Question d'origine :
Bonjour,
Je me posais une question, là, tout a coup, et je me demandais:
1. quelles sont les typologies et les atraits du costume mésopotamien?
2. Quels sont les types de tissus utilisés, les symboles sur les vêtements, les accessoires (exemple: sacoches, chaussures, etc) utilisés et leurs raisons?
3. Est-il possible d'avoir des images?
Merci!

Réponse du Guichet

Tout à coup, d'autres questions s'imposent à nous : pouvez-vous nous préciser le contexte exact de votre recherche, ainsi que les sources que vous avez déjà consultées ? Nous vous rappelons que nous ne prenons pas en charge les travaux scolaires ou universitaires.
Réponse du Guichet

J'apporte donc une réponse:
ma mère, ayant été archéologue spécialisée dans le domaine de la Mésopotamie et de l'Assyrie, n'a pas vraiment pu me répondre concernant ce sujet (OH grande frustration
), excepté pour les coupes et quelques ornements utilisés, par exemple les broderies et pompoms, mais nada pour .
C'est simplement une question qu'on se pose toutes les deux, histoire d'approfondir nos connaissances
ma mère, ayant été archéologue spécialisée dans le domaine de la Mésopotamie et de l'Assyrie, n'a pas vraiment pu me répondre concernant ce sujet (OH grande frustration

C'est simplement une question qu'on se pose toutes les deux, histoire d'approfondir nos connaissances

