Question d'origine :
Bonjour à vous,
Un chevalier, au 13 e siècle, peut-il avoir une fonction militaire? Peut-il être garde d'un château ou officier (je pense aux chevaliers du guet... donc on pourrait penser que oui, on peut avoir une office militaire...) ?
Je pensais qu'un chevalier avait un fief ( terres le plus souvent, ou bourse ou rente), mais pas qu'il pouvait faire partie d'une garde.
Merci beaucoup à vous si vous pouvez me démêler cela!
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 10/06/2009 à 14h04
Que nous dit le Dictionnaire encyclopédique du moyen-âge :
« Le concept de chevalerie recouvre deux réalités, l’une d’ordre socioprofessionnel, l’autre d’ordre culturel. Ces réalités ont-elles-mêmes évolué entre le XIe et le XVe siècle. »
Au XIe siècle, ce sont les milites, « vassaux ou serviteurs armés des sires, qui exercent le pouvoir de coercition, font régner l’ordre (ou le désordre), échappent aux exactions seigneuriales qu’ils imposent par la force aux paysans… Ils forment la militia, terme ambivalent héritant à la fois des nuances du service public et de la force armée. Tous les milites sont bien des guerriers… De plus en plus cependant, les mitites sont des chevaliers, guerrier d’élite par excellence. »
A la fin du XIIe siècle, le statut du chevalier se modifie, favorisant la « fusion progressive de la chevalerie dans la noblesse. » : « la fonction militaire de la chevalerie ne s’atténue pas encore. Elle demeure, avec peu d’évolution technique, la reine des batailles. Mais le mot chevalerie se colore de nuances supplémentaires, sociales, honorifiques et idéologiques de plus en plus nettes. »
« La chevalerie, c’est d’abord un métier, celui qu’exercent, au service de leurs maîtres, leur seigneur ou leur roi, des guerriers d’élite combattant à cheval. Les méthodes de combat spécifiques de cette cavalerie lourde la transforment bientôt, par le coût des armements et l’entraînement qu’elles nécessitent, en élite aristocratique. La fonction guerrière se concentre sur une classe sociale qui la considère comme son privilège exclusif. » in Chevaliers et chevalerie au moyen-âge de Jean Flori
L'obtention d'un fief entraînait en général des "obligations d’aide et conseil du vassal à son seigneur".
Concernant les chevaliers du guet, vous pouvez vous reporter à l'article de Wikipedia sur le guet royal ou aux différentes sources mentionnées dans Google books pour en connaître la définition. Par exemple, De l'ancienne France de Saint-Allais : "Les chevaliers du guet étaient également compris au nombre des Chevaliers militaires : Officium militis gueti. Ils étaient établis pour la garde et la sûreté des grandes villes du royaume, surtout pendant la nuit : Perfectus vigilum. Il y avait un Chevalier du guet établi à Paris dès le règne de Saint Louis ; on en créa depuis à Orléans, Lyon, Bordeaux, Sens".
Pour aller plus loin, les livres de Jean Flori :
La chevalerie en France au Moyen-âge
L’essor de la chevalerie, XIe-XIIe siècle
Château et société castrale au Moyen âge, sous la dir. de Jean-Marc Pastré
Châteaux et guerriers de la France au Moyen âge, de Thierry Ribaldone
La société chevaleresque de Georges Duby
Les chevaliers : hommes d’honneur, mais aussi… brigands sans foi ni loi !, un numéro hors-série d'Historia magazine.
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