2ème Congrès de Psychotronique à Monte Carlo (1975)
Le 05/11/2020 à 11h07
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Question d'origine :
Bonjour, Je m'intéresse depuis peu à certaines branches alternatives des sciences dans les années 1970, et donc à leur statut. Le 2éme Congrès de Psychotronique s'est tenu à Monaco du 30 juin au 04 juillet 1975. Il semble que le chercheur en biologie et en entomologie français Rémy Chauvin (1909-2013) ait joué un rôle important dans ce congrès. Peut-être qu'il y eut dans la presse monégasque de l'époque un article sur le sujet de la psychotronique. Pourriez-vous me transmettre des informations sur cette manifestation comme, par exemple, l'identité des organisateurs, celles des participants (il semble qu'il y eut environ deux cent scientifiques dont une vingtaine de Français) et les thèmes des débats. Merci d'avance.
Réponse du Guichet

Bonjour,
Nous trouvons deux articles de l’époque dans Europresse, portant sur le congrès et / ou sur la psychotronique :
Le Monde
lundi 7 juillet 1975 566 mots
Les rapports entre la pensée humaine et la matière vivante
DOMINIQUE DHOMBRES.
Monaco. - Le deuxième congrès international de psychotronique, réuni à Monaco du 30 juin au 4 juillet, rassemblait environ deux cents personnes venues de vingt-deux pays, dont seulement une vingtaine de Français. M. Rémy Chauvin, professeur à la Sorbonne, a été élu vice-président de l'Association internationale de recherches psychotroniques, aux côtés de M. Stanley Krippner (États-Unis). M. Zdenek Redjak, de l'université Charles, de Prague, reste président de l'association. Le premier congrès avait eu lieu à Prague en 1973.
" La psychotronique est la science qui de manière interdisciplinaire étudie les champs d'interaction entre les individus et leurs environnements interne et externe, ainsi que les processus énergétiques concernés. La psychotronique reconnaît que la matière, l'énergie et la conscience sont liées entre elles. L'étude de cette interconnexion contribue à une compréhension nouvelle des capacités énergétiques de l'être humain, des processus vitaux, ainsi que de la matière au sens large. "
Les congressistes, universitaires, médecins, physiciens, biologistes, ingénieurs, réunis à Monaco sont parvenus à cette définition. En fait, le mot " psychotronique ", employé d'abord dans les pays de l'Est, est aussi une façon, pour les chercheurs de ces pays, où existe une philosophie matérialiste officielle, d'étudier des phénomènes rangés habituellement sous le nom de " parapsychologie ". Le voisinage sémantique avec électronique paraît sans doute moins suspect que celui de parapsychologie, qui évoque les franges de la psychologie " normale ".
Curieusement, c'est pour les mêmes raisons de " sérieux " que le terme d'origine anglo-saxonne de " parapsychologie " avait été préféré, il y a quelques décennies, à celui d'origine française de " métapsychisme " jugé entaché d'idéologie.
Les psychotroniciens, en tout cas, veulent être soigneusement distingués des magnétiseurs, fakirs, nécromanciens, spirites, voyants, astrologues et autres sorciers.
Leur projet est scientifique : ils veulent étudier avec précision en laboratoire certains pouvoirs inexpliqués de la pensée humaine et de la matière vivante. " La psychotroniqueest vouée à disparaître si elle n'est pas liée au domaine scientifique, et notamment à la physique ", explique M. Zdenek Redjak, président de l'Association internationale de psychotronique et chercheur à la faculté de médecine générale de l'université Chartes de Prague.
" Nous ne nous intéressons pas aux cas exceptionnels et spectaculaires, à la différence des Occidentaux, mais aux possibilités que possède tout être humain. L'homme, comme la matière vivante en général, est capable d'actions à distance. " M. Zdenek Redjak évoque les recherches effectuées en Tchécoslovaquie par le professeur Figar à l'aide d'un instrument, le " plastimographe ", qui permet de mesurer le volume du sang passant dans les artères. Ce volume dépend en partie des émotions du sujet.