Réponse du Guichet

« Le costume des civilisations pré-aryennes les plus anciennes de l'Asie mineure est sans conteste celui de Sumer er d'Akkad et fut porté avant le IIIème millénaire du golfe Persique à la Méditerranée. Il s'agissait d'un pagne destiné à couvrir les hanches et tombant à mi-jambe, d'abord en peau retournée puis en tissus.
Le pagne-jupon en kaunakès des sumériens, en fourrure ou en tissus à mèches (pour rappeler la fourrure originelle) est un costume masculin, sans doutes celui des prêtres; il est figuré sur de nombreuses statuettes. Les hommes portent un châle en jupon, dont un pan est ramené sur l'épaule.
Les femmes portent également un châle drapé en forme de robe dont les franges (unies puis à glands) retombent en suivant l'enroulement autour du corps. Ce châle se retrouve dans le sari indien ultérieurement et jusqu'à nos jours. Elles portent également un manteau en kaunakès. Elles sont coiffées en chignon; quelques statuettes donnent l'impression que certaines portent des coiffures postiches.
Les peaux continuent à être portées par les deux sexes. »
L’article décrit ensuite l’habillement assyrien ainsi que les chaussures (« Hommes comme femmes sont communément chaussés de sandales laissant le dessus du pied découvert, lacé à la cheville, le gros orteil passant dans un anneau. La chaussure fermée fait son apparition, introduite par les populations des montagnes ».
Article Histoire du costume de Wikipedia
(Kaunakès : Nom habituellement donné à un type de vêtements dont sont revêtus les personnages figurés de l'époque sumérienne ; représentés sous forme de languettes ou de mèches plus ou moins souples en rangées superposées, il s'agit peut-être d'un vêtement de laine ou d'une peau de bête encore pourvue de sa toison ; certains y ont vu aussi un tissu de feutre. On notera le caractère totalement inadapté de ces matières au climat de la Mésopotamie méridionale. Site du Musée du Louvre)
« Les exemples les plus anciens du vêtement syrien et phénicien nous sont connus grâce à la sculpture de l'époque. Ils témoignent d'une évolution étroitement liée à celle du costume égyptien. Les hommes et les femmes portaient un grand morceau de tissu rectangulaire proche de la shenti à la décoration assez somptueuse. Il était enroulé autour du corps et noué au-dessus de l'épaule. Cette forme rectangulaire survécut pendant de nombreux siècles — constante vestimentaire à laquelle on ajoutait une encolure ou une ouverture pour le bras. Plus au nord, on constate l'existence de vêtements plus élaborés et plus ajustés, comportant une certaine ressemblance avec la calasiris. Ils étaient portés avec des capes et des tabliers enroulés autour de la taille. Hébreux, Assyriens et Babyloniens portaient une tenue longue, proche de la calasiris égyptienne, mais agrémentée de manches et portée avec de grandes capes. Ces vêtements avaient une apparence raide, avec des bords frangés, des pompons et des angles carrés ou arrondis. Il faut noter l'originalité du costume des prêtres de Babylone, fabriqué à partir d'un long triangle de tissu, et porté de telle façon que la bordure à franges était enroulée transversalement autour du corps, d'une manière qui rappelle les ziggourats à spirales de Babylone. »
article Vêtement, histoire du sur Encarta
Vous trouverez bien davantage de détails dans :
- Le Dictionnaire des civilisations de l’Orient ancien / Guy Rachet, qui détaille à l’article Vêtements :
« Sumer. Les sumériens sont les seuls à être restés le torse nu, avec cette jupe plus ou moins longue appelée kaunakès. Ce vêtement est connu par de nombreuses représentations de personnages. On a beaucoup discuté de la nature de ce grand pagne épais qui semble fait de poil de chèvre ondulé […] Les femmes portent aussi parfois un vêtement de cette texture, mais c’est alors une véritable robe qui recouvre une épaule et laisse l’autre épaule et un bras nu [..]. Les autres vêtements étaient taillés dans des tissus de lin ou de laine de mouton ou de chèvre […] » L’article précise ensuite l’adaptation de ce vêtement de base pour les différentes catégories professionnelles, les soldats et les femmes.
« Babylonie et Assyrie. Au IIe mill., les vêtements deviennent plus variés et, surtout, plus ornés. Les robes des hommes sont agrémentés de broderies, de perles en bordure, des pans de tissus brodés sont jetés sur une épaule.[…]. La suite décrit certains vêtements précis (tuniques à larges franges, robes drapées , voile des femmes) et insiste sur les couleurs. A noter aussi les « bas bariolés » des soldats.
La fin de l’article contient tout un paragraphe sur les tissus : « [I] pièces d’étoffe (de laine) filée, tissu chatoyant, tissu de haute laine, turban de fourrure[…] » et les tisserands.
L’article Chaussures, nous apprend que les sumériens connaissaient plusieurs types de chausssures, une sandale en cuir, chaussure de rue, et une sandale de luxe, pour l’intérieur et les cérémonies, une chaussure fermée, montante, à bout relevé terminé par une boule. Les reliefs assyriens montrent aussi des chaussures fermées à semelles épaisses en cuir, à talons compensés semble-t-il. A l’époque néo-assyrienne apparaît une botte lacée sur le devant sur de grands bas à bandes horizontales bleues et rouges. Cette botte était bleue avec des lacets rouges, tandis que les femmes portaient des chaussures bleues à talons rouges. D’autres détails sont donnés sur une sorte de poulaine anatolienne en cuir.
