elixir de chartreuse

Réponse de la Documentation Lyon et Rhône-Alpes

Dès l’origine, les Chartreux ont souhaité trouver dans leur travail les moyens d’assumer librement leur fonction de prière et de louange. Ainsi, dès le XIème siècle utilisent-ils toutes les ressources que la nature leur offre : ils transforment le bois en charbon, extraient le minerai de fer, font appel à la force motrice des eaux des torrents. Ils vont jusqu’à devenir maître de forges et sont aujourd’hui reconnus comme les initiateurs de la métallurgie moderne.
C’est en 1605 que le maréchal d’Estrées, allié d’Henri IV remit aux pères la formule d’un élixir de longue vie. L’activité métallurgique étant à son apogée, ils attendront 1737 avant de produire leur premier élixir végétal (71°).
La chartreuse verte (55°), dite liqueur de santé, sera mise au point plus tard et il faudra attendre 1840 pour la liqueur plus douce, la chartreuse jaune (40°).

La formule du célèbre breuvage reste secrète, on ne peut donc pas connaître le nom des plantes qui le compose, ce qui en fait d’ailleurs tout le charme. Pour intriguer un peu plus on peut signaler que les 130 plantes et écorces nécessaires sont désormais commandées auprès de planteurs et herboristes dans le monde entier, faute de floraison suffisante dans les montagnes autour du monastère et sans que l’on puisse en deviner les proportions utiles.
Ces plantes séchées dans des coffres en bois et toujours triées dans la « salle de pharmacie » du monastère, sont descendues à la distillerie de Voiron et subissent 4 distillations et 3 macérations. Les opérations se font sous contrôle informatique depuis le monastère. Les liqueurs sont ensuite vieillies dans des foudres (immenses tonneaux de chêne de Russie).
Les pouvoirs publics ont accepté que le secret de la Chartreuse soit respecté. Tandis que, habituellement, il est fait obligation d’inscrire sur l’étiquette d’une liqueur sa composition détaillée, sur l’étiquette de la Chartreuse, on lit ces simples mentions : alcool, sucre, substances végétales.

Les Pères utilisèrent d’abord l’Elixir pour leurs soins personnels, et ils le distribuèrent aux pauvres. Mais bien vite on prêta au subtil mélange des propriétés médicinales innombrables. On n’hésita même pas, lors de l’épidémie de choléra, au milieu du XIXe siècle, à classer l’Elixir parmi les médicaments les plus recommandables pour guérir cette maladie.
Un prospectus affirme péremptoirement : « Mieux que l’alcool, l’Elixir employé en compresses rend de grands services pour arrêter l’hémorragie et la suppuration des blessures ». La médecine vétérinaire le recherche pour « combattre les coliques des animaux domestiques ». Un cheval ne fut-il pas sauvé, durant la guerre du Transvaal pour en avoir bu tout un flacon ?

Plus raisonnablement on peut dire que l’élixir végétal de la Grande Chartreuse sans être à proprement parler un produit pharmaceutique (bien qu’il soit inscrit au *codex) possède de remarquables propriétés toniques, cordiales et digestives. Quelques gouttes sur un morceau de sucre : la fatigue s’estompe, les malaises se dissipent, les petites indispositions disparaissent et la digestion est facilitée.
On peut prendre aussi un peu d’élixir dans un verre d’eau sucrée, dans une infusion chaude de tilleul ou dans du thé. Quelques gouttes dans de l’eau fraîche constituent une boisson agréable et rafraîchissante pour les adultes.

L’élixir végétal de la Grande Chartreuse est vendu en flacon de 10 cl, dans un emballage protecteur le mettant à l’abri de la lumière. On le trouve en pharmacie et dans certaines épiceries spécialisées.

La plupart de ses informations sont extraites de : La Chartreuse : un site, une liqueur, dans cet ouvrage sont également proposé des recettes de cocktails, de plats et de desserts à base de Chartreuse.

Ce site officiel fournit de très nombreux renseignements
Vous pourriez consulter également celui-là.

*Nous avons consulté plusieurs codex ou pharmacopées de notre fonds, mais sans trouver de notice sur cet élixir.