" Si l'on isole dans des pièces différentes deux personnes qui sont très liées, et qu'on montre à l'une d'elles un document, par exemple une photographie, qui suscite chez elle une émotion mesurée par le plastimographe, on observe parfois des variations identiques chez l'autre personne. C'est un cas de télépathie inconsciente ou biologique. "
M. Zdenek Redjak a d'autre part effectué des expériences sur des accidentés qui doivent être rééduqués : il a remarqué que la rééducation était beaucoup plus rapide si le " rééducateur " effectuait tous les mouvements parallèlement au rééduqué, à quelques centimètres du membre lésé. " Il y a transfert d'énergie de l'un à l'autre ", conclut-il.
L'" effet Kirlian " a fait l'objet de nombreuses interventions. Kirlian est un électronicien soviétique qui découvrit que, en plaçant des objets avec un film photographique entre deux plaques métalliques parcourues par un courant à très haute fréquence, on obtenait une photographie de l'objet entouré d'un halo. Dans le cas d'une main humaine, par exemple, ce halo semble varier en fonction de l'état émotionnel de son propriétaire.
" La parapsychologie se vend actuellement sur le marché comme l'hypnose au temps de Charcot, fait remarquer avec prudence M. M. Martiny, médecin anthropologue et président de l'Institut métapsychique international, mais il ne faut pas confondre le réel avec le visible. Des phénomènes tels que la télépathie, la prémonition, la clairvoyance, existent à l'état sauvage. Mais on risque la fraude dès qu'on veut en faire un spectacle ".
Des illusionnistes tels que M. André Sanlaville, organisateurs du Festival mondial de la magie, étaient pourtant présents au congrès. " La déformation professionnelle des illusionnistes est le scepticisme. Du même coup une collaboration entre illusionnistes et parapsychologues est utile, les uns mettant les autres en garde contre les " trucs " du métier. "
Tous les congressistes n'étaient pourtant pas mus par un goût uniquement désintéressé de la science : on vit ainsi un Américain présenter à l'aide d'un film une méthode-miracle, baptisée " vivaxix " (l'axe de vie !) permettant de créer une bonne atmosphère magnétique autour de soi. Les tarifs étaient indiqués.
Le Monde
mercredi 7 avril 1976 967 mots
Parapsychologie : science ou voyance ?
professeur HENRI GASTAUT (*)
Il existe un regain d'intérêt, en France, pour les phénomènes - réels ou supposés - qui ne sont pas saisissables selon les catégories habituelles à travers lesquelles l'homme appréhende l'univers. Ces phénomènes, que William James définissait comme " les résidus non classifiés de notre expérience ", sont dits paranormaux parce qu'ils se manifestent " à côté " des faits d'expérience ordinaire, ce qui explique leur étude par la parapsychologie, qui est " à côté " de la psychologie. Mais certains auteurs préfèrent désigner ces phénomènes par la lettre grecque " psi " et faire dépendre leur étude d'une nouvelle science interdisciplinaire, la psychotronique.
LES phénomènes qui sont supposés témoigner d'interactions qui se dérouleraient entre deux organismes vivants - ou entre un organisme et son environnement - sans l'intervention des sources d'énergie et des moyens de transmission de l'information connus :
- Les phénomènes supposés relever d'un échange inédit d'information concernent la communication extra-sensorielle (télépathie) et la perception extrasensorielle d'événements passés, présents ou à venir (clairvoyance ou double vue, précognition ou prophétie);
- Les phénomènes supposés relever d'une forme inédite d'énergie concernent l'action exercée par un sujet sur un objet qu'il déplace ou déforme en dehors des modalités physiques connues (télékinésie ou psychokinésie);
- Il existe, de plus, des " effets physiques " mal catégorisés, parmi lesquels se rangent les maisons hantées, les fantômes et les revenants.
