Question d'origine :
Bonjour On connaît tous l'expression "avoir à choisir entre la peste et le choléra", dont vous avez déjà parlé ici. Mais sur le fond, entre ces deux maladies, s'il fallait, est-il possible de choisir ? Y en a-t-il une moins pire que l'autre ? Merci
Réponse du Guichet

Vous connaissez l’expression « avoir à choisir entre la peste et le choléra », que nous avons déjà évoquée avec la question "Choisir entre la peste et le choléra".
Cependant, vous souhaitez, sans faire référence à l’expression précédente, savoir si une de ceux deux maladie était « moins pire que l’autre ».
Pour répondre à cette question, nous allons tout d’abord présenter de façon distincte les deux maladies.
La peste est une maladie qui, à l’origine, infecte les rongeurs, comme les rats par exemple. Celle-ci est le plus souvent transmise à l’Homme par des piqûres de puces de rongeurs précédemment infectés par cette maladie.
C’est Alexandre Yersin qui a découvert en 1894 la bactérie Yersinia pestis, à l’origine de cette maladie, comme nous l’explique la page « peste » sur le site internet de l’institut Pasteur.
Environ 50 000 cas de peste ont été déclarés entre 1990 et 2020 dans le monde, par 26 pays selon cette même source.
Chez les humains, la maladie peut être contractée sous deux formes :
- par piqûre de puce (sous forme bubonique)
- par voie aérienne (sous forme pulmonaire)
L’infection par les puces est la plus répandue. Après quelques jours d’incubation, la personne malade souffrira d’une forte fièvre et d’une atteinte profonde de son état général. Des troubles digestifs intenses font également partie des symptômes liés à la maladie.
Un ganglion enflammé et de très gros volume (bubon) est présent au niveau de l’aine ou au creux de l’aisselle, selon l’endroit où a eu lieu la piqûre de puce.
Dans 2 à 4 cas sur 10, le bubon s’ouvre, et va suppurer. La personne malade peut alors guérir.
Dans les autres cas, la personne peut mourir d’une infection généralisée (septicémie) en quelques jours.
La peste pulmonaire est causée par une inhalation massive de bactéries, transmises sous forme de gouttelettes, par exemple lorsqu’un malade tousse. Si la maladie n’est pas traitée, la personne peut décéder dans les 3 jours suivants l’infection.
Le diagnostic se fait lorsque des symptômes sont présents, et que la notion de voyage dans une zone de propagation de la maladie ou que le contact avec un malade sont évoqués.
Quand une personne est reconnue malade, elle est placée à l’isolement, et soignée à l’aide d’un traitement à base d’antibiotiques.
De plus, les services de désinfection et de dératisation sont mis en place afin de limiter la contamination. L’utilisation des moyens de transport est également particulièrement surveillée afin d’éviter toute propagation de la maladie.
Le choléra est une maladie intestinale qui impacte seulement les êtres humains. La bactérie« Vibrio Cholerae », à l’origine de la maladie a été observée par Pacini en 1854 et isolée par Robert Koch en 1884. Cette bactérie est présente dans toutes les régions du monde. L’Afrique est le continent le plus touché par la maladie liée à cette bactérie.
La contamination à cette maladie s’effectue principalement par la bouche, lorsque la personne absorbe de l’eau ou des aliments contaminés.
L’infection se caractérise par une forte déshydratation. La personne sera également victime de vomissements et de diarrhées.
Le traitement a principalement pour but d’aider la personne à se réhydrater, et à obtenir les apports adaptés en sodium, potassium, chlore, calcium, magnésium, que ce soit par voie orale ou par voie intraveineuse (piqûre).
Cependant, moins de 25% des personnes infectées, et 10 à 20% de celles-ci vont avoir une forme sévère de la maladie.
Malgré ce faible taux, sans traitement, une forme sévère de la maladie peut entraîner la mort de la personne malade dans les trois jours qui suivent l’infection.
La mortalité est la plus élevée chez les enfants, les personnes âgées et les personnes « fragiles » d’après la page « Choléra » de l’institut Pasteur.
L’OMS recense environ 3 millions d’infections au choléra, dont plus de 95 000 décès, chaque année dans le monde d’après les chiffres fournis par l'Institut Pasteur.
Ces deux maladies sont très différentes, de par leurs moyens de contamination et leurs symptômes.
Une est actuellement moins présente sur le globe : la peste, même si elle est considérée par l’O.M.S. comme réémergente, avec environ 120 cas recensés en 2020 selon le site internet de la revue « National Geographic » et l’article « La peste représente-t-elle encore une menace ? ».
Le choléra, quant à lui, continue de sévir, principalement en Afrique.
Vous avez donc plus de chance, statistiquement d’être touché (e) par le choléra. De plus, son « action » suite à la contamination est plus rapide que celle de la peste si vous êtes sujet à une forme sévère de la maladie.
Cependant, d’après nos informations, les formes sévères sont d’après les statistiques moins fréquentes que pour les personnes atteintes de la peste.
Ces deux maladies ont étés à l’origine d’épidémies mortelles, comme nous l’explique la page « Peste, choléra, grippe espagnole… Avant le Covid-19, ces épidémies qui ont traversé l’Histoire » avec de nombreuses victimes à chaque fois.
Aussi, il nous apparaît difficile de dire qu’une de ces deux infections est « pire » que l’autre.
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter le livre « Peste, choléra… et autres calamités : une histoire des infections à Lyon ».
Cordialement,
L’équipe de la Médiathèque du Bachut Santé .
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