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Réponse du Guichet

Avatar par défaut bml_reg - Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 12/10/2011 à 14h42
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Le Progrès - Lyon
Rhône, samedi 26 juillet 2003

Jean-Pierre Vincent, un artiste pur

Jean-Pierre Vincent a fait les Beaux-Arts au début des années 50 et était extrêmement attiré et intéressé par la serrurerie d'art. Il vient petit à petit au luminaire en alliant le métal et la lumière. Il crée alors les fameuses lampes en opales, dont le pied s'allume indépendamment du haut de la lampe, dans l'entreprise qu'il a monté : Verre Lumière. Il invente aussi la lampe de chevet noire, tube d'acier à l'intérieur duquel se trouve une ampoule et qui est articulé. Cette innovation toujours d'actualité a d'ailleurs été reconnue comme un des objets qui a fait le 20e siècle lors d'une exposition à New York. C'est à cette époque que Franck Grimal le remarque comme un grand créateur. Ils font ensemble des luminaires d'intérieur, mais vers la fin des années 1960, les affaires dans ce domaine deviennent plus difficiles et Jean-Pierre Vincent qui est plus un artiste qu'un homme d'affaire vend son entreprise dont M. Vidal était le directeur.
Guy Vanderaa travaillait comme jeune architecte chez Gagès, lorsque Mazda prend contact avec lui pour réaliser les luminaires de la rue Victor Hugo. Il pense immédiatement à Jean-Pierre Vincent qui était venu le voir après la cessation de son activité, et qui lui avait dit : « Maintenant que j'ai vendu mon entreprise, comment vais-je copier mes luminaires ? ».« C'était un poète, précise Guy Vanderaa, c'était un artiste et pas un homme d'affaire, et lorsque Mazda m'a parlé de cet éclairage public, j'ai immédiatement pensé à lui. Le résultat est ce que l'on sait, ces luminaires ont été vendus dans le monde entier. »
© 2003 Le Progrès - Lyon. Tous droits réservés.



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Le Progrès - Lyon
Rhône, samedi 26 juillet 2003, p. 11

Le lustre oublié

Imaginé en 1975 par Jean-Pierre Vincent, créateur de luminaires, le lustre du Centre d'échange de Perrache - le plus grand du monde - demeure, malgré son exception, totalement inconnu des lyonnais.
Neuf mètres de hauteur, sept de largeur, vingt lames lumineuses en acier-inox de 9 mètres, une tige centrale qui supporte quatre boules lumineuses (deux de 1,25 m de diamètre et deux de 0,75 m de diamètre), le tout maintenu par deux couronnes métalliques. Tel un gigantesque diabolo, le lustre de Jean-Pierre Vincent a battu des records mondiaux.
Un symbole de la communication
Inauguré en 1976 par Louis Pradel, Charles Béraudier, le Préfet du Rhône et de nombreuses personnalités, le lustre fait partie intégrante du Centre d'échange. Tellement imbriqué dans la structure même, il faut pour le découvrir, soit lever la tête au centre du puits de lumière, et là, on a l'impression d'une pieuvre géante qui surveille de son oeil unique, la bonne communication des lieux. Aux premier et deuxième étages, l'effet est plus ludique, mais hélas, sans perspective. On devine alors une harmonie épurée et totalement soumise à la nouveauté du lieu. L'architecte lyonnais, Guy Vanderaa, a été le collaborateur de René Gagès, architecte du Centre d'Échange, durant les années 1970-1976. La phase-réalisation et installation des éléments décoratifs lui incombait et à ce titre il a bien connu Jean-Pierre Vincent, lui aussi décédé. « L'idée de Jean-Pierre Vincent était que le lustre soit mobile dans des effets de lumières, pour qu'il devienne un élément unificateur de l'espace central qui mettait en communication les différents étages. Il voulait que le lustre soit le symbole de cette unité. Les lames parcourues par des tubes de différentes couleurs, en tournant, devaient éclairer l'espace et mettre en valeur l'intermodalité du Centre d'échange, et la communication des fonctions ».
Un lustre exigeant
Lors de la réalisation du Centre d'échange, outre le lustre, Jean-Pierre Vincent avait aussi créé les fresques en tôles laquées (côté escalators du Centre d'Échange), inspirées du travail de Delaunay. « Ce sont des cercles colorés qui se rencontrent, toujours dans l'esprit unificateur des différents espaces, ajoute M. Blanc-Potard, architecte à Lyon et qui a bien connu l'auteur du lustre. Nous nous sommes rencontrés sur le chantier des éclairages du hall Presqu'île 2. Et nous avons vraiment fait connaissance d'une manière insolite. Jean-Pierre Vincent était tombé dans un trou des fondations, c'est moi qui l'ai emmené à l'hôpital, il avait le poignet cassé. C'était un personnage très créatif et passionnant. »
Concrètement, le montage du lustre a été effectué sur place, par éléments à l'aide de paletages successifs lancés sur la trémie. Très vite, le problème de l'entretien s'est posé. Si c'est Lyon Parc Auto qui a été le maître d'oeuvre du bâtiment, c'est la Communauté urbaine qui en a la gestion. Le simple problème du nettoyage et du changement des lampes devient vite insoluble ou atteint des coûts somptuaires. Le 3 mars 1993, le Progrès annonce : « A l'assaut du lustre ». En effet, pour réduire les coûts d'entretien, la Courly a fait appel à des guides de haute-montagne pour le nettoyer. Pendant 48 heures, ils ont ainsi officié, suspendus au bout des cordes par leurs baudriers !
Aussi auteur de la grande horloge de la Part-Dieu dans les années 1980, Jean-Pierre Vincent a fini ses jours dans un dénuement absolu. « Il est bien regrettable que la Ville de Lyon n'ait jamais organisé une rétrospective Jean-Pierre Vincent, il a créé plein de choses passées à la postérité, et il est mort ignoré de tous », conclue Guy Vanderaa.
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