Dans l'Antiquité et pendant le Moyen Âge, les phénomènes paranormaux étaient admis sans discussion et considérés comme surnaturels. Au XVIIe siècle, Francis Bacon proposa une interprétation naturelle de ces phénomènes en les faisant dépendre d'aptitudes humaines particulières dont il conseillait une étude expérimentale; conseils qui furent mal entendus quand, au siècle dernier, des savants tels que William Crookes et Olivier Lodge pesaient des ectoplasmes mis en bouteille. C'est en 1920 seulement qu'eurent lieu, à Groningue, les premières expériences scientifiquement conduites sur la télépathie. Depuis lors, toutes les variétés de phénomènes, ont été étudiées dans des chaires, des instituts ou des départements universitaires de psychotronique dans la plupart des pays développés (1), sauf en ce qui concerne les pays latins et particulièrement la France.
Un manifeste
C'est pour remédier à cette situation, jugée regrettable, que des personnalités scientifiques françaises se sont réunies à Lyon en novembre dernier, sous la présidence du professeur Rémy Chauvin, de la Sorbonne, pour y tenir les premières Journées nationales de parapsychologie, y décider la fondation d'une Fédération française de parapsychologie et publier un manifeste pour la reconnaissance officielle de cette discipline en France, dans lequel on lit :
" Nous demandons le droit d'informer le public quant aux seuls phénomènes scientifiques prouvés et à leurs limites. À cet effet, nous demandons dès maintenant de pouvoir disposer de grands moyens d'information... Tandis que la recherche en parapsychologie est officiellement encouragée dans les pays de philosophie matérialiste, il est inadmissible que ceux qui opposent leur veto en France le fassent au nom de la défense des vieilles théories matérialistes qui avaient cours à l'époque des luttes clérico-religieuses. Il faut en tout cas que cesse cet ostracisme qui contraint les scientifiques français les plus éminents à poursuivre leurs recherches en parapsychologie d'une façon clandestine. Ceux qui occupent les postes officiels ne doivent plus être obligés de signer leurs travaux sous des noms d'emprunt afin d'échapper au discrédit et au risque de compromettre leur carrière... C'est pourquoi nous demandons que la qualification de " chercheur en parapsychologie " soit désormais officiellement reconnue et que les moyens financiers nécessaires soient accordés à cette recherche. "
Si l'on considère que ce manifeste est adressé " au gouvernement et à toutes les personnalités politiques et scientifiques " susceptibles de l'informer et que toute information scientifique ne peut provenir que des savants eux-mêmes, on arrive à la conclusion que ces derniers sont, en définitive, responsables de la situation qui est faite à la parapsychologie dans notre pays.
Si l'on considère, d'autre part, que les savants appartiennent en France à l'Université ou proviennent d'elle, cette dernière paraît d'autant plus impliquée dans la querelle que les présidents d'universités ont entamée, avec les ministres compétents, au sujet de la recherche scientifique, sans référence particulière à la parapsychologie.
C'est pourquoi il me paraît utile, en tant qu'universitaire et chercheur, de faire connaître le résultat d'une enquête effectuée, l'an dernier, dans l'université d'Aix-Marseille.
Un formulaire avait été adressé aux mille quatorze enseignants-chercheurs de tous grades de l'université, qui permettait de répondre en quelques minutes aux quatre questions suivantes :
1) Vous intéressez-vous : pas du tout, un peu ou beaucoup à la parapsychologie ?
2) Croyez-vous que les phénomènes paranormaux soient des faits établis, probables, possibles, improbables ou impossibles ?
3) Croyez-vous qu'il faille ou non entreprendre dans l'Université des études sur la parapsychologie ?
4) Voulez-vous décliner votre identité ? Si oui, précisez : nom, âge, sexe, grade et discipline.
