Question d'origine :
Bonjour,
auriez-vous des renseignements (je pense au fond régional) concernant un olifant médiéval trouvé au lieu-dit "la cascade de Luizet" sur la commune de Benonces (ain) ? Je crois savoir que cet objet serait conservé dans les collections du Louvre, et qu'une copie serait également au musée de Bourg-en-Bresse...
Merci d'avance...
celine293
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 25/01/2008 à 16h18
Bonjour,
Le site internet de Bénonces nous confirme qu’un olifant a bien été retrouvé dans une grotte à côté des chutes de Luizet. On apprend également que cet olifant n’est nul autre que celui de la fameuse chanson de Roland, qui sonna sa défaite contre les Sarrazins à Roncevaux (Pyrénées) et porta son dernier souffle ! Au 8ème siècle, le Bugey fut occupé par les Sarrazins ; leur chef fut tué en 732 à Poitiers par Charles Martel, mais certains de ses hommes purent se réfugier à l’est du Rhône dans des grottes escarpées, notamment autour Bénonces où on retrouve des traces de leur passage. Et donc, peut-être, le fameux cor de Roland :
De nombreuses revues ont parlé de l’olifant de Portes. Sa trace a été retrouvée au Cabinet des Médailles à la Bibliothèque nationale par Mr Richard, professeur à l’Institut Lamartine à Belley.
Cette grotte, connue dans la région sous le nom de « grotte de Roland », fut découverte au début du XIVe siècle, et parait avoir été utilisé comme observatoire : creusée au sommet de la Morgne, elle est ouverte sur l’ouest.
(les informations réunies sur le site ont été consignées par Mr Reynier, que vous pourrez joindre par l’intermédiaire de la mairie de Bénonces)
Dans un ouvrage sur l’institution Lamartine, on retrouve bien la trace d’un abbé Richard qui y a enseigné jusqu’en 1927, mais à première vue, rien de plus concernant ses hypothétiques recherches sur l’olifant de Roland. Mais on y apprend que l'homme tenait un journal, qu'il pourrait être intéressant de consulter pour approfondir votre recherche (Institution Lamartine, Georges Homassel, édité par l'Amicale des anciens de l'institution Lamartine)
Le musée de Brou, à Bourg-en-Bresse, nous confirme l’existence d’une copie de l’olifant dans leur fonds. Connu sous le nom d’olifant de Portes, c’est un moulage en plâtre de l’original, qu’on peut admirer dans les collections du médaillier de la Bibliothèque nationale, ou du moins était-ce le cas lors de la publication d’un article publié en 1968 par Visages de l’Ain, cité en référence par la documentaliste du musée, madame Duflot que nous remercions pour sa disponibilité et ses renseignements (numéro 98, pp.4) :
(…) Jadis un berger du XIVe siècle avait découvert cette grotte et il n’en revint pas de sa surprise lorsqu’il vit un magnifique olifant d’ivoire (…). Il courut porter sa trouvaille au couvent, on n’en parla plus pendant quatre siècles.(…)
[Thomas Riboud] fut enthousiasmé [lorsque les religieux de Brou lui présentèrent le vieil objet], et il fit, en 1785, une narration de sa découverte dans le grave « Journal des Savants ». Au moment de la tourmente révolutionnaire, le dernier prieur lui confia ce trésor, le sachant entre de bonnes mains. Ses héritiers ne surent pas le garder à notre département : il passa du cabinet du duc de Luynes dans les collections du médaillier de la Bibliothèque nationale.
S’ensuit une description du cor, et la précision qu’ « on ne sut jamais l’origine de cet ivoire. » et « que seule l’imagination des siècles suivants en attribua la propriété au paladin de légende dont la balme porte encore le nom ».
D’ailleurs, en cherchant bien, on trouve des traces d’olifant d’ivoire dans de nombreux musées français, notamment Auch (musée des Jacobins), Le Puy-en-Velay (musée Crozatier), Bordeaux (Eglise Saint-Seurin), Toulouse (musée Paul Dupuy), Paris (Musée de Cluny et Cabinet des Médailles de la BNF), Arles (trésor).
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