Question d'origine :
Est-ce que les feuilles d'arbre prennent leur couleurs d'automne plus tôt en altitude?
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 26/10/2020 à 12h50
Bonjour,
L’altitude a bien une influence sur le jaunissement des feuilles, mais plusieurs facteurs entrant en jeu, nous ne pouvons pas affirmer que le jaunissement est systématiquement plus précoce en montagne.
Les informations que nous trouvons sur le site de l’Office national des forêts confirment que l’altitude a un effet sur la durée de végétation (période comprise entre l'apparition des feuilles au printemps et le jaunissement automnal) : « La saison de végétation est plus longue dans le Sud-Ouest et l'Ouest que dans le Nord, le Nord-Est et en zone montagnarde. »
Si on observe une influence de l’altitude sur la date de débourrement (apparition des bourgeons, plus tardive en montagne) et la durée de la période de végétation (plus courte), il faut aussi tenir compte de l’influence de la température qui joue aussi bien sur la date de débourrement et la durée de la saison de végétation, que sur le jaunissement :
« Sur la période 1997-2003, lasaison de végétation débute en plaine entre la première et la troisième semaine d’avril. En contexte montagnard, elle débute plus tardivement dans les 15 premiers jours de ma i. La fin de la saison correspond à la troisième semaine d’octobre (jaunissement 90 %) et la saison de végétation dure généralement entre 180 et 200 jours (feuillus uniquement). Elle est plus longue dans le Sud et l’Ouest que dans l’Est et le Nord (décalage de plus d’un mois pour certaines années). Il apparaît également un effet espèce très fort dans les cycles phénologiques. (Figures 2 et 3 et Tableau 1) Ainsi, le débourrement des chênes est plus précoce d’environ 15 jours par rapport à celui du hêtre : fin de la première semaine d’avril pour les chênes contre troisième semaine pour le hêtre. Le jaunissement des chênes étant plus tardif que celui du hêtre, la durée de la saison est plus longue de près de 20 jours pour les chênes. Le débourrement des résineux apparaît globalement plus tardif mais comme la majorité des peuplements est localisée en contexte de montagne l’effet altitude joue certainement un rôle majeur . Pour l’épicéa et le sapin (altitude moyenne des peuplements = 1 000 m), le débourrement a lieu en moyenne vers le 10 mai.
Les données du réseau ont permis de construire des modèles liant la phénologie aux variables environnementales
En étudiant statistiquement le lien entre variables environnementales et stades phénoloqiques, nous avons constaté qu’il est plus facile de prédire la date de débourrement que celle du jaunissement . Pour le débourrement, la date correspondant au stade 10 % a été plus facile à modéliser que celle du stade 90%. Pour le jaunissement, c’est le stade 90 % qui a permis d’obtenir les meilleurs modèles. Concernant la longueur de la saison de végétation, c’est la durée comprenant ces deux stades qui a été une des mieux prédites.
Pour les peuplements étudiés,une augmentation de 100 m d’altitude se traduit par un retard de débourrement de 2 jours (gamme 15 à 1 850 m) et une réduction de 3 jours de la longueur de la saison de végétation (Figure 4). Une augmentation de 1 °C de la température (printanière ou annuelle) se traduit par une précocité de 6 jours du débourrement et une augmentation de 10 jours de la saison de végétation (Figure 4). Le jaunissement est retardé d’environ 5 jours par degré d’augmentation de température automnale . »
Source : Phénologie des peuplements du réseau RENECOFOR : Variabilité entre espèces et dans l’espace, et déterminisme climatique, RDV techniques n° 13 - été 2006 – ONF
Un autre document que nous avons consulté précise que le jaunissement varie selon la localisation géographique :
« Variabilité interspécifique et spatiale
Entre 1997 et 2006, la date de débourrement a varié du 12 mars au 30 juin avec un écart-type entre toutes les observations de 17,3 jours. Pour les chênaies, le débourrement commence en moyenne vers la mi-avril (tableau II, pp.326-327 et figure 1, p.328). L’amplitude maximale observée entre la date la plus précoce et la date la plus tardive a été de 46 jours pour le Chêne sessile et 54 jours pour le Chêne pédonculé. Pour chacune des chênaies, la variabilité moyenne entre les années a été de 4 à 6 jours avec des écarts extrêmes de 11 à 36 jours (moyenne 21 jours). En moyenne, le débourrement dure 12 jours. Il est également apparu que les chênaies de l’Ouest de la France débourrent en général 10 à 20 jours plus tôt que les peuplements situés dans l’Est (tableau II, pp.326-327 et figure 1, p.328). Le débourrement est décalé d’environ 2 jours par degré de longitude (figure 2, p.329). Le jaunissement apparaît vers la mi-octobre. Le début de cette phase présente une variabilité entre année plus grande que celle observée pour le débourrement (15 jours en moyenne) et varie également selon la localisation géographique. Ainsi,la longueur de la saison de végétation apparaît plus courte dans l’Est (<200 jours) en conséquence d’un débourrement plus tardif et d’un jaunissement plus précoce .