Trois cent quatre-vingt douze personnes ont répondu (soit 38,65 %) dont 351 précisaient leur identité, témoignant ainsi de leur sincérité.
À la première question, 196 répondent ne pas s'intéresser du tout à la parapsychologie (50 %), 150 disent s'y intéresser " un peu " (38,25 %) et 46 " beaucoup " (11,75 %).
À la seconde question, 25 répondent que les phénomènes psi sont des " faits établis (6,38%) et 44 qu'ils sont des " faits impossibles " (11,25%); 101 considèrent qu'il s'agit de faite " possibles " (25,75 %), 89 de faits " probables " (22,70 %) et 126 de faits " improbables " (32,15 %); 7 seulement sont sans avis.
À la troisième question, 230 répondent que la parapsychologie peut ou doit être étudiée dans l'Université (58,67 %), 96 qu'elle ne le doit pas (24,50 %), tandis que 66 n'ont pas d'opinion sur la question (16,83 %).
Une étude détaillée des résultats fait apparaître une forte cohérence entre les réponses aux trois questions et, plus important encore, un manque total de relations significatives entre la nature de ces réponses et le sexe, l'âge, le grade ou la discipline des sujets interrogés.
Si l'on accepte le principe que les résultats de cette enquête locale sont applicables au reste de la France, compte tenu de l'importance de l'échantillon, il m'apparaît qu'ils devraient apaiser l'inquiétude exprimée par la Fédération française de parapsychologie dans son manifeste. Ces résultats démontrent, en effet, que près de 90 % des chercheurs français, quel que soit leur " profil ", sont disposés à admettre l'existence des phénomènes paranormaux lorsqu'ils la jugeront démontrée et que moins d'un quart d'entre eux sont hostiles à des études parapsychologiques dans le sein de l'Université..., ce qui était prévisible dans le pays de René Descartes et de Claude Bernard. Il n'y a donc aucune raison de redouter que les chercheurs français, même pas les plus vieux et les plus titrés, n'exercent envers parapsychologie un ostracisme qui serait basé sur " la défense des vieilles théories matérialistes qui avaient cours à l'époque des luttes clérico-religieuses. "
Il n'y a pas de raison non plus pour que les savants parapsychologues français cachent leurs recherches et, comble de l'aberration, pour qu'ils signent leurs publications sous des noms d'emprunt " afin d'échapper au discrédit ", que personne ne songe à leur infliger. En procédant de la sorte, ils aboutiraient seulement à accroître l'attitude de doute scientifique de la majorité des chercheurs français (82,37 % de ceux que j'ai interrogés), pour qui les phénomènes psi ne sont encore ni " établis " ni " impossibles ".
(*) Professeur de neurophysiologie clinique, président de l'université d'Aix-Marseille II.
(1) Nous citerons, dans ces pays, la chaire de parapsychologie de l'université d'Utrecht, la chaire des Domaines limites de la psychologie et l'institut de parapsychologie et d'hygiène mentale de l'université de Fribourg, les laboratoires de parapsychologie des universités de Duke et de Stanford, les laboratoires de psychotronique et de bio-information de l'institut de physique de la terre de Moscou et le département de parapsychologie de l'université de Prague.
Il existe des associations de parapsychologie à New-York et à Londres. Enfin, il s'est constitué une Association Internationale pour la recherche psychotronique, qui tient un congrès international tous les deux ans et publie un journal officiel : " Psychoenergetic Systems ".
Par ailleurs, nous trouvons la référence d’une publication dans Worldcat : Second International congress on psychotronic research : Monte-Carlo, June 30-July 4, 1975, International Association for Psychotronic Research.; Institut métapsychique international. Le Sudoc nous permet de localiser un exemplaire de ce document à la bibliothèque Sainte Geneviève à Paris.
