Question d'origine :
Je cherche la traduction du mot "DESSERROIR".
Ce mot est utilisé dans un acte notarié redigé en 1836 par Maitre Boucaud notaire à Saint Igny de vers (69). Voici une partie du texte ou ce mot apparait : VENDRE A TOUTE PERSONNE ET AU PRIX ,CHARGES,CLAUSES ET CONDITIONS QU'IL AVISERA, UN DESSERROIR MAISON, ECLUSE APPARTENANCE ET DEPENDANCES M'APPARTENANT SITUE A PROPIERES, APPELLE LE SERROIR.
SERROIR = en Haut Beaujolais, scierie à eau
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 06/02/2010 à 08h36
Les dictionnaires généralistes comme le Littré ou le Robert donnent une définition très générale et peu satisfaisante : « outil servant à desserrer ».
Le terme que vous cherchez est malheureusement absent de tous les dictionnaires d’ancien français et de franco-provençal consultés, ainsi que des dictionnaires, lexiques et glossaires de divers patois de la région. Citons pour mémoire :
- Michel, Claude et Vurpas, Anne-Marie, Dictionnaire du français régional du Beaujolais, Paris, Bonneton, 1992.
- Villié, Emile de, Le Patois Beaujolais, Villefranche-en-Beaujolais, Le Cuvier, 1933.
On trouve dans le Dictionnaire encyclopédique Quillet, Paris : A. Quillet, 1968-1970, la définition du terme desserron ou desserroir : « bûche plate qui sert à disposer les places vides qu’on se propose de remplir dans un train à flotter ».
A partir de cette indication, on peut chercher dans les ouvrages traitant de l’histoire et des techniques du flottage du bois, comme
Chevrier, Hervé, Histoire du flottage du bois sur la Cure. Des forêts du Morvan à la ville de Paris : l’approvisionnement en bois de chauffage, Auxerre : Société des sciences historiques et naturelles de l’Yonne ; Burgundia, 2007.
Ce dernier ouvrage comporte à la fin un lexique qui donne du mot desserroir la définition suivante : « bûche aplatie par un bout, dont l’ouvrier garnisseur se sert pour caler les bûches dans le train de bois. »
Plus de précision peut être apportée par l’Encyclopédie : ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers : par une société de gens de lettres, dir. par Denis Diderot et Jean d’Alembert, Paris ; Neuchâtel ; Amsterdam, 1751-1780, disponible en texte intégral sur Wikisource.
Au mot « train » (chercher « train (Marchand de bois), on trouve une très riche description de la constitution d’un train de flottage et de l’utilisation du desserroir.
Dans les dictionnaires de patois consultés, on ne trouve pas non plus le mot « serroir » dont vous donnez la définition. Cela doit être un terme très spécifique, ne concernant qu’un terroir très restreint.
Dans la mesure où l’extrait que vous citez semble désigner un bâtiment dans un ensemble situé à l’emplacement d’une scierie ou d’une ancienne scierie doté d’une écluse, qu’il s’agit d’une région où le commerce du bois et le flottage sur la Saône a été une activité importante, et que, de plus, d’après une carte de l’endroit cité, il est tout à fait possible qu’un canal aujourd’hui comblé ait desservi le lieu, il paraît probable que le terme que vous recherchez désigne un atelier où l’on assemblait les trains de flottage avant de les mettre à l’eau.
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