Question d'origine :
Bonjour,
je suis actuellement en train de travailler sur l'élément "escalier" et son utilisation au cinéma. Beaucoup de réalisateur tels qu' Hitchcock, Eisenstein, ou Cassavetes ont usé de ce symbole dans leurs films. Je souhaiterais savoir s'il y a eu des écrits sur ce sujet, et connaitre l'histoire de cet objet d'un point de vue symbolique, voire mythologique.
Merci pour votre aide.
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 23/12/2005 à 15h49
Sur la symbolique de l’escalier, voici un extrait du "Dictionnaire des symboles", page 413 :
« L’escalier est le symbole de la progression vers le savoir, de l’ascension vers la connaissance et la transfiguration. S’il s’élève vers le ciel, il s’agit de la connaissance du monde apparent ou divin ; s’il rentre dans le sous-sol, il s’agit du savoir occulte et des profondeurs d’inconscient. L’escalier blanc représente parfois la haute science, l’escalier noir la magie noire. Comme l’échelle, il symbolise la recherche de la connaissance exotérique (la montée) et ésotérique (la descente). Les Egyptiens connaissent également ce symbole de l’ascension. Les pyramides sont déjà analogues de l’escalier ; ce qui est particulièrement évident dans les cas des pyramides à degrés. D’autres œuvres plastiques représentant les âmes de défunts montant un escalier de sept ou neuf marches, pour se rendre devant le trône d’Osiris et subir l’épreuve de la psychostasie. »
Sur la symbolique de l’escalier au cinéma, il n’existe pas, selon nos sources, de document traitant exclusivement de ce sujet.
Cependant, l’ouvrage « Les grands thèmes du cinéma américain » nous donne les informations suivantes, page 202 :
« Les escaliers : ils sont connotés de manière biblique quand un personnage les emprunte. Si on les gravit, la direction vers le haut indique une action positive. A la fin de Cheaper by the Dozen, par exemple, Myrna Loy, veuve, est montrée portant un escalier dans le dernier plan : le courage ne l’a pas abandonnée, la vie doit néanmoins continuer. Petula et JOe, dans Cabin in the Sky, gravissent l’escalier qui mène à Dieu. (…) ». La suite du paragraphe est une succession d’exemples qui démontrent cette connotation positive.
On trouve plus loin « On le voit, toute descente d’escalier a quelque chose de maléfique. Les exemples confirmant cette impression ne se comptent plus : Richard Burton , dans Cleopatra, se suicide sur un escalier ; Greta Garbo, dans Mata Hari, en descend un pour se rendre sur le lieu de son exécution ; …». . Les exemples de cet ordre là se succèdent pour former un paragraphe important.
« Les femmes de petite vertu ou franchement mauvaises sont, comme Maximilien dans le film de Robert Aldrich, présentées systématiquement descendant l’escalier au début de « Bonnie and Clyde », Faye Dunaway au début de Mae West dans Goin’ to Town, Kim NOvak dans « The Legend of Lylah Claure… » (…) Les escaliers sont aussi des décors propices aux combats à l’épée : on les monte et on les descend en fonction de sa domination ou non sur l’adversaire : Stewert Granger et James Manson dans The Prisoner of Zedna, Errol Flynn opposé à Basil Rathbone dans The Adventures of Robin Hood, (…) ». Suit article intéressant sur les escaliers de secours.
A propos de l’escalier, Claude Chabrol explique le rôle central qu’il lui a accordé dans la "Demoiselle d’Honneur" :
« L'escalier, c'est un peu comme celui du "Ciel peut attendre," qui fait des allers et retours entre le ciel et l'enfer. Ce qui est amusant ici, c'est que c'est en montant qu'on arrive au tréfonds. L'escalier me sert toujours pour symboliser cette donnée-là : c'est un déplacement de niveau des choses. Mais, bien sûr, on ne va pas faire que plus c'est bas, plus c'est moche, et plus c'est haut, plus c'est beau. J'ai toujours aimé les escaliers, et toujours aimé tourner dans les escaliers. Je suis un bon tourneur d'escaliers et il n'y en a pas énormément (...) Carné est un excellent tourneur d'escaliers, il n'y a qu'à voir "Le Jour se lève" et "Les Portes de la nuit". Je ne voudrais pas vanter mon travail par rapport à celui de Carné, mais il y a plus de sens dans mon escalier que dans celui de Carné. Mon escalier est plus métaphysique, qu'on se le dise. »
source : allocine.fr
L'ouvrage "les escaliers" peut éventuellement vous servir dans vos recherches, même si le propos est majoritairement architectural.
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