Notons également qu’un «compte-rendu du 2ème Congrès international sur la recherche en psychotronique (Monte Carlo-s.d) Année 1976 » est conservé aux Archives Nationales :
Santé ; Direction générale de la santé ; Sous-direction del'organisation des soins et des programmes médicaux ; Bureaupsychiatrie (1955-1981)Répertoire (19830520/3-19830520/9)
(site de Pierrefitte-sur-Seine).
Pour finir, un passage sur la psychotronique dans l’ouvrage La parapsychologie devant la science pourrait vous intéresser. Il y est précisé notamment que c’est au cours de ce congrès que la définition de la psychotronique a fait l’objet d’une formulation approfondie (extrait consultable directement via Google Livre).
Bonne journée.
Nous trouvons deux articles de l’époque dans Europresse, portant sur le congrès et / ou sur la psychotronique :
DOMINIQUE DHOMBRES.
Monaco. - Le deuxième congrès international de psychotronique, réuni à Monaco du 30 juin au 4 juillet, rassemblait environ deux cents personnes venues de vingt-deux pays, dont seulement une vingtaine de Français. M. Rémy Chauvin, professeur à la Sorbonne, a été élu vice-président de l'Association internationale de recherches psychotroniques, aux côtés de M. Stanley Krippner (États-Unis). M. Zdenek Redjak, de l'université Charles, de Prague, reste président de l'association. Le premier congrès avait eu lieu à Prague en 1973.
" La psychotronique est la science qui de manière interdisciplinaire étudie les champs d'interaction entre les individus et leurs environnements interne et externe, ainsi que les processus énergétiques concernés. La psychotronique reconnaît que la matière, l'énergie et la conscience sont liées entre elles. L'étude de cette interconnexion contribue à une compréhension nouvelle des capacités énergétiques de l'être humain, des processus vitaux, ainsi que de la matière au sens large. "
Les congressistes, universitaires, médecins, physiciens, biologistes, ingénieurs, réunis à Monaco sont parvenus à cette définition. En fait, le mot " psychotronique ", employé d'abord dans les pays de l'Est, est aussi une façon, pour les chercheurs de ces pays, où existe une philosophie matérialiste officielle, d'étudier des phénomènes rangés habituellement sous le nom de " parapsychologie ". Le voisinage sémantique avec électronique paraît sans doute moins suspect que celui de parapsychologie, qui évoque les franges de la psychologie " normale ".
Curieusement, c'est pour les mêmes raisons de " sérieux " que le terme d'origine anglo-saxonne de " parapsychologie " avait été préféré, il y a quelques décennies, à celui d'origine française de " métapsychisme " jugé entaché d'idéologie.
Les psychotroniciens, en tout cas, veulent être soigneusement distingués des magnétiseurs, fakirs, nécromanciens, spirites, voyants, astrologues et autres sorciers.
Leur projet est scientifique : ils veulent étudier avec précision en laboratoire certains pouvoirs inexpliqués de la pensée humaine et de la matière vivante. " La psychotroniqueest vouée à disparaître si elle n'est pas liée au domaine scientifique, et notamment à la physique ", explique M. Zdenek Redjak, président de l'Association internationale de psychotronique et chercheur à la faculté de médecine générale de l'université Chartes de Prague.
" Nous ne nous intéressons pas aux cas exceptionnels et spectaculaires, à la différence des Occidentaux, mais aux possibilités que possède tout être humain. L'homme, comme la matière vivante en général, est capable d'actions à distance. " M. Zdenek Redjak évoque les recherches effectuées en Tchécoslovaquie par le professeur Figar à l'aide d'un instrument, le " plastimographe ", qui permet de mesurer le volume du sang passant dans les artères. Ce volume dépend en partie des émotions du sujet.
