Question d'origine :
Avez-vous des informations historiques relatives au Château du Vivier qui se trouvait à Gerland et qui a été rasé lors de la construction des rotondes du PLM ?
Réponse du Guichet

Bonjour,
Vous êtes à la recherche d’informations historiques sur le Château de Gerland.
Nous n’avons trouvé aucune autre appellation que « Château de Gerland » pour désigner cet édifice. En revanche il existe bien un « Château du Vivier » qui ne se situe pas à Gerland mais à Ecully.
La Métropole de Lyon a mis en ligne un dossier « Archives de la Mission Gerland 1952-2015 » sur son site. Le Château de Gerland et la compagnie de chemin de fer PLM (Paris-Lyon-Méditerranée) y sont mentionnés dans leur contexte historique (p.7) :
« Gerland devient quartier de Lyon au XIXe siècle avec l’intégration de la commune de la Guillotière en 1852. Auparavant, il s’avère être une zone marécageuse constituée de nombreux petits bras du Rhône appelés « mouches ». C’est une plaine relativement vaste quasiment inoccupée mais où se trouvent déjà quelques implantations emblématiques ; ce que l’on nomme le château de Gerland, bâtisse du début du XVIIe siècle, et une usine de vitriol jusqu’au début du XIXe siècle à côté de laquelle est implanté l’un des monuments de la première ceinture de Lyon, le fort de la Vitriolerie. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, ce territoire, coincé entre le Rhône et la ligne de chemin de fer de la compagnie PLM, est destiné principalement à l’activité industrielle mais comporte également une zone bâtie à caractère « populaire » située essentiellement le long du chemin de Gerland. L’expansion du quartier s’intensifie au XXe siècle sous l’impulsion du maire Jean-Victor Augagneur puis de son successeur, Édouard Herriot. »
Nous avons par ailleurs identifié et retrouvé une partie du bâtiment toujours existant sur Google Earth, au 186 rue de Gerland avec un jardin environnant (aujourd’hui portant le nom de « L’oasis de Gerland »).
Au sein de la bibliothèque, nous avons identifié deux ouvrages qui évoquent le château de Gerland.
Dans "Les châteaux historiques du Lyonnais et du Beaujolais - Tome 2" que vous pouvez consulter sur place à la bibliothèque, Emile Salomon évoque l’histoire du Château de Gerland (p.11-14). Vous y trouverez également une illustration du bâtiment.
Dans le second ouvrage "Lyon de la Guillotière à Gerland Le 7e arrondissement 1912-2012" Dominique Bertin décrit le Château de Gerland (p.19) :
« A l’origine son territoire s’étend du château de Champagneux jusqu’aux bords du Rhône. Au cours de la première moitié du XVIIe siècle, intervient la construction de la demeure qui subsiste en partie de nos jours (186, rue de Gerland).
Le premier propriétaire Gaspard de Mornieu, était écuyer ; son neveu, François, possédera par la suite ce domaine de 133 hectares. Il est dit qu’il comprenait « une maison de maître, maison pour le granger, loges, écuries, feniers, cours et jardins clôs de murailles, 702 bicherées de terre labourables, 109 bicherées de paquerages, 225 bicherées de broteaux ».
Après la Révolution, il est acheté par l’agent de change, Marie-Benoît Verset. Puis il passe entre les mains de Joseph Emile Montluzin. Antoine Martin, ancien magistrat, conseiller près de la cour d’Appel de Lyon l’achète en 1823 ; sa fille, Mme Chappet, en hérite, puis ses trois fils, collectionneurs d’objets anciens. Mais sans descendance directe, ils laissent le domaine à leurs neveux et nièces. Les derniers propriétaires privés, les familles Rodet-Chappet, le morcèlent à partir de 1917 (…). »
Par ailleurs, page 146, il est précisé que le Château de Gerland s’est reconverti en « Maison des Mères » en 1919 :
« La reconversion du château de Gerland en un lieu d’accueil pour les mères célibataires, comprenant 20 lits, « une nourricière de 14 lits » et une de 20 lits, est le fait de la volonté du maire Edouard-Herriot mais aussi de l’action philanthropique de Jeanne Koehler-Lumière. L’architecte Emile Poignant construit un premier pavillon pour les accouchements (1922), puis un pavillon pour les mères nourrices (1925-1927) : en 1943 la nourricerie prend le nom de maison maternelle. En 1958, la structure devenue départementale prend le nom de Maison des Mères, avant de fusionner avec le Vinatier pour devenir « maison départementale ». Elle remplit les fonctions d’un centre médico-social de 1960 à 1990. Aujourd’hui, le bâtiment et son parc sont intégrés à l’ensemble universitaire de l’ISARA-Agropole."
Enfin, les auteurs précisent également le devenir des terrains alentours de proximité lorsqu’ils furent vendus après la Seconde Guerre Mondiale par les derniers propriétaires privés (les familles Rodet-Chappet):
« L’habitat social, l’éducation et les équipements lui donnent [au « centre en voie de constitution »] une identité sous la forme du projet d’un quartier nouveau lorsque l’important domaine de la famille Rodet-Chappet est morcelé entre différentes institutions, dont la ville de Lyon. C’est ainsi qu’après l’achat des terrains en 1917 sont formalisés le projet et la construction de la cité-jardin (HBM) pourvue d’équipements (1924-1931), par les architectes Robert et Chollat. En 1928, les travaux commencent réellement (…). Pour cette cité-jardin formant trois îlots, une première tranche voit le jour entre 1924 et 1926, avec l’édification de cinq immeubles isolés et deux jumelés à l’angle des rues de Gerland et Challemel-Lacour. »
Vous trouverez par ailleurs dans cet ouvrage deux illustrations :
- Une peinture de la demeure (p.19) : Luc Barbier, Château de Gerland, Eglise Saint –Antoine de Gerland, 1935.
- Une photographie datant de 1920 (p.146) sur laquelle figure la demeure principale toujours présente sur le site, mais également toute une aile d’un bâtiment attenant qui semble avoir disparu aujourd’hui.
Nous vous souhaitons une bonne poursuite dans vos recherches.
Dans le cas où vous souhaiteriez en connaître davantage sur ce château, nous vous invitons à vous rendre aux Archives Départementales du Rhône et de la Métropole.
Bonne journée.
Réponse du Guichet