[…]
Pour le jaunissement (feuillus exclusivement), les variables géographiques sont les plus pertinentes avec cependant un fort effet de la température moyenne du mois d’octobre . Dans ce cas, les résultats sont meilleurs avec la seconde date jj2 mais nettement moins bons que pour la prédiction du débourrement. »
Source : Déterminisme de la phénologie des forêts tempérées françaises : étude sur les peuplements du réseau Renecofor, François Lebourgeois, Jean-Claude Pierrat, Vincent Perez, Christian Piedallu, Sébastien Cecchini, Erwin Ulrich
Bonne journée.
L’altitude a bien une influence sur le jaunissement des feuilles, mais plusieurs facteurs entrant en jeu, nous ne pouvons pas affirmer que le jaunissement est systématiquement plus précoce en montagne.
Les informations que nous trouvons sur le site de l’Office national des forêts confirment que l’altitude a un effet sur la durée de végétation (période comprise entre l'apparition des feuilles au printemps et le jaunissement automnal) : « La saison de végétation est plus longue dans le Sud-Ouest et l'Ouest que dans le Nord, le Nord-Est et en zone montagnarde. »
Si on observe une influence de l’altitude sur la date de débourrement (apparition des bourgeons, plus tardive en montagne) et la durée de la période de végétation (plus courte), il faut aussi tenir compte de l’influence de la température qui joue aussi bien sur la date de débourrement et la durée de la saison de végétation, que sur le jaunissement :
« Sur la période 1997-2003, la
Les données du réseau ont permis de construire des modèles liant la phénologie aux variables environnementales
En étudiant statistiquement le lien entre variables environnementales et stades phénoloqiques, nous avons constaté qu’
Pour les peuplements étudiés,
Source : Phénologie des peuplements du réseau RENECOFOR : Variabilité entre espèces et dans l’espace, et déterminisme climatique, RDV techniques n° 13 - été 2006 – ONF
Un autre document que nous avons consulté précise que le jaunissement varie selon la localisation géographique :
« Variabilité interspécifique et spatiale
Entre 1997 et 2006, la date de débourrement a varié du 12 mars au 30 juin avec un écart-type entre toutes les observations de 17,3 jours. Pour les chênaies, le débourrement commence en moyenne vers la mi-avril (tableau II, pp.326-327 et figure 1, p.328). L’amplitude maximale observée entre la date la plus précoce et la date la plus tardive a été de 46 jours pour le Chêne sessile et 54 jours pour le Chêne pédonculé. Pour chacune des chênaies, la variabilité moyenne entre les années a été de 4 à 6 jours avec des écarts extrêmes de 11 à 36 jours (moyenne 21 jours). En moyenne, le débourrement dure 12 jours. Il est également apparu que les chênaies de l’Ouest de la France débourrent en général 10 à 20 jours plus tôt que les peuplements situés dans l’Est (tableau II, pp.326-327 et figure 1, p.328). Le débourrement est décalé d’environ 2 jours par degré de longitude (figure 2, p.329). Le jaunissement apparaît vers la mi-octobre. Le début de cette phase présente une variabilité entre année plus grande que celle observée pour le débourrement (15 jours en moyenne) et varie également selon la localisation géographique. Ainsi,
[…]
Source : Déterminisme de la phénologie des forêts tempérées françaises : étude sur les peuplements du réseau Renecofor, François Lebourgeois, Jean-Claude Pierrat, Vincent Perez, Christian Piedallu, Sébastien Cecchini, Erwin Ulrich
Bonne journée.
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