" Si l'on isole dans des pièces différentes deux personnes qui sont très liées, et qu'on montre à l'une d'elles un document, par exemple une photographie, qui suscite chez elle une émotion mesurée par le plastimographe, on observe parfois des variations identiques chez l'autre personne. C'est un cas de télépathie inconsciente ou biologique. "
M. Zdenek Redjak a d'autre part effectué des expériences sur des accidentés qui doivent être rééduqués : il a remarqué que la rééducation était beaucoup plus rapide si le " rééducateur " effectuait tous les mouvements parallèlement au rééduqué, à quelques centimètres du membre lésé. " Il y a transfert d'énergie de l'un à l'autre ", conclut-il.
L'" effet Kirlian " a fait l'objet de nombreuses interventions. Kirlian est un électronicien soviétique qui découvrit que, en plaçant des objets avec un film photographique entre deux plaques métalliques parcourues par un courant à très haute fréquence, on obtenait une photographie de l'objet entouré d'un halo. Dans le cas d'une main humaine, par exemple, ce halo semble varier en fonction de l'état émotionnel de son propriétaire.
" La parapsychologie se vend actuellement sur le marché comme l'hypnose au temps de Charcot, fait remarquer avec prudence M. M. Martiny, médecin anthropologue et président de l'Institut métapsychique international, mais il ne faut pas confondre le réel avec le visible. Des phénomènes tels que la télépathie, la prémonition, la clairvoyance, existent à l'état sauvage. Mais on risque la fraude dès qu'on veut en faire un spectacle ".
Des illusionnistes tels que M. André Sanlaville, organisateurs du Festival mondial de la magie, étaient pourtant présents au congrès. " La déformation professionnelle des illusionnistes est le scepticisme. Du même coup une collaboration entre illusionnistes et parapsychologues est utile, les uns mettant les autres en garde contre les " trucs " du métier. "
Tous les congressistes n'étaient pourtant pas mus par un goût uniquement désintéressé de la science : on vit ainsi un Américain présenter à l'aide d'un film une méthode-miracle, baptisée " vivaxix " (l'axe de vie !) permettant de créer une bonne atmosphère magnétique autour de soi. Les tarifs étaient indiqués.
professeur HENRI GASTAUT (*)
Il existe un regain d'intérêt, en France, pour les phénomènes - réels ou supposés - qui ne sont pas saisissables selon les catégories habituelles à travers lesquelles l'homme appréhende l'univers. Ces phénomènes, que William James définissait comme " les résidus non classifiés de notre expérience ", sont dits paranormaux parce qu'ils se manifestent " à côté " des faits d'expérience ordinaire, ce qui explique leur étude par la parapsychologie, qui est " à côté " de la psychologie. Mais certains auteurs préfèrent désigner ces phénomènes par la lettre grecque " psi " et faire dépendre leur étude d'une nouvelle science interdisciplinaire, la psychotronique.
LES phénomènes qui sont supposés témoigner d'interactions qui se dérouleraient entre deux organismes vivants - ou entre un organisme et son environnement - sans l'intervention des sources d'énergie et des moyens de transmission de l'information connus :
- Les phénomènes supposés relever d'un échange inédit d'information concernent la communication extra-sensorielle (télépathie) et la perception extrasensorielle d'événements passés, présents ou à venir (clairvoyance ou double vue, précognition ou prophétie);
- Les phénomènes supposés relever d'une forme inédite d'énergie concernent l'action exercée par un sujet sur un objet qu'il déplace ou déforme en dehors des modalités physiques connues (télékinésie ou psychokinésie);
- Il existe, de plus, des " effets physiques " mal catégorisés, parmi lesquels se rangent les maisons hantées, les fantômes et les revenants.