Bonjour,
Je reviens vers vous car malgré tout, j’avais quand même un doute : en poursuivant mes investigations j’ai constaté qu’il existait bien un château portant le nom de « Château du Vivier » à l’emplacement de l’actuel dépôt SNCF à Gerland.
Dans la « Revue de la Société d’Etude d’Histoire de Lyon, Rive Gauche du Rhône », le numéro 19 (décembre 1966) est consacré aux Châteaux de Montagny et du Vivier. Le numéro est disponible en ligne dans son intégralité. Vous pourrez le consulter sur ce lien.
Par ailleurs, voici le profil Facebook de la structure "Ateliers la Mouche" qui s'intéresse à ces rotondes que vous évoquez. Ce lien pourra vous être utile si vous souhaitez rentrer en contact.
En effet, il est possible que cette structure ait déjà récolté des informations sur le château du Vivier qui se trouvait localisé en cet emplacement.
Bonne fin de journée.
DANS NOS COLLECTIONS :
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Commentaires 1

Bonjour,
pour votre information, travaillant à la Ville de Lyon - Mairie du 7ème sur Gerland, et passionné d'histoire des quartiers, j'ai effectivement un plan du quartier, daté de 1847, sur lequel il apparaît bien un "Château de Gerland", ET un "Château du Vivier" le long du "Chemin de Gerland" (rue de Gerland aujourd'hui ? ...), au sud du cimetière israélite ! ...
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