-Le Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne / sous la dir. de Francis Joannès. L’article Habillement est lui aussi très détaillé :
« La reconstitution de l’habillement des gens de Mésopotamie, c’est-à-dire la forme et la matière de leurs vêtements, leur association en ensembles vestimentaires, la manière de les porter s’appuie sur les sources iconographiques et sur les données textuelles. […] La nudité est réservée, en Mésopotamie, à quelques cas bien précis […]. Si la fonction première de l’habillement fut de protéger plus ou moins le corps, il servit certainement très vite à indiquer le statut social, au même titre que les bijoux. […] Une différenciation existait également selon le sexe : un texte religieux paléo-babylonien indique que les hommes doivent couvrir leur côté gauche et les femmes le droit.
Les matériaux utilisés pour les vêtements étaient en général ceux que fournissaient les ressources locales : la laine dans la très grande majorité des cas, et le lin, local ou importé. Le coton et la soie sont tardifs et ne semblent pas avoir été vraiment en usage en Mésopotamie avant l’ère chrétienne. La majorité des vêtements étaient préparés dans le cadre de l’économie familiale (cf. art. Tissage), mais les organismes, palais et temples avaient leurs propres ateliers [..] Suit un développement sur l'économie des étoffes (commerce) et des vêtements (« salaires »).
Le vêtement le plus simple était un pagne. […] Le kaunakès, pagne ou jupe, apparaît comme le vêtement emblématique de l’art figuratif sumérien du IIIe millénaire, porté par les hommes de toutes les catégories sociales, jusqu’au roi, mais les détails de sa texture et de son usage restent discutés. On trouve de nombreux autres exemples de vêtements constitués d’une grande pièce de tissu drapée autour du corps […]
Dans ses formes les plus élaborées, l’habillement comporte un véritable ensemble vestimentaire, constitué d’un vêtement de dessous, d’un « manteau », de pièces de tissu formant ceinture, écharpe ou châle, et d’un couvre-chef. […] Cet habillement de base est enrichi par des couleurs et l’ajout de franges, de galons, de broderies et passementeries diverses, cousus sur la pièce de tissu ou à sa base. La frange du vêtement (sissiktu) joue un rôle symbolique fort : on noue les sissiktu au moment des accords diplomatiques ou de mariages, on les coupe pour une répudiation, on en prend l’empreinte sur certaines tablettes […]. Lorsque le roi d’Assyrie ne peut assister à une cérémonie religieuse, il se fait représenter par son manteau.
Cet article parle aussi des bandes de tissu utilisées comme ceinture, sautoir, châle, turban. Ils évoquent aussi les habits de fête, de deuil, de rituels particuliers, de couronnement, et même les habits des statues !
A voir aussi les articles Bijoux : « ornementation de la tête (bandeaux et couvre-chefs décorés, bijoux d’oreille et de nez), du cou (colliers et pectoraux), des membres (bracelets, anneaux, bagues) […]ornements tels que plaquettes, rosaces, étoiles, croix qui étaient cousus sur les habits des dieux et des souverains, les fibules et agrafes […], les broderies en métal précieux » ; « La valeur magique des bijoux était un élément tout aussi important que leur fonction décorative » (suivent des exemples d’utilisation en amulettes contre les maladies, les démons …) , Teinture : « Les étoffes et les cuirs produits par l’artisan mésopotamien pouvaient être utilisés avec leur couleur naturelle, mais ils étaient souvent rehaussés par une teinture, dont les ingrédients sont pour la plupart végétaux […] » et Tissage, Laine, Lin, Coton et Cuir
Pour en savoir plus :
Histoire du costume dans l’Antiquité classique : l’Orient / Léon Heuzey,
et la Revue d’assyriologie et d’archéologie orientale, à localiser sur le site du Sudoc, notamment le n° 22 de 1925, p. 163 à 168 sur le costume chaldéen et le costume assyrien et le n°35 de 1938, p. 187 à 195 sur la chaussure sumérienne.
Images :
Mésopotamie : un portail sur l’orient ancien
Site consacré à l'histoire des cultures de Mésopotamie: cartes, bases de données d'images, chronologies interactives..., contient une base iconographique et renvoie à d’autres sites intéressants.
Site du Musée du Louvre, choisir œuvres puis collections et départements, puis Antiquités orientales, œuvres choisies. Là de nombreuses reproductions des statuettes exposées vous donnent une idée des vêtements, des bijoux, et aussi des coiffures.
Les ouvrages :
Trésors du musée de Bagdad
Sumer, Assur, Babylone
Vous pouvez aussi chercher dans les ouvrages sur la Mésopotamie de notre catalogue, dans les histoires du costume et celles de la chaussure, plusieurs sont richement illustrés.
sur le site The history of costume
DANS NOS COLLECTIONS :
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