Dans l'Antiquité et pendant le Moyen Âge, les phénomènes paranormaux étaient admis sans discussion et considérés comme surnaturels. Au XVIIe siècle, Francis Bacon proposa une interprétation naturelle de ces phénomènes en les faisant dépendre d'aptitudes humaines particulières dont il conseillait une étude expérimentale; conseils qui furent mal entendus quand, au siècle dernier, des savants tels que William Crookes et Olivier Lodge pesaient des ectoplasmes mis en bouteille. C'est en 1920 seulement qu'eurent lieu, à Groningue, les premières expériences scientifiquement conduites sur la télépathie. Depuis lors, toutes les variétés de phénomènes, ont été étudiées dans des chaires, des instituts ou des départements universitaires de psychotronique dans la plupart des pays développés (1), sauf en ce qui concerne les pays latins et particulièrement la France.
Un manifeste
C'est pour remédier à cette situation, jugée regrettable, que des personnalités scientifiques françaises se sont réunies à Lyon en novembre dernier, sous la présidence du professeur Rémy Chauvin, de la Sorbonne, pour y tenir les premières Journées nationales de parapsychologie, y décider la fondation d'une Fédération française de parapsychologie et publier un manifeste pour la reconnaissance officielle de cette discipline en France, dans lequel on lit :
" Nous demandons le droit d'informer le public quant aux seuls phénomènes scientifiques prouvés et à leurs limites. À cet effet, nous demandons dès maintenant de pouvoir disposer de grands moyens d'information... Tandis que la recherche en parapsychologie est officiellement encouragée dans les pays de philosophie matérialiste, il est inadmissible que ceux qui opposent leur veto en France le fassent au nom de la défense des vieilles théories matérialistes qui avaient cours à l'époque des luttes clérico-religieuses. Il faut en tout cas que cesse cet ostracisme qui contraint les scientifiques français les plus éminents à poursuivre leurs recherches en parapsychologie d'une façon clandestine. Ceux qui occupent les postes officiels ne doivent plus être obligés de signer leurs travaux sous des noms d'emprunt afin d'échapper au discrédit et au risque de compromettre leur carrière... C'est pourquoi nous demandons que la qualification de " chercheur en parapsychologie " soit désormais officiellement reconnue et que les moyens financiers nécessaires soient accordés à cette recherche. "
Si l'on considère que ce manifeste est adressé " au gouvernement et à toutes les personnalités politiques et scientifiques " susceptibles de l'informer et que toute information scientifique ne peut provenir que des savants eux-mêmes, on arrive à la conclusion que ces derniers sont, en définitive, responsables de la situation qui est faite à la parapsychologie dans notre pays.
Si l'on considère, d'autre part, que les savants appartiennent en France à l'Université ou proviennent d'elle, cette dernière paraît d'autant plus impliquée dans la querelle que les présidents d'universités ont entamée, avec les ministres compétents, au sujet de la recherche scientifique, sans référence particulière à la parapsychologie.
C'est pourquoi il me paraît utile, en tant qu'universitaire et chercheur, de faire connaître le résultat d'une enquête effectuée, l'an dernier, dans l'université d'Aix-Marseille.
Un formulaire avait été adressé aux mille quatorze enseignants-chercheurs de tous grades de l'université, qui permettait de répondre en quelques minutes aux quatre questions suivantes :
1) Vous intéressez-vous : pas du tout, un peu ou beaucoup à la parapsychologie ?
2) Croyez-vous que les phénomènes paranormaux soient des faits établis, probables, possibles, improbables ou impossibles ?
3) Croyez-vous qu'il faille ou non entreprendre dans l'Université des études sur la parapsychologie ?
4) Voulez-vous décliner votre identité ? Si oui, précisez : nom, âge, sexe, grade et discipline.
Trois cent quatre-vingt douze personnes ont répondu (soit 38,65 %) dont 351 précisaient leur identité, témoignant ainsi de leur sincérité.
À la première question, 196 répondent ne pas s'intéresser du tout à la parapsychologie (50 %), 150 disent s'y intéresser " un peu " (38,25 %) et 46 " beaucoup " (11,75 %).
À la seconde question, 25 répondent que les phénomènes psi sont des " faits établis (6,38%) et 44 qu'ils sont des " faits impossibles " (11,25%); 101 considèrent qu'il s'agit de faite " possibles " (25,75 %), 89 de faits " probables " (22,70 %) et 126 de faits " improbables " (32,15 %); 7 seulement sont sans avis.
À la troisième question, 230 répondent que la parapsychologie peut ou doit être étudiée dans l'Université (58,67 %), 96 qu'elle ne le doit pas (24,50 %), tandis que 66 n'ont pas d'opinion sur la question (16,83 %).
Une étude détaillée des résultats fait apparaître une forte cohérence entre les réponses aux trois questions et, plus important encore, un manque total de relations significatives entre la nature de ces réponses et le sexe, l'âge, le grade ou la discipline des sujets interrogés.
Si l'on accepte le principe que les résultats de cette enquête locale sont applicables au reste de la France, compte tenu de l'importance de l'échantillon, il m'apparaît qu'ils devraient apaiser l'inquiétude exprimée par la Fédération française de parapsychologie dans son manifeste. Ces résultats démontrent, en effet, que près de 90 % des chercheurs français, quel que soit leur " profil ", sont disposés à admettre l'existence des phénomènes paranormaux lorsqu'ils la jugeront démontrée et que moins d'un quart d'entre eux sont hostiles à des études parapsychologiques dans le sein de l'Université..., ce qui était prévisible dans le pays de René Descartes et de Claude Bernard. Il n'y a donc aucune raison de redouter que les chercheurs français, même pas les plus vieux et les plus titrés, n'exercent envers parapsychologie un ostracisme qui serait basé sur " la défense des vieilles théories matérialistes qui avaient cours à l'époque des luttes clérico-religieuses. "
Il n'y a pas de raison non plus pour que les savants parapsychologues français cachent leurs recherches et, comble de l'aberration, pour qu'ils signent leurs publications sous des noms d'emprunt " afin d'échapper au discrédit ", que personne ne songe à leur infliger. En procédant de la sorte, ils aboutiraient seulement à accroître l'attitude de doute scientifique de la majorité des chercheurs français (82,37 % de ceux que j'ai interrogés), pour qui les phénomènes psi ne sont encore ni " établis " ni " impossibles ".
(*) Professeur de neurophysiologie clinique, président de l'université d'Aix-Marseille II.
(1) Nous citerons, dans ces pays, la chaire de parapsychologie de l'université d'Utrecht, la chaire des Domaines limites de la psychologie et l'institut de parapsychologie et d'hygiène mentale de l'université de Fribourg, les laboratoires de parapsychologie des universités de Duke et de Stanford, les laboratoires de psychotronique et de bio-information de l'institut de physique de la terre de Moscou et le département de parapsychologie de l'université de Prague.
Il existe des associations de parapsychologie à New-York et à Londres. Enfin, il s'est constitué une Association Internationale pour la recherche psychotronique, qui tient un congrès international tous les deux ans et publie un journal officiel : " Psychoenergetic Systems ".
Par ailleurs, nous trouvons la référence d’une publication dans Worldcat : Second International congress on psychotronic research : Monte-Carlo, June 30-July 4, 1975, International Association for Psychotronic Research.; Institut métapsychique international. Le Sudoc nous permet de localiser un exemplaire de ce document à la bibliothèque Sainte Geneviève à Paris.
Notons également qu’un «
Santé ; Direction générale de la santé ; Sous-direction del'organisation des soins et des programmes médicaux ; Bureaupsychiatrie (1955-1981)Répertoire (19830520/3-19830520/9)
(site de Pierrefitte-sur-Seine).
Pour finir, un passage sur la psychotronique dans l’ouvrage La parapsychologie devant la science pourrait vous intéresser. Il y est précisé notamment que c’est au cours de ce congrès que la définition de la psychotronique a fait l’objet d’une formulation approfondie (extrait consultable directement via Google Livre).
Bonne journée.
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