, et reste constamment le nez collé à son écran ? Le pédopsychiatre Philippe Duverger conseille de négocier plutôt que d'interdire, et de proposer des alternatives intéressantes :
«
L’ado a le nez sur l’écran, il est collé aux séries en streaming, se prend pour le maître du monde sur Fortnite, doit récupérer 250 flammes avec son amoureuse sur Snapchat… Entre 11 et 14 ans, 68 % des filles et 60 % des garçons sont connectés à des réseaux sociaux, et entre 15 et 18 ans, on passe à 92 % des filles et 90 % des garçons(2). Mais à part leur dire « tu dépasses les bornes », « lâche les écrans », qu’est-ce que l’on propose à nos enfants ? À quoi ressemblent les échanges le soir à table sinon à des questions laconiques au sujet des notes, du dernier contrôle de maths ? Pour Philippe Duverger « il vaut mieux faire des écrans et des jeux vidéo, des alliés, des supports de discussion entre parents et enfants. C’est l’occasion de parler avec eux de sujets qui les intéresse vraiment et cela peut rebondir sur des sujets de société, de philo… ». Les vidéos de sauvetage d’animaux maltraités qu’ils se passent en boucle ont le mérite de poser la question de la condition animale, d’en rappeler le statut juridique. Une conversation de fond à avoir avec eux, histoire de renouer le dialogue. Sortir ensemble de temps en temps du virtuel, c’est quand même souhaitable, à condition d’avoir quelque chose de sympa à proposer. Il ne s’agit pas d’aller trimballer ses enfants visiter des basiliques du xive siècle, mais de chercher ce qui peut leur plaire. Et lorsque l’on n’est pas avec ses enfants, s’ils sont en voyage de leur côté ou simplement en sortie, profitons des fonctionnalités intéressantes de l’outil numérique, des applications pour tisser une complicité sur les messageries instantanées. Créer un groupe famille sur WhatsApp, pour se donner des nouvelles, partager des photos, passer des appels vidéo. Selon l’étude Bouygues Telecom, 55 % des parents interrogés utilisent WhatsApp ou Messenger au sein de la famille et 65 % des enfants aiment partager des contenus avec leurs parents. C’est dire si ce type de messagerie fait l’unanimité.
Grande est la tentation de couper le Wi-Fi le soir, d’installer des applis telles que Flipd ou SelfControl — qui verrouille l’accès au téléphone durant un temps donné — ou de carrément confisquer le smartphone. Cela ressemble au « c’est comme ça et pas autrement » de l’éducation à l’ancienne, le parent ordonnait, l’enfant obéissait sans forcément comprendre. « Le numérique est réellement un enjeu d’autorité » explique Michaël Stora, psychologue, psychanalyste(3). Autrefois, c’était la télé. Supprimer les écrans ? À moins de vivre comme un ermite, difficile de s’en passer en 2018. C’est en plus un outil favorisant l’autonomie. « Le portable est un espace de construction identitaire important pour les ados qui ont besoin d’exister en dehors de leurs parents » reprend-il. Le lui confisquer, c’est le couper de son petit monde, lui retirer de l’autonomie quand on ne cesse de l’encourager à prendre des initiatives. Sans oublier que le portable, la tablette sont de formidables relais avec la vie du collège, du lycée : les logiciels et applis tels qu’École Directe, Kartable, Nomad Education et autres, sont indispensables et d’une aide souvent appréciable. Mieux vaut toujours négocier, impliquer l’ado dans les décisions qui le concernent plutôt que de les lui imposer, ou lui présenter sèchement l’addition « Pas de Wi-Fi après 22 heures ». L’impliquer en sollicitant son avis, c’est ça aussi, l’amener vers l’autonomie. Pour 70 % des enfants interrogés (Bouygues Telecom) poser ces règles à la maison est une bonne chose : pas de téléphone à table, ni dans la chambre la nuit pour préserver le sommeil, pas de coup de fil après une certaine heure. Beaucoup plus raisonnables qu’on ne le pense… »
Source : Portable : quelles règles faut-il fixer en famille ?
Si vous préférez garder un œil sur les activités de votre enfant, sachez qu’il existe des outils de contrôle parental comme par exemple Google Family Link, qui vous permet de surveiller ses activités, de bloquer ou approuver des applications, et d’avoir accès à des recommandations d’applications adaptées à son âge.
Quelques autres ressources qui peuvent vous intéresser :
- Ados et portable : mode d’emploi pour un bon usage, bayard-jeunesse.com
- Les adolescents, leur téléphone et Internet / Céline Metton-Gayon
Bonne journée.
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