Question d'origine :
Bonjour, intéressé par les médaillons de la cathédrale saint Jean de Lyon, j'ai lu le livre de J.J. GABUT de 1993, Lyon magique et sacré. a un moment il parle d'un médaillon "tête de feuilles" .et il précise : je cite : "ces têtes de feuilles, comme le disait le maitre d'œuvre Villard de Honnecourt , que l'on retrouve sur le coté gauche du portail droit, de face. c'est le fameux homme vert, le bon celtique - qui a pu donner son nom a la ville de Bron - cet homme vert qui présidait jadis a des initiations et qui pourrait bien être en réalité le trop célèbre Baphomet des Templiers. un peu plus loin, il rajoute : " au portail de Saint-Jean une "tête de feuilles" l 'homme vert des traditions celtiques.....mais retournez la photo et vous découvrirez l'unité des trois règnes !". mes questions : Qui est ce bon celtique ? le célèbre Baphomet des templiers ? et surtout qu'entend JJ GABUT par "l'unité des trois règnes ? je peux vous envoyer les 2 photos de l'homme a la tête de feuilles. Merci cordialement JP BAS
Réponse du Guichet
Bonjour,
Dans le livre La Cathédrale de Lyon par Lucien Bégule il est dit au sujet des têtes feuillagées visibles sur l’un des portails latéraux de la cathédrale St-Jean qu’elles appartiennent à un ensemble (fantaisies décoratives) présentant: « un intérêt exceptionnel par le mélange d’éléments sacrés et profanes ou même grotesque que le sculpteur rapproche avec une parfaite indifférence. Ce mélange apparaît déjà dans les bas-reliefs de deux portails de Rouen qui ont servi de prototype, sinon de modèle direct aux portails de la cathédrale de Lyon ». Il n’est pas fait mention ici, ni dans aucun autres des ouvrages consultés au sujet de ces médaillons, du personnage de Bran, issu de la mythologie celtique, ni de Baphomet, l'idole des templiers. En revanche le parallèle entre ces « masques feuillus » et l’« homme vert » se trouve confirmé par le livre The green man de Kathleen Basford dont nous rapportons ici quelques lignes extraites du résumé : "
La tête feuilletée a été utilisée comme ornement dans l'église depuis le quatrième ou cinquième siècle, d'abord comme motif" emprunté "ou comme véritable relique de l'antiquité, mais progressivement modifiée pour répondre à des exigences décoratives particulières et pour exprimer des idées particulières […] Au XVe siècles on trouve (pour ces motifs ornementaux) de nombreuses nuances et inclinations de sens différents: certains sont des démons, et pourraient bien renvoyer à l'idée du diable comme radix omnium malorum, la racine de tout mal; certains représentent probablement des âmes perdues ou des spectres du bois démoniaque. D’autres sont beaucoup plus complexes: la représentation plus réaliste des éléments humains et végétaux du motif permet une exploration plus approfondie de la relation ambivalente entre l'homme et nature, et il y a d'autres allusions à la nature fragile, déchue et concupiscente de l'homme et à sa brève vie sur terre. Les images sont souvent ambiguës, et
Sur le personnage folklorique de « l’homme vert » nous avons découvert cet article en ligne publié par la revue
Au sujet de «l’Unité des trois règnes». Nous en trouvons l’explication dans un autre ouvrage de Jean Jacques Gabut Le message hermétique des imagiers du Moyen Age : « Cette tête de feuilles, c’est le fameux homme vert que l’on rencontre dans maintes églises et monuments anciens […] Il présidait jadis à des initiations parce que symbolisant
A noter, l'existence du site www.quadrilobes.fr qui présente les 320 médaillons des trois portails de la cathédrale Saint Jean.
